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rents', qui témoignent de l'application la plus consciencieuse à l'éclaircissement de tous les points douteux, aussi bien qu'à l'illustration de tous les points notables de la géographie des Évangiles. M. Tobler a fait, en 1857, un second voyage en Palestine.

L'aperçu que nous venons de tracer montre assez quelle part considérable les voyageurs savants de l'Allemagne ont prise, depuis le commencement du siècle, à l'investigation, soit physique, soit historique, de ce coin consacré de l'Asie dans lequel s'est renfermée notre première étude. Nous les retrouverons au même titre dans presque toutes les contrées du monde. Partout nous les verrons, naturalistes, physiciens, philologues ou antiquaires, apporter un large concours aux explorations et aux études dans lesquelles les grandes nations de l'Europe luttent aujourd'hui de science et d'ardeur, et qui ont tant ajouté, depuis cinquante ans, à notre connaissance du globe et de ses habitants.

En voici l'indication sommaire :

Bethlehem, Saint-Gall, 1849.

Plan von Jerusalem, 1849.

Golgotha, Saint-Gall, 1851.

Siloahquelle und OElberg, Saint-Gall, 1852.

Denkblätter aus Jerusalem, Saint-Gall, 1852.

Topographie von Jerusalem. Berlin, 1853; 2 vol.

Medizinische Topographie von Jerusalem. Berlin, 1855.

VIVIEN DE SANT-MARTIN.

NOTE ADDITIONNELLE POUR LA PAGE 447.

Ce qui touche à la configuration de l'Arabah et à l'élévation du point de partage entre la mer Morte et la mer Rouge est d'une grande importance pour la géographie physique de cette région; une nouvelle lettre du docteur Roth, que nous trouvons dans le dernier numéro (iv) des Mittheilungen de Petermann, donne à ce sujet des détails et des renseignements que nous pouvons d'autant moins omettre qu'ils nous paraissent appeler quelques observations.

« Comme on a paru croire, dit M. Roth, que, lors de mon voyage dans l'Arabah, aux mois d'avril et de mai 1857, j'ai négligé de déterminer le point où se fait le partage des eaux de pluie, qui s'écoulent en partie au nord vers la mer Morte, en partie au sud vers la mer Rouge, ou que du moins je n'ai pas réussi dans cette détermination, c'est pour moi une grande satisfaction de pouvoir vous informer que je n'ai pas négligé la recherche de ce point important, et que je ne crois pas m'y être trompé. Il se trouve aux environs des sources de Godiân, à sept heures seulement (au pas du chameau 1) de la pointe nord du golfe Ælanitique, au-des

1 M. de Bertou, qui apportait à la détermination des distances un soin particulier, y marque 7 heures 40 minutes, ce qui lui donne, d'après sa moyenne de la marche du chameau, 36,432 mètres.

sus duquel le marais salin de Godiàn s'élève de deux cents pieds au plus. Comme je n'ai pas calculé les observations barométriques et que je ne sais pas ce qu'elles donneront1, je m'en tiendrai aux remarques que j'ai faites dans le lit desséché de Ja vallée. Autour du Godiân, l'Arabah, dans toute sa largeur, ne présente à l'œil ni descente ni montée appréciables; c'est une grande surface plane qui, au temps des pluies, est couverte d'eau. Des îlots revêtus d'herbe, pareils à d'énormes taupinières, s'en élèvent en si grand nombre et tellement rapprochés, qu'on peut, en sautant de l'un à l'autre, aller jusqu'au milieu du marais maintenant à sec. A la fin d'avril, l'eau en était disparue (soit par absorption, soit par évaporation; mais le sol, de nature argileuse, était encore en nombre d'endroits très-mou et très-détrempé, de sorte que les chameaux y enfonçaient profondément. L'amas d'eau sans écoulement peut occuper une surface d'une heure de circonférence; puis vient, au sud et au nord, un double talus couvert de broussailles, d'ajoncs, etc., et dont la partie la plus profonde se trouve au côté occidental de la vallée. Les torrents formés par les plaines descendent en grande partie des montagnes d'Edom 2, et entraînent des masses considérables de gravois, qui se déposent et s'accumulent à droite et à gauche.

» Je ne doute nullement, ajoute M. Roth, que l'Arabah n'ait été originairement le lit du Jourdain. Je pense que la mer Morte et la vallée du Jourdain, jusqu'au lac de Tibérias, doivent leur dépression actuelle à l'éboulement intérieur de cavités immenses, vastes réservoirs produits par la décomposition des couches de sel gemme. Je crois, enfin, que les phénomènes volcaniques dont la Genèse a conservé le souvenir dans son récit de la catastrophe de Sodome et de Gomorrbe, et qui se produisent encore aujourd'hui sur une moindre échelle, je crois, dis-je, que ces phénomènes peuvent s'expliquer par des embrasements survenus dans les couches de schistes bitumineux. J'ai trouvé, il y a quelques jours seulement, des cories de ce schiste dans la partie inférieure de la vallée du Cédron, à deux heures de la mer Morte.... »

Nous n'avons rien à dire de la théorie géologique par laquelle M. Roth explique la prodigieuse dépression du bassin de la mer Morte, si ce n'est que toute cette théorie devient inutile si l'on admet, et pourquoi ne pas l'admettre? que cette dépression est un trait primordial de la configuration de la Syrie. La supposition d'un affaissement accidentel du lac Asphaltite repose elle-même sur une autre supposition, à savoir, que le long sillon qui s'étend depuis le pied de l'AntiLiban et le lac Hhoulèh jusqu'à la tête du golfe Ælanitique a formé originairement le lit du Jourdain, alors que ce fleuve aurait eu son écoulement dans la mer Rouge. Mais, encore une fois, c'est là une hypothèse toute gratuite, hypothèse à laquelle pas un mot des livres saints n'apporte le moindre appui, et qui n'en trouve pas davantage dans l'examen actuel de la configuration du pays entre la mer Rouge et la mer Morte. Loin de là, l'aspect seul de cette contrée intermédiaire et la direction normale des vallées à droite et à gauche de l'Arabah conduisent à une conclusion toute contraire. M. Letronne, il y a plus de vingt

Les observations de M. Roth aux sources sulfureuses de Godiân (Ain-Rdhiân de Bertou ), calculées avec soin par le professeur Kuhn, n'ont donné que 106 pieds de France (34 m. 43) au-dessus du niveau de la Méditerranée. (Mittheil. de Peterm., 1858, I, p. 3.)

2 C'est-à-dire du côté oriental,

ans, développa à ce sujet, dans un article du Journal des Savants1, des vues et des considérations qui méritent au moins un sérieux examen et une réfutation bien fortement motivée, avant que l'on puisse revenir à l'hypothèse antérieure d'une ancienne communication entre le lac Asphaltite et la mer Rouge. Nous rappellerons aussi une lettre de M. Callier sur le même sujet, également imprimée dans le Journal des Savants 2. Ce sont là, dans une question de cette nature, des documents que l'on peut discuter, mais qu'on ne saurait passer sous silence. Reste le double fait de la situation du point de partage des eaux dans l'Arabah, point que M. Roth croit être aux sources sulfureuses de Godiân, et auquel ses observations barométriques, calculées postérieurement par le professeur Kuhn, donnent une altitude de cent six pieds seulement au-dessus de la mer Méditerranée. Nous admettons volontiers pour l'Aïn-Godiân la rigoureuse exactitude de ce chiffre; seulement nous ferons remarquer, en ce qui touche au point de partage, que la fixation de ce point au Godiân est en opposition directe avec les observations de MM. Erdl et Schubert, et surtout avec celles de M. de Bertou, qui, on le sait, a exploré l'Arabah avec un soin minutieux, dans le but précisément d'y déterminer cette ligne faîtière, qu'il a trouvée, de même que M. Schubert, à huit ou neuf heures plus au nord, et à une hauteur au-dessus de la Méditerranée bien supérieure à l'altitude de l'Aïn-Godiân. En présence de ces déterminations contradictoires (contradictoires si l'on admet avec M. Roth que la petite plaine marécageuse de Godiân marque le point de séparation des deux pentes générales de l'Arabah), il nous paraît qu'il y a à faire ses réserves, et que la question, avant d'être définitivement jugée, demande un nouvel examen. C'est au savant explorateur lui-même que nous en voudrions appeler, si la suite de ses courses le ramenait dans l'Arabah.

« Dans dix jours, dit-il en terminant sa lettre (elle est datée de Jérusalem, le 4 mars 1858), je me propose de me rendre à Kérek par Ousdoûm, et de Kérek à Tafilèh et à Bozrah, puis de remonter la côte orientale de la mer Morte jusqu'à l'embouchure du Jourdain..... »

Dans la première partie de ce riche programme, le voyageur marchera sur les traces d'un des plus excellents explorateurs de la Moabitide, M. de Saulcy 3; la seconde partie, s'il l'accomplit, nous voulons dire la reconnaissance complète

des côtes orientales de la mer Morte,

aura rempli un des principaux desiderata

qui restent encore dans l'étude des contrées bibliques 4.

Octobre 1835, p. 599 et suiv.

2 Janvier 1836, p. 46. M. Callier avait lui-même (en 1832) vu le désert à l'ouest de l'Arabah, et il avait porté là, comme dans toutes ses explorations, l'œil exercé d'un ingénieur-géographe. 3 Voyage autour de la mer Morte et dans les terres bibliques, 2 vol., 1853.

Au moment où nous traçons ces lignes, nous apprenons qu'au mois de janvier de cette année la partie de la côte orientale de la mer Morte, comprise entre l'embouchure du Jourdain et le Zerka-Máïn, a été reconnue et relevée par MM. E. Guillaume Rey et Delbet, qui préparent en ce moment la publication de leurs études dans la Syrie orientale.

DE

LA PROPRIÉTÉ TERRITORIALE

EN CHINE

PAR J. SACHAROFF.

(Deuxième Extrait des mémoires de la mission ecclésiastique russe
à Péking 1.)

Les plus anciennes chroniques de la Chine la représentent déjà comme un État agricole. Dès leurs premiers pas dans la civilisation, on voit ses habitants familiarisés avec la charrue et avec les cinq sortes de blé qui constituent une des principales ressources de l'alimentation du peuple. Aux époques mêmes que les Chinois comprennent encore dans leur âge d'or, apparaît déjà chez eux cette idée, que c'est l'agriculture seule qui retient une nation à demeure dans un séjour fixe, et que c'est à elle qu'il faut principalement attribuer le maintien de la tranquillité, le développement pacifique de toutes les forces de la société et le règne des lois. A ces titres, la terre a toujours eu, comme source de l'alimentation, la plus haute importance aux yeux de la population sédentaire de la Chine, et comme ressort de civilisation, comme le lien par excellence et le sceau de la société politique, elle a attiré toute l'attention du gouvernement chinois. On a fait de la répar

1 Voir la livraison de mars. Comme le récit de l'avénement de la dynastie mantchoue, ce mémoire est composé sur des documents chinois, qui sont fréquemment cités textuellement.

tition du sol l'objet d'une surveillance perpétuelle: c'est cette répartition, considérée dans son développement historique et dans ses progrès, qui va faire le sujet de cet article.

Dans les temps les plus reculés, quand les premiers germes de la civilisation venaient à peine d'éclore, la propriété foncière formait un héritage commun. C'était une période d'enfance. La dignité impériale n'était pas héréditaire; l'élection en disposait. La terre, source unique de l'alimentation, appartenait à tout le monde. La Chine était alors limitée à quelques vallées. On choisissait pour les gouverner un chef suprême, qui instituait à son tour les gouverneurs de districts. On leur assignait pour vivre, tant au premier qu'aux seconds, le produit de certaines terres. Les services des employés subalternes étaient récompensés de même. Dans le peuple, celui-là seul participait à la propriété commune qui jouissait de la plénitude de ses forces et de l'âge, et qui était apte dès lors à pouvoir tirer de son lot de terre non-seulement sa subsistance, mais de quoi satisfaire aux besoins de la société à laquelle il devait son concours, tant durant la paix que dans la guerre. L'âge requis s'étendait de vingt à soixante ans.

En 2205 avant Jésus-Christ, Jui le Grand fut élu souverain de la Chine. Pour récompenser ses éminents services, on résolut, en 2197, de transmettre par succession le trône à son fils, et depuis ce temps la souveraineté de la Chine devint le patrimoine de la dynastie de Sia. Le territoire destiné à l'entretien du souverain fut déclaré propriété héréditaire de la branche aînée et régnante de sa famille.

A l'exemple des anciens empereurs électifs, le nouveau souverain nomma les chefs du peuple; il ne tarda point à distribuer les divers. emplois à ses parents, tant pour leur assurer une existence que pour affermir sa domination. Ces chefs, revêtus par le souverain d'une puissance princière, usurpèrent à leur tour dans leurs circonscriptions, sur les personnes et sur la propriété, la même autorité que l'empereur dans la sienne. C'est ainsi que la Chine vit naître de bonne heure, avec le partage du pouvoir, un commencement de division dans la propriété. Ce système se développa et parvint à sa maturité en 1122 avant Jésus-Christ; la distribution des fiefs et des apanages, au lieu de rester limitée aux membres de la famille impériale, s'étendit alors à tous ceux qui avaient rendu au prince de Tschjou des services personnels. La féodalité, qui se constitua ainsi, abandonnait toutes choses dans le pays, la terre avant tout, en propriété au souverain. L'empereur, comme père d'une nombreuse famille, comme aîné de la maison régnante, après lui ses frères et ses parents, comme membres de la

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