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Dans ses Recherches sur Paris, Jaillot dit avoir trouvé des actes de 1254 et de 1260, où on lit: St-Andreas de ·Assiciis, et de Arciciis; un autre de 4261 qui porte St-Andreas de Assibus, et un quatrième de 1274, où il ya de Arsiciis.

Une déclaration faite par les Sachettes (1284), déclaration vue par le même historien, exprime ce surnom par de Arcubus.

Avant la moitié du xive siècle, ce dernier surnom avait prévalu, preuve le passage suivant, emprunté au Dictionnaire historique de Hurtaut et Magny (1, p. 253), où il est traduit par des Arcs :

L'abbé et les Religieux de Saint-Germain-des-Prés ont joui du Patronage de ces deux cures [S. André et S. Côme] jusqu'en 1345, que par transaction passée avec l'Université, ils cédèrent à ceux-ci« tout ce que à eux appartenoit, ou appartenir pourroit au tems avenir, ès Patronage des Eglises de Saint-Andrien-des-Arcs et de Saint-Cosme. »

Mais, au moyen-âge, arc se prononçait ar, comme cela résulte des citations suivantes, dans lesquelles ce mot n'a pas de c:

Et li Commain et li Blac et li Grieu chacierent et hordoierent à cele bataille à ars et à saiettes.

(Villehardoin, CXLV.)

Li uns des ars si fu d'un bois Dont li fruit iert mal savorés.

(La Rose, vers 914.)

Entre les autres [présents] li apporterent ars de cor. (Joinville, 279-) Or, quand on a prononcé arc en faisant entendre le c (ce qui a commencé, si je ne me trompe, au xvi siècle, parce que, depuis cette époque, on y remarque cette lettre), l'ancienne prononciation de arc dans SaintAndré-des-Arcs a fait confondre ce mot avec art, et l'on a fini par écrire comme on écrit encore aujourd'hui :

L'église de Saint-André-des-Arts.

De sorte que, si l'on ne sait pas précisément l'origine de Assiciis, Assibus, Arciciis, formes diverses de l'ancien surnom de la rue Saint-André-des-Arts (selon Jaillot, cette origine serait Laas), il n'en est pas moins certain que, dans cette dénomination, Arts n'a de commun que le son avec le mot art, manière de faire une chose avec méthode.

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les auteurs suivants ont dit :

Ce fut d'une retraite de pâtres que sortirent les conquérants de l'Univers. (Rollin.)

O sexe enchanteur! c'est dans vos vertus qu'est votre puissance.

(Bernardin de Saint-Pierre.)

C'est à Rome, mon fils, que je prétends marcher.

(Racine, Mith. III. 1.)

Et réciproquement, toute phrase qui commence par c'est suivi de mots inversés, doit, pour être régulièrement construite, renfermer que après ces mots.

Or, les deux que vous m'offrez ayant à qui au lieu de que, j'en conclus que, si elles ont pu être irréprochables à l'époque où Boileau et Molière les ont écrites, elles ont complètement cessé de l'être pour nous.

Cette question a déjà été traitée dans le Courrier de Vaugelas (4° année, p. 35); mais j'ajouterai ici un argu. ment que j'ai oublié de faire valoir à cet endroit contre la construction que je rejette.

C'est une règle aujourd'hui que le relatif qui, précédé d'une préposition, ne peut se dire des choses non personnifiées. Or, quand on veut inverser un régime indirect de chose ayant une préposition quelconque avant lui, comme dans l'exemple emprunté à Molière, il faut nécessairement, si l'on n'observe pas la règle que j'ai donnée en commençant, mettre qui après cette préposition (c'est à sa table à qui), construction impossible, puisqu'elle implique contradiction avec une règle qui s'observe toujours.

ÉTRANGER

Première Question.

Dans votre numéro 14, vous reproduisez une lettre de Sedan où le nom de l'empereur de Russie est écrit TZAR. Je vois ailleurs ce nom écrit cZAR et TSAR. Laquelle de ces trois formes est la meilleure, à votre avis ?

Depuis que le souverain de la Russie a son nom mentionné dans nos dictionnaires, ce nom s'est généralement écrit czar, comme dans ces exemples:

Le czar a composé lui-même des traités de marine, et l'on augmentera de son nom la liste peu nombreuse des souverains qui ont écrit.

(Fontenelle, Le czar Pierre.)

L'élection de Michel Romanov (1613) met un terme à tant de maux. La Russie se relève un peu sous ce czar et ses deux successeurs.

(Bouillet, Dict. hist., p. 1547, col. 1.) Le czar Michel Fédérowitch prit avec l'ambassade holsteinoise les titres de Grand Seigneur, etc.

(Noël et Carpentier, Dict. étymol.) Théoriquement parlant, cette orthographe est défectueuse; on devrait écrire tsar, comme l'établit fort bien la note suivante, due à l'obligeance de M. Charles Courrière, le savant auteur de la Littérature contemporaine en Russie:

Lorsqu'on emprunte un nom commun ou un nom propre à une langue étrangère, doit-on se régler sur l'orthographe de ce mot, ou sur la façon dont il se prononce dans cette langue?

Selon moi, il y a deux cas bien distincts :

Si la langue en question a l'alphabet latin, il faut se régler sur l'orthographe. C'est ainsi que nous écrivons Shakespeare, Byron, Th. Moore, etc., bien que ces noms propres se prononcent autrement.

Si la langue à laquelle nous faisons un emprunt a un alphabet autre que l'alphabet latin, il est évident que nous ne pouvons plus nous régler sur l'orthographe des mots, car les alphabets slaves et orientaux possèdent certaines lettres qui manquent à l'alphabet latin. Nous devons donc transcrire le mot emprunté de façon à lui donner une prononciation équivalente à celle qu'il a dans sa langue. Ainsi, il faut dire tsar et non czar,qui est défectueux, car un Slave dirait tchar.

Mais comme tsar est d'une prononciation très-dure pour nous, même lorsque nous lui donnons la forme tzar, qu'on trouve aussi dans quelques dictionnaires, je crois que, pour donner à l'oreille la satisfaction qu'elle réclame icí, l'usage se maintiendra d'employer czar, qui, grâce à sa prononciation de gzar, a un avantage incontestable sur ses compétiteurs.

X

Seconde Question.

Une expression que je n'écris jamais sans hésiter, c'est EN TERMES DE comme, par exemple, dans EN TERMES DE MARINE. Faut-il y mettre TERME au singulier ou au pluriel ?

Quand l'expression en terme de est suivie d'un nom d'art, de métier ou de science, on la trouve généralement écrite au pluriel; c'est toujours ainsi que la met M. Littré dans son dictionnaire, comme l'attestent les exemples suivants, pris dans ses explications:

En termes d'architecture, la gorge des chapiteaux dorique et toscan en est la partie la plus étroite, qui se nomme aussi gorgerin et colerin.

(Page 1895, col. 3.)

Laquelle de ces deux orthographes doit être réputée pour la meilleure ?

Je regrette une fois de plus de ne pas me trouver d'accord avec la plus grande autorité grammaticale de notre époque; mais il me semble que, dans toutes les phrases qui précèdent, et autres analogues, terme doit être mis au singulier, pour la raison que voici:

Toutes ces phrases contiennent la définition d'une expression (gorge, graisse, grouper, sac à terre, texture, entreprise, émaux, etc.), et en terme de y signifie employé comme un terme de, ce qui implique nécessairement le singulier pour terme.

Attendu que employé comme un terme de, véritable équivalent quant au sens de en terme de, exige pour sa construction que le mot à définir, à expliquer, remplisse la fonction de sujet, il est évident que en terme de figure à tort dans les phrases suivantes :

En terme de blason, on appelle les lambrequins feuillards à cause de leur ressemblance avec la feuille d'acanthe. (Chéruel, p. 425, col. 1.)

En terme de blason, on appelle quartiers les parties d'un grand écusson qui contient des armoiries différentes. (Idem, p. 1038, col. 2.) Il n'y a de possible dans ces phrases que en langage de blason, ou encore dans le langage du blason.

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En termes de cuisine, graisse se dit de la graisse fondue Bacon, Albert-le-Grand, saint Thomas d'Aquin en

et de la friture.

(Page 1913. col. 1.)

[Grouper] En termes d'art, être groupé. Ces figures groupent bien.

(Page 1947, col. 2.)

En termes de fortification, sac à terre, petit sac en forte toile, qu'on remplit de terre.

(Page 2196, col. 2.) [Texture] En termes de littérature, la liaison des différentes parties d'un ouvrage.

(Page 2212, col. 1.)

Dans le même cas, toutefois, on trouve aussi terme au singulier, et en voici des exemples dans lesquels il est à ce nombre :

En terme de coutume, entreprise était la poursuite ou continuation d'un ouvrage malgré la clameur de haro.

(Chéruel, Dict. des mœurs et cout. p. 356, col. a.)

En terme de blason, les émaux sont les couleurs ou métaux dont un écu est chargé.

(Idem, p. 347, col. 2.) En terme de blason, une croix portée, c'est une croix qui n'est pas debout, comme sont généralement les croix. (Encyclopédie, Porté, p. 137.)

furent de zélés disciples.

Vérité pour les uns, pure chimère pour les autres, cette science, étudiait la composition intime des métaux, leur perfectionnement et leur transmutation.

Ceux qui s'y livraient portaient le nom de philosophes, et les composés qu'ils obtenaient au moyen de leurs trois principes, le sel, le soufre et le mercure, étaient généralement désignés par le nom de pierre, que la pharmacie moderne a conservé, du reste, dans pierre divine, pierre infernale, elc.

D'où le nom de pierre philosophale donné à une composition qui devait changer les métaux inférieurs en or ou en argent, selon que c'eût été de l'or ou de l'argent qu'on y aurait employé.

Or, comme on n'est jamais parvenu à découvrir cette composition tant et si longtemps cherchée (Nicolas Flamel publiait encore en 1782 un ouvrage sur cette matière), on a dit de quelqu'un qui s'occupait de la solution d'un problème jugé insoluble qu'il cherchait la pierre philosophale.

PASSE-TEMPS GRAMMATICAL

FEUILLETON.

but);

Corrections du numéro précédent.

...

à neuf

3° ... dans

1o... étant donnée une telle situation; 20 heures et un quart, ou à neuf heures un quart; des circonstances excessivement dramatiques (Voir Courrier de Vaugelas, 3 année, p. 84.); — 4° ... quoi qu'en disent leurs adversaires; 5... à atteindre le but (on ne remplit pas un continua-t-il à dire en hésitant; - 7... n'ait 8... c'est un bachelier en musique (Voir Courrier de Vaugelas, 1re année, no 1, page 4); 9. Comme elle s'est donné de la peine; 10. une prodigalité folle, la synthèse tout entière; 11. de l'intérieur dans une pensée qu'il est facile de comprendre (Voir Courrier de Vaugelas, 6o année, p. 75); — 12 ... un acte, voire (pas de même) qu'au troisième vous vous déclarassiez.

point à cœur ;

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Phrases à corriger

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trouvées dans la presse périodique et autres publications contemporaines.

1. La Commission s'est réservée d'entendre les observations que le ministre des finances pourrait présenter à cette rédaction.

2. Permettez-nous, en conséquence, de faire appel aux sentiments dont nous vous savons animé, en vous priant

de vous inscrire sur les abonnés de l'Ordre.

3° Les dernières nouvelles de la santé de M. Patin sont meilleures. On commence à espérer que l'honorable acadėmicien parvienne à se lever.

4° La démocratie française n'aspire pas à autre chose qu'à l'application complète des grands principes de 1789. 5. Il y a des esprits tournés de telle façon qu'ils interprètent dans un sens ce qui en a évidemment un autre, et qui font dire ainsi à un orateur toute autre chose que ce qu'il a réellement dit,

6° Si quelque chose est à craindre, c'est que le Maréchal fasse à l'insatiable révolution une concession nouvelle, et prenne un ministère de tendances encore plus républicaines que le cabinet actuel.

7. M. Vogel lui facilite la tâche en lui soulignant, sans les dissimuler, les sources où il a pêché.

8° Aidez ceux qui ont été dépouillés de tous les biens, voire même de leur patrie, et qui, dans leur affreuse situation, n'attendent de secours que du dehors, et particulièrement de la Russie.

9. M. L. Goudounèche, ancien chef d'institution, ancien adjoint au maire du 17o arrondissement, est mort hier matin, comme nous l'avons annoncé, à sept heures moins le quart, dans sa 68° année.

10. Certes, l'empire peut avoir sa raison d'être et de durer; mais cette raison est toute autre que la liberté et la vertu politique.

11. Sans doute, il y aura des bonapartistes militants dans les deux futures chambres du prochain parlement. Mais ils seront beaucoup moins nombreux qu'on l'avait supposé, il y a quelques mois à peine.

12. Au nom du ministre, le président a décerné la palme d'officier de l'Instruction publique à l'un des plus anciens professeurs de l'Association, et la croix d'officier d'Académie à quatre autres de ses collègues.

(Les corrections à quinzaine.)

BIOGRAPHIE DES GRAMMAIRIENS

SECONDE MOITIÉ DU XVII. SIÈCLE.

Marguerite BUFFET.

C'était une << fille de condition» qui, pour vivre, avait été obligée d'avoir recours aux lettres. Elle donnait des leçons de français, ce qu'elle nous apprend par le titre d'un ouvrage sur cette langue, publié en 1668, titre où se lit ce qui suit:

« Damoiselle Marguerite Buffet, faisant profession d'enseigner aux Dames l'art de bien parler et de bien écrire sur tous sujets, avec l'Orthographe Françoise par regles. »

Voilà tout ce que j'ai pu recueillir sur cette savante personne dont le nom ne figure dans aucune des Biographies que j'ai consultées.

Quant à son ouvrage, qui est dédié à la Reine, il est intitulé Nouvelles observations sur la langue françoise, où il est traitté des termes anciens et inusitez, et du bel usage des mots nouveaux.

Ces observations portant pour la plupart sur ce qu'il ne faut pas dire et sur ce qu'il faut dire (bien des arrêts qui ont été plus ou moins respectés par le temps) sont divisées en quatre parties.

Après avoir exposé la nécessité qu'il y a de bien parler sa langue, et fait voir combien la nôtre est estimée de toutes les nations de l'Europe, Marguerite Buffet entre en matière.

Je vais la suivre pas à pas, notant avec soin ce qui me semblera propre à intéresser les lecteurs de ce journal.

PREMIÈRE PARTIE

Parmi les diverses personnes que Marguerite Buffet voit tous les jours, il en est peu qui sachent leur langue. Il y en a qui, par l'usage ou la connaissance du latin, ne font point de fautes dans l'« explication » des verbes qui en composent une des premières parties; mais, sans en avoir conscience, elles en font un grand nombre d'autres qui sont ridicules: elles se servent de termes barbares qui ne se peuvent souffrir entre gens polis et diserts.

Ignorant la langue latine, d'autres manquent à l'ordre qu'il faut observer dans l'emploi de quelques verbes. Ce ne sont pas les plus petites fautes, et c'est ce qui oblige Marguerite Buffet à expliquer ici ceux qu'elle croit être les plus nécessaires pour l'usage de notre langue, et aussi ceux où elle a remarqué que l'on manque le plus ordinairement.

Pour les autres verbes, ils sont écrits par ordre dans son livre de règles pour l'orthographe, règles qu'elle donne aux dames à qui elle enseigne, et qu'elle leur fait apprendre en peu de temps par une méthode trèsfacile.

Ce livre est composé de 38 ou 40 règles différentes expliquées en français, quoique dérivées du latin, sans

lequel il serait impossible d'enseigner l'orthographe, cette science étant trop délicate et exigeant trop d'études pour être apprise sans ordre et sans méthode.

Comme les curieux veulent savoir l'origine des lettres qu'emploie l'écriture, Marguerite Buffet va leur dire ce qu'elle en sait.

Les Egyptiens furent les premiers qui représentèrent les conceptions de leur esprit par des figures d'animaux, et les plus anciens monuments de leur antiquité se voyaient empreints sur des pierres; aussi se vantaientils d'être les inventeurs des lettres.

Depuis, les Phéniciens, qui étaient alors les meilleurs et les plus puissants matelots sur mer, apportèrent ces lettres en Grèce; et, quoiqu'ils les eussent apprises des Egyptiens, ils se virent attribuer partout l'honneur de les avoir inventées.

On a trouvé par écrit que l'Athénien Cécrops et l'Argien Palamède (contemporain de la guerre de Troie) inventèrent les caractères de 16 lettres, et que Simonide trouva le reste.

Elles ont été transportées en Italie par le Corinthien Damarate, qui les apprit aux Toscans, et l'Arcadien Evandre, qui les enseigna aux aborigènes; c'est pour cette raison que les lettres latines ont la forme des plus anciens caractères grecs.

L'empereur Claude en ajouta trois, lesquelles ont été en usage pendant son règne, et se voient encore aujourd'hui (1668) gravées sur des tables de cuivre qui furent placées dans les temples et sur les places publiques de Rome, pour exposer à la connaissance d'« un chacun » les ordonnances du peuple.

Si l'invention des lettres a été difficile, leur liaison et leur ordre ne l'ont pas été moins; c'est ce dernier qui donne le vrai moyen de faire un son expressif de la chose que nous voulons énoncer, ainsi qu'une juste prononciation; enfin, c'est lui qui est le véritable instrument de l'éloquence et du beau discours.

Les lettres toutes seules pourraient être comparées à un monceau de pierres, lesquelles ne sont d'aucun usage, mais qui, étant taillées et mises en ordre, forment d'élégants édifices et servent à élever des palais d'une belle architecture.

Marguerite Buffet revient aux verbes.

Il faut remarquer que nous en avons plusieurs qui s'énoncent autrement qu'ils ne s'écrivent. Nous en avons où le g se prononce, ce que bien des gens n'observent pas, manque de le savoir; par exemple, il faut faire entendre cette lettre dans avindre, et dire j'avingnis, nous avingnismes, etc.

Le verbe dissoudre fait au passé défini je dissoudis, tu dissoudis, nous dissoudismes, etc.

Prevoir, d'après Marguerite Buffet, a pour futur je preverray, etc.

Quant à pourvoir, il fait au passé défini je pourvûs, nous pourvûsmes, ils pourvûrent.

Il est bien peu de gens qui sachent quand il faut le d ou l'l dans le verbe resoudre; au futur, il fait je resoudray, et au présent nous resolvons; le participe présent est resolvant et non resoudant.

Les verbes qui << terminent » en er à l'infinitif se conjuguent comme porter, donner, et n'offrent pas de difficultés.

Mais on fait encore contre la langue française un très-grand nombre de fautes qui ne dépendent pas des verbes, soit en employant des mots barbares et anciens, soit en n'évitant point les superflus, ni les mots corrompus et mål prononcés, soit encore en confondant le masculin avec le féminin.

Elle va signaler les principales de ces fautes.

Parmi les termes barbares, on se sert souvent de mèsque, qui n'est pas français; par exemple, on dit mesque nous ayons fait cette affaire. Il faut dire quand nous aurons fait.

Plusieurs disent vous aurez du repenty d'avoir fait cela; c'est encore un mot des plus barbares, il faut dire vous aurez du regret.

Quand il est nuit, d'autres disent souvent on ne voit plus goute, ne croyant point faire de faute; mais on ne doit employer goute qu'en parlant de quelque chose qui coule, comme l'huile, le vin et l'eau ; il faut dire on ne voit plus, ou il fait nuit.

On dit assez ordinairement vous avez controuvé toutes ces choses; il faut dire vous avez suposé toutes ces choses, quand il s'agit de personnes au-dessous de soi, autrement ce serait trop injurieux.

D'autres disent encore vous vous acotez sur telle

chose; il faut dire vous vous apuyez.

Cette lettre est bien lisable, disent les provinciaux; mauvaise expression, il faut dire lisible.

On ne doit pas dire d'un homme qu'il est courtois envers les Dames; ces mots courtois et envers sont du vieux style; il faut dire il est civil et obligeant aux

Dames.

Pour ménager les syllabes, il y en a qui disent il a esprit, elle a esprit; il faut dire de l'esprit.

Parlant d'un homme qui est fin, il s'en « trouvent » qui disent il est bien madré; c'est un terme ancien et ridicule.

On ne dit plus il avoit apris de faire telle chose, ou il souloit, qui est un mot fort ancien et hors d'usage (1668), ni il vous est loisible de dire, ce qui est une expression fort barbare. Il faut dire il vous est permis de faire, au lieu de loisible, qui est « tres-meschant. » On peut dire dépendre ou dépenser, l'un et l'autre sont également bons.

C'est ridiculement parler que de dire gagner la bonne grace de quelqu'un; il faut parler « en » pluriel, et dire gagner les bonnes graces.

Ne dites pas c'est un delice de se promener, car l'expression est mauvaise; dites il est delicieux.

Quand elles sont bien adaptées, les expressions à travers et au travers sont bonnes.

Il fut fait mourir tant de personnes ne vaut absolument rien; il faut dire on fit executer tant de per

sonnes.

(La suite au prochain numéro.)

LE RÉDACTEUR-GÉRANT: EMAN MARTIN.

BIBLIOGRAPHIE.

OUVRAGES DE GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE.

Publications de la quinzaine :

La Chine familière et galante; par Jules Arène In18 jésus, ш-292 p. Paris, lib. Charpentier et Cie. 3 fr. 50. Histoire de la caricature au moyen-âge et sous. la Renaissance; par Champfleury. 2 édition, trèsaugmentée. In-18 jésus, 355 p. Paris, lib. Dentu. 5 fr.

La Pièce de vingt francs; par Marie Conscience. In12, 216 p. Paris, lib. Sandoz et Fischbacher.

Le Foyer, scènes de la vie de famille aux EtatsUnis. Ouvrage imité de « Home» de Miss Sedgwick; par Mme A. Gael. In-12, 260 p. Paris, lib. Sandoz et Fischbacher.

Histoire du XIX® siècle. II. Jusqu'au 18 brumaire. III. Jusqu'à Waterloo; par J. Michelet. In-8°, xLv-856 p. Paris, lib. Michel Lévy. Chaque vol., 6 fr.

Voyage au pays des milliards; par Victor Tissot. 17 édition, revue et corrigée. In-18 jésus, 392 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr. 50.

Œuvres complètes de Diderot revues sur les éditions originales, comprenant ce qui a été publié à diverses époques et les manuscrits inédits conservés à la bibliothèque de l'Hermitage. Notices, notes, table analytique. Etude sur Diderot et le mouvement philosophique au XVIIe siècle; par J. Assézat. T. 8. Belleslettres. V. In-8° 524 p. Paris, lib. Garnier frères. Chaque vol. 6 fr.

Les Peintres du cabaret. Van Ostade, sa vie et son œuvre; par Arsène Houssaye. Avec 20 eaux-fortes par Van Ostade, Charles Jacque et Subercase. Gr. in-8°, 16 p. Paris, lib. J. Maury et Cie.

Les Soirées amusantes. 4° série. Contes d'automne; par Emile Richebourg. X. Octobre. In-32, 192 p. Paris, lib. Plon et Cie. 75 cent.

Euvres complètes de Beaumarchais. Nouvelle édition, augmentée de quatre pièces de théâtre et de documents divers inédits, avec une introduction par M. Edouard Fournier. Ornée de 20 portr. en pied coloriés, dessinés par Emile Bayard. Gr. in-8° à 2 col., LVII-784 p. Paris, lib. Laplace, Sanchez et Cie. 18 fr.

La Clique dorée; par Emile Gaboriau. 9e édition. In18 jésus, 568 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr. 50.

Annales, souvenirs et traditions historiques du pays chartrain; par Ad. Lecocq, chartrain. Gravures d'après les dessins de MM. Ed. Moulinet, P. Rousseau, Ph. Bellier, E. Bayard, L. Michaut et L. Petit. In-8°, Iv386 p. Chartres, lib. Petrot-Garnier.

Les Demoiselles du Ronçay; par Albéric Second. 5e édition. In-12, 332 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr.

Les Glaciers; par Zurcher et Margollé. 3e édition, revue et augmentée, illustrée de 45 gravures sur bois par L. Sabatier. In-18 jésus, 320 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 2 fr. 25.

Les Gardiennes du trésor; par Emmanuel Gonzalès. Edition illustrée de vignettes sur bois. In-4° à 2 col. 48 p. Paris, lib. Benoist et Cie. 80 cent.

Femmes de Versailles. Les Femmes de la cour de Louis XV; par Imbert de Saint-Amand. In-18 jésus, 368 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr. 50.

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