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Atque hic ingentem comitum affluxisse novorum
Invenio admirans numerum; matresque, virosque,
Collectam exsilio pubem, miserabile vulgus.
Undique convenere, animis opibusque parati,
In quascumque velim pelago deducere terras.
Jamque jugis summæ surgebat Lucifer Idæ,
Ducebatque diem; Danaique obsessa tenebant
Limina portarum: nec spes opis ulla dabatur.
Cessi, et sublato montem genitore petivi.

FINIS LIBRI SECUNDI.

Trois fois, je veux saisir son corps aérien,

Trois fois, en se croisant, mes bras ne touchent rien,

Et dans l'épaisse nuit son image se plonge

Comme un souffle du vent, comme un rapide songe.

Cependant cette nuit de deuil a disparu.

Je rejoins mes amis : leur nombre s'est accru
D'une foule nouvelle au hasard rassemblée;
Infortunés débris, multitude exilée,

Hommes, femmes, enfans, implorent mon secours;
Tous livrent en mes mains leur fortune et leurs jours,
Sans s'informer des lieux où je dois les conduire.
Cependant sur l'Ida l'aube commence à luire;
L'étoile du matin se montre à nos regards;

Les Grecs gardaient partout nos portes, nos remparts; C'en est fait; il n'est plus de salut que j'espère,

Et je gravis le mont, chargé de mon vieux père.

FIN DU LIVRE SECOND.

1

NOTES

DU LIVRE SECOND.

NOTE 1.

Conticuere omnes, intentique ora tenebant.
Tous d'une oreille avide attendaient en silence.

Les commentateurs produisent bien souvent l'effet d'un corps opaque qui vient s'interposer entre les yeux du lec. teur et la lumière du texte, Les jeunes élèves doivent se

méfier de ces guides dangereux, et se contenter d'une bonne édition de Virgile avec le texte seul; ils se perdraient infailliblement dans le labyrinthe des interprétations. Rien n'est plus simple, plus naturel, plus conséquent, que ce début du second livre. Didon, à la fin du premier, a demandé à Enée le récit de ses aventures; on attend sa réponse, et nécessairement chacun se tait pour lui prêter une attention convenable. Je ne vois là aucune matière à commentaire. Mais la manie d'attribuer des intentions à tous les mots de Virgile a réveillé même ici la subtilité de ses interprètes; et hallucinés à force de recherches, ils ont fini par ne plus voir ce qui se trouvait sous leurs mains et sous leurs yeux. Conticuere omnes! disent-ils; Virgile veut, par là, marquer une opposition avec le bruit qui régnait précédemment dans l'assemblée; ce qui se voit à la fin du premier chant : fit strepitus tectis. Il était donc nécessaire d'exprimer que ce tumulte avait cessé, et voilà pourquoi Virgile a eu soin de commencer par conticuere. Comment n'ont-ils pas vu que, quatre vers plus bas, après avoir dit: fit strepitus tectis, Virgilea eu soin de mettre tum facta silentia tectis? et en effet, c'est au moment où Didon se lève pour parler, pour invoquer les dieux, que les Tyriens et les Troyens ont fait d'abord silence. Et quand ils n'auraient pas eu ces égards pour la reine, quand même la coupe de Bitias, passée à la ronde, eût de nouveau réveillé leur ivresse bruyante, n'est-il pas vraisemblable que le

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