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uns, désignés par une tradition plus ou moins célèbre, ont été reconnus faux; d'autres, et des plus précieux pour les études sur l'humanisme de Pétrarque, ont été identifiés avec certitude. Ces recherches restent malheureusement incomplètes j'aurais dû, logiquement, visiter toutes les bibliothèques d'Europe contenant des manuscrits antérieurs au xv° siècle et ne pas me contenter des quelques milliers de volumes dont j'ai vérifié l'écriture et examiné les marges. Toutefois, après plusieurs années, les pièces essentielles de la collection étant réunies, j'ai cru pouvoir m'arrêter, laissant à d'autres le soin de découvrir, à l'aide des fac-similés publiés, celles qui nous manquent.

Parmi les fonds latins que je pense avoir explorés entièrement, au moins pour les manuscrits d'auteurs classiques, il semble utile de faire connaître les suivants: la Bibliothèque Marcienne de Venise, les Bibliothèques universitaire, capitulaire et municipale de Padoue, la bibliothèque municipale de Bologne, l'Estense de Modène et la Malatestiana de Cesena, le fonds du couvent de S. Marco à la Laurentienne et à la Nationale de Florence. En beaucoup d'autres, je n'ai pu que pratiquer des sondages, par exemple à l'Ambrosienne et à la Vaticane, qui renferment vraisemblablement d'autres manuscrits de Pétrarque que ceux que j'ai décrits; j'ai surtout le regret de n'avoir pas visité les collections du British Museum, où tant de manuscrits latins sont de provevenance italienne. Au reste, le fonds latin de la Nationale de Paris m'a fourni un champ d'explorations qui, pour des raisons dont vous trouverez l'exposé au second chapitre, devait être particulièrement fécond. L'inépuisable bonté de M. Deprez et la patience amicale de M. Moranvillé ont facilité ce travail. De tant d'heures passées dans la poussière des vieux volumes, je n'ai pas le droit de me plaindre; l'ennui de quelques vaines journées a été largement payé par les émotions de la découverte et par le plaisir d'étudier un Pétrarque inconnu.

Vous le savez en effet mieux que personne, cher Président, les recherches d'érudition comportent une part, quelquefois grande, de sentiment. Cette part ici ne pouvait être médiocre. Quiconque s'est occupé longuement de Pétrarque et a pénétré dans l'intimité de son génie lui demeure lié par une véri

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A M. GASTON PARIS.

IX

table affection, qui traverse les siècles pour aller à lui, comme faisait la sienne pour les Anciens. Le grand poète humaniste, si voisin de notre siècle par son esprit, si semblable à nous par ses faiblesses, exerce sur qui l'approche une séduction à laquelle on ne résiste pas. De là, l'enthousiasme des « pétrarquistes » d'autrefois et d'aujourd'hui, cette ardeur d'étude qui ne le cède point à celle du cercle grandissant des « dantistes », ce culte d'autant plus sincère que la chapelle de Pétrarque est aujourd'hui plus restreinte et ses fidèles moins nombreux.

C'est en vue de ce très petit groupe d'amis du poète, disséminés pour la plupart hors de France et jusqu'en Amérique, que ce travail a été composé. Je sais qu'ils le liront, l'étudieront et mettront quelque passion à le discuter. Je le leur offre avec confiance, certain qu'ils n'y trouveront rien de superflu et que les plus minimes scholies de notre Pétrarque exciteront leur curiosité; je le leur livre aussi avec humilité, car eux seuls verront bien tout ce qui y manque.

Ces lecteurs rares et précieux voudront bien remercier avec moi, non seulement d'obligeants confrères dont ils rencontreront les noms chemin faisant, mais surtout deux érudits qui ont pris la peine de lire la plus grande partie de mes épreuves: l'un, M. Henry Cochin, m'a suggéré des additions et des observations d'autant plus sûres qu'il est, à l'heure actuelle, l'homme de France connaissant le mieux Pétrarque; l'autre, M. Paul Lejay, a mis au service de textes parfois difficiles à établir son expérience bien connue de latiniste.

Je n'ai pas craint de citer en assez grand nombre les passages des œuvres de Pétrarque relatifs aux auteurs anciens, surtout lorsqu'ils figurent dans les ouvrages peu communs ou dans ceux dont les éditions donnent un texte cruellement dé

figuré. Beaucoup de corrections m'ont été fournies par des manuscrits de Paris. Les morceaux inédits de Pétrarque se présentent dans le volume avec l'orthographe du manuscrit ; les autres gardent, sauf indication contraire, l'orthographe de l'édition. Ne vous étonnez donc point de trouver juxtaposés trois systèmes orthographiques: le mot epistulae, par exemple, qui paraîtra correctement dans les textes antiques cités, peut se rencontrer tout à côté sous les formes epistolae ou epistole, ces dernières devant montrer, au premier coup

d'œil, dans un texte de Pétrarque, s'il est emprunté à une édition ou à un manuscrit.

Destinées à l'origine aux seuls « pétrarquistes » et aux historiens du livre, ces pages, par les développements qu'elles ont pris, intéresseront peut-être quelques autres personnes et pourront être consultées, par exemple, comme un répertoire des idées de Pétrarque sur l'antiquité. Veuillez leur accorder vous-même, cher Président, quelques marques de cette curiosité si large que nous aimons en vous. Vous êtes de ceux qui, chez nous, sont restés fidèles aux lettres italiennes, et je sais par expérience avec quelle bienveillance vous en encouragez l'étude. Je voudrais que ce travail, offert à nos amis d'Italie, ne fût pas trouvé par eux indigne de l'École laborieuse où j'ai l'honneur d'enseigner et qui vous a choisi pour son

chef.

Versailles, avril 1892.

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sonnels. Auteurs cités dans les marges. Sur Lucrèce.

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PÉTRARQUE ET LES POÈTES LATINS.

-

Pétrarque imitateur des poètes romains. Lecture de Catulle et
de Properce. La dixième églogue de P. Sur Tibulle.

P. et Ovide. L'Horace de la Laurentienne.

-

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-

Scholies de P.

P. biographe de

Térence. Sur le Térence de P. Comédie composée par P.

-

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Le Stace annoté par Francesco Nelli.
Recueil de poètes et de mytho-

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des manuscrits de Cicéron. Découvertes de P. sur Cicéron.
Manuscrits de Lapo da Castiglionchio. Le Cicéron de la

bibliothèque de Troyes. Compilation anonyme du xive siècle

sur Cicéron. - P. lecteur de Cicéron. Réserves philosophi-

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224

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