Imagens das páginas
PDF
ePub

BIBLIOGRAPHIE.

OUVRAGES DE GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE.

Publications de la quinzaine :

La Flûte et le Tambour; par J. Autran, de l'Académie française. In-8°, 416 p. Paris, lib. Michel Lévy. 6 fr.

Vingt ans après, suite des Trois mousquetaires; par Alexandre Dumas. Edition illustrée par J. A. Beaucé. In-4° à 2 col. 401-556 p. Livraisons 51 à 70 (fin). Paris, lib. Polo. 10 cent. la livraison.

Souvenirs de jeunesse, suivis d'Hélène, études politiques et littéraires; par Léonard Laborde. In-18, xin-456 p. Bayonne, imp. Lamaignère. 4 fr.

Sonnets parisiens, caprices et fantaisies; par Gabriel Marc. In-8°, vш-140 p. Paris, lib. Lemerre. 3 fr.

La Seconde vie de Marius Robert; par Paul Parfait. In-18 jésus, 456 p. Paris, lib. Michel Lévy. 3 fr. 50. Wolf, le loup; par Clémence Robert. In-18 jésus, 313 p. Paris, lib. Michel Lévy frères. 1 fr. 25.

Mémoires du duc de Saint-Simon; publiés par MM. Chéruel et Ad. Régnier fils, et collationnés de nouveau pour cette édition sur le manuscrit autographe, avec une notice de M. Sainte-Beuve. T. 19. In-18 jésus, 451 p. Paris, lib. Hachette et Cie. Chaque vol. 3 fr. 50.

Le général Philippe de Ségur, sa vie et son temps; par Saint-René Taillandier, de l'Académie française. In-12, VIII-366 p. Paris, lib. Didier et Cie. 3 fr. 50. Moïse, le Talmud et l'Evangile, revu et augmenté de plus de 100 textes; par Alexandre Weil. 4 vol. in-32, 268 p. Paris, lib. Dentu.

Un mariage dans le monde; par Octave Feuillet, de l'Académie française. In-18 jésus, 341 p. Paris, lib. Michel Lévy. 3 fr. 50.,

La République de Martin; par Louis Rambaud. In18 jésus, Iv-363 p. Paris, lib. Charpentier et Cie. 3 fr. 50. Aventures, investigations et recherches en Afrique des plus intrépides voyageurs : Le major Lamy, le major Denham, le capitaine Clapperton, René Caillié,

John et Richard Lander; par Auguste Baron. In-8°, 191 p. Limoges, lib. E. Ardant.

Mesdames les Parisiennes; par Ernest d'Hervilly. In-18 jésus, -387 p. Paris, lib. Charpentier et Cie. 3 fr. 50.

Joséphine Sazerac de Limagne, pensées, journal et correspondance précédée d'une notice biographique. 2 édition, revue, augmentée et ornée du portrait de l'auteur. In-12, xxxvi-302 p. Paris, lib. Le Clere, Reichel et Cie.

Les Drames de l'adultère, ou l'Amant d'Alice, roman parisien; par Xavier de Montépin. Edition illustrée. In-4°, 259 p. Paris, lib. Roy. 10 cent. la livraison.

Correspondance de P.-J. Proudhon, précédée d'une notice sur P.-J. Proudhon, par J.-A. Langlois, T. I. In8o, XLVII-364 p. Paris, lib. Internationale. 5 fr.

Contrat social, ou Principes du droit politique; précédé de Discours, Lettre à d'Alembert sur les spectacles, et suivi de Considérations sur le gouvernement de Pologne et la réforme projetée en 1772, Lettre à M. de Peaumont, archevêque de Paris; par J.-J. Rousseau. Nouvelle édition, revue d'après les meilleurs textes. In-18 jésus, 518 p. Paris, lib. Garnier frères. 3 fr.

Histoire d'un âne et de deux jeunes filles; par P. J. Stahl. Dessins par Théophile Schuler, grav. par Pannemaker. Gr. in 8o, 312 p. Paris, lib. Hetzel et Cie. 7 fr.

Dictionnaire analogique et étymologique des idiomes méridionaux qui sont parlés depuis Nice jusqu'à Bayonne, et depuis les Pyrénées jusqu'au centre de la France, comprenant tous les termes vulgaires de la flore et de la faune méridionale, un grand nombre de citations prises dans les meilleurs auteurs, ainsi qu'une collection de proverbes locaux tirés de nos moralistes populaires; par L. Boucoiran. 5e et 6o fascicules. Gr. in-8° à 2 col. 161-240 p. Nîmes, imp. BaldyRiffard. Chaque fascicule 1 fr.

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small]
[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Recevant des Étrangers pour les perfectionner dans la Conversation.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
[ocr errors]

bonne famille pour leur enseigner la langue française, la musique, etc.

A Passy (près du Ranelagh). — Un chef d'institution reçoit dans sa famille quelques pensionnaires étrangers pour les perfectionner dans la langue française et achever leur éducation.

Au centre de Paris. Un pasteur recevrait volontlers, comme pensionnaires, trois ou quatre jeunes filles, qui trouveraient dans sa maison la vie de famille, et, au besoin, des leçons.

CONCOURS LITTÉRAIRES.

-

Un concours de poésie sur ce sujet la Revanche est ouvert à l'Académie des Poètes. Pour concourir, il faut appartenir à cette Académie, comme membre titulaire, honoraire, ou membre correspondant, et être Français. Le prix du concours consistera en une médaille d'or de la valeur de 150 fr., donnée par un des membres de l'Académie, M. Marc Bonnefoy. Les poésies envoyées au concours devront se renfermer autant que possible dans la limite de 100 et 200 vers (ces chiffres n'ont rien d'absolu), et être inédites; elles pourront être signées ou non signées, au gré des concurrents, et dans ce dernier cas, être accompagnées d'un pli cacheté contenant le nom de l'auteur. Les envois relatifs au concours doivent être adressés franco à M. Elie de Biran, archiviste de l'Académie, rue des Missions, 22, à Paris, avant le 1er mars 1876.

-

Le Comité de la Caisse de secours du huitième arrondissement de Paris vient d'organiser un Concours historique pour 1876, dont le sujet est emprunté à l'histoire de Paris: L'histoire du huitième arrondissement. Le premier prix sera une médaille d'or de 500 fr.; le 2o prix, une médaille d'argent de 300 fr. ; le 3o prix, une médaille d'argent de 200 fr. Les Compositions devront être remises par les concurrents avant le 1er juin 1876.

La SOCIÉTÉ D'ENCOURAGEMENT AU BIEN décernera en 1876 deux médailles d'or : l'une, pour une composition poétique dont elle ne détermine pas le sujet; l'autre, pour un travail en prose sur le sujet suivant: Rechercher et développer les moyens les plus prompts et les plus efficaces d'améliorer la moralité comme le bien-être de tous. renseignements doivent être adressés à M. Honoré Arnoul, Secrétaire-général, 2, rue Brochant, aux Batignolles, (Paris), avant le 31 décembre 1875.

Le rédacteur du Courrier de Vaugelas est visible à son bureau de midi à une heure et demie.
Imprimerie GOUVERNEUR, G. DAUPELEY à Nogent-le-Rotrou.

- Tous les

[blocks in formation]

(Dans sa séance du 12 janvier 1875, l'Académie française a décerné le prix Lambert à cette publication.)

[blocks in formation]

Séance publique annuelle du jeudi 11 novembre 1875.

Rapport de M. PATIN, secrétaire-perpétuel de l'Académie,
sur les Concours de 1875.
(EXTRAIT.)

Le prix Lambert est, selon l'intention du fondateur, une marque d'intérêt public qui s'adresse à la personne même d'un homme de lettres. Il peut être encore et il a été quelquefois une distinction indirectement adressée à son œuvre, faute d'une autre manière de la récompenser. En le décernant cette année à M. Eman Martin, l'Académie couronne, autant qu'il est en elle, son Courrier de Vaugelas, journal grammatical très-digne du nom dont il se pare, où, depuis assez longtemps déjà, les singularités, les difficultés de l'usage sont savamment, ingénieusement expliquées ou résolues. »

SOMMAIRE.

Communications relatives au verbe Espérer, au proverbe Etre
plus près de Sainte-Larme que de Vendôme et à l'emploi de
Transmutation;
Pour-
Explication de Haricot de mouton; -
quoi Dépister a deux significations; Pourquoi Molière a dit
Concert de musique; Orthographe du participe passé pré-
cédé de En et d'un adverbe de quantité; Explication de
Rat de ponts et de Rat de soupe. A quoi fait allusion Le sac
et les quilles de La Fontaine; - S'il faut dire Ils ont un chez-
soi ou Ils ont un chez-eux || Passe-temps grammatical
Suite de la biographie de Claude Lancelot || Ouvrages de
grammaire et de littérature || Familles parisiennes pour se
perfectionner dans la conversation | Concours littéraires.

FRANCE

COMMUNICATIONS.

I.

A la date du 20 octobre, j'ai reçu la lettre suivante, contenant des réflexions sur une phrase du «< passetemps », où j'aurais mis à tort un futur au lieu d'un présent :

Monsieur,

Dans votre numéro du jour, 15 octobre 1875, vous corrigez une phrase où se trouvent ces mots :

ABONNEMENTS:

On les prend en s'adressant, soit directement au Rédacteur du journal, soit à un libraire quelconque.

« Espérons que les royalistes se repentent... » Vous dites le verbe espérer n'est pas de ceux qui veulent le subjonctif après eux.

Je crois (quoique la phrase que vous critiquez ne soit pas de moi) que le verbe repentent est au présent et non au subjonctif. Le contexte de la phrase semble me l'indiquer. 11 naît alors pour moi un doute sur lequel j'appelle votre

attention.

[ocr errors]

On emploie tous les jours le verbe espérer pour des faits présents ou accomplis, sur l'existence desquels on n'est pas encore fixé. L'on dira, par exemple, dans ce sens : J'espère que les ennemis ont été battus. J'espère que le beau temps règne actuellement dans tel pays... Cela signifie évidemment : J'espère que j'apprendrai la nouvelle que les ennemis ont été battus, et que le beau temps règne dans tel pays...

Au fond, est-ce bien logique? Il entre dans l'essence du mot espérer de se référer à un fait à venir. Or, dans les exemples précités, il n'y a, se référant à l'avenir, que la connaissance précise qu'on acquerra d'un fait actuel ou passé.

Cela suffit-il pour que, en bonne logique, on soit en droit de se servir du mot: espérer? Ne serait-ce pas le cas d'appliquer à ces sortes de phrases la parodie du mot de Voltaire : « Tout ce qui n'est pas logique n'est pas français. » Veuillez agréer, Monsieur, mes plus respectueuses sympathies.

Gabriel PRÉVOST.

Les phrases que l'auteur de cette communication donne comme exemples sont bonnes, car le verbe espérer, qui s'emploie dans le sens de penser, estimer, croire, peut avoir pour régime une proposition renfermant un présent, un passé ou un futur. Mais on n'en est pas plus autorisé à employer le présent repentent dans la phrase que j'ai signalée comme fautive, et cela, pour la raison très-simple que voici :

Dans cette phrase, et que annonçant un second complément où espérer se trouve suivi d'un verbe au futur, il faut nécessairement mettre le même temps, c'est-àdire repentiront, dans le premier complément, ce qui donne pour la phrase complète :

Espérons que les royalistes se repentiront, et [espérons] que, dès la rentrée, ils s'uniront aux républicains pour obtenir que l'on rapporte tous les décrets relatifs à l'état de siége.

II.

Dans ma 4° année, je terminais ainsi un article sur l'explication du proverbe Étre plus près de SainteLarme que de Vendôme :

« Attendu qu'il pourrait parfaitement se faire que l'explication que je viens de donner ne fût pas la bonne, et que je tiens essentiellement à prouver à mes lecteurs que je ne néglige rien dans mes recherches pour découvrir la vérité, ce numéro du Courrier de Vaugelas sera envoyé à dix personnes compétentes de Vendôme, à l'effet de provoquer de leur part les critiques auxquelles ladite explication pourrait donner lieu. >>

Cet appel n'a pas été fait en vain; le 26 octobre dernier, un abonné, qui est originaire de Vendôme, m'a adressé de Cherchell, où il habite, la lettre que je vais transcrire :

Monsieur,

Dans votre numéro du 1er novembre 1873, vous donnez, du proverbe Il est plus près de Sainte-Larme que de Vendôme, une explication qui n'est peut-être pas tout-à-fait exacte. Permettez qu'en ma qualité de Vendômois, je vous en propose une autre un peu différente.

La fameuse relique à laquelle vous faites allusion, et qui a donné lieu au proverbe, s'appelait communément la Sainte-Larme de Vendôme. On la trouve désignée ainsi dans les vieux auteurs. Nos pères aimaient les jeux de mots : la teigne était le mal Saint-Aignan; ils disaient Fou est près de Tou; aller au retrait, c'était aller à Cambrai...

[blocks in formation]

Le proverbe signifie donc : Il est sur le point de verser des larmes; et, par extension: Il est menacé d'une affliction prochaine; ou, sous une forme familière, il est plus près de pleurer que de rire. Mais je doute que le refrain de chanson que vous citez d'après M. Quitard ait rien à faire ici, pas plus, d'ailleurs, que la situation de l'abbaye en dehors de la ville.

Je lis, Monsieur, avec un vif intérêt votre excellente petite feuille, et je regrette de ne l'avoir pas connue plus tôt.

Agréez mes bien sincères compliments.

A. S.

Je trouve l'explication qu'on vient de lire plus naturelle que la mienne, et je remercie bien sincèrement l'abonné qui en est l'auteur d'avoir eu l'obligeance de me l'adresser.

III.

Enfin, le 23 novembre, j'ai reçu de Paris les quelques mots suivants :

Monsieur,

=

Dans votre dernier numéro, p. 107, col. 1, je lis : « car ces deux mots n'en font qu'un, en vertu d'une règle connue de transmutation (Ch qu) ». J'avais toujours entendu dire, en pareil cas, permutation. Voudriez-vous bien me faire connaître la raison qui vous a induit ici à déroger à un emploi que je crois généralement reçu? Vous obligeriez ainsi un de vos lecteurs les plus assidus.

Pendant que j'écrivais mon article sur l'étymologie de broncher, je faisais, pour une autre question, des recherches dans un ouvrage traitant de philosophie hermétique. Je venais de voir transmutation appliqué aux métaux, et par distraction, (qui donc n'en a jamais?) je l'ai appliqué à des lettres.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

(Les Tournois de Chauvency, p. 148, vers 3976.) Mais, en vertu de la règle relative à la permutation des liquides (1 = = r), on a dit aussi harigoter, ce

que montrent ces exemples:

Trois cos li done qui molt l'ont estoné
Si que li hiaumes fu tos harigotez.

(Mort de Garin, p. 62, vers 1298)
Car si les ont [les boucliers] harigotez,
Qu'a delivre sur les cotez, etc.

(Crestien de Troies, Chev. au Lyon, v. 1298.)

Du verbe harigoter s'est naturellement formé, par le changement de g en c, le mot haricot, signifiant morcellement, mise en pièces :

Gardez bien qu'il ne s'échappe, il feroit un haricot de mes scientifiques substances.

(Cyrano, le Péd. joué, I, sc. 7.)
Lorsqu'on ne verra plus que côtes enfoncées,
Que gigauts décharnez, qu'eschines fracassées,
Quel haricot, morbleu, de jambes et de bras!
(Arlequin Jason, Th. ital. p. 173.)

Or, c'est ce substantif verbal qui, appliqué à la chair de mouton, a fait l'expression dont vous ne pouviez que difficilement vous rendre compte.

[blocks in formation]

on le trouve dans cette phrase du Journal de Trévoux (aoûl 1737):

On y dépiste les premières traces du territoire Liégeois, de son étendue, de ses bornes, etc.

Il a été composé du mot piste et de la particule dé, non point au sens indiquant << l'action de suivre » comme le dit le dictionnaire de Littré, mais au sens qu'elle a dans beaucoup de verbes tels que ceux que je mentionne plus bas, où elle n'ajoute pour ainsi dire rien à la signification du mot auquel elle est jointe :

[blocks in formation]

Le second, qui a le sens de faire perdre la piste, est venu une centaine d'années plus tard, ou, pour autrement dire, vers le milieu de notre siècle. Il a été composé aussi de piste el de dé, mais de dé signifiant cette fois l'idée d'ôter, de défaire, etc., ce qui a produit un sens tout différent de celui du premier verbe, qui était composé cependant des, mêmes éléments. Pierre Larousse, le premier lexicographe moderne qui l'ait enregistré, je crois, en cite les exemples suivants dans son Grand Dictionnaire:

Le renard venait de traverser un étang, afin de dépister les chiens.

(Eugène Sue.)

[blocks in formation]

En parlant des malfaiteurs qui, naturellement, cherchent à échapper aux agents de la police, les journaux emploient fréquemment dépister pour signifier faire perdre la piste; je notais dernièrement cette phrase:

Ils sont dans leur rôle, comme l'individu qui vient de faire un mauvais coup, et qui détale à toutes jambes pour dépister les gendarmes.

(Le XIXe siècle du 27 septembre 1875.) Mais les deux verbes dont il s'agit ayant absolument la même prononciation et la même orthographe, vous croyiez (comme une foule d'autres probablement) qu'il n'y avait qu'un verbe dépister, el vous ne voyiez pas comment ce verbe avait pu en venir, par extension de sens, à posséder deux significations si diametralement opposées.

Voilà l'explication de ce mystère.

En lisant ce que les dictionnaires disent du verbe dépister (le premier en date, le seul qu'ils mentionnent pour la plupart), on pourrait croire, tant cela semble aller de soi, que c'est à un chasseur que nous devons la création de ce verbe. C'est une erreur. Nous la devons aux antiquaires, chose que le Dictionnaire de Trévoux, publié à une époque où le premier dépister était encore d'introduction récente, donne clairement à entendre dans le passage suivant :

Ce terme est forgé pour marquer l'attention d'un auteur à faire des recherches sur les antiquités, comme d'un homme qui suit à la piste les choses qu'il cherche. »

X Troisième Question.

On trouve dans le BOURGEOIS GENTILHOMME de Molière (I1, 1) la phrase suivante: « Il faut qu'une personne comme vous ait un CONCERT DE MUSIQUE tous les mercredis et tous les jeudis ». Mais on sait bien qu'un concert est composé de musique; pourquoi donc Molière n'a-t-il pas dit CONCERT tout court?

Vous n'êtes pas seul à vous étonner de cette construction; cependant l'espèce de pléonasme qu'elle forme peut parfaitement se justifier, ainsi que je vais vous le faire voir.

Le mot concert nous est venu de l'italien concerto, à la fin du xvie siècle, deux faits que nous apprend Pasquier (mort en 1645) dans ces lignes, citées par le Dictionnaire de Dochez :

« Nous avons depuis trente ou quarante ans emprunté plusieurs mots à l'Italie, comme concert pour conférence. » Ce mot fut appliqué à l'harmonie composée de plusieurs voix ou de plusieurs instruments; on a dit concert de flûtes, concert de hauts-bois, concert de luths et de voix, etc., et, en général, concert de musique, expression qui semble avoir été usitée pendant tout le XVIIe siècle, car on trouve :

Dans le dictionnaire français et anglais de Cotgrave (1660):

Concert de musique, — (A consort of musick);

[blocks in formation]

Avec le xvII", on cessa complétement de joindre à concert le complément de musique, ce qui est mis hors de doute par l'absence de ces mots après concert dans le dictionnaire de Furetière (1727).

Or, Molière, dont le Bourgeois gentilhomme a été représenté publiquement pour la première fois en 1670, a fait parler les personnages de cette comédie-ballet en langage du temps, et ce langage autorisait l'expression concert de musique, comme en sont la preuve les citations que j'ai faites plus haut.

D'où il suit que cette expression, qui serait aujourd'hui un pléonasme, n'en était nullement un à l'époque où parut la pièce en question, et que, par conséquent, en parlant d'une réunion musicale, Molière ne pouvait s'exprimer autrement qu'il ne l'a fait.

[ocr errors][merged small][merged small]
« AnteriorContinuar »