Atque hic ingentem comitum affluxisse novorum FINIS LIBRI SECUNDI. Trois fois, je veux saisir son corps aérien, Trois fois, en se croisant, mes bras ne touchent rien, Et dans l'épaisse nuit son image se plonge Comme un souffle du vent, comme un rapide songe. Cependant cette nuit de deuil a disparu. Je rejoins mes amis : leur nombre s'est accru Hommes, femmes, enfans, implorent mon secours; Les Grecs gardaient partout nos portes, nos remparts; C'en est fait; il n'est plus de salut que j'espère, Et je gravis le mont, chargé de mon vieux père. FIN DU LIVRE SECOND. NOTES DU LIVRE SECOND. NOTE 1. Conticuere omnes, intentique ora tenebant. Les commentateurs produisent bien souvent l'effet d'un corps opaque qui vient s'interposer entre les yeux du lec. teur et la lumière du texte, Les jeunes élèves doivent se méfier de ces guides dangereux, et se contenter d'une bonne édition de Virgile avec le texte seul; ils se perdraient infailliblement dans le labyrinthe des interprétations. Rien n'est plus simple, plus naturel, plus conséquent, que ce début du second livre. Didon, à la fin du premier, a demandé à Enée le récit de ses aventures; on attend sa réponse, et nécessairement chacun se tait pour lui prêter une attention convenable. Je ne vois là aucune matière à commentaire. Mais la manie d'attribuer des intentions à tous les mots de Virgile a réveillé même ici la subtilité de ses interprètes; et hallucinés à force de recherches, ils ont fini par ne plus voir ce qui se trouvait sous leurs mains et sous leurs yeux. Conticuere omnes! disent-ils; Virgile veut, par là, marquer une opposition avec le bruit qui régnait précédemment dans l'assemblée; ce qui se voit à la fin du premier chant : fit strepitus tectis. Il était donc nécessaire d'exprimer que ce tumulte avait cessé, et voilà pourquoi Virgile a eu soin de commencer par conticuere. Comment n'ont-ils pas vu que, quatre vers plus bas, après avoir dit: fit strepitus tectis, Virgilea eu soin de mettre tum facta silentia tectis? et en effet, c'est au moment où Didon se lève pour parler, pour invoquer les dieux, que les Tyriens et les Troyens ont fait d'abord silence. Et quand ils n'auraient pas eu ces égards pour la reine, quand même la coupe de Bitias, passée à la ronde, eût de nouveau réveillé leur ivresse bruyante, n'est-il pas vraisemblable que le |