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d'une heure, sur la plus légère querelle, sur une parole, rompre violemment ensemble, et passer à la haine la plus envenimée. Et quelquefois aussi l'on voit deux ennemis mortels, dont la haine troublait le sommeil, qui tramaient des complots pour se surprendre l'un l'autre ; eh bien! il ne faut qu'un hasard, l'événement le plus frivole, pour en faire de tendres amis, et réunir leurs destins. Voilà ce qui m'arrive. Je hais le lieu de ma naissance, et tout mon amour appartient à cette ville ennemie. - Entrons: si Aufidius me fait périr, il ne fera qu'exercer une juste vengeance; s'il m'accueille en allié, je suis en état de bien servir son pays. »

SCÈNE CINQUIÈME.

Maison d'Aufidius.

Le général des Volsques, à la veille de son départ pour aller attaquer Rome, donne un festin aux principaux citoyens d'Antium.

Coriolan pénètre dans une salle d'entrée. Les esclaves veulent le renvoyer; il les repousse. Ils vont avertir leur maître de la présence d'un étranger. Aufidius vient, et Coriolan se découvre à lui, en deman

To bitterest enmity so, fellest foes,

dear friends,

Whose passions and whose plots have broke their sleep
To take the one the other, by some chance,
Some trick not worth an egg, shall grow
And interjoin their issues. So with me:—
My birth-place hate I, and my love's upon
This enemy town. I'll enter if he slay me,
He does fair justice; if he give me way,

I'll do his country service.

dant la mort, ou une place dans les rangs des Volsques, pour combattre contre les Romains. Aufidius l'accueille avec transport, et l'emmène dans la salle du banquet, pour le présenter à ses hôtes.

Les serviteurs d'Aufidius s'entretiennent sur un événement si étrange et si heureux pour leur pays; et l'un d'eux, témoin de ce qui s'est passé dans la salle du festin, raconte à ses compagnons qu'Aufidius s'est associé Coriolan dans le commandement de l'armée.

SCÈNE SIXIÈME.

Rome. Une place publique.

Les tribuns s'applaudissent de leur victoire sur Marcius et sur le parti des patriciens. Tout à coup arrive le bruit d'une attaque prochaine des Volsques: ils refusent d'y croire; mais elle est bientôt suivie de la nouvelle que Coriolan est à la tête des ennemis de Rome. Tout leur orgueil tombe alors; les patriciens leur reprochent leur conduite avec une ironie amère, et ces mêmes plébéïens, qui avaient donné leur voix contre Coriolan, commencent déjà à dire qu'ils ne l'ont fait qu'à regret.

Cette scène, sans offrir de traits particulièrement remarquables, peint assez au naturel le caractère des partis.

SCÈNE SEPTIÈME.

Camp des Volsques, à une petite distance de Rome.

Aufidius, jaloux de l'admiration que Coriolan inspire aux Volsques, et de l'influence qu'obtient sur

eux cet ancien ennemi, forme le dessein de le perdre, aussitôt après qu'il s'en sera servi comme d'un instrument utile la ruine des Romains.

pour

ACTE CINQUIÈME.

SCÈNE PREMIÈRE.

Une place de Rome.

Cominius a été en ambassade auprès de Coriolan, qui à peine a daigné le reconnaître. Les tribuns du peuple supplient Ménénius d'aller essayer son pouvoir sur son ancien ami. Il y consent, non sans quelque répugnance.

SCÈNE SECONDE.

Les avant-postes du camp des Volsques, devant Rome.

Ménénius demande à être introduit auprès de Coriolan. Les soldats placés en sentinelle refusent de le laisser pénétrer dans le camp; il aperçoit de loin Coriolan, qui s'approche; et, s'applaudissant d'avance de l'accueil qu'il espère, il menace déjà les soldats d'un prompt châtiment pour avoir fermé le passage à un ami de leur général.

Son attente est trompée; Coriolan, tout en lui donnant quelques marques d'un souvenir amical, refuse d'entendre ses prières en faveur d'une patrie ingrate; et, le quittant brusquement, le laisse tout étourdi d'une semblable réception.

SCÈNE TROISIÈME.

La tente de Coriolan.

Coriolan dispose avec Aufidius le plan de l'attaque de Rome, lorsqu'il est interrompu par l'arrivée de sa mère, de sa femme et de son fils, entourés des dames romaines.

On connaît le résultat de cette fameuse ambassade. Mais Shakspeare ne paraît pas avoir mis des paroles assez pathétiques et assez naturelles dans la bouche de Volumnie. La résistance de Coriolan ne se reproduit pas non plus sous des formes assez va

riées.

Il cède aux supplications de sa mère, non sans prévoir à quels dangers il s'expose en sacrifiant sa vengeance.

SCÈNE QUATRIÈME.

La place publique de Rome.

Ménénius annonce aux tribuns l'inutilité de ses efforts et la destinée à laquelle ils doivent s'attendre de la part d'un vainqueur irrité. Déjà le peuple menace la vie de ses tribuns, qu'il accuse des malheurs où il se voit près de tomber, lorsqu'on apprend la victoire remportée par Volumnie sur la colère de

son fils.

Elle s'avance elle-même, entourée des dames romaines, au milieu d'un cortège de patriciens et de

peuple, qui expriment leur reconnaissance pour le service qu'elle vient de rendre à sa patrie.

SCÈNE CINQUIÈME.

Place publique d'Antium.

Aufidius aposte des affidés pour le seconder dans ses desseins contre Coriolan.

Lorsque Coriolan paraît, et rend compte au sénat de sa conduite, Aufidius l'accuse de trahison. Le fier Romain, à cette insulte, rappelle aux Volsques qu'il a été autrefois leur vainqueur; et les conjurés profitent de son emportement pour se jeter sur lui et l'assassiner.

Cette tragédie offre peu de passages saillants. Mais la marche en est naturelle, vraisemblable, intéressante; et l'on y trouve quelquefois la peinture fidelle et ingénieuse du mouvement des factions populaires.

Selon Malone, elle a été écrite en 1609.

Beaucoup d'ouvrages dramatiques ont été composés sur ce sujet, en français, en anglais, et en italien. Parmi ceux qui appartiennent au théâtre anglais, on en compte un du célèbre Thompson.

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