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est rempli de notes marginales écrites de la même main. Cette copie avait donc été faite avant l'année dont cette date ne porte que le se cond mois. Peut-être même l'avait-elle été du vivant et sous les yeux de Pétrarque, qui n'était mort que trente-cinq ans auparavant. La Bibliothèque impériale possède un autre manuscrit des lettres entièrement conforme au premier, quant à ce qu'il contient, mais sur papier, et copié dans le XV. siècle, no. 8,569. Il est du fonds de Colbert.

M. Baldelli, dans l'article 5 de ses Illustrazioni, cite encore plusieurs manuscrits très précieux des Bibliothèques de Venise, de Rome et de Florence, qu'il a consultés avec fruit pour son ouvrage. Ce savant estimable projetait une édition complète des œuvres latines de Pétrarque, dont ses épîtres forment la plus importante partie, et l'on voit par cet article même qu'il s'était parfaitement préparé à cette entreprise. Il est bien à désirer pour l'intérêt des lettres qu'il n'y ait pas renoncé.

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Page 477. Un fragment du poëme de l'Afrique a fait tomber un érudit français dans une erreur bien extraordinaire. Lefebvre de Villebrune donna en 1781 une édition du poëme de Silius Italicus. Il prétendit restituer à ce poète un fragment qu'il accusa Pétrarque de lui avoir dérobé; et il l'inséra effrontément dans son édition, sans savoir, ou sans se rappeler que le poëme de Silius n'était pas retrouvé au temps de Pétrarque, et ne le fut que dans le siècle suivant par le Pogge; sans s'apercevoir, à plusieurs expressions très remarquables, que la latinité de ce fragment ne s'accorde pas avec le latin très pur de Silius; que, par exemple, ces phrases: Vicinia mortis, fortunæ terminus altæ, homo natus sortis iniquæ, transire labores, et plusieurs autres, sont du latin du XIV. siècle; qu'un substantif avec deux épithètes, comme aurea alta palatia, est tout-à-fait italien, etc.; sans prendre garde enfin que ce fragment, qui contient un discours de Magon mourant, va très bien dans l'endroit de l'Africa de Pétrarque où il est placé, à la fin du septième livre, mais qu'il est au con

traire fort déplacé vers le commencement du dix-septième des Punicorum de Silius ; que Magon y parle de la blessure dont il meurt, et qu'on ne l'a point vu blessé auparavant; que dans la suite du poëme, non seulement il n'est plus question de sa mort, mais que, d'après plusieurs passages, il est encore censé vivant; qu'entre autres, Annibal parle deux fois dans le dernier livre de Silius, de la mort d'un seul de ses frères, Asdrubal (v. 260 et 460), et qu'il ne dit rien de son autre frère Magon, ce qu'il n'eût pas manqué de faire, s'il l'eût en effet perdu. Tant de bévues dans un prétendu savant, qui osait accuser Pétrarque de plagiat et parler de lui avec mépris, qui n'en témoignait pas moins pour des savants tels que Heinsius, Drakemborck, et tous ceux qui avaient travaillé avant lui sur Silius italicus, l'ont couvert, et en Italie, et en Allemagne, d'un ridicule ineffaçable, et ont compromis l'érudition française aux yeux des savants étrangers. Voyez sur cette bévue de Villebrune, sur ce qui en fut cause, et sur ce qui aurait dû l'en garantir, l'article IV des Illustrazioni, à la fin de l'ouvrage de M. Baldelli, page 199.

Page 527, ligne 13. — « Il ne manque à votre bonheur que de vous contempler vous-mêmes, etc. » Nous avons vu plusieurs exemples de passages de Cino da Pistoia imités par Pétrarque ; celui-ci est un de ceux où l'imitation est la plus évidente. Cino termine ainsi sa canzone sur les yeux de Selvaggia:

Poichè veder voi stessi non potete,

Vedete in altri almen quel che voi sete.

(Rime di div. ant. Aut. Tosc., 1740, p. 159.)

Et Pétrarque dit 'ici aux yeux de Laure:

Luci beate e liete

Se non che'l veder voi stesse v'è tolto:

Ma quante volte a me vi rivolgete
Conoscete in altrui quel che voi sete.

FIN DU SECOND VOLUME.

TABLE DES CHAPITRES.

PREMIÈRE PARTIE.

CHAP. VIH. Suite du Dante; analyse de la Divina

Commedia.

SECT. I.Plan général du poëme ; invention; sources où
le Dante a pu puiser...

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CHAP. IX. Suite de l'analyse de la Divina Commedia ;

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le Purgatoire.

CHAP. X. Fin de l'analyse de la Divina Commedia ;

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Page

Ib.

28

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196

248

CHAP. XI. Coup-d'oeil général sur la situation politique et
littéraire de l'Italie, au commencement du qua-
torzième siècle. Renaissance des arts, en même
temps que des lettres; Universités, études théo-
logiques; philosophie, astrologie, médecine,
alchimie; droit civil et droit canon; histoire ;
poésie; poètes italiens avant Pétrarque...... 267
354

CHAP. XII.-Pétrarque; notice sur sa vie..
SECT. Ire. Depuis sa naissance jusqu'à l'an 1348...... Ib.
SECT. II. Depuis l'an 1348 jusqu'à sa mort; son influence
sur l'esprit de son siècle et sur la renaissance

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des lettres.

.. 385

CHAP. XIII. OEuvres latines de Pétrarque; Traités de

Philosophie morale; ouvrages historiques; Dia-

-

logues qu'il appelait son Secret; ses douze Églo-
gues, son poëme de l'Afrique ; trois livres d'É-
pîtres en vers.

CHAP. XIV. Poésies italiennes de Pétrarque, ou son Can-
zoniere. De la Poésie érotique chez les anciens
Grecs et Latins: Ovide, Properce, Tibulle;
Éléments dont se composa la Poésie érotique de
Pétrarque; caractère de cette poésie, ses beau-
tés, ses défauts. Poésies lyriques de Pétrarque
sur d'autres sujets que l'amour.

NOTES AJOUTÉES..

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Pagǝ

444

487
569

FIN DE LA TABLE DU SECOND VOLUME.

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