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gation, et les divers moyens propres à en rendre l'exécution plus facile et plus » économique. » L'ouvrage se trouve chez Carillan-Goeury, libraire des corps. royaux des ponts et chaussées et des mines.

Causes du malaise industriel et commercial de la France, et moyens d'y remédier, par M. Émile Bères du Gers; ouvrage couronné à l'unanimité en 1832 par la Société industrielle de Mulhouse, suivi du rapport fait par M. le baron Charles Dupin à l'Académie des sciences. Paris, imprimerie et fonderie de Fain, librairies de Paulin, de Delaunay, de Moutardier, 1832, in-8°, iv et 235 pages. Le rapport de MM. Girard et Charles Dupin occupe les pages 179–235.

in-8°.

Des colonies de bienfaisance à établir en France sur le modèle de celles de la Hollande et de la Belgique. Lettre à M. le Ministre du commerce et des travaux publics, pär M. Eugène de Monglave; avec des notes par M. Appert. Paris, imprimerie de Carpentier-Méricourt, librairie de Lerosey, 1832, 16 pages Ce sujet est traité plus au long dans l'ouvrage intitulé: Des colonies agricoles et de leurs avantages pour assurer des secours à l'honnête indigence, extirper la mendicité, réprimer les malfaiteurs et donner une existence rassurante aux forçats libérés, en accroissant la prospérité de l'agriculture, la sécurité publique, la richesse de l'état, avec des recherches comparatives sur les divers modes de secours publics, de colonisation et de répression des délits, ainsi que sur les moyens d'établir avec succès des colonies agricoles en France, et la nécessité d'y recourir; contenant plusieurs tableaux statistiques justificatifs, avec les plans des constructions adoptées pour les colonies libres et forcées de la Hollande et de la Belgique, et de la maison (modèle) de détention de Gand; par M. L. F. Huerne de Pommeuse. Paris, imprimerie et librairie de Mme Huzard, 1832, in-8°, 952 pages et 11 tableaux. Voyez nos cahiers de juin 1831, p. 350; mai 1832, p. 304-309; juillet, p. 422–428.

NOTA. On peut s'adresser à la librairie de M. LEVRAULT, à Paris, rue de la Harpe, no 81, et à Strasbourg, rue des Juifs, pour se procurer les divers ouvrages annoncés dans le Journal des Savans. Il faut affranchir les lettres et le prix présumé des ouvrages.

TABLE.

Grammaire de l'ancien français, par M. Conrad von Orell. ( Article de
M. Raynouard.). . . . . .

Yakkun Nattannawa, poëme singhalais, traduit par John Callaway. (Article
de M. Eug. Burnouf. )...

Taberistanensis, id est Abu Dschaferi Mohammed ben Dscherir Ettaberi
Annales regum. (Second article de M. Silvestre de Sacy.)........
Brahma-vaivarta-pourâni specimen, edidit Adolphus-Fridericus Stenzler.
( Article de M. A. Langlois.)......

Du Commentaire inédit d'Olympiodore sur le Gorgias de Platon. (Quatrième
article de M. Cousin.)..

Nouvelles littéraires.

Pag. 577.

585.

598.

612.

621.

630.

FIN DE LA TABLE.

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JOURNAL

DES SAVANS.

NOVEMBRE 1832.

NOUVEAU RECUEIL de planches coloriées d'oiseaux, pour servir de suite ou de complément aux planches enluminées de Buffon, par M. Temminck, conservateur du cabinet d'histoire naturelle de Leyde, et M. Meiffren Laugier, baron de Chartrouse; 90 livraisons in-4°. A Paris, chez Dufour et d'Ocagne.

BUFFON, comme on sait, n'a point donné la description des oiseaux dont il a écrit l'histoire; il y a suppléé par des figures coloriées au nombre de 1,239, dans 973 planches. La difficulté, comme il nous le dit lui-même, de donner par le discours une idée des couleurs, à moins d'une immensité de paroles, et de paroles très-ennuyeuses, lorsque d'ailleurs on ne trouve de termes dans aucune langue pour exprimer les nuances, les teintes, les reflets et les mélanges de couleurs, le détermina à l'adoption de ce plan, et il faut convenir que les tentatives qui ont été faites depuis dans le sens contraire, c'est-à-dire pour suppléer aux figures par le discours, n'ont jusqu'à présent fait que le justifier. Ces tentatives infructueuses nous conduisent à reconnoître aujourd'hui tout ce que nous devrions de plus à Buffon, s'il n'eût pas dédaigné de donner à la science, et peut-être même à notre langue, les termes, les expressions, les associations de mots qui lui manquoient pour peindre ces formes et ces couleurs variées et nombreuses, au moyen desquelles les oiseaux se distinguent les uns des autres. Il auroit dû sentir que l'art de décrire les oiseaux étoit un art indispensable, par la difficulté même qu'il éprouvoit à reconnoître, dans une

simple description, les oiseaux dont entendoient parler les voyageurs qu'il consultoit, et dont les ouvrages n'avoient point de figures. Personne n'auroit été plus propre que lui à former cet art, car personne ne sut mieux sentir les beautés de la nature et les peindre de couleurs plus vives et plus vraies. Cet art n'existe donc point encore; rien, dans l'histoire naturelle des oiseaux sur-tout, ne peut suppléer les figures, et l'idée de compléter celles que Buffon nous a données, en y ajoutant les figures des nombreuses espèces qui ont été découvertes depuis la publication de l'Histoire naturelle générale et particulière, devoit être accueillie; elle répondoit à un besoin réel de la science, et ce besoin demandoit sur-tout à être satisfait pour que l'ornithologie pût être cultivée ailleurs qu'auprès de ces grandes collections, toujours fort rares à cause des sommes considérables que demande leur formation et des grandes dépenses que nécessite leur entretien. Le nouveau recueil de planches coloriées d'oiseaux commença à paroître en effet avec l'approbation des hommes les plus capables de juger de son utilité, et M. Temminck (1), principal auteur de ce recueil, ornithologiste habile et placé à la tête d'un des plus riches cabinets d'histoire naturelle, étoit nécessairement un des naturalistes les plus capables d'apprécier les secours que la connoissance des oiseaux réclamoit de lui. Pour arriver à son but, M. Temminck avoit de nombreux moyens. La collection qu'il étoit chargé de conserver, et qui s'enrichissoit chaque jour par la libéralité du gouvernement hollandais, se trouvoit sous sa main; les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris, si riches en tous genres, lui étoient généreusement ouvertes; celles de plusieurs particuliers en France, en Angleterre, en Allemagne, étoient mises à sa disposition; rien conséquemment ne manquoit à son zèle et à son expérience pour remplir complétement la tache qu'il s'imposoit. Cette tâche, difficile dans tous les cas, l'étoit sur-tout devenue par la perfection avec laquelle M. Daubenton jeune, chargé par Buffon de diriger la publication de ses planches enluminées, avoit rempli la sienne, car mon frère, en parlant de ces planches, dit quelque part : « Qu'aucune » des collections existantes n'est plus complète à beaucoup près. On pour » roit dire même que, en ayant égard à tout ce qu'un pareil ouvrage exige, » aucune n'est aussi parfaite; car il n'en est aucune où les détails des » formes du bec et des pieds, ces parties si essentielles à la détermination » des genres, aient été exprimés avec autant de soins. »

(1) M. Laugier, baron de Chartrouse, dont la collection d'ornithologie est une des plus riches de la capitale, a secondé de tous ses moyens l'entreprise honorable à laquelle il a aussi attaché son nom, et dont le succès auroit pu être douteux sans son appui éclairé et sa généreuse intervention.

Sous ce rapport, M. Temminck a bien compris sa situation. Le nouveau recueil de planches coloriées d'oiseaux n'est point au-dessous de celui qui l'a précédé et auquel il fait suite. Les dessins, confiés au talent de MM. Huët et Prêtre, ont la perfection que ce genre de dessins exige; la taille-douce en a fidèlement rendu les traits, et ils sont enluminés avec toute l'exactitude, toute la vérité qu'il est possible d'atteindre par les moyens de l'enluminure car l'on sait combien, en fait de couleurs, l'art est inférieur à la nature, sur-tout lorsque c'est à la vie qu'elles doivent leur éclat.

Ces conditions, tout indispensables qu'elles sont à la formation d'un bon recueil de planches coloriées, ne sont pas cependant les principales. Pour diriger ces travaux d'artistes, il faut savoir ce qu'il importe de faire voir, de mettre en évidence, quels sont les détails d'organes dont la connoissance est indispensable, quels sont ceux sur lesquels on peut passer plus ou moins légèrement, en un mot, quelles sont les parties où la science prend ses caractères et dans quelle dépendance ils sont les uns des autres, connoissances indispensables à la distinction des espèces. Mais la distinction des espèces ne consiste pas seulement à établir des comparaisons exactes entre les différences que nous présentent les oiseaux; il est sur-tout nécessaire, pour atteindre ce but, d'apprécier la nature et l'étendue de ces différences, et pour cet effet il faut des connoissances que peu de naturalistes possèdent, et que ceux même qui en ont acquis le plus aujourd'hui, sont encore loin de posséder entièrement. En effet, chez les oiseaux, les mâles et les femelles different quelquefois par les couleurs au point de n'avoir pas la moindre ressemblance, et d'être sous ce rapport plus étrangers l'un à l'autre que ne le sont deux espèces bien distinctes. Ce que nous venons de dire des femelles à l'égard des mâles, se rencontre également, dans un grand nombre de genres, entre les jeunes et les adultes, et de nouveaux changemens surviennent suivant les saisons de sorte que pour n'être pas exposé à diviser en trois ou quatre espèces les individus d'une seule, il faut connoître les changemens de plumage auxquels la nature a soumis chaque famille, chaque genre; car, à cet égard, les lois auxquelles elle a assujetti les oiseaux sont très-variées, et celles qui sont imposées aux uns ne le sont pas aux autres. Ce n'est donc véritablement que par une grande expérience et par une rare faculté d'induction qu'on parvient à surmonter ces difficultés, et à reconnoître si tel oiseau qu'on observe présente le type d'une espèce, ou seulement les caractères d'un sexe dans telle ou telle saison, ou ceux d'un individu de tel ou tel âge.

M. Temminck, outre les avantages de sa situation, réunissoit à un assez haut degré toutes ces conditions: vivant dès son enfance au milieu de la riche collection que son père avoit réunie, s'étant livré par goût à

l'étude des oiseaux, il comprenoit bien toutes les difficultés de l'ornithologie; aussi son recueil de planches, qui se compose aujourd'hui de plus de 600 figures, a-t-il obtenu un succès incontesté.

Dans l'origine, la publication de planches devoit être l'unique objet de cet ouvrage, et c'est dans ce point de vue que le prospectus avoit été rédigé par mon frère; depuis il a dû en être autrement.

Buffon, en se dispensant de donner une description des oiseaux, et sur-tout de leurs couleurs, s'étoit épargné une obligation difficile à remplir; nous avons vu les raisons qu'il avoit eues pour cela. M. Temminck n'a pas cru devoir en ce point imiter Buffon; il a joint à ses figures d'oiseaux une description très-détaillée de toutes les parties de leur plumage. Cette différence entre Buffon et le naturaliste hollandais ne doit point cependant être envisagée d'une manière trop défavorable à ce dernier. Sans doute, il seroit à désirer que, dans le texte qui accompagne les figures de ce nouveau recueil, la langue française fût plus respectée; mais si l'on considère que, dans une figure d'oiseau, toute la partie inférieure des plumes est cachée, et que la contexture de ces produits organiques ainsi que leurs rapports de longueur ne peuvent être rendus par le dessin d'une manière assez nette, tandis que ces parties fournissent de très-bons caractères spécifiques, on trouvera que les descriptions que M. Temminck a jointes à ses figures ne sont point superflues; car elles donnent de l'oiseau qui en fait le sujet, une idée plus complète que celle qu'en eût donnéc la simple figure. D'ailleurs, si Buffon n'a point décrit ses oiseaux, il ne s'est pas dispensé d'en faire l'histoire, et M. Temminck devoit au moins l'imiter en ce point. De quelle utilité seroient des figures d'oiseaux, si on ne connoissoit pas l'origine, le sexe et l'âge des individus qu'elles représentent, les rapports organiques, les mœurs, les instincts, en un mot, tout ce qui peut nous instruire de la nature de ces oiseaux? Mais si Buffon, dans ses différens sujets, pouvoit être imité, il falloit pour cela un second Montbéliard, et M. Temminck n'a pu prétendre à ce titre. Nous n'examinerons donc point le texte de son nouveau recueil sous le rapport littéraire, quoique nous ne puissions nous dispenser d'exprimer notre regret de ce que ce texte n'ait pas été revu par un homme familiarisé avec notre langue; il s'y trouveroit moins de passages obscurs, et des expressions triviales n'y défigureroient pas les pensées de l'auteur, quand elles y prennent un caractère d'élévation et de noblesse. Ce n'est donc que sous le rapport scientifique que nous le jugerons, qu'en examinant les principes qui ont guidé l'auteur dans son travail, et en recherchant les acqui

sitions que la science a pu faire par la publication de cet ouvrage, consi

déré dans son ensemble.

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