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BIBLIOGRAPHIE.

OUVRAGES DE GRAMMAIRE
GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE.

Publications de la quinzaine :

Les Représailles du sens commun; par Xavier Aubryet. In-18 jésus, xx-375 p. Paris, lib. Didier et Cie.

L'Allemagne contemporaine; par Edgard Bourloton, engagé volontaire de 1870 aux zouaves de la garde. In-18 jésus, xm-284 p. Paris, lib. Germer-Baillière. 3 fr. 50.

Histoire de la forêt de Fontainebleau; par PaulDomet, sous-inspecteur des forêts. In-18 jésus, ш-408 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 4 fr.

Conférences et discours littéraires, précédés d'une introduction; par Jules Favre, de l'Académie française. In18 jésus, cxix-319 p. Paris, lib. Garnier frères. 3 fr. 50.

Scènes de la vie de province. Monsieur le Maire; par Victor Perceval. In-18, jésus, 377 p. Paris, lib. Dentu. 3 francs.

Paul et Virginie; par Bernardin de Saint-Pierre. In-18 jésus, 175 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 1 fr. 25.

Histoire de la guerre de 1870-1871; par le général baron Ambert, ancien député. In-8°, 602 p. et 6 cartes. Paris, lib. Plon.

La Vengeance de madame Maubrel; par Xavier Aubryet. In-18 jésus, 296 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr.

Lettres, à un jeune engagé; publiées par Nicolas Breuillart. In-18jésus, 347 p. Paris, lib. Lachaud. 2 fr. 50. Le Bossu; par Paul Féval. In-4° à 2 col. 190 p. Paris,

bureaux du SIÈCLE. 2 fr. 50.

Exercices de composition et de style, ou sujets de descriptions, de narrations, de dialogues et de discours; par

Th. H. Barrau. 4e édition. In-12, 196 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 2 fr.

La Vie champêtre; par E. M. Campagne. 2e édition. In-12, Bordeaux, imp. Bellier. 1 fr.

Les Grands prosateurs, recueil dès meilleures pages des plus célèbres écrivains français, précédées de notices biographiques, bibliographiques et littéraires; par Hippolyte Durand, professeur au lycée Charlemagne. 3o édition. Moyen-âge. Renaissance. xvii et xvIIe siècles. In-18 jésus, VI1-387 p. Paris, lib. Hetzel et Cie. 3 fr.

Exercices gradués sur la Grammaire française, accompagnés de l'exposé des règles et suivis de nombreuses dictées; par M. Gallien, ancien professeur de grammaire à l'école normale de Versailles. 1re année. Livre du maître. In-12, 120 p. Paris, lib. Boyer et Cię. 4 fr.

Lettres à la princesse; par C. A. Sainte-Beuve, de l'Académie française, Gr. in-18, ш-371 p. Paris, lib. Michel Lévy frères. 3 fr. 50.

Siéges et capitulations célèbres; par A. Andréi. In-18 jésus, 357 p. Paris, lib. A Duquesne.

L'Œil de diamant; par Elie Berthet. In-18jésus, 330 p. Paris, lib. Dentu.

Traité de la République; par Cicéron. Traduction française précédée d'une introduction, d'une analyse développée et d'appréciations critiques, par E. Talbot, professeur au lycée Condorcet. Nouvelle édition. In-12, xxxvi-106 p. Paris, lib. Jules Delalain et fils. 1 fr. 60.

Publications antérieures :

NOTA. Tout volume de grammaire ou de littérature envoyé au Rédacteur du journal est annoncé à cette place autant de fois plus une que son prix contient 2 fr. 50.

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TRAITÉ THEORIQUE ET PRATIQUE de la prononciation correcte de tous les mots de la langue française, dans lequel se trouvent aplanies, au moyen de règles simples, précises et peu nombreuses, toutes les difficultés de prononciation que présente l'orthographe de cet idiome. Suivi d'un DICTIONNAIRE renfermant tous les mots qui s'écartent des règles générales de prononciation. Ouvrage couronné par la Société pour l'instruction élémentaire. Par A. LÉAUTAUD, professeur. Paris, librairie Boyer et Cie, 49, rue St-Andrédes-Arts. Prix: 1 fr. 25 cent.

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Recevant des Étrangers pour les perfectionner dans la Conversation.

A Passy (près du Ranelagh). - Un chef d'institution reçoit dans sa famille quelques pensionnaires étrangers pour les perfectionner dans la langue française et achever leur éducation.

Dans un grand pensionnat de Demoiselles, situé dans une des localités les plus salubres de la banlieue de Paris, on reçoit de jeunes étrangères pour les perfectionner dans la langue française. Chambres particulières. Table de la Directrice. Prix modérés.

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Une Maison d'éducation qui n'est point une pension, prend des étrangers à demeure pour leur enseigner la langue et la littérature françaises. langue et la littérature françaises. Près du Collège de France et de la Sorbonne.

Près du bois de Boulogne, une institutrice qui tient une maison d'éducation dont le nombre des élèves est limité, reçoit quelques jeunes étrangères pour leur enseigner spécialement la langue française.

La directrice d'une institution de demoiselles, située à Paris, offre à une jeune institutrice anglaise la nourriture, le logement et le blanchissage en échange de leçons de langue et de littérature anglaises.

(Les adresses sont indiquées à la rédaction du Journal.)

RENSEIGNEMENTS

Pour les Professeurs français qui désirent trouver des places à l'étranger.

AGENCES AUXQUELLES ON PEUT S'ADRESSER :

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A PARIS M. Pelletier, 116, rue de Rivoli ; Mme veuve Simonnot, 33, rue de la Chaussée-d'Antin.
Miss Gray, 35, Baker Street, Portman Square; A NEW-YORK: M. Schermerhorn, 430, Broom Street.

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JOURNAUX POUR DES ANNONCES :

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A LONDRES

L'American Register, destiné aux Américains qui sont en Europe; le Galignani's Messenger, reçu par nombre d'Anglais le Journal de St-Pétersbourg, très-répandu qui habitent la France; le Wekker, connu par toute la Hollande; en Russie; le Times, lu dans le monde entier.

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Une institutrice française de 25 à 30 ans, diplômée, de bonne société, parlant anglais et pouvant enseigner la musique.-
Beaux appointements Les plus sérieuses références seront exigées.
S'adresser au bureau du journal.

Concours Littéraires.

Le dixième Concours poétique, ouvert à Bordeaux depuis le 15 février, sera clos le 1er Juin 1873. Deux médailles de bronze et deux médailles d'argent seront décernées. Demander le Programme par lettre affranchie au Président, M. EVARISTE CARRANCE, 92, route d'Espagne, à Bordeaux (Gironde).

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Le rédacteur du Courrier de Vaugelas est visible à son bureau de midi à une heure et demie.

Nogent-le-Rotrou, imprimerie de A. GOUVERNEUR.

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COURRIER DE VAUGELAS

Journal Semi-Mensuel

CONSACRÉ A LA PROPAGATION UNIVERSEL LE DE LA LANGUE FRANÇAISE
Paraissant le 1er et le 15 de chaque mois

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SOMMAIRE.

Observations sur A fond de train; Signification et origine. de Fiche de consolation; - Différence entre Casseur de raquelles et Casseur d'assiettes, et si ce dernier vient de Casseur d'acier; Si A verse pris comme substantif doit s'écrire en deux mots ou en un seul; Etymologie de Foin, interjection | Le participe allé doit-il tonjours être accompagué d'un auxiliaire? cation de Compter ses chemises Passe-temps grammatical Fin de la biographie de J. Masset | Ouvrages de grammaire et de littérature Familles parisiennes pour la conversation || Renseignements aux professeurs français | Concours littéraires.

FRANCE

COMMUNICATION.

Expli

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En m'envoyant son abonnement, M. Dufour-Vernes, de Genève, m'adresse les observations suivantes relativement à une solution que j'ai donnée dans un de mes derniers numéros :

<< Puisque je tiens la plume, vous me permettrez d'attirer votre attention sur l'explication que vous avez donnée de : Courir à fond de train, dans votre numéro du 15 mars.

:

« Votre point de départ ne me paraît pas très-juste. Vous dites: « Le mot désigne l'allure du cheval, tout le >> monde sait cela. » Oui, mais je ne crois pas que tel a été le sens primitif du mot. Train vient du bas-latin tragimen (tragimen, traimen, traim, traïn, usité dans l'ancien français, train), qui lui-même vient du verbe latin traho, tirer. C'est donc ce qui sert (sens du suffixe men) à tirer, c'est-à-dire ici les quatre jambes du cheval, et non pas : action de tirer, comme le dit Brachet dans son dictionnaire étymologique. C'est dans ce sens qu'on a dit: Ce cheval a le train de devant faible, et que nous trouvons dans Buffon: « Dans le cerf, le train de derrière est plus haut que celui de devant; dans l'élan, au contraire, le train de devant est plus haut », ce qui revient à dire les jambes de devant, les jambes de derrière. On a même créé deux mots pour désigner ces deux parties du corps du cheval: l'avant-train et l'arrière-train. Le mot train est aussi employé par le charron et par l'imprimeur dans le sens de base, support. M. Littré note bien ces différentes significations, mais il ne les place pas en premier lieu, ce qui eût été, à mon avis, selon l'ordre chronologique. Ce

:

n'est donc que par extension de sens que train a signifié plus tard allure.

« Cela étant, à fond de train serait pour à fond de jambes, et signifie tout naturellement par le fond des jambes ou même avec le corps tout entier, de toute la puissance des jambes, en nous rapportant, pour bien comprendre l'idée de fond, à l'expression latine funditus, de fond en comble, c'est-à-dire complétement. »

Je ne pourrai répondre à cette lettre que dans mon prochain numéro; mais je n'attendrai pas jusque-là pour remercier M. Dufour-Vernes de vouloir bien honorer le Courrier de Vaugelas de ses précieuses critiques.

X

Première Question.

Je vous prierais de vouloir bien m'expliquer ce qu'on entend par UNE FICHE DE CONSOLATION, expression qui ne se trouve point dans mon dictionnaire, et aussi me dire quelle est l'origine de cette façon de parler.

Voilà bien une expression des plus curieuses de notre langue, en raison des difficultés qu'elle renferme; car l'origine de fiche est fort peu connue, celle de consolation est loin de l'être généralement, et le sens figuré de cette expression a l'air de ne point répondre au sens propre.

D'où trois explications à vous donner :

1o Le mot fiche, qui désigne aujourd'hui un morceau d'ivoire long et plat servant au jeu de cartes, vient, dit Roquefort, de l'anglais fish, poisson. « Il est encore (c'est ainsi que l'auteur du Glossaire de la langue romane continue) il est encore (1820) de ces poissons en nacre de perle dans les anciennes boîtes de jeu, surtout en Angleterre. L'origine de ce mot remonte au temps de la reine Elisabeth. Perdre un panier de fiches était alors perdre un panier de goujons et d'ablettes en écaille ou ou en nacre de perle. »

Chez nous toutes les personnes âgées de cinquante ans ont certainement vu de ces fiches sinon ayant la forme de poissons, du moins portant encore en lignes bleues ou rouges la représentation de ces ani

maux.

Du reste,-une autre preuve de cette origine, c'est que, dans le premier dictionnaire anglais venu, on trouve le mot fish pour désigner le petit os plat en question.

2o Quant au mot consolation, c'est un autre terme de jeu, mais qui se prend dans un sens ironique, car, au lieu de désigner quelque chose qui con sole d'une perte, il désigne au contraire ce qui l'aggrave. Cette signification ressort en effet de la citation suivante que j'emprunte au Dictionnaire d'un ouvrage intitulé Académie des jeux, publié sans nom d'auteur en 1752 :

« CONSOLATION. C'est un droit de jeu qui est toujours payé par ceux qui perdent à ceux qui gagnent ou qui font perdre. Il y a encore la consolation qui est un grand hasard au jeu de l'hombre à trois, pour laquelle on paye une fiche, une fiche pour le sans-prendre, et une fiche pour chaque matador à celui qui gagne, ou qu'il paie aux autres quand il perd lorsque cette consolation a lieu, la précédente n'est pas payée.

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Quelle explication donner de cette bizarrerie? Le Dictionnaire de la Conversation la suggère en ces termes :

« On se sert aussi figurément de la même expression pour désigner quelque incident heureux survenu en même temps qu'un malheur, où bien encore pour indiquer qu'un malheur n'a pas été aussi grand qu'il eût pu l'être; que la pertè que l'on a éprouvée n'est pas générale, irrémédiable, et qu'il est encore resté quelque motif de s'en consoler ou même de la réparer, comme un joueur qui peut quelquefois avec une seule fiche se relever d'une grande perte. »

En effet, ce qu'on appelle, au figuré, une fiche de consolation n'est point une allusion à cette fiche, surcroît de gain, qui se donne au jeu de cartes; c'est une expression où il n'y a rien que le mot fiche de pris figurément; consolation y est dans son sens propre, et la réunion de ces deux mots signifie: une fiche (une raison) qui reste comme consolation quand on a eu le malheur de faire une perte on d'éprouver quelque désavantage.

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règne de François Ier), on fit l'expression casseur de raquettes pour désigner un homme vert, vigoureux.

Mais cette expression s'employa aussi pour désigner un vantard, car on trouve dans Ant. Oudin (Curios. franç., p. 76), ouvrage imprimé en 1640:

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C'est un grand casseur de raquettes, par ironie, un homme qui fait peu de mal ou d'effet, et beaucoup de bruit (Vulg). D

D'où il est résulté qu'après avoir été en usage pendant tout le xvin siècle (il se trouve dans Furetière et dans Trévoux), casseur de raquettes est naturellement venu jusqu'à nous avec la double signification de : homme vert, vigoureux, et de hâbleur, fanfaron.

Quant à casseur d'assiettes, qui me semble avoir été créé seulement vers le commencement du XIXe siècle, attendu qu'il porte, dans le dictionnaire de Wailly (1832), la mention de «< peu usité », il se trouve défini comme il suit dans la dernière édition de l'Académie : « Un casseur d'assiettes, un tapageur, un querelleur. » Or, il est évident, d'après ce qui précède, que les deux expressions en question ne peuvent être synonymes; elles offrent une différence que je crois être celle-ci :

Casseur de raquettes (où entre ordinairement l'adjectif grand) s'emploie par ironie pour qualifier celui qui se vante faussement d'avoir fait plusieurs choses dont il n'est pas capable, qui, à l'entendre, aurait certainement cassé beaucoup de raquettes au jeu de paume; casseur d'assiettes s'emploie tout simplement pour désigner un homme de mauvaise compagnie, enclin au tapage, et regardé naturellement comme un danger pour les assiettes dans tout repas où il est convié.

En donnant à cette dernière expression le sens de fanfaron, il est certain que le dictionnaire de Noël et Chapsal renseigne mal son lecteur.

Au xvi siècle, pour signifier frapper de toutes ses forces, on disait : frapper comme un casseur d'acier, ce que l'exemple suivant met en toute évidence: Une autre, avec une pierre qu'elle avoit mise en sa bourse, frappoit comme un casseur d'acier.

(Noël du Fail, Prop. rust., p. 65.)

Or, comme il faut être fort pour casser de l'acier, et que l'avantage dont on se vante le plus volontiers parmi le peuple, c'est la force (divinisée par les Anciens et objet d'un certain culte encore chez les Modernes), il n'y a rien d'impossible à ce que casseur d'acier se soit autrefois employé pour fanfaron, hâbleur; mais cette expression a-t-elle pu, par corruption, donner casseur d'assiettes?

Ce n'est pas mon avis, et je vais vous dire pour quelles raisons je repousse celte origine.

1° En supposant qu'elle se soit jamais employée sans être précédée du verbe frapper, l'expression casseur d'acier n'a pu signifier qu'un vantard, un hâbleur, un fanfaron; casseur d'assiettes a un sens différent, il veut dire un homme qui aime à se quereller, qui fait ordinairement du tapage dans les réunions où il se

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trouve. Quand deux expressions different de sens à un tel point, n'est-il pas bien difficile d'admettre qu'il y ait entre elles aucun rapport de filiation?

2o Casseur d'acier n'a pas été rencontré, du moins que je sache, dans des auteurs postérieurs au xvi° siècle, et casseur d'assiettes, qui ne figure ni dans Trévoux (4774) ni dans Gattel (1797), n'apparait qu'au commencement du xix. Est-il supposable que casseur d'acier ait pu donner casseur d'assiettes après être resté près de deux cents ans à l'état-latent pour ainsi dire dans la langue?

3o Il y a certainement des expressions proverbiales dont le sens s'est modifié avec le temps; mais, quand je considère que casseur d'acier et casseur d'assiettes diffèrent à la fois et de signification et de forme (car la transmutation des lettres n'explique pas le changement de ier en iette), ne suis-je pas autorisé à croire qu'il n'est pas possible que la plus ancienne de ces deux expressions proverbiales soit la source de l'autre?

X

Troisième Question.

Peignot, dont je vous ai déjà parlé, dit que dans RECEVOIR UNE AVERSE, il faut écrire en deux mots A VERSE, aussi bien que dans : IL PLEUT A VERSE. Je désirerais bien avoir encore votre opinion au sujet de cette orthographe.

préposition à (dont on avait fait affaire, alentours, adieu, etc.) l'ont écrit également en un seul mot.

Or, en présence de cette orthographe, aussi logique à mon sens que généralement reçue, que devient la prétention de l'auteur des Remarques sur le dictionnaire de l'Académie ?

Une opinion évidemment très-mal fondée.

L'expression à verse ne fut pas immédiatement substantivée, pour me servir d'un néologisme fort commode; avant de dire une averse, on a dit une agaste, mot que l'on employait avec le complément d'eau, comme nous l'apprend Trévoux :

Nous fûmes atteints par une agaste d'eau qui nous perça jusqu'aux os.

Pendant quelque temps, averse se construisit aussi avec ce même complément, ce qu'on peut voir plus haut dans une autre citation empruntée au même dictionnaire, et c'est seulement vers le commencement de notre siècle qu'elle a fini par se construire seule.

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L'interjection foin se construit d'une manière iden

J'ai dit que l'on trouve dans les Curiosités françoisestique à celle de fi (seule ou avec la préposition de d'Ant. Oudin (1640) la phrase Pleuvoir à la verse, laquelle signifie littéralement pleuvoir comme en versant, sous-entendu l'eau.

Plus tard, et à une date qui ne peut être que postérieure à 1727 (celle du dictionnaire de Furetière), l'article a été supprimé dans cette expression, qui est ainsi expliquée dans ce dernier ouvrage :

« A VERSE. Façon de parler adverbiale qui ne se dit qu'en cette phrase: Il pleut à verse pour dire,: Il pleut abondamment. »>

Arrivée à celle forme plus simple, l'expression à verse est devenue substantif, fait qui semble toutefois ne pas s'être accompli avant 1694, puisque l'expression à verse ne se trouve pas dans la première édition de l'Académie, qui, comme on sait, porte cette date.

Mais comment écrire à verse passant à ce nouvel état?

Trévoux l'a mis en un seul mot, comme le montre cette citation, que je lui emprunte :

En termes de jardinage et dans le discours familier on en fait [de à verse] aussi un substantif. Averse d'eau se dit d'une grande quantité d'eau de pluie survenue tout d'un coup par quelque orage. Il survint de si grandes et de si fréquentes averses d'eau que tout le jardin paraissait devenu un étang.

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Depuis lors, tous les lexicographes, Wailly, Gattel, l'Académie, Napoléon Landais, Bescherelle, Poitevin, Littré, pensant probablement qu'il en devait être de à verse, devenu substantif, comme de à faire, à l'entour, à Dieu et autres expressions commençant par la

devant le nom de la chose qui répugne, qu'on repousse), et elle a évidemment une signification analogue, témoin les exemples suivants, qui présentent alternativement ces deux interjections dans les conditions susdites : (Sans la préposition de)

Fi! ne m'approchez pas! votre haleine est empestée. (Molière.)

Foin! voilà un habit tout gasté.

(Avec la préposition de)

(Académie, édit. de 1694.)

Fy de fortune, fy. d'amour mondaine, fy du monde, car tout est faux. (Perceforest, t. IV, fol. 151.) Foin du plus parfait des mondes si je n'en suis pas. (Didier, Neveu de Rameau.)

Il est donc à croire que, grâce à cette identité de construction, qui semble faire de foin une espèce de terme de rechange, ce mot a pris son origine dans le même ordre d'idées que fi lui-même.

Or, qu'exprime fi? Un sentiment de dégoût, de répugnance: il faut que foin vienne d'un vocable (car je lui crois un ancêtre) exprimant la même idée. Cherchons ce vocable.

Dans son Glossaire du centre de la France, le comte Jaubert tire cette exclamation de Fouin, terme du patois berrichon, dans lequel on dit : « Il pue comme un fouin; oh, le petit fouin! en parlant d'une personne qui sent mauvais, et de là fouin, mal écrit foin. »

Quoiqu'il semble que cette étymologie soit en quelque sorte justifiée par celle du mot chafouin

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