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OUVRAGES DE

BIBLIOGRAPHIE.

GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE.

Publications de la quinzaine :

Paris, lib. Delahays.

Histoire de mes amis; par Amédée Achard. Ouvrage | d'une étude sur sa vie par Alfred Delvau. In-16, 319 p. illustré de 23 vignettes sur bois par Bellecroix, Mesnel, etc. 2e édition. In-18 jésus, 313 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 2 fr. 25.

L'As de cœur; par Fortuné Boisgobey. 2 vol. in-18 jésus, 682 p. Paris, lib. Dentu. 6 fr.

Bourdaloue, sa prédication et son temps; par Anatole Feugère, professeur de rhétorique au collége Stanislas. 2e édition. In-12, x-524 p. Paris, lib. Didier et Cie. 4 fr.

Les locutions vicieuses corrigées. Ouvrage indispensable à toutes les maisons d'éducation et utile à toutes les personnes du monde qui désirent éviter les expressions banales ou incorrectes, les termes impropres, les fautes de langage et de grammaire, etc. In-16. 50 p. Paris, lib. Mollie. 2 fr. 50.

Récits intimes. Le Droit de conquête. La Potiche. La Sœur. Marthe; par Georges Maillard. In-18 jésus, 317 p. Paris, lib. Lachaud et Cie. 3 fr.

Le Théâtre de Versailles. L'Assemblée au jour le jour, du 24 mai au 25 février; par Camille Pelletan. In-18 jésus, vin-288 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr. 50.

Dictionnaire étymologique de la langue française, éclaircissant le sens douteux ou l'orthographe d'un grand nombre de mots par les rapports directs et pratiques du langage; par N. Ponthieux. 1re livraison. 1er janvier 1875. In-8° à 2 col. 16 p. Montdidier, imprimerie Merot. 40 c. Eugénie de Revel. Souvenirs des dernières années du XVIIIe siècle; par Ravensberg. 7e édition. In-12, 240 p. et grav. Paris, lib. Lefort.

Journal de ma vie. Mémoires du maréchal de Bassompicrre.. 1re édition, conforme au manuscrit original, publiée avec fragments inédits pour la Société de l'histoire de France, par le marquis de Chantérac. T. 3. In-8°, 461 p. Paris, lib. Loones. 9 fr. le vol.

Les Etrivières, 1862-1872; par Alexandre Ducros. In-18 jésus, 213 p. Paris, lib. Lechevalier. 3 fr.

Une année de la vie d'une femme; par Mlle Zénaïde Fleuriot. 5e édition. In-12, 270 p. Paris, lib. Lecoffre fils et Cie. 2 fr.

Le livre du voir-dit de Guillaume Machaut, où sont contées les amours de messire Guillaume de Machaut et de Perronnelle dame d'Armentières, avec les lettres et les réponses, les ballades, lais et rondeaux du dit Guillaume et de ladite Perronnelle. Publié sur trois manuscrits du XIVe siècle, par la Société des bibliophiles français. In-8°, xxxv-408 p. Paris, lib. Aubry.

Le Dit des rues de Paris (1300), par Guillot (de Paris); avec préface, notes et glossaire, par Edgar Mareuse. Suivi d'un plan de Paris, sous Philippe-le-Bel. In-16, xxv-95 p. Paris, lib. générale. 5 fr.

Dix mille francs de récompense; par Victor Perceval. In-18 jésus, 491 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr.

Histoire d'Angleterre depuis les temps les plus reculés; par Antonin Roche, directeur de l'Educational Institute de Londres. 4° édition, entièrement refondue. T. 2. Gr. in-18, 408 p. Paris, lib. Delagrave. Les 2 vol. 6 fr.

L'Araignée rouge; par René de Pont-Jest. In-18 Paris inconnu; par A. Privat d'Anglemont. Précédé jésus, 357 p. Paris, lib. Lachaud et Cie. 3 fr. 50.

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Pour les Français qui désirent aller professer leur langue à l'étranger.

I.

Les Professeurs de français désirant trouver des places en Angleterre peuvent s'adresser en toute confiance au Secrétaire du College des Précepteurs, 42, Queen Square à Londres, W. C, qui leur indiquera les formalités à remplir pour se faire inscrire sur le registre des demandes d'emploi ouvert dans cet établissement. II.

Sous le titre de Revue anglo-française, il paraît tous les mois à Brighton un recueil littéraire, philosophique et politique dont le directeur, le Révérend César Pascal, se charge de procurer gratis, pour l'ANGLETERRE ou le CONTINENT, des places de professeur et d'institutrice à ceux de ses abonnés qui se trouvent munis des recommandations nécessaires. -L'abonnement, qui est de 10 fr. pour la France, peut se prendre à Paris, chez MM. Sandoz et Fischbacher, libraires, 33, rue de Seine, ou à Brighton, chez M. Duval, 92, Eastern Road (Affranchir).

(Les adresses sont indiquées à la rédaction du Journal.)

CONCOURS LITTÉRAIRES.

Le journal littéraire LE TOURNO1 est rédigé au concours par ses Abonnés seulement.

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Les articles sont soumis à l'examen d'un comité de rédaction. L'insertion donne droit à l'une des primes suivantes (expédiée franco): 1re prime. Cinq exemplaires du numéro du journal contenant l'article et un diplôme confirmant le succès du lauréat; 2e prime. Quinze exemplaires de l'article, tiré à part avec titre et nom de l'auteur, et formant une brochure.; 3e prime. Un ouvrage de librairie au choix, du prix de 3 fr. 50 cent. Tout abonné qui a été douze fois lauréat reçoit une médaille en bronze, grand module, gravée à son nom. Les articles non publiés sont l'objet d'un compte-rendu analytique.

On s'abonne chez MM. ED. MOREAU ET FILS, administrateurs du journal, boulevard Montmartre, 12, à Paris.

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L'ACADÉMIE FRANÇAISE propose pour le prix d'éloquence à décerner en 1876 un Discours sur le génie de Rabelais, sur le caractère et la portée de son œuvre. Les ouvrages adressés au Concours seront reçus au secrétariat de l'Institut jusqu'au 15 février 1876, terme de rigueur, et ils doivent parvenir francs de port. Les manuscrits porteront chacun une épigraphe ou devise qui sera répétée dans un billet cacheté joint à l'ouvrage; ce billet contiendra le nom et l'adresse de l'auteur, qui ne doit pas se faire connaître. - On ne rendra aucun des ouvrages envoyés au concours, mais les auteurs pourront en faire prendre copie s'ils en ont besoin.

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La Société académique de Châlons-sur-Marne reçoit les manuscrits pour le Concours de 1875, jusqu'au 15 juillet; La Société littéraire de Poligny (Jura), jusqu'au 15 septembre; La Société dunkerquoise jusqu'au 1er octobre; Les Sociétés académiques de Troyes, de Lille et l'Académie de la Rochelle, jusqu'au 15 octobre; La Société littéraire d'Apt, l'Académie de Bordeaux et la Société académique de Boulogne-sur-Mer, jusqu'au 1er novembre.

Le rédacteur du Courrier de Vaugelas est visible à son bureau de midi à une heure et demie.
Imprimerie GOUVERNEUR, G. DAUPELEY, à Nogent-le-Rotrou.

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(Dans sa séance du 12 janvier 1875, l'Académie française a décerné le prix Lambert à cette publication.)

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Rédacteur EMAN MARTIN

PROFESSEUR SPÉCIAL POUR LES ÉTRANGERS
Officier d'Académie

26, Boulevard des Italiens, à Paris.

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Dans ma 2o année, ayant eu à expliquer pourquoi on dit Russe au lieu de Russien, j'ai attribué à Voltaire la substitution du premier de ces noms au second; mais j'ai commis là une erreur l'emploi de Russe pour Russien remonte plus haut, comme l'établit la communication suivante, due à M. Ch. Courrière.

Paris, le 20 mai 1875.

ABONNEMENTS:

On les prend en s'adressant, soit directement au Rédacteur du journal, soit à un libraire quelconque.

latines du moyen-âge, dues à des écrivains norwégiens, allemands, polonais ou italiens, on trouve les mots Russia, Russii. Fletcher, ambassadeur de la reine Elisabeth à Moscou, emploie sans cesse, dans sa relation of the Russe Common- Wealth, le mot Russe. La reine Elisabeth elle-même, dans une lettre qu'elle envoya en 1570 au tsar de Moscou, suivit son exemple. Un officier français du nom de Margeret, qui fut capitaine des gardes à la cour de Moscou, a laissé des mémoires intitulés: Etat de l'empire de Russie etc. (1590-1606) dans lesquels il se sert toujours du mot Russe. Je vous fais grâce de tous les témoignages que je pourrais réunir pour vous prouver que la dénomination de Russe était acceptée dans toute l'Europe bien avant l'époque où Voltaire écrivit son histoire. Ce dernier n'a donc eu que le mérite de défendre d'une façon plus spirituelle que savante le mot en question, contre les exigences du comte Schouvalof. Il n'est pas étonnant du reste que celui-ci ait essayé de faire prévaloir le mot Russien. A cette époque, les Russes s'appelaient dans leur langue Rossianes, et non pas Russians comme vous dites. Ce mot qui, au lieu d'être un adjectif employé substantivement, est un vrai substantif, expliquerait la qualification de Russiani qu'on trouve dans certaines chroniques occidentales.

Je remercie cordialement le savant auteur de l'Histoire de la littérature contemporaine en Russie de la prompte rectification qu'il a bien voulu m'adresser, et j'espère retrouver son bienveillant concours toutes les fois que j'aurai à résoudre ici quelque question se rapportant aux termes que notre langue a pu emprunter à la langue russe.

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Dans le langage familier, on entend souvent l'expression: JE M'EN MOQUE COMME DE COLIN-TAMPON, pour signifier je n'en, fais pas le moindre cas, en Permettez à un de vos nouveaux abonnés, qui a long-parlant d'une personne. Quelle est donc, je vous prie,

Monsieur,

temps habité la Russie, de rectifier l'explication que vous donnez sur les mots Russe et Russien, au sujet de la controverse engagée entre Voltaire et le comte Schouvalof (année 1869-1870, p. 67). Vous dites que ce fut à l'initiative de Voltaire que les Russes doivent de n'avoir pas à leur nom la même finale que les Prussiens.

Or, les mots Russie, Russe étaient connus et employés bien avant Voltaire. En effet, dans les chroniques byzantines et arabes, ainsi que dans toutes les chroniques

l'origine de cette singulière comparaison?

L'Orchésographie de Jean Tabouret, ouvrage sur la danse publié en 1589, offre un chapitre intitulé: « Tabulature contenant toutes les diversités des battements du tambour » dans lequel, après avoir figuré par les syllabes tan, tere et fré les divers battements.

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Puis viennent les lignes d'une portée, sur laquelle sont écrites les notes, et, au-dessous de chacune d'elles, une des syllabes de Colintampon..

Le mot Colintampon (que Jean Tabourot ou son éditeur a laissé imprimer Colintamplon) était donc, en paroles, l'imitation de l'air de la marche des Suisses, et l'on disait faire ou battre le colintampon comme nous disons aujourd'hui battre le rataplan, ce qui est parfaitement mis en évidence à la page 150 de l'Histoire comique de Francion, édition de 1635.

Toujours moqueurs, nos soldats firent de colintampon un sobriquet qu'ils appliquèrent aux soldats suisses, fait dont je trouve un témoignage dans l'Estat de France sous Charles IX (2 édit., tome II, fol. 289, recto), où il est question d'un défi que les Rochellois assiégés (1573) firent aux Suisses de l'armée royale:

Sur le midy ils firent sortie par la porte de Coigne, et combatirent plus de deux heures, où y en eut force de blessez de costé et d'autre. Estans retirez crioyent pardessus la muraille, que l'on fist aller les Colintampon à l'assaut, et qu'ils avoyent bon coutelas et espées pour decouper leurs grandes piques.

Ainsi, à n'en pas douter, l'expression Colintampon désignait un soldat suisse dans notre argot militaire, et cela, très-probablement même avant le commencement. du XVIe siècle.

Quant à la comparaison où entre cette expression proverbiale, voici ce qui me semble l'avoir fait naitre :

Un événement mémorable s'accomplit en Italie en 1545; les Suisses furent vaincus par les troupes de François Ier à la bataille de Marignan, que l'histoire a enregistrée sous le nom de Bataille des Géants. Or, comme à partir de ce moment, les Suisses ne furent plus à redouter pour les Français, ceux-ci auront dit en parlant de quelqu'un qui ne leur inspirait aucune crainte Je m'en soucie comme de Colintampon, que nous avons modifié en Je m'en moque comme de Colintampon.

De l'origine que je viens de vous indiquer, et pour Colintampon (véritable onomatopée comme le tintin des cloches, la fanfare des clairons, le nom de notre jeu de tric-trac, etc.), et pour la comparaison qui a été faite avec ce mot, découlent, si cette origine est vraie, deux conséquences grammaticales: 4° c'est une faute d'orthographe que d'écrire Colin-Tampon en deux mols, avec un trait d'union et une majuscule à Tampon comme s'il s'agissait de désigner un homme qui eût deux noms; 2° c'est une faute de construction que de dire comme de Colin-Tampon; il faut dire comme d'un Colintampon, puisqu'on dirait comme d'un soldat suisse.

servir la recherche des étymologies de la langue : voilà une double preuve que cette recherche a son utilité. Х

Seconde Question.

Je trouve dans le DICTIONNAIRE ETYMOLOGIQUE de Brachet que CABOTIN vient du verbe CABOTER, parce que « le comédien ambulant va de ville en ville comme le marin cabote de port en port ». Est-ce bien là, selon vous, l'étymologie de CABOTIN?

Si je les ai bien recueillies toutes, voici les diverses manières dont on a expliqué ce mot:

1° Il y a un chien courant à longues oreilles qu'on appelle Clabaud; c'est un aboyeur malavisé qui doit à sa mauvaise habitude de ne point parler à propos d'être le radical de clabauder, clabaudage, clabaudier, clabauderie, mots qui, au propre comme au figuré, se rattachent à l'idée d'aboiements désagréables, de bavardages insipides, de criailleries incommodes et sans motifs. Or, en argot, clabaud se dit cabot, et, dans la pensée de M. Francisque Michel, c'est ce dernier mot quia donné naissance à cabotin, parce que, dit-il, « le débit des mauvais auteurs est assimilé aux aboiements d'un chien ».

2o Selon Joachim Duflot, le nom de cabotin vient d'un personnage dépenaillé de la comédie italienne.

3o Un ami de l'auteur des Secrets des coulisses a pensé que cabotin pourrait bien avoir été formé de chat-botté, chat-bottiné.

4o Ce que cabotin veut surtout dire, c'est comédien ambulant. Or, si cette idée a présidé à la formation de cabotin, le mot vient de caboter. De même que le caboteur en naviguant le long des côtes va d'un cap à un autre, et de port en port, de même le cabotin court de ville en ville et ne fait nulle part d'installation.

Mais je ne puis admettre aucune de ces origines, trouvant à leur objecter les raisons suivantes :

A la première. - Quoique l'épithète de cabotin, appliquée aux comédiens, entraine nécessairement avec elle l'idée de médiocrité et de vagabondage, il n'est guère probable qu'elle ait sa source dans la comparaison choquante que fournit cette explication; car ce n'est pas seulement pour critiquer la voix d'un comédien que l'on se sert du terme cabotin à son égard.

-

A la seconde. L'auteur ne dit ni de quel personnage il s'agit, ni à quelle pièce il appartenait c'est trop peu pour recommander efficacement l'étymologie qu'il propose.

A la troisième. Bien que le chat dont elle parle puisse plaire davantage que le chien de M. Francisque Michel, je crois qu'il ne vaut pas mieux pour expliquer l'origine en question; car les comédiens qui couraient la province jouaient-ils donc généralement en bottes à l'écuyère pour être comparés à des chats-bottés?

A la quatrième.- Si cabotin vient du verbe caboter,je ne m'explique pas pourquoi on a fait ce mot: le terme caboteur, qui existe probablement depuis qu'il y a un J'ai entendu des gens demander à quoi pouvait verbe caboter en français, pouvait parfaitement suffire

Puis, joignez à cela que, dans notre langue, le nom de celui qui fait une action n'est généralement pas terminé par in.

A mon avis, l'étymologie cherchée ici n'est autre que le nom propre Cabotin, qui se trouve dans ces lignes, empruntées à M. Edouard Fournier (Chansons de Gaultier Garguille, préf. LXXVI):

Les farceurs au nom roturier ont survécu davantage..... Les comédiens de bas étage qui s'en vont, comme on dit, rôtir le balai dans les provinces, avoient déjà un patron tout baptisé, le sieur Cabolin, célèbre opérateur nomade, qui, en même tems que tous les gens de son métier, étoit tout ensemble impressario et charlatan, vendoit des drogues et jouoit des farces.

Quoi de plus simple, en effet, que cette étymologie? D'abord on appela cabotins tous ceux de la troupe de Cabotin; ensuite, par extension, on donna ce nom à tout débiteur de farces en public; et, enfin, comme ces comédiens étaient sans nul doute fort mauvais, on leur assimila naturellement tout artiste dramatique qui manquait de talent.

Comme la préface d'où j'ai extrait la citation qui précède est consacrée à l'histoire de notre théâtre avant 1660, il en résulte que cabotin, dans le sens de mauvais acteur, quoique ne se trouvant pas dans Trévoux (1771), pourrait très-bien dater de la seconde moitié du XVII siècle.

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Nous avons deux manières de prononcer le présent de l'indicatif et le futur de la plupart des verbes en eter, tels que jeter, cacheter, etc. : l'une, qui est ancienne, l'autre, qui est moderne.

La prononciation ancienne repose sur ce principe: Quand il se trouve deux e muets de suite séparés par la consonne t, on les supprime tous deux si le mot peut facilement se prononcer sans les faire entendre, et l'on change le premier en e ouvert (marqué par un accent grave, ou un t redoublé), si la suppression des deux doit produire un rapprochement de consonnes qui rende l'articulation difficile. Ainsi on dit, en supprimant les e muets :

Baqueter Je bacte, je bactrai

Cacheter

Colleter

- Je cachte, je cachtrai

- Je colte, je coltrai

Crocheter - Je crochte, je crochtrai

Fureter

Saveter

- Je furte, je furtrai

Je savte, je savtrai;

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consonne viendrait s'y ajouter à celles qui précèdent : je marctrai, je verg’trai, elc.

La prononciation moderne, établie à la fin du XVII siècle, a pour base cet autre principe: Dans la conjugaison des verbes en- eter, on change l'e qui précède le t en e grave quand il arrive que cette consonne se trouve suivie d'un e muet, ce qui implique l'obligation de dire:

Acheter Cacheter Jeter Tacheter

J'achète, j'achèterai

Je cachette, je cachetterai - Je jette, je jetterai

Je tachette, je tachetterai. Mais, malgré les puissantes autorités sur lesquelles elle s'appuyait (l'Académie, Régnier-Desmarais, Buffier, Restaut, etc.), cette seconde prononciation n'est point arrivée à se substituer entièrement à la première, qui avait sur elle l'avantage d'une existence plusieurs fois séculaire; plus d'une personne, qui n'est pas illettrée, peut encore être surprise à dire j'achtrai pour j'achetterai; je cachte, je cachtrai pour je cachette, je cachetterai; il savte, il savtra pour il savette, il savettera; et, au lieu de j'époussette, j'époussetterai, l'Académie permet j'épouste, j'épousselerai (pron. époustrai), qui se sont non-seulement dits, mais encore écrits, comme le montrent ces exemples : Il épouste parfais aussi mon justaucorps.

(Legrand, Fam, extrav. sc. II.)

Je l'épousseteray comme il faut.

(Académie, re édition.) Oui-dà, très-volontiers, je l'épousterai bien.

(Molière, l'Etourdi, IV, 7.) La première fois, mon ami, nous épousseterons Michel Wanloo.

(Diderot, Salon de 1767.) D'où cette conséquence que les gens à qui vous avez entendu soutenir qu'il « fallait » dire j'épouste n'ont pas plus complétement raison que vous, qui croyez qu'on doit dire exclusivement j'époussette; la vérité est que les deux formes sont bonnes :

L'impératrice de Russie époussette le vicaire de Mahomet. (Voltaire, lett, au roi de Prusse.)

Les deux formes sont bonnes, ai-je dit; mais à la condition toutefois d'être employées chacune à sa place. J'épouste, j'époustrai est la forme populaire du verbe épousseter: elle convient au style d'une correspondance amicale, à la conversation ordinaire; quant à j'époussette, j'époussetterai, qui est la forme savante du même verbe, elle est préférable dans le style élevé, et quand il s'agit d'un discours public.

Х

Quatrième Question.

Dans la REVUE SAVOISIENNE du 31 mars dernier, je lis LETTRES DE NATURALITÉ ». Est-ce ainsi qu'on doit s'exprimer, ou doit-on dire LETTRES DE NATURALISATION?

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Autrefois, on disait lettres de naturalité en parlant de lettres dans lesquelles le gouvernement accorde le droit de citoyens aux étrangers :

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