Imagens das páginas
PDF
ePub

rien n'en transpire au dehors; aucun dissentiment n'éclate; la tolérance fait planer son niveau sur toutes les consciences; et nul n'oserait s'y soustraire. Des chants sacrés retentissent à l'envi. Une harmonie céleste traverse les saintes voûtes, se répand dans les airs, remplit la ville entière. Je regrettais que l'orgue n'y joignit pas ses accords joyeux et solennels; que des flots d'encens ne vinssent pas embaumer l'air par intervalles : car aux yeux des disciples de Knox, ce ne sont que de vaines mondanités. En passant devant l'église catholique, l'une des plus belles de Glasgow, j'ai retrouvé ce luxe qui sied si bien au culte de la divinité. Espérons, me disais-je, que tant d'hommages, tant de vœux divers se dégagent, en quittant la terre, de ce qu'ils peuvent avoir d'impur; qu'ils se mêlent, qu'ils se confondent, qu'ils parviennent ensemble au trône de l'Éternel, et qu'ils sont tous accueillis sans distinction ni préférence. Ne croyezvous pas comme moi à la vision touchante d'un officier, honnête homme, qui nous a été transmise par Benjamin Franklin ? « J'étais, disait-il, à la porte du paradis, avec une foule de gens qui voulaient entrer; et saint Pierre demandait à chacun de quelle religion il était. L'un répon

dit : « Je suis catholique romain.

Eh bien! » dit saint Pierre, entrez, et prenez votre place >> en cet endroit parmi les catholiques. » Un autre lui dit qu'il était de l'église anglicane. « Eh bien! dit saint Pierre, entrez, et placez» vous là parmi les anglicans. » Un autre dit qu'il était quaker : « Entrez, dit saint Pierre, » et prenez place parmi les quakers. » Enfin il me demanda de quelle religion j'étais. « Hélas! répondis-je; malheureusement le pauvre Mon

[ocr errors]

» trésor n'en a point. — C'est dommage, dit le saint, je ne sais où vous placer; mais entrez

[ocr errors]
[ocr errors][merged small][merged small]

· Mél. de Morale, d'Économie et de Politique, extraits des ouvrages de Benj. Franklin, tome 1, page 232.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

LE BEN-LOMOND. LA CASCADE DE L'ARKILL.

LA CAVERNE DE ROB-ROY.- -L'ILE DE GALBRAITH. — L'ILE DE CALLICH. L'ILE DE CRUIN.

Glasgow, le 31 juillet 1826.

« N'irez-vous point visiter le lac Lomond? » demande-t-on ici à tous les voyageurs. Il n'y a presque personne qui n'en puisse faire la description. C'est le but favori des excursions un peu lointaines. Aussi les moyens de s'y rendre sont-ils multipliés. On y va par la Clyde, dans le bateau à vapeur qui part chaque jour pour Dumbarton. Cette course nautique est fort agréable quand on n'est pas surpris par la brume, et que rien ne détraque la machine à ramer. Arrivés à Dumbarton, les passagers montent dans une voiture publique tout attelée, qui

les attend, et les mène à Balloch sur le bord du lac. Préférez-vous le voyage de terre? Des diligences vous y conduiront de Glasgow, avec une rapidité que les nôtres n'atteindront jamais, et une incurie pour les convenances et la sûreté des voyageurs, que nos conducteurs français ont au moins poussée aussi loin que ceux de la Grande-Bretagne. Il ne faut pas médire des facilités de transport de la moyenne propriété, ni dégoûter ceux qui sont forcés d'y recourir : quant à nous qui aimons mieux marcher comme il nous plaît, nous arrêter s'il nous convient, et conserver l'exercice de notre libre arbitre, nous avons pris la poste.

La route borde la Clyde, traverse le canal d'Union, et passe dans le village de Killpatrick. Près de là finissait le mur construit par Lollius Severus, pour unir les forteresses qu'Agricola avait élevées dans le dessein de marquer la limite de l'empire, et de défendre les conquêtes des Romains contre les Calédoniens qu'il n'avait pu dompter. Ce mur allait jusqu'au Forth : il n'en reste aucun vestige. Après Dumbarton, qui nous rappelle notre ennuyeux naufrage, nous nous détournons et côtoyons la Leven. Smollett naquit sur la rive droite de cette rivière.

On voit encore la maison où il reçut le jour. Près d'elle une colonne toscane surmontée d'un vase monumental, est consacrée à sa mémoire. La muse sévère du continuateur de Hume, ne dédaigna pas de chanter la riante vallée qui

avait été témoin de sa naissance.

111.

On Leven's banks, while free to rove,
And tune the rural pipe to love,

I envied not the happiest swain

That ever trod th' Arcadian plain.
Pure stream, in whose transparent wave

My youthful limbs I wont to lave,

No torrents stain thy limpid source,

No rocks impede thy dimpling course,

That sweetly warbles o'er its bed

With white, round, polish'd pebbles spread;
While, lightly pois'd, the scaly brood
In myriads cleave thy crystal flood;
The springing trout, in speckled pride;
The salmon, monarch of the tide ;
The ruthless pike, intent on war;
The silver eel and mottled par.
Devolving from thy parent lake,
A charming maze thy waters make,
By bowers of birch and groves of pine,
And hedges flower'd with eglantine.
Still on thy banks, so gaily green,

May numerous flocks and herds be seen,

And lasses chanting o'er the pail,

And shepherds piping in the dale,

And ancient faith that knows no guile,

24*

« AnteriorContinuar »