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nement.

4. Ils se plaignent avec raison qu'on leur fait jouer un rôle ridicule en leur donnant pour mission de bloquer la côte cantabrique avec des navires qui ne peuvent se mouvoir.

5. La logique était en pratique chez les Grecs et les Latins. et il a suffi aux écrivains français de traduire les auteurs anciens pour que nous soyions initiés à la logique. 6. Nous croyons que toutes les crises sociales sont des troubles d'estomac. L'homme qui a bien dîné, il est joyeux, il sourit, son œil brille, son cerveau apaisé n'a que des pensées charitables, il rayonne d'indulgence.

7 La France est un pays nerveux, impressionnable, disent les étrangers. Il faut qu'elle le soit moins qu'on le dit pour résister si longtemps à ce régime d'attente, d'ajournements, de provisoire, de déceptions.

8° C'était la mode, à Satory, que les régiments, en défilant devant le président, criaient à tue-tête : « Vive l'Empe

reur! »

9. Il donne l'origine de beaucoup de manières de parler. Il est précieux, lorsqu'il nous dit qu'il fut un des premiers qui fit des vers mesurés.

10° Parmi ces légendes il y en a deux frappantes. Toutes deux sont terribles et sombres, et quand on les raconte le soir dans les ports de mer de Bretagne, marins et pècheurs font de grands signes de croix.

(Les corrections à quinzaine.)

FEUILLETON.

BIOGRAPHIE DES GRAMMAIRIENS PREMIÈRE MOITIÉ DU XVII SIÈCLE.

VAUGELAS. (Suite.)

XV.

Dans ces Remarques, Vaugelas ne nomme que les morts qu'on loue; quant aux vivants, de peur de leur attirer de l'envie ou de passer pour flatteur, il se contente de les désigner; et, quoique ce soit d'uné façon qui permette de les reconnaître, elle sert toujours à soulager leur pudeur, et à rendre la louange moins suspecte et de meilleure grâce.

Il traite différemment les auteurs anciens et ceux de son temps, se conformant en cela à l'usage. Par exemple, il dit toujours Amyot, et toujours M. Coëffeteau et M. de Malherbe, quoique Amyot ait été évêque aussi bien que M. Coëffeteau; car, puisque tout le monde dit et écrit Amyot, et que l'on parle ainsi de tous ceux qui n'ont pas été de son temps, ce serait parler contre l'usage de mettre Monsieur devant leurs noms; quant à ceux que nous avons vus et dont la mémoire est encore toute fraîche parmi nous, on ne les saurait nommer autrement, ni en parlant ni en écrivant.

Il y a encore beaucoup de choses dont Vaugelas aurait pu << enrichir » cette préface, et il n'eût pas oublié l'éloge de « cette illustre Compagnie, qui doit être comme le palladium de notre langue, pour la conserver dans tous ses avantages et dans ce florissant état où elle est, et qui doit servir comme de digue contre le torrent du mauvais usage, qui gagne toujours si l'on ne s'y oppose. » Mais comme toutes ces belles matières veulent être traitées « à plein fonds » et avec apparat, il y aurait eu de quoi faire un «juste » volume, plutôt qu'une préface. Aussi il ne l'a point tenté. Les Remarques commencent immédiatement; je vais m'arrêter aux plus intéressantes.

PREMIER VOLUME.

Héros, héroïne, héroïque. Dans le héros, la lettre h est aspirée contre la règle générale, qui veut que les mots commençant par h et venant du latin n'aspirent point cette lettre. C'est une exception qui a été amenée par la confusion faite avec le héraut par ceux qui ne

savaient pas ce qu'on entendait par héros. Ce qui confirme bien cette conjecture, c'est que, dans héroïne et héroïque, l'h est muette. La prononciation irrégulière de héros a encore été autorisée par le pluriel de ce ce mot qui, sans l'aspiration de l'h, aurait fait entendre les zéros.

Période. Masculin, quand il signifie le plus haut point ou la fin de quelque chose; mais féminin, quand il veut dire une partie de «l'oraison » qui a un sens complet.

Ce qu'il vous plaira. - C'est ainsi qu'il faut dire, et non Ce qui vous plaira, parce qu'on y sous-entend des paroles que l'on supprime par élégance. Dans Je vous rendrai tous les honneurs qu'il vous plaira, on sous-entend que je vous rende.

Propreté et non Propriété. La netteté, la bienséance ou l'ornement, en ce qui concerne les habits, les meubles, voilà ce qui s'appelle propreté, et non pas propriété ce dernier est venu d'un mot latin proprietas, l'autre est un mot tout français.

Chypre. Il faut dire l'isle de Chypre, la poudre de Chypre, et non pas l'isle de Cypre, la poudre de Cypre. L'usage le veut ainsi, et M. de Montaigne ne dit jamais autrement.

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On, l'on, t-on. Devant le verbe, on met on et l'on; devant et après le verbe on met on; quant à l'on, il ne se met jamais après le verbe que par les Bretons et quelques autres provinciaux; et t-on se met toujours après le verbe. On dit et l'on dit sont bons; mais on dit est meilleur en tête de la période. Si le verbe finit par une voyelle devant on, il faut prononcer un t entre les deux quand même il ne serait pas marqué. Il faut se garder de mettre, comme beaucoup le font, une apostrophe après ce t: alla-t'on est une grosse faute.

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Recouvert, recouvré. Le mot recouvert pour recouvré s'est introduit dans la langue depuis quelques années, contre la règle et contre la raison; mais il n'en est pas moins bon, car l'usage est le roi des langues. Pour que. Ce terme est fort usité, même à la Cour, où une personne d'une très-éminente condition (le cardinal de Richelieu) a bien aidé à le mettre en vogue. On s'en sert en plusieurs façons qui ne valent toutes rien 1° on l'emploie pour afin que; 2° on dit: Il est trop honnête pour qu'il me refuse cela, au lieu de pour me

refuser cela; 3° on s'en sert encore d'une façon bien étrange, comme dans Un père sera t-il déshonoré pour que ses enfants soient vicieux? Mais pour que étant court et commode, il finira par s'établir tout-àfait, et alors Vaugelas s'en servira comme les autres.

Hair. Les uns disent je haïs, tu haïs, il haït en deux syllabes; d'autres n'aspirent pas l'h et disent j'haïs, etc.; d'autres enfin disent : nous hayons, rous hayez, ils hayent. Tout cela est mauvais, il faut s'exprimer ainsi : Je hais, tu hais, il hait, nous haïssons, etc.

Promener. Il faut dire promener, et non pas pourmener. Ce verbe est tantôt actif: promener un enfant; tantôt neutre allons promener, il est allé promener; et tantôt pronominal: je me promenerai. Jusque. On ne doit jamais l'écrire sans s à la fin quand il est suivi d'une consonne: jusques-là; suivi d'une voyelle, on le peut jusqu'aux enfers, jusqu'à Pâques. - Jusques à et jusqu'à sont tous deux bons.

Mais mêmes. Il se dit et s'écrit communément, et tous les bons auteurs s'en servent. On ne doit pas se faire scrupule de l'employer.

Méme, Mémes.- Adverbes, ces deux mots sont bons, el avec une s et sans s; mais Vaugelas voudrait faire une distinction. Quand même est près d'un substantif singulier, il voudrait mettre mêmes, avec une s, et près d'un substantif pluriel, il voudrait l'écrire sans s, et cela, pour éviter l'équivoque et pour empêcher que même adverbe ne fût pris pour même pronom. Quasi. Ce mot est bas, et nos meilleurs écrivains ne l'emploient que rarement. Ils disent d'ordinaire presque, bien qu'en certains endroits, quasi puisse se dire même avec quelque grâce.

Fronde. Quoique M. Coëffeteau et après lui un de nos meilleurs écrivains « dient » toujours fonde (du latin funda), il faut mettre une r, et dire fronde.

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La. Presque toutes les femmes de Paris et de la Cour l'emploient à la place d'un adjectif féminin; elles disent, par exemple, quand on demande à l'une d'elles si elle est malade: Je la suis. C'est une faute, il faut dire Je le suis.

(La suite au prochain numéro.)

LE RÉDACTEUR-GÉRANT: EMAN MARTIN.

OUVRAGES DE

BIBLIOGRAPHIE.

GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE.

Publications de la quinzaine :

Le Seigneur de Lanterne; par Alfred Assolant. In-18 jésus, 376 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr.

Garibaldi et l'armée des Vosges. Récit officiel de la campagne, avec documents et quatre cartes à l'appui; par le général Bordone, chef d'état-major de l'armée des Vosges. 4e édition. In-8°, 1x 617 p. Paris, lib. Le Chevalier. 5 fr.

Les Secrets d'une sorcière; par la comtesse Dash. Nouvelle édition. T. 2. In-18 jésus, 310 p. Paris, lib. Nouvelle, 1 fr. 25.

Les Gamineries de Mme Rivière; par Xavier Eyma. In-18 jésus, 344 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr.

Foyers et coulisses. Histoire anecdotique de tous les théâtres de Paris. Variétés. Avec photographies. In-32, 111 p. Paris, lib. Tresse. 1 fr. 50.

Philosophie de l'histoire de l'humanité; par J.-G. Herder. Traduction de l'allemand par Emile Tandel. Nouvelle édition. T. 3. In 8°, 399 p. Paris, lib. internat. 6 fr. La Famille Alain; par Alphonse Karr. Nouvelle édit. Gr. in 18, 334 p. Paris, lib. Nouvelle. 1 fr. 25.

Méthode lexicologique. Traité complet d'analyse et de synthèse logiques rédigé sur un plan entièrement nouveau; par P. Łarousse. 9e édition. Livre du Maître. In-12, vin-135 p. Paris, lib. Auguste Boyer et Cie

2 francs.

Le docteur Marat; par le docteur H. Mettais. In-18 jésus, 351 p. Paris, lib. de la Société des gens de lettres. 3 fr.

Volupté; par Sainte-Beuve, de l'Académie française. 8 édition, revue et corrigée, avec un appendice contenant les témoignages et jugements contemporains. In-18 jésus, 420 p. Paris, lib. Carpentier et Cie. 3 fr. 50.

Les Drames du cloître; par Elie Berthet. In-18 jésus, 302 p. et grav. sur acier. Paris, lib. Sartorius. 3 fr. Œuvres choisies de Châteaubriand, avec gravures. Les Natchez. 2 vol. gr. in-18, vi-512 p. Paris, lib. Degorce-Ca lot. Chaque vol., 1 fr. 25.

Maître Daniel Rock; par Erckmann-Chatrian. 4o édit. In-18 jésus, 340 p. Paris, lib. Hetzel et Cie. 3 fr.

La Fontaine aux perles; par Paul Féval. In-18 jésus, 379 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr.

Edouard III et les bourgeois de Calais, ou les Anglais en France. Ouvrage revu par M. ̃Guizot (13461558.) 5e édition: In-18 jésus, 96 p. Paris, lib. Hachette. 1 fr. 25.

Histoire générale de la poésie; par l'abbé V. Huguenot. In-12; XIV-239 p. Paris, lib. Delagrave et Cie.

La Rédemption d'Olivia; par Henry de La Madelène. In-18 jésus, 340 p. Paris, lib. Nouvelle. 3 fr. 50.

Le mérite des femmes, poëme; par Gabriel Legouvé. Nouvelle édition, accompagnée de pensées empruntées à toutes les littératures, recueillies par Jules Andrieu. 3e édit. In-32, 96 p. Paris, lib. Taride. 50 cent.

Desclée, biographie et souvenirs; par Emile de Molènes. Orné d'un portrait à l'eau forte. In-18 jésus, 214 p. Paris, lib. Tresse. 3 fr. 50.

Nouveau dictionnaire des synonymes français; par A.-L. Sardou. Nouvelle édition. In-18 jésus, vi-580 p. Paris, lib. Delagrave.

Histoire des Romains depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin du règne des Antonins; par Victor Duruy, membre de l'Institut. T. 4. In-8°, 489 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 7 fr. 50.

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Envoi franco pour

OEUVRES DE RABELAIS, augmentées de plusieurs fragments et de deux chapitres du 5e livre, etc., et précédées d'une notice historique sur la vie et les ouvrages de Rabelais. Nouvelle édition, revue sur les meilleurs textes, éclaircie quant à l'orthographe et à la ponctuation, accompagnées de notes succinctes et d'un glossaire, par LOUIS BARRÉ, ancien professeur de philosophie. In-18 jésus, xxxv612 p. Paris, lib. Garnier frères, 6, rue des Saints-Pères, à Paris.

LE MÉNAGIER DE PARIS. Traité de morale et d'éconómie domestique, composé vers 1393, par un Bourgeois parisien; contenant des préceptes moraux, quelques faits historiques, des instructions sur l'art de diriger une maison, des renseignements sur la consommation du Roi, des Princes et de la ville de Paris, à la fin du xive siècle; un traité de cuisine fort étendu et un autre non moins complet sur la chasse à l'épervier. - Publié pour la première fois

par

la Société des Bibliophiles français. - 2 vol. à l'imprimerie de Crapelet, 9, rue de Vaugirard.

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LE CYMBALUM MUNDI, précédé des Nouvelles récréations Nouvelle et joyeux devis de BONAVENTURE DES PERIERS. édition, revue et corrigée sur les éditions originales avec des notes et une notice, par P.-L. JACOB, bibliophile. Paris, Adolphe Delahays, éditeur, 4-6, rue Voltaire Prix; in-165 fr.; in-8° : 2 fr. 50.

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Pour les Français qui désirent aller professer leur langue à l'étranger.

I.

En faisant insérer quelques annonces dans le Journal de Bucarest, dirigé par M. Ulysse de Marsillac, on peut se procurer des places de professeur et d'institutrice en ROUMANIE.

Les annonces pour ce journal, qui sont reçues à Paris par M. Eugène Orain, 9, rue Drouot, coûtent 30 cent. la ligne. Moyennant 10 centimes, le rédacteur du Courrier de Vaugelas envoie, en France, un spécimen du Journal de Bucarest aux personnes qui lui en font la demande.

II.

Sous le titre de Revue anglo-française, il paraît à Brighton une publication mensuelle dont le directeur, le Révérend César Pascal, se charge de procurer gratis, pour l'ANGLETERRE ou le CONTINENT, des places de professeur et d'institutrice à ceux de ses abonnés qui se trouvent munis des recommandations nécessaires.

L'abonnement est de 10 fr. pour la France, et il se prend à Paris chez MM. Sanloz et Fischbacher, libraires, 33, rue de Seine, ou à la librairie Grassart, 2, rue de la Paix.

III.

Les Professeurs français des deux sexes peuvent parvenir à se procurer des places en Angleterre par l'intermédiaire des Agents de Loudres dont les noms et les adresses se trouvent ci-après:

M. Bisson, 70 Berners street, W.

M. Biver et Cie, 46 Regent Circus, W.

M. Clavequin, 125 Regent street, W.

M. Griffiths, 22 Henrietta street, Covent garden, W. C.

M. Verstraete, 25 Golden square, W.
Mme Hopkins, 9 New Bond Street, W.
Mme Waghorn, 34, Soho square.
Mme Wilson, 42 Berners street, W.

CONCOURS LITTÉRAIRES.

Le journal LE TOURNOI est rédigé au concours par ses abonnés seulement.

Les articles sont soumis à l'examen d'un Comité de rédaction. L'insertion donne droit à l'une des primes suivantes : 1r Prime

Cinq exemplaires du numéro du journal contenant l'article et un diplôme confirmant le succès du lauréat ; 2 Prime - Quinze exemplaires de l'article, tiré à part avec titre et nom de l'auteur, et formant une brochure. Tout abonné douze fois lauréat reçoit une médaille en bronze, grand module, gravée à son nom.

Les articles non publiés sont l'objet d'un compte-rendu analytique.

On s'abonne en s'adressant à M. Ernest LEROUX, éditeur, 28, rue Bonaparte, à Paris.

Appel aux Poètes.

Le prix de poésie fondé par M. le docteur Andrevetan, avec l'aide de la ville d'Annecy (200 francs), sera décerné par la Société Florimontane en juillet 1875.

Les auteurs devront déclarer par écrit que leurs envois sont inédits et n'ont été présentés à aucun autre concours. Tout auteur qui se ferait connaître serait exclus : les envois porteront une épigraphe qui sera répétée à l'extérieur d'un billet cacheté, indiquant le nom et le domicile de l'auteur.

Sont seuls admis à concourir 1° les Français, excepté les membres effectifs de la Société Florimontane; étrangers, membres effectifs ou correspondants de cette Société.

2o les

Les manuscrits devront être adressés au Secrétaire de la Société Florimontane, avant le 1er juillet 1875. Ils resteront déposés aux archives de ladite Société, où les auteurs pourront en prendre connaissance.

Le sujet, laissé au choix des concurrents, ne peut être traité en moins de cent vers.

Le treizième Concours poétique, ouvert à Bordeaux le 15 août, sera clos le 1er décembre 1874. Dix médailles seront décernées.

Demander le programme, qui est adressé franco, à M. EVARISTE CARRANCE, président du Comité, 92, route d'Espagne, à Bordeaux (Gironde). (Affranchir.)

Le rédacteur du Courrier de Vaugelas est visible à son bureau de midi à une heure et demie.

Nogent-le-Rotrou, imprimerie de A. GOUVERNEUR.

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COURRIER

15 Septembre 1874.

QUESTIONS PHILOLOGIQUES

VAUGELAS

Journal Semi-Mensuel

CONSACRÉ A LA PROPAGATION UNIVERSELLE DE LA LANGUE FRANÇAISE Paraissant le 1er et le 15 de chaque mois

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COMMUNICATION.

J'ai reçu dernièrement la lettre suivante :

Monsieur,

A la page 101 de la 4 année du Courrier de Vaugelas, vous vous exprimez ainsi au sujet de l'origine du fameux Après moi le déluge!

Un jour, vers la fin de son règne, où il avait travaillé lui-même et en connaissance de cause à la désorganisation sociale, Louis XV, sentant les vieux ressorts de la monarchie craquer sous de continuelles secousses, dit à Madame de Pompadour :

« Au reste, les choses comme elles sont dureront autant « que moi. Berry [le Dauphin] s'en tirera comme il pourra! « Après moi le déluge!

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Ce mot fut recueilli, et la ruine imminente de l'Etat valut ainsi (faible compensation!) une expression proverbiale de plus à notre langue. »>

Eh bien!'il paraîtrait que le mot ne serait pas de Louis XV; car je trouve ce passage dans la Revue bibliographique publiée par Ernest Leroux, rendant compte du Reliquaire de M. Q. de la Tour, peintre du roi Louis XV (N° 6, p. 103):

Tout est curieux, tout est à lire dans ce volume, on y trouve une note de Mile Fel qui cite ce mot cynique de Mme de Pompadour : « Il (la Tour) m'a raconté aussi que, peignant Mme de Pompadour, le roy, après l'affaire de Rosbach, arriva fort triste; elle luy dit : Qu'il ne fallait point qu'il s'affligeât, qu'il tomberait malade, qu'au reste, après eux le déluge. »

Vous demandez des critiques, des notes, etc. J'espère vous être agréable, Monsieur, en vous envoyant ce texte, qui n'est peut-être pas trop à dédaigner.

(Un lecteur assidu.)

Certainement nón, il n'est pas à dédaigner ce texte qui vient si inopinément déposséder Louis XV en faveur de Madame de Pompadour. Aussi je m'empresse de le publier, et de vous adresser mes sincères remerciements.

X Première Question.

Je vous serais bien reconnaissant de me donner dans un de vos prochains numéros la signification littérale de la singulière expression DÈS LE POTRON MINET, qu'enregistre l'Académie avec le sens de DÈS LA POINTE DU JOUR. Je vous remercie d'avance de votre réponse.

Quand Génin traitait celle question dans l'Illustration, un correspondant lui écrivit que, dans sa province, on exprimait le sens de se lever de très-bonne heure par se lever dès les chats. C'est une preuve que minet veut dire ici chat, ce qui se confirme du reste par le mot mine, employé dans quelques pays, le Perche et la Beauce par exemple, pour désigner la femelle de l'animal ain appelé.

Maintenant, qu'est-ce que potron, qui, isolé, ne se trouve dans aucun dictionnaire?

De prime abord, on se sent porté à croire que c'est le potron qu'employaient nos ancêtres pour désigner le petit d'un quadrupède quelconque.

En effet, ce mot s'adapte facilement à la locution dont il s'agit, puisqu'il lui donne pour signification: se lever dès le petit chat, et que le chat est réputé trèsmatineux.

D'un autre côté, on dit aussi dès le potron Jacquet, comme le prouve cet exemple emprunté à Granval : Il avançoit pays monté sur son Criquet, Se levoit tous les jours dès le potron Jacquet. (Poème de Cartouche, VII, p. 70.)

Et si, dans cette variante, où Jacquet désigne un écureuil (au moyen-âge les animaux avaient reçu comme on sait des noms propres de personne), on remplace potron par petit, on obtient encore une signification analogue, l'écureuil ayant, comme le chat, la réputation d'être éveillé de très-bonne heure.

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