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Phérécide éleva, dit-on, un héliotrope dans une ile d'Ionie (Syra). Bochart a cru qu'Homère faisait allusion à un pareil instrument dans l'Odyssée (0.402), en indiquant une île Syria, où sont les conversions du Soleil.

Νήσος τις συρίη... Οι τροπαί ηελίοιο.

Didyme rapporte que dans cette ile on voyait une caverne qui servait i observer les solstices. Τὸ ἡλίου σπήλαιον δι ου σημειοῦνται τὰς τοῦ ἡλίου τροπὰς.

Anaximandre, selon Diogène Laërce, plaçait la terre sphérique au centre du monde, où, suivant Eudémus, elle n'était portée sur rien et se mouvait autour d'elle-même. Plutarque dit au contraire qu'il donnait à la terre la figuré d'une colonne ; qu'il n'accordait à la lune qu'une lumière empruntée du soleil; qu'il faisait le soleil égal à la terre; qu'il inventa le gnomon et qu'il en plaça un à Lacédémone pour observer les solstices et les équinoxes; qu'il construisit une sphère et des horoscopes et traça les premières cartes géographiques; enfin qu'il reconnut l'obliquité de l'écliptique. Il est plus probable qu'il répandit seulement ces notions établies long-tems avant lui; il croyait que le cercle du soleil était 28 fois grand comme la terre; que le soleil était un chariot qui renfermait un feu qu'on voyait par une ouverture circulaire, et que si cette ouverture venait à se boucher momentanément on observait une éclipse; il donnait une explication pareille des phases et des éclipses de la lune. Tous ces contes méritent peu qu'on les répète. On dit encore qu'il fixa le coucher matinal des Pléiades au vingt-neuvième jour après l'équinoxe. Anaximandre était né 610 ans avant J.-C.

Anaximènes, né 530 ans avant J.-C., serait, suivant Plíne, celui qui aurait enseigné la Gnomonique en Grèce et placé à Lacédémone le premier cadran attribué ci-dessus à Anaximandre. Il eut pour successeur Anaxagore, qui croyait que le soleil était un fer rouge ou une pierre chauffée à blanc et grande comme le Péloponnèse, et que le ciel était une voûte de pierres qui ne se soutenait que par la rapidité du mouvement circulaire. C'était, comme beaucoup d'autres philosophes grecs, un dissertateur qui passait son tems à raisonner sur ce qu'il ne se donnait pas la peine de soumettre à l'expérience, duquel on rapporte quelques opinions ridicules et pas une seule observation.

Pythagore, né 540 ans avant J.-C., avait étudié chez les Egyptiens et les mages de Perse, chez les Chaldéens et les Brachmanes. Il passe pour

le premier qui ait placé le soleil au centre du monde; mais ce point est assez obscur. Il appliqua aux planètes ses recherches sur les tons musicaux, et débita les rêveries qui depuis ont été commentées par Képler. Il soutint que l'étoile du soir et celle du matin était une même planète, connaissance qu'il avait sans doute rapportée d'Egypte. Il n'a rien écrit, on ne sait de lui rien de bien certain.

Philolaus de Crotone, un de ses disciples, faisait du soleil un disque de verre qui nous réfléchissait la lumière du feu du monde. Il faisait tourner la Terre autour du Soleil comme Vénus et Mercure. Il soutint plus ouvertement cette idée qu'il devait peut-être à Pythagore. Nicétas de Syracuse embrassa ce système. Plutarque nous dit, que Platon l'adopta dans sa vieillesse. Héraclide de Pont et Ecphantus le Pythagoricien avaient déjà attribué à la Terre un mouvement de rotation autour de son axe. Philolaus faisait le mois lunaire de 29 jours, l'année lunaire de 354 jours, l'année solaire de 364 jours.

Eudoxe de Cnide, vers l'an 370 avant J.-C., se fit une grande réputation comme astronome. Cicéron dit qu'il s'était formé à l'école des Egyptiens. Du tems de Strabon on voyait encore à Cnide l'observatoire d'où il avait aperçu Canobus. Suivant Ptolémée, il fit diverses observations en Sicile et en Asie. Suivant Pline, il apporta en Grèce l'année de 365 jours. Suivant Archimède, il ne faisait le diamètre du Soleil que neuf fois celui de la Lune. Vitruve lui attribue le cadran qu'on appelle l'Araignée. Il inventa ou perfectionna l'octaétéride. On cite de lui les titres de trois ouvrages perdus, la Période ou le Contour de la Terre, les Phénomènes et le Miroir. Nous aurons l'occasion d'en parler plus amplement à l'article d'Aratus et de ses commentateurs.

Phainus, Méton et Euctémon, à Athènes, 432 ans avant J.-C.; méritèrent plus véritablement encore le titre d'Astronomes. Le premier fournit à Méton l'idée et les fondemens de son cycle de 19 ans ; les deux autres observèrent des solstices dont à la vérité Ptolémée ne fait pas un grand éloge.

Démocrite se contenta de raisonner sur le système du monde. Nous en dirons autant de Chrysippe, de Cléanthe et d'Epicure. Platon recommanda aux Astronomes l'étude de la Géométrie; on ne pouvait leur donner un avis plus important, et ils se sont très-bien trouvés de l'avoir suivi.

Platon proposa aux Mathématiciens le problème dont l'objet est de représenter par des cercles tous les mouvemens apparens. Cette idée eut

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encore les plus heureux effets. Nous n'avons aucune connaissance des premières tentatives des géomètres; mais nous apprenons de Ptolémée qu'Apollonius de Perge avait, au moyen des épicycles, résolu le problème des stations et des rétrogradations. Platon mérite donc d'être considéré comme l'un des premiers promoteurs de la véritable science astronomique.

Aristote avait composé un livre intitulé Astronomique; il est perdu et nous devons peu le regretter, si nous en jugeons d'après ses quatre Livres sur le Ciel, dans lesquels on trouve cependant quelques observations. Cet ouvrage a été commenté par Simplicius, et nous y reviendrons à l'article de ce dernier pour ne point séparer les idées d'Aristote des développemens que leur a donnés son commentateur.

Hélicon de Cyzique prédit une éclipse de soleil au roi Denis, et l'événement répondit à la prédiction; c'est du moins ce que Plutarque a rapporté dans la Vie de Dion. Si le fait est véritable, Hélicon fut plus heureux que prudent.

Nous omettrons plusieurs autres disciples de Platon pour arriver à Calippe, qui est surtout connu par sa période qu'il composa de quatre cycles de Méton, diminués d'un jour entier pour les quatre cycles. Il avait reconnu l'erreur d'un quart de jour par cycle, en observant une éclipse de lune six ans avant la mort d'Alexandre. Il avait fait un Traité des apparitions ou levers héliaques des planètes. Il vivait 330 ans avant J.-C. On voit qu'il était observateur et calculateur.

Nous avons d'Autolycus deux livres intitulés l'un de la Sphère qui se meut, et l'autre des Levers et Couchers des Etoiles. Ces deux ouvrages sont les plus anciens de tous ceux qui nous restent des Grecs, et à ce titre ils méritent que nous en fassions un extrait en forme.

Eudémus de Rhodes, disciple d'Aristote, avait écrit une Histoire de l'Astronomie, où il exposait l'origine et les progrès de cette science jusqu'à son tems. Il n'en reste qu'un fragment de quelques lignes rapporté par Fabricius dans sa Bibliothèque grecque, III. 11. p. 278. On y voit à la dernière ligne que l'axe de l'équateur et celui de l'écliptique sont éloignés l'un de l'autre du côté du pentédécagone, c'est-à-dire de 24°. On a jusqu'ici parlé souvent de l'obliquité de l'écliptique; on nous en donne ici pour la première fois la valeur, mais en nombre rond, et l'on peut bien y soupçonner une erreur d'un quart de degré pour le moins. Cette manière d'exprimer une quantité usuelle sent un peu l'école de Pythagore.

Hist. de l'Ast. anc. Tom. I.

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Artémidore était d'Ephèse, suivant la conjecture de Weidler, et vivait environ cent ans avant J.-C. Il pensait, nous dit Sénèque, que les planètes étaient sans nombre ; et si l'on n'en avait observé que cinq, c'était à raison de leur peu de lumière, ou par la position de leurs orbites qui sont telles, qu'elles ne deviennent visibles qu'à l'une des extrémités de leurs courbes. De là, disait-il, ces étoiles nouvelles qui, se réunissant à des étoiles fixes, en augmentent l'éclat apparent. Cette conjecture absolument dénuée de preuves, pourrait paraître aujourd'hui moins invraisemblable depuis la découverte des cinq planètes modernes et le système de Chladny sur les aérolithes. C'est dommage qu'Artémidore ait ajouté à sa première idée celle des étoiles qui paraissent augmenter de grandeur, et d'autres rêveries moins heureuses qu'on peut voir dans Sénèque, qui prend la peine de les combattre.

Pour terminer cette nomenclature des anciens Astronomes grecs, nous devons dire que Pythéas de Marseille, presque contemporain d'Eratosthène, mais probablement un peu plus ancien, s'était servi de gnomon pour déterminer les ombres solsticiales en plusieurs pays. On a dit qu'il avait trouvé que l'ombre était égale à Marseille et à Bysance; on sait aujourd'hui que la latitude de Marseille est de...... 43° 17′ 49′′ que celle de Constantinople n'est que de...... 41. 2.27

La différence est de 2°...... 2° 15′ 22′′

ce qui ne donnerait pas une idée bien grande de l'exactitude de Pythéas, M. de Zach a tenté de venger la mémoire de Pythéas des critiques de Strabon. Si Strabon se montre un peu trop sévère et trop prévenu contre Pytheas, son apologiste a peut-être donné dans l'excès contraire : c'est un procès difficile à juger. Quoi qu'il en soit, Pytheas en cherchant avec soin la hauteur du pôle, s'assura qu'en cet endroit du ciel on ne voyait de son tems aucune étoile, mais que le pôle formait avec trois étoiles voisines un quadrilatère. Nous retrouverons cette observation de Pytheas dans le Commentaire d'Hipparque sur Aratus.

Voilà toutes les notions que nous avons pu recueillir sur l'Astronomie avant l'établissement de l'école d'Alexandrie. De tous les Traités composés avant cette époque, il ne nous reste que les deux ouvrages d'Autolycus, mentionnés ci-dessus. L'extrait que nous allons en faire nous apprendra quel était l'état de la science 300 ans avant notre ère.

CHAPITRE II.

Ouvrages d' Autolycus, et d'abord Περί κινουμένης σφαίρας.

Le Livre d'Autolycus, sur la Sphère en mouvement, est le Traité le plus ancien qui nous soit resté des Grecs. Maurolycus l'avait traduit de l'arabe en latin. Le Napolitain Joseph Auria le traduisit de nouveau, mais d'après un manuscrit grec qu'il possédait et qu'il avait comparé à cinq exemplaires que possède la bibliothèque du Vatican. Cet ouvrage ne contient que douze propositions, toutes géométriquement et simplement démontrées. Nous nous contenterons d'en rapporter les énoncés.

Je n'ai pu me procurer qu'une édition de l'original grec; elle a été publiée à Strasbourg en 1572: elle ne contient que les propositions, sans aucune démonstration. L'éditeur Dasypodius se plaint de n'avoir pu trouver les Elémens d'Arithmétique de Héron, ni son Traité des Horloges d'eau.

L'auteur suppose que la sphère se meut uniformément de manière qu'un de ses méridiens fasse toujours avec le méridien fixe des angles proportionnels aux tems.

Proposition I. Si une sphère se meut uniformément autour de son axe, tous les points de sa surface qui ne sont pas sur l'axe, décriront des cercles parallèles qui auront pour pôles communs les pôles mêmes de la sphère, et dont tous les plans seront perpendiculaires à l'axe.

Proposition II. Tous ces points décriront sur leurs parallèles des arcs semblables en tems égaux.

Proposition III. Réciproquement des arcs semblables indiqueront des tems égaux,

Proposition IV. Si un grand cercle fixe et perpendiculaire à l'axe partage la sphère en deux hémisphères, l'un visible et l'autre caché, et que la sphère vienne à tourner autour de son axe, aucun des points de la surface ne se levera, ni ne se couchera.

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