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Appel aux Prosateurs.

-

L'ACADÉMIE FRANÇAISE propose pour le prix d'éloquence à décerner en 1876 un Discours sur le génie de Rabelais, sur le caractère et la portée de son œuvre. Les ouvrages adressés au Concours seront reçus au secrétariat de l'Institut jusqu'au 15 février 1876, terme de rigueur, et ils doivent parvenir francs de port. Les manuscrits porteront chacun une épigraphe ou devise qui sera répétée dans un billet cacheté joint à l'ouvrage ; ce billet contiendra le nom et l'adresse de l'auteur, qui ne doit pas se faire connaître. - On ne rendra aucun des ouvrages envoyés au concours, mais les auteurs pourront en faire prendre copie s'ils en ont besoin.

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Appel aux poètes.

Le quatorzième Concours poétique, ouvert à Bordeaux le 15 février, sera clos le 1er juin 1875. Dix médailles or, argent et bronze, seront décernées. Demander le programme, qui est adressé franco, à M. EVARISTE CARRAnce, président du Comité, 7, rue Cornu, à Bordeaux (Gironde).

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Affranchir.

Académie des Jeux floraux.

Cette Académie dispose, tous les ans, de six Fleurs comme prix de l'année, savoir: l'Amarante, la Violette, le Souci, la Primevère, le Lys et l'Eglantine.

L'Amarante vaut 400 fr.; la Violette 250; le Souci 200; la Primevère 100; le Lys 60; l'Eglantine 450.

Le Programme est envoyé gratis et franco à toute personne qui en fait la demande, par lettre affranchie, au Secrétaire perpétuel de l'Académie des Jeux floraux, à Toulouse.

Le rédacteur du Courrier de Vaugelas est visible à son bureau de midi à une heure et demie.

Imprimerie GOUVERNEUR, G. DAUPELEY, à Nogent-le-Rotrou.

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(Dans sa séance du 12 janvier 1875, l'Académie française a décerné le prix Lambert à cette publication.)

PRIX:

Abonnement pour la France. 6 f.

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Rédacteur EMAN MARTIN

PROFESSEUR SPÉCIAL POUR LES ÉTRANGERS
Officier d'Académie

26, Boulevard des Italiens, à Paris.

Réponse à une communication du numéro précédent; S'il faut mettre l'article devant Batignolles, et d'où vient ce mot? L'expression C'est un zéro en chiffre, est-elle bonne? - Origine et signification de A la trôle ; — Emploi de Médiéval pour désigner le moyen-âge; Assyriologie et Assyriologue sont français Réplique de M. Dufour-Vernes et réponse; Si Devant peut s'employer pour Avant; Passe-temps grammatical Suite de la biographie de Laurent Chifflet || Ouvrages de grammaire et de littérature || Renseignements aux professeurs français qui désirent aller à l'étranger | Concours littéraires.

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FRANCE

Réponse à M. André Lefèvre.

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La lettre que M. André Lefèvre a bien voulu m'écrire touche à trois points: le premier concerne de dans certains cas; le second, la construction des verbes interjetés; le troisième, la prononciation des l mouillées. Elle me donne raison sur le premier, ne partage pas entièrement mon avis sur le second, et differe complétement avec moi sur le troisième.

Comme je ne pourrais que me répéter en reprenant la question des verbes interjetés, je ne parlerai ici que de la prononciation des ll mouillées, qui est « le véritable motif » de la communication de M. André Lefèvre.

Jusqu'à présent, les discussions soutenues dans le Courrier de Vaugelas relativement aux mouillées n'avaient eu pour objet que de décider si l'on devait les prononcer ie ou lie. Mais ce n'est ni l'un ni l'autre, d'après M. André Lefèvre; le « vrai son est intermédiaire», c'est celui de lh provençal et de gl italien.

Pour combattre cette opinion, que je crois erronée, je vais simuler entre mon adversaire et moi un dialogue où, avec sa permission, je prendrai l'initiative.

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- Assurément.

ABONNEMENTS:

On les prend en s'adressant, soit directement au Rédacteur du journal, soit à un libraire quelconque.

- Comment prouveriez-vous qu'une telle divergence peut exister?

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Par une comparaison. Je suppose qu'une grande nation dont la législation est uniforme se fractionne un jour en plusieurs parties qui deviennent autant d'autres nations. Il pourra fort bien arriver, après un laps de temps plus ou moins long, que diverses modifications s'introduisent dans le code de chacune d'elles. Or, y a-t-il quelqu'un qui puisse prétendre que l'une de ces nations aurait tort d'admettre l'une des modifications en question, parce que ses sœurs ne l'auraient pas admise? Certainement non, attendu que toute nation a le droit incontestable de faire des lois à sa guise et à sa convenance. Eh bien! il en est de même pour les langues de commune origine : les affinités qu'elles ont entre elles n'empêchent pas qu'elles ne soient complétement indépendantes les unes des autres, et chacun des peuples qui les parlent est maître de prononcer comme bon lui semble les caractères servant à les écrire.

- Ainsi, vous admettez, par exemple, que la véritable manière de prononcer le j en espagnol est celle qui a été adoptée par le peuple d'Espagne, et non celle que pratique le peuple italien ou le peuple français? que la véritable manière de prononcer cci en italien est tchi, comme on dit de l'autre côté des Alpes, et non csi, comme on dit de celui-ci?

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incapable de produire si on ne les a pas entendus dès l'enfance. Ainsi, quoi qu'il fasse, un Arabe adulte étudiera en vain la prononciation de notre gn: il dira toujours onion pour oignon; un Espagnol dans la même condition d'âge n'arrivera jamais à faire sonner s entre deux voyelles comme un z, eût-il passé plusieurs années en France. Or, le son des mouillées que préconise M. André Lefèvre est justement pour nous ce que sont notre gn et notre s pour les étrangers, dont je viens de parler nous ne le percevons qu'avec la plus grande difficulté (pour mon compte, j'avoue franchement que je ne sais comment dire fille et meilleur quand on m'interdit filie et fiye, meilieur et meiyeur), et il est impossible que notre oreille puisse y être accoutumée à l'époque où elle est apte à le saisir. D'où cette conséquence que, même s'il était vrai que la prononciation de nos ll mouillées fût exactement celle du gl italien et du lh provençal, ce serait poursuivre une chimère que de chercher à la faire prévaloir.

Première Question.

Je vous prierais de vouloir bien répondre aux deux questions suivantes, bien faites, il me semble, pour intéresser vos nombreux lecteurs parisiens: 1° Faut-il dire: ALLER A BATIGNOLLES, DEMEURER A BATIGNOLLES, VENIR DE BATIGNOLLES, ou, avec l'article composé: ALLER AUX BATIGNOLLES, DEMEURER AUX BATIGNOLLES, VENIR DES BATIGNOLLES? 2o D'où vient le nom lui-même de BATIGNOLLES?

Sur le plan de Paris et de ses environs levé par l'ingénieur Roussel, et publié en 1730, plan qui s'étend un peu au-delà des limites actuelles, on voit, au nord et à l'ouest du village de Monceaux, onze places garnies d'arbres, en forme de carrés allongés. Ces places figurent des remises établies sans doute pour servir d'abris au gibier des plaines, de ce côté de Paris. Parmi ces remises, dont les noms étaient pour la plupart empruntés aux plantes et aux arbres qui y dominaient (il y avait la remise des Epinettes, la remise du Chiendant, la remise des Noyers, etc.), se trouvait la remise du Fond ou des Batignolles, située entre les chemins de Clichy et de St-Ouen. C'est la plus ancienne citation que l'on connaisse du nom de Batignolles, lequel a été affecté depuis au village devenu aujourd'hui un des quartiers de Paris.

Or, si, dans le principe, on a dit les Batignolles, ce qui est incontestable, il est évident qu'on doit dire encore, avec l'article contracté au pluriel: Aller aux Batignolles, venir des Batignolles, etc.

Maintenant d'où vient le nom de Batignolles?

Le journal l'Intermédiaire, auquel j'emprunte les éléments de cette réponse, contient à ce sujet deux étymologies sérieuses que voici :

1° En 1730, d'après Auguste Descauriet (Hist. de la transform. des grandes villes de l'empire), le duc d'Orléans fit élever dans la plaine de Clichy une sorte de remise. Deux piqueurs, La Folie et Picard, surnommés à cause de leur humeur joyeuse les Bati

gnoleurs, du vieux mot batignoler, auraient baptisé cette remise du nom de Batignolles, qui aurait été ainsi l'origine de la dénomination du village dont il s'agit.

J'ai consulté tous les lexiques du vieux langage que j'ai pu trouver à la Bibliothèque nationale, et je n'ai rencontré nulle part le verbe batignoler. Or, sans ce verbe, le substantif batignoleur, sur lequel repose l'étymologie de Batignolles, ne peut exister; ce n'est donc point là l'étymologie cherchée.

Du reste, si l'on songe que c'est la même année (1730) que fut publié le plan où se lit Remise du Fond ou des Batignolles, il est évident que, ce plan figurant un état de choses qui existait au moins un an plus tôt, le nom de Batignolles est plus ancien que la bâtisse à laquelle les piqueurs du duc d'Orléans auraient pu donner la qualification qu'on leur attribue.

2o Les mots batir, bâtiment, bastille, bastion, bastide venant tous de bâton (baston) puisque les premiers abris furent faits avec des branches, des bâtons, ces mots peuvent fournir la véritable étymologie de Batignolles, car la remise du Fond, indiquée sur le plan de Roussel, devait tenir son deuxième nom d'anciennes constructions en bois qui la distinguaient des remises voisines où il n'en existait pas.

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On pourrait peut-être me dire que si Batignolles était réellement un diminutif comme croquignole, il devrait aussi n'avoir qu'une ; mais je répondrais à cette objection que nous avons beaucoup de noms de lieux en France terminés par olles : Brignolles (Var), | Lignerolles (Côte-d'Or), Membrolles (Maine-et-Loire), Marolles (Calvados), Feugerolles (Mayenne), Charolles (Saône-et-Loire), Faverolles (Cantal), etc., et que, par conséquent, le nom commun batignole a bien pu, passé à l'état de nom propre, doubler sa consonne finale comme tous les autres.

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o, et qui, de plus, cite l'exemple suivant, du xvIe siècle, contenant cette expression :

Que M. de Guyse se devoit saisir de sa personne [Henri III], et que de là en avant, il ne serviroit plus que de 0 en chiffre.

(Particul. concern. l'assas. du duc de Guyse, p. 41.) Quand zéro fut inventé (on le trouve déjà en italien dans l'ouvrage de Philippe Calender sur l'arithmétique, Florence 1494), il remplaça naturellement o, et l'expression o en chiffre, parfaitement logique à l'origine, devint, par suite de cette substitution, zéro en chiffre, qui, bien qu'enregistré par le Dictionnaire de la langue verte et une foule d'autres, n'en est pas moins, comme vous le dites fort bien, un pléonasme intolérable.

Pour signifier qu'une personne est absolument inutile quelque part, qu'elle n'a aucune valeur, soit comme caractère, soit comme talent, il faut dire, ou tout simplement, que c'est un zéro, ou bien, comme disaient nos pères, que c'est un o en chiffre (la lettre o).

J'ai eu la curiosité de rechercher à quelle époque remontait l'expression de zéro en chiffre, et voici où mes recherches m'ont conduit :

Dans le dictionnaire de Furetière (1727), on trouve que, proverbialement, un homme inutile s'appelle un zéro, ou un o en chiffre (la lettre o); dans celui de Trévoux (1774), qu'on l'appelle un zéro en chiffre. Ce serait donc entre 1727 et 1771, que cette confusion regrettable se serait opérée le mal n'est pas assez ancien pour qu'on n'y puisse porter remède.

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Troisième Question.

Que signifie l'expression ▲ LA TRÔLE; d'où vient-elle, et peut-on s'en servir aussi bien avec le verbe ACHETER qu'avec le verbe VENDRE?

Quand un ouvrier en meubles envoie des entremetteurs, ou va en personne porter et vendre ce qu'il a fabriqué aux marchands en boutique, on dit qu'il vend à la trôle, et on l'appelle un ouvrier à la trôle :

Aussi, prévoyons-nous, dans un avenir peu lointain, la disparition presque absolue des petits ateliers en chambre, et, par cela même, de la vente à la trole, qui consiste, pour l'ouvrier, à colporter ses meubles de maison en maison...

(P. Dalloz, Monit. univers. du 5 octobre 1867, p. 1273.) Quant au mot trôle, qu'on ne trouve pas dans le Dictionnaire de l'Académie, mais que celui de Littré mentionne, il vient du verbe trôler, lequel a pour origine, selon toute apparence, l'allemand trollen (anglais to troll; picard droler; vieux français treuler, d'un fréquent usage encore dans le pays chartrain), signifiant promener de tous côtés, courir çà et là.

Maintenant peut-on appliquer à la trôle aussi bien au verbe acheter qu'au verbe vendre ?

Le Dictionnaire de la langue verte dit que le marchand de peaux de lapin s'appelle « chineur quand il achète, et trolleur quand il revend ». Cette remarque prouve qu'on ne peut pas dire Acheter à la trôle; et,

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Pensez-vous que l'on puisse, en français, comme on le fait en anglais, employer le mot MÉDIÉVAL pour désigner la période du moyen-âge. Ce mot n'est pas dans Littré quand MÉDIÉVISTE s'y trouve.

Je ne pense pas que nous adoptions jamais médiéval, et cela, pour deux raisons :

La première, parce que cette expression n'aurait point d'analogue parmi les noms des autres parties de l'histoire, qui sont tous formés d'un substantif et d'un adjectif (histoire ancienne ou temps anciens; histoire moderne ou temps modernes);

La seconde, parce que cette désignation de médiéval n'est pas sensiblement plus courte que moyen-âge, qu'elle serait destinée à remplacer.

Mais le jour où un certain nombre d'hommes se voueront spécialement à l'étude de cette partie de l'histoire, nul doute que médiéviste ne puisse parfaitement leur servir de désignation, ce qui, du reste, paraît avoir été déjà fait, puisque le dictionnaire de Littré enregistre ce néologisme.

X

Cinquième Question.

On ne trouve pas dans le dictionnaire de Littré les mots ASSYRIOLOGIE et ASSYRIOLOGUE. Est-ce que ces mots ne seraient pas français? Je les ai cependant vus bien souvent ailleurs.

Si vous aviez cherché à la fin de l'ouvrage, à l'endroit intitulé Additions et Corrections, vous vous seriez épargné- la peine de m'écrire, car on y trouve les deux mots en question, expliqués comme il suit :

ASSYRIOLOGIE S. f. Etude des choses relatives à l'Assyrie. ASSYRIOLOGUE. Celui qui s'occupe de l'histoire et des antiquités de l'Assyrie.

Il aurait été vraiment surprenant que ces termes, qui sont si fréquemment employés pour désigner la science relative aux Ninivites ainsi que les savants qui la cultivent, eussent été oubliés dans un dictionnaire qui a coûté (je le tiens de M. Littré lui-même) 27 ans de travail à son auteur.

ÉTRANGER

Réplique de M. Dufour-Vernes.

M. Dufour-Vernes, que ma réponse sur la prononciation des mouillées n'a pas encore pu convaincre, m'a adressé, le 29 mars, une réplique à la fin de laquelle se trouve ceci :

J'ai aujourd'hui mieux que de fortes raisons de croire

que la prononciation ie ne se trouve qu'à Paris. Quelques jours après avoir écrit mon premier article, je me rencontrai successivement avec deux Français instruits et de bonne société qui prononçaient mouillées lie. Je leur demandai insidieusement si l'on ne devait pas dire ie. Tous deux m'ont répondu en souriant: Oh! ce n'est qu'à Paris qu'on parle ainsi. J'accorde maintenant qu'il peut se trouver dans le reste de la France des esprits qui aiment à imiter la Capitale.

Trois jours auparavant, je recevais de M. Malgrange, juge de paix à Joigny (Yonne), une lettre dont j'extrais le passage suivant pour l'opposer à l'assertion des deux Français instruits et de bonne société » auprès desquels s'est si habilement renseigné M. Dufour-Vernes relativement à la manière dont se prononcent les ll mouillées en France:

J'ai lu avec une vive satisfaction votre réponse à M. DufourVernes dans votre numéro 24, que je reçois à l'instant. Je n'ai ni le droit ni la prétention de me poser en régulateur ou arbitre du beau langage; j'invoque mon expérience, et je vous demanderai humblement l'autorisation de la joindre à vos lumières et à votre propre expérience.

Pendant 30 ans, j'ai fréquenté l'été les bains de mer de la France; l'hiver, pendant ma jeunesse, j'ai habité Paris, fréquenté les salons de gens bien nés, écouté les orateurs à la Sorbonne, au Collège de France, au Palais de justice; j'ai entendu Rachel dans tous ses rôles, et autres acteurs; j'ai même rencontré à ma table d'hôte très-fréquemment des acteurs célèbres, Bouffé, Ferville, et je vivais dans un hôtel tenu par un acteur du Gymnase; une branche de ma famille, dont les membres étaient tous receveurs d'enregistrement, m'a fait connaître plus de vingt villes depuis la Bretagne jusqu'à Lille; dès ma sortie du collège, j'ai été mêlé à des personnes scrupuleuses et amateurs d'une pure prononciation; j'ai acquis une finesse d'oreille telle que je reconnais souvent à un seul mot le pays natal d'un individu qui paraît en avoir complétement perdu l'accent; j'ai eu de fréquentes prises de corps ou de bec avec les étrangers à qui l'on avait enseigné à prononcer les comme le veut M. Dufour; eh bien! je puis vous affirmer que du nord au centre de la France et à l'ouest, dans la bonne compagnie de la Bretagne, j'ai toujours remarqué que l'on ne prononce pas les ll mou-liées, mais mou-iées. Et je l'ai d'autant mieux remarqué que, quand je devenais assez intime pour me permettre cette familiarité, je disais : « Vous me donnez mes nerfs avec vos ll mouliées. »

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prescrivirent que des assemblées périodiques des cours souveraines seraient tenues par les présidents et quelques conseillers à l'effet de s'informer si leurs ordres avaient été exécutés; et, comme lesdites assemblées avaient lieu le mercredi (dans les derniers temps, c'était le premier après la Saint-Martin et le premier après la semaine de Pâques), on les appela mercuriales. du nom de Mercure, qui avait servi à désigner ce jour :

Il arriva au mois d'avril 1559, dans une assemblée qu'on nomme mercuriale, que les plus savants et les plus modérés du Parlement proposèrent d'user de moins de cruauté à l'égard des protestants, ét de chercher à réformer l'église. (Voltaire, Hist. parlem., XXI.)

Dans ces mercuriales, on prononçait des discours qui furent naturellement appelés du même nom; puis, ces discours contenant des censures contre les juges qui avaient manqué à leurs devoirs, mercuriale se prit proverbialement pour désigner une admonestation adressée par un supérieur à un inférieur :

Le sommeil, qui m'oblige à finir ma lettre plus tard que je ne voudrais, vous sauve une mercuriale dont vous n'êtes pourtant pas quitte.

(Boursault, Lettr. nouv., t. III, p. 166.) Un des administrateurs vint m'adresser une mercuriale assez vive. (J.-J. Rousseau, Confess., I.) X

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