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la ligne centrale de l'édifice qui va être élevé, ou, en d'autres termes, indique la situation de la ligne qui divisera les deux moitiés semblables, le corps du chien futur. De la substance qui des deux côtés borde le sillon, s'élève bientôt un repli, rudiment de la paroi latérale de cette longue cavité, qui est éventuellement destinée à contenir la moelle

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FIG. 15. A, Premiers rudiments du chien. - B, Rudiments plus avancés montrant les traces de la tête, de la queue et de la colonne vertébrale. C, Jeune chien avec les ligaments de la vésicule ombilicale et l'allantoïde, enveloppé dans l'amnios.

épinière et le cerveau (B); et sur la base de cette cavité apparaît une corde cellulaire solide, que l'en désigne sous le nom de notochorde ou corde dorsale; l'une des extrémités de la cavité ainsi formée se dilate et forme la tête; l'autre extrémité reste étroite et peut devenir la queue. Les parois latérales sont façonnées avec les parties inférieures des parois du sillon; et peu à peu des bourgeons poussent à la surface, qui par degrés prennent la forme des membres. Celui qui observé les procédés de développement période par période se rappelle nécessaire

HUXLEY.

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ment le modeleur en terre glaise. Chaque partie, chaque organe, est tout d'abord rudement saisi et esquissé grossièrement; elle est ensuite modelée plus correctement, et c'est seulement en dernier lieu qu'elle reçoit la touche qui lui imprime son caractère définitif.

Ainsi, à la fin, le jeune petit chien prend la forme que nous montre la figure 15, C. Dans cette condition, il offre une tête d'un volume disproportionné, aussi peu ressemblante à celle d'un chien que le sont à ses pattes ses membres embryonnaires (fig. 15, C).

La portion restante du jaune qui n'a pas encore été appliquée à la nutrition et au développement du jeune animal, est contenue dans un sac attaché à l'intestin rudimentaire et appelé sac du jaune (yelk sac) ou vésicule ombilicale. Deux sacs membraneux, destinés à servir respectivement à la protection et à la nutrition du petit être, se sont formés aux dépens de la peau et des faces inférieures et postérieures du corps. Le premier de ces sacs membraneux, que l'on désigne sous le nom d'amnios, est rempli d'un fluide qui enveloppe tout le corps de l'embryon, et joue pour lui le rôle d'une sorte de lit d'eau; le second, appelé l'allantoïde, naît, rempli de vaisseaux sanguins, de la région du ventre, et s'appliquant, à un moment donné, aux parois de la cavité qui contient l'organisme en voie de développement, il permet à ces vaisseaux de devenir ainsi le canal par lequel les parents du jeune être transmettent à leur produit le courant nutritif nécessaire à ses premiers besoins.

L'organe qui est constitué par l'entrelacement des vaisseaux de l'embryon, avec ceux de ses parents, et par le moyen duquel le nouvel être peut recevoir des aliments et se débarasser des matériaux superflus, est appelé pla

centa.

Il serait fatigant, et il n'est point nécessaire pour le but que je me propose, de décrire plus minutieusement les procédés du développement; qu'il me suffise de dire que, par une longue et graduelle série de modifications, l'être rudimentaire que nous venons de représenter et de décrire, devient un jeune chien, qu'il naît à la lumière, et qu'alors, par des degrés encore plus lents et moins visibles, il passe à l'état de chien adulte.

Il n'y a pas en apparence beaucoup d'analogic entre l'oiseau de basse-cour et son protecteur, le chien de ferme. L'étude du développement conduit cependant à reconnaître, non-seulement que le poulet commence son existence à l'état d'œuf, primitivement identique, en tout ce qui est essentiel avec celui du chien, mais encore que le jaune de cet œuf subit les mêmes subdivisons; que le sillon primitif se montre, que les parties contiguës du germe sont façonnées, par les mêmes procédés, en un jeune poulet, qui, à un moment donné de son existence, ressemble tellement au jeune chien, qu'au premier coup d'œil, il est difficile de distinguer l'un de l'autre.

L'histoire du développement de tout autre animal vertébré, lézard, serpent, grenouille ou poisson, nous représenterait les mêmes images. C'est toujours, au début, un œuf ayant la même structure essentielle que celui du chien; le jaune de cet œuf subit toujours une division que l'on appelle segmentation; les produits finaux de cette segmentation constituent les matériaux pour la construction du jeune animal, construction qui s'élève autour d'un sillon primitif, dans la profondeur duquel une notochorde (1)

(1) « Notocorde, cordon formé de cellules polyédriques très-cohérentes et enveloppées d'une gaine homogène. Il se produit au fond du sillon primitif de la tache embryonnaire dans l'épaisseur du tissu de celle-ci. Le corps cartilagineux de chaque vertèbre et celui de l'apophyse basilaire naissent autour

est développée. On peut ajouter qu'il y a une période à laquelle les petits de tous les animaux se ressemblent, nonseulement dans la forme générale, mais encore dans tous les détails essentiels de la structure, et si intimement que les différences qu'ils présentent alors sont insignifiantes, tandis que dans leur développemeut ultérieur les divergences s'accusent, de plus en plus marquées. C'est d'ailleurs une loi générale, que plus est grande la ressemblance entre les animaux parvenus à l'âge adulte, plus est durable et intime l'analogie de leurs embryons; de sorte que les embryons du serpent et du lézard restent ressemblants plus longtemps que ceux du serpent et de l'oiseau; et que les embryons du chien et du chat persistent dans cette disposition pendant une période de temps plus grande que ceux d'un chien et d'un oiseau, ou que ceux d'un chien et d'une sarigue, ou même que ceux d'un chien et d'un singe.

Ainsi l'étude du développement en général fournit une preuve manifeste des affinités étroites de la structure intime, et l'esprit se demande avec impatience quels résultats pourraient être obtenus par l'étude du développement spécial de l'homme. Trouverons-nous ici un règne nouveau ? L'homme naît-il selon des procédés totalement différents de ce que l'on observe chez le chien, l'oiseau, la grenouille et le poisson, donnant ainsi raison à ceux qui affirment qu'il n'y a pas de place pour lui dans la nature, et qu'il n'a aucune connection avec le monde inférieur de la vie animale? Ou, tout au contraire, provient-il d'un germe semblable, traverse-t-il les mêmes modifications lentes et progressives,

de la corde dorsale comme centre, de telle sorte que jusqu'à l'époque de l'ossification des corps vertébraux toutes les vertèbres sont traversés de part en part par le notocorde. » Littré et Robin, Dictionnaire de médecine. 12 édition. Paris, 1865, p. 1015.

dépend-il des mêmes nécessités, pour sa protection et son alimentation, entre-t-il dans le monde enfin, soumis aux règles d'un même mécanisme? La réponse n'est pas un moment douteuse, et n'a jamais été mise en question depuis ces trente dernières années. Sans nul doute, le procédé d'origine et les premières périodes du développement de l'homme sont identiques avec ceux des animaux qui le précèdent immédiatement dans l'échelle des êtres; sans nul doute, à ce point de vue, l'homme est beaucoup plus près des singes, que les singes ne le sont du chien.

L'œuf humain a environ deux dixièmes de millimètres de diamètre, et l'on peut le décrire dans les mêmes termes que celui du chien, en sorte que je n'ai besoin que de renvoyer le lecteur au dessin qui représente sa structure (fig. 16 A). It quitte l'organe dans lequel il est formé de la même façon, et pénètre dans la chambre organique préparée pour sa réception, d'après les mêmes procédés, les conditions de son développement étant à tous égards les mêmes. Il n'a pas encore été possible (et c'est seulement par quelque heureux hasard que la chose pourrait arriver) d'étudier l'œuf humain à une période de développement aussi précoce que celle de la division du vitellus. Mais il y a toutes raisons de croire que les modifications qu'il subit sont absolument identiques à celles que nous révèlent l'étude des œufs des animaux vertébrés; car les matières constituantes, dont est formé le corps humain rudimentaire aux états les plus primitifs que l'on ait observés, sont les mêmes que dans toute l'échelle animale. Quelques-unes des périodes les plus primitives sont représentées cidessous, et, ainsi qu'on pourra le voir, elles peuvent être strictement comparées aux premiers états du développement du chien; la ressemblance merveilleuse entre les deux êtres persiste même pendant un certain temps, à me

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