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Duchesne, Scriptores, t. IV, p. 500-506, 521, 542, 546. Oudin lui attribue des sermons, restés manuscrits, et un commentaire sur les cinquante premiers psaumes de David qui paraît appartenir à Geoffroi de Vendôme.

Gallia christiana nova, t II, col. 811.- Histoire littéraire de la France, t. XII. — Oudin, Comm. de Script.

eccl.

GEOFFROI GAIMAR, poëte anglo-normand, vivait vers le milieu du douzième siècle. Nous ne savons rien sur sa vie, sinon qu'il était attaché à la maison de Constance, femme de Ralph Filz-Gilbert, et qu'il composa à sa requête une Histoire d'Angleterre en vers anglo-normands. Divers passages de ce poëme prouvent qu'il fut écrit entre 1147 et 1151. Il contient la première traduction des Rois bretons de Geoffroi de Monmouth; mais cette traduction ne forme qu'une partie de l'œuvre de Geoffroi Gaimar, qui versifia aussi la période anglo-saxonne et poussa son poëme jusqu'au règne de Henri Ier. La portion de l'ouvrage de Gaimar, traduite de Geoffroi de Monmouth, fut si complétement éclipsée par la version de Robert Wace, qu'on cessa de la transcrire et qu'elle est aujourd'hui perdue. Quant à la partie relative aux Anglo-Saxons, on la trouve dans quatre manuscrits, comme continuation du Brut de Wace. Le poëme de Geoffroi Gaimar a de l'intérêt, à cause des traditions et des légendes qu'il contient; le style en est plus agréable que celui de Wace. Cet ouvrage n'a jamais été publié dans son ensemble, mais il a paru par fragments, sous les titres suivants: The ancient English Romance of Havelok the Dane; accompagnied by the french text with an introduction, notes and glossary; par Frédérick Madden; Londres, 1828, in-4°. Cette histoire d'Havelok est empruntée à Geoffroi; Chroniques Anglo-Normandes; recueil d'extraits et d'écrits relatifs à l'Histoire de Normandie et d'Angleterre pendant le onzième et le douzième siècle, publiées par Francisque Michel, Rouen, 1835, in-8°, t. Ier; ce volume contient la dernière partie de l'Histoire de Gaimar, celle qui commence à la conquête normande. Quant à la partie du même ouvrage antérieure à la conquête, on la trouve sous le titre de L'Estorie des Engles solum la translation maistre Geffrei Gaimar, dans la Collection of Historians edited by order of the Record Commission, vol. I, p. 764-829.

Histoire littéraire de la France, t. XIII, p. 63. Wright, Biographia Britannica liter., t. II.

GEOFFROI de Vinsauf (Galfridus de Vinosalvo), poëte latin du douzième siècle, d'origine anglaise. Sa vie est presque entièrement inconnue; on sait seulement que, né en Angleterre, il résida pendant quelque temps en Italie, où il semble avoir joui de la faveur du pape Innocent III. Un écrivain du commencement du quinzième siècle, Jean de Bamborough, qui écrivit un argument à la Nova Poetria de Geoffroi, donne à entendre que celui-ci se rendit

à Rome avec une mission du roi Richard Ier. Gale l'a identifié, sans motif suffisant, avec Gautier de Coutances. Geoffroi de Vinsauf est connu par un Art poétique, en vers latins, qui porte généralement le titre de Nova Poetria. La popularité de ce poëme dans les siècles qui suivirent sa publication est attestée par le grand nombre de manuscrits qui nous en restent. C'est pourtant un ouvrage ennuyeux, mal écrit, et qui n'offrirait aucun intérêt s'il ne servait à faire comprendre le style des écrivains latins du treizième siècle, qui le prirent pour règle et pour guide. La Nova Poetria, dédiée au pape Innocent, commence par un éloge exagéré de ce pontife; elle contient ensuite des règles générales pour la composition poétique. L'auteur recommande aux écrivains de méditer fortement sur leur sujet avant de mettre la main à l'œuvre. Les vers suivants, où il développe cette sage prescription, peuvent donner une idée de ces préceptes et de son style :

Si quis habet fundare domum, non currat ad actum
Impetuosa manus; intrinseca linea cordis
Præmittitur opus, seriemque sub ordine certo
Interior præscribit homo, totamque figurat
Ante manus cordis, quam corporis et status ejus,
Et prius archetypus quam sensilis. Ipsa poesis
Spectat in hoc speculo; quæ lex sit danda poetis :
Non manus ad calamum præceps, non lingua sit ardens
Ad verbum: ...

Opus totum prudens in pectoris arcem
Contrahe, sitque prius in pectore quam sit in ore.

Tout le poëme est écrit dans ce style bizarre et incorrect. Il se termine par trois épilogues : le premier est un nouveau panégyrique ou plutôt une apothéose du pape Innocent; le second épilogue est adressé à l'empereur d'Allemagne : le poëte lui demande de mettre en liberté le roi Richard; le troisième épilogue est adressé à un Guillaume, peut-être Guillaume de Longchamp. Les anciens bibliographes ont fait autant de poëmes séparés de ces épilogues et de quelques autres parties de la Nova Poetria. Ils ont aussi attribué à Geoffroi un poëme contre la corruption de l'Église, imprimé par Flach Illyricus, sous ce titre Gaufredus, De Statu Curiæ Romanæ et de ejus ironica recommandatione; mais plusieurs passages de cet ouvrage prouvent qu'il a été écrit vers le milieu du treizième siècle. Leland a trouvé le nom de Galfridus Vinesave inscrit sur la dernière page d'un traité De Rebus Ethicis, qui paraît être seulement une copie du poëme bien connu sous le titre de Florilegus. Gale a publié, sous le nom de Geoffroi de Vinsauf, l'Itinerarium Ricardi Anglorum regis in Terram Sanctam, qui semble appartenir au chanoine Richard. La Poetria nova de Geoffroi de Vinsauf a été publiée par Polycarpe Leyser, dans son Historia Poetarum et Poematum Medii Evi Decem, post annum a nato Christo CCCC seculorum; Hale, 1721, in-8°; elle fut réimprimée à part, sous le titre de Galfridi de Vinosalvo Ars poetica, ante quingentos annos conscripta ; Helmstædt, 1724, in-8°.

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⭑ GEOFFROI de Péronne, théologien français, du douzième siècle. Il fut une des vingtneuf personnes recommandables par leur naissance, leur jeunesse et leur instruction, que saint Bernard, dans son voyage en Flandre, vers 1146, décida à embrasser la vie religieuse à Clairvaux. Geoffroi devint plus tard prieur de cette abbaye, et refusa l'évêché de Tournay. Il vivait encore en 1171. On a de lui un Commentaire sur le Cantique des Cantiques, divisé en & livres. On l'a attribué quelquefois à Geoffroi d'Auxerre, qui semble simplement l'avoir aug. menté et continué.

S. Bernardi Vita, lib. IV, c. 3.- Histoire littéraire de la France, XIV, p. 426.

* GEOFFROI FULCHIER Qu FOUCHER, procureur de l'ordre des Templiers à Jérusalem, vivait dans la seconde moitié du douzième siècle. Ce qu'on sait de sa vie est peu important. Après avoir été procureur de la maison du Temple à Jérusalem, il devint probablement procureur général de l'ordre. En 1168, il accompagna Luques, archevêque de Césarée, dans son ambassade vers le calife d'Égypte. Il vivait encore en 1179. On a de lui trois lettres, adressées à Louis le Jeune, en 1162 et 1163. Elles ont pour objet les malheurs d'Antioche et de Jérusalem, et sont intéressantes pour l'histoire des croisades. Elles ont été recueillies par Duchesne : Scriptores Hist. Franc., t. IV, p. 695, 701, 702, et par Bongars, Gesta Dei per Francos, p. 1179.

Histoire littéraire de la France, t. XIV, p. 30. GEOFFROI d'Auxerre, théologien et hagiographe français, né à Auxerre, vers 1120, mort dans les premières années du treizième siècle. Il étudia sous Abélard, et il était encore à l'université de Paris lorsque saint Bernard ayant prêché sur la conversion des clercs (de conversione ad clericos), il fut si touché qu'à l'instant même il se décida à suivre le saint dans l'abbaye de Clairvaux. Cette conversion eut lieu en 1140, l'année même de la condamnation d'Abélard par le concile de Sens. Pendant les treize années qui suivirent, Geoffroi d'Auxerre fut le principal secrétaire de saint Bernard et le compagnon de ses voyages. Après la mort du saint, il conserva une haute influence sur l'abbaye de Clairvaux et il en fut élu abbé en 1161 ou 1162. Ses religieux, mécontents de la pieuse sévérité de son gouvernement, demandèrent sa déposition au pape Alexandre III, qui était à Sens. Geoffroi, averti de leurs plaintes, se démit de sa place, et se retira à Citeaux. En 1167, Gilbert, abbé de ce monastère, le chargea d'aller en Italie travailler à la reconciliation du pape et de l'empereur Frédéric. Geoffroi revint sans avoir réussi. L'année suivante, on le voit, en Normandie, occupé à rétablir la paix entre Henri II, roi d'Angleterre, et

l'archevêque de Cantorbery. Henri, charmé de ses conseils, pria les abbés de son ordre de le laisser auprès de lui. Geoffroi fut ensuite et successivement abbé de Fosse-Neuve en 1170, et de Haute-Combe en 1176. On sait qu'en 1188 il ne gouvernait plus ce monastère; mais le reste de sa vie est tout à fait inconnu, et l'on n'a point de motif pour admettre avec Oudin qu'elle se prolongea jusqu'en 1215. Il recueillit et mit en ordre les lettres de saint Bernard, et ses propres écrits ont été insérés dans les œuvres de ce saint. On a de lui une relation en forme de lettre du voyage de saint Bernard dans le Languedoc et des miracles qu'il opéra pour prouver sa mission contre les hérétiques (Bernard. Opp., t. II, col. 1192); Une relation du voyage de saint Bernard en Allemagne pour y prêcher la croisade (ibid., col. 1181); - Une lettre à Henri, cardinal, évêque d'Albano, sur le concile de Reims où furent condamnées les erreurs de Gilbert de La Porrée (ibid., col. 1319); Traité contre les erreurs de Gilbert de La Porrée (ibid., 1338); Une Vie de saint Bernard (ibid., col. 1115, et dans les Bollandistes au 20 août); - Une lettre à Eskil, archevêque de Lunden en Danemark, sur saint Bernard, dans les Miscel. de Baluze, t. V, p. 453; Un panégyrique de saint Bernard (Bern. Opp., t. II, col. 1309-1318);

Gaufridi abbatis Declamationes de colloquio Simonis cum Jesu, ex S. Bernardi sermonibus collectæ (ibid., col. 283); Vie de Pierre, archevêque de Tarentaise, dans les Bollandistes, au 8 mai. Oudin attribue à Geoffroi d'Auxerre un livre contre Abélard, mais il ne désigne pas clairement ce traité, qui est peutêtre le même que le Compendium Gaufredi de corpore Christi et sacramento Eucharistiæ, traité manuscrit dirigé contre Abélard, et qui semble en effet appartenir à Geoffroi d'Auxerre. Oudin, De Scriptor. eccles., t. II. - Histoire litter. de la France, t. XIV, p. 430.

GEOFFROI d'Eu, prélat français, né à Eu, vers la fin du douzième siècle, mort à Amiens, le 25 novembre 1236. Il fit ses études à l'université de Paris, où il prit d'abord le grade de docteur en théologic, puis celui de docteur en médecine, profession qui n'était pas alors incompatible avec l'état ecclésiastique. Il fut nommé chanoine de l'église d'Amiens, et élevé quelques années plus tard, en 1222, au siége épiscopal de cette ville. Les divers actes de son épiscopat sont peu remarquables, et il n'a laissé aucun ou vrage; mais il protégea le célèbre architecte Robert de Luzarches, et fit continuer la cathédrale d'Amiens, qui fut achevée en 1288.

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nommé cardinal par le pape Martin IV, le 23 mars 1281. On a de lui: une lettre écrite au chapitre de Notre-Dame, et relative à la lutte de ce chapitre contre l'université. Hémeré l'a publiée dans son livre De Academia Parisiensi, p. 80; --- Une autre lettre, par laquelle il transmet à la maison des pauvres étudiants fondée par Robert Sorbon un legs qui lui avait été fait par Robert; on la trouve dans les Observations jointes par Du Cange à son édition de Joinville.

Gallia christiana, t. VII. - Du Boulay, Hist. Univers, Paris., t. III. - Crévier, Hist. de l'Univ., t. III. - His toire littér, de la France, XXI, 820.

* GEOFFROI de Coldingham, historien ecclésiastique anglo-normand, vivait au commencement du treizième siècle. Moine à Durham, il obtint une place de sacristain dans le prieuré de Coldingham en Écosse. On a de lui une courte histoire de l'église de Durham de 1152 à 1214. Cet ouvrage fut d'abord publié par Wharton; M. Raine en a donné une édition plus complète, dans ses Historiæ Dunelmensis Scriptores tres; 1839, in-8°.

Wharton, Anglia sacra, vol. I, p. 718.

* GEOFFROI LE TORT ou DE TORT, jurisconsulte français, né en Syrie, vivait au milieu du treizième siècle. Il alla s'établir dans l'île de Chypre, où se trouvait un fief dont le roi Henri Jer le Gros lui avait conféré l'investiture. Nommé chambellan du royaume, il fut chargé, en 1232 et 1233, de deux missions importantes, l'une auprès de l'empereur Frédéric II, l'autre auprès de la cour pontificale. Geoffroi le Tort avait composé un traité de la législation en vigueur dans le royaume de Jérusalem, et un abrégé du livre de Jean d'Ibelin sur le même sujet. Ces deux ouvrages sont en partie détruits; il en reste deux fragments, qui ont été imprimés dans l'édition des Assises de Jérusalem par le comte Beugnot, t. I, p. 435-450. E. BEAUVOIS.

Beugnot, Assises de Jérusalem, t. 1, p. 435; introd. p. 64-65. — Hist litter. de France, t. XXI, p. 457-459.

GEOFFROI de Beaulieu, hagiographe français, né vers le commencement du treizième siècle, mort vers 1274. On sait par son surnom qu'il était né à Beaulieu, mais on ignore dans laquelle des nombreuses localités de France qui portent ce nom. Il entra dans l'ordre des Dominicains. Pendant plus de vingt ans il remplit auprès de Louis IX les fonctions d'aumônier, de confesseur, de conseiller intime. Il l'accompagna à la croisade de 1248, partagea sa captivité, le suivit à Saint-Jean-d'Acre, et revint avec lui en France en 1254. Il fit aussi partie de la croisade de 1270, et assista aux derniers moments de Louis IX. De retour en France, il écrivit, par l'ordre du pape Grégoire X, une vie du saint roi. Geoffroi n'est point un historien politique, c'est un pieux hagiographe, qui se borne à recueillir les pratiques pieuses, les prières, les confessions, les austérités du monarque; enfin tous les actes de piété et de charité qui lui mériterent le titre de saint. Cette vie n'en a pas moins

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un touchant intérêt. On en trouve un abrégé dans les Acta Sanctorum de Surius. Claude Menard la publia pour la première fois, Paris, 1617, in-4°, comme appendice de l'ouvrage de Joinville. La seconde édition parut en 1649, dans les Hist. Franc. Scriptores de Duchesne, t. V, p. 444-465; la troisième est comprise dans les Acta Sanctorum des Bollandistes, août, t. V; enfin, il en a paru une quatrième, beaucoup plus correcte que les précédentes, dans le grand Recueil des Historiens de France, publié par l'Acad. des Inscrip. et Belles-Lettres, t. XX.

Quétif et Échard, Scriptores Ordinis Prædic., 1, 270. - Histoire litter. de la France, t. XIX. 234.

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* GEOFFROI de Collon ou Courlon, chroniqueur français, mort après 1295. Tout ce que l'on sait de Geoffroi de Collon se réduit à ces lignes de Jean Liron : Geoffroi de Collon, moine de l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif, près de Sens, a vécu dans le treizième siècle, ou le commencement du suivant. Il a laissé deux ouvrages. Le premier regarde les reliques des saints qui sont conservées dans son monastère. Le second est une chronique des actions des archevêques de Sens. » Aucun de ces ouvrages n'a été publié ; le premier est probablement perdu, le second, le seul qui d'après son titre ait quelque importance, existe en manuscrit dans la bibliothèque de Sens; M. Le Clerc en a donné une longue analyse. Geoffroi a placé en tête de sa chronique cinq listes: la première des archevêques de Seus; la seconde, des rois de France, en commençant par Priam, Frigus, Francis, Torchot, Marcomir, prédécesseurs de Phiaramond; la troisième, des papes ; l'auteur n'oublie pas la papesse Jeanne, qu'il place entre Léon IV et Benoît III. Vient ensuite la liste des abbés de Saint-Pierre-le-Vif. La cinquième et dernière liste comprend les empereurs depuis Octave jusqu'à Frédéric II. La chronique, compilée surtout d'après des documents monastiques, ne prend de l'intérêt que vers la fin, lorsque Geoffroi parle de choses dont il a été témoin; partout ailleurs c'est une énumération sèche et inexacte, qu'anime seulement le ton dur et parfois violent du traducteur.

Victor Le Clerc, dans l'Hist. litt. de la France, t. XXI. GEOFFROI, Voy. GALFRID, GODEFROI et GEOF

FROY.

GEOFFROI DE VILLE-HARDOUIN. Voy. VILLE-HARDOIUN.

GEOFFROI DE WATERFORD. Voy. JOFROI. GEOFFROY ( Étienne-François), dit l'aîné, médecin français, né à Paris, le 13 février 1672, mort le 5 janvier 1731. Il était fils d'un apothicaire. Plein d'ardeur pour l'étude des sciences, il tenait chez son père des conférences régulières,, auxquelles assistaient Cassini, Duverney, Homberg et d'autres savants de l'époque, et qui parurent si utiles qu'elles devinrent le modèle des conférences de physique qui s'établirent dans les colléges. La botanique et la chimie furent surtout

les sciences que le jeune Geoffroy cultivait plus particulièrement; dans ses loisirs, il y joignait l'étude de la mécanique. A vingt ans, il fut envoyé à Montpellier pour y suivre les cours; il parcourut ensuite les parties méridionales et occidentales de la France. Le comte de Tallard, ambassadeur extraordinaire en Angleterre, l'emmena ensuite avec lui, et lui confia le soin de sa santé, quoiqu'il n'eût pas encore le titre de médecin. Il s'acquit bientôt l'estime des savants de ce pays, et fut appelé à faire partie de la Société royale de Londres. L'année suivante l'Académie des Sciences de Paris l'admettait aussi au nombre de ses membres. Après avoir visité la Hollande, il accompagna, en 1700, l'abbé de Louvois en Italie, comme médecin et comme ami. A son retour en France, destiné par son père à la carrière pharmaceutique, il passa l'examen, et fit même son chef-d'œuvre, suivant l'usage de l'époque; mais, entraîné par son goût, il renonça cette profession, se livra avec une nouvelle ardeur aux études médicales, et obtint le doctorat en 1704. Toutefois, il resta encore pendant dix ans sans exercer l'art de guérir, pensant qu'on devait avant tout acquérir par l'observation et l'étude une expérience et des connaissances qui dirigent plus sûrement le praticien. En 1707 Fagon le chargea de remplir à sa place la chaire de chimie au Jardin du Roi, et deux ans après, Tournefort étant venu à mourir, il lui succéda au Collège de France dans la chaire de médecine et de pharmacie. En 1726, il fut élu doyen de la Faculté de Médecine de Paris. On a de lui les ouvrages suivants An medicus philosophus mechanochymicus? 1704, in-4°; - An a vermibus hominum ortus, interitus? 1704, in-4°; humanis primordia vermis? 1704, in-4°. Cette thèse ayant excité la curiosité des dames, Nicolas Andry en fit une traduction française, intitulée: Si l'homme a commencé par étre ver; 1705, in-12; Tractatus de Materia medica, sive de medicamentorum simplicium historia, virtute detecta et usu, édité par Chardon de Courcelles; Paris, 1741, 3 vol. in-8°. Le premier volume traite des minéraux, les deux derniers des végétaux et de la botanique; le règne animal manquait et le règne végétal lui-même, disposé dans l'ordre alphabétique, s'arrêtait à la mélisse. L'éditeur a joint au premier volume une partie des thèses et quelques autres opuscules de Geoffroy ainsi que son éloge par Fontenelle. Cette pharmacologie a été traduite en français sous le titre : Traité de la Matière médicale ou de l'histoire des vertus, du choix et de l'usage des remèdes simples, par Ant. Bergier, 1743, 7 vol. in-12; le traducteur, aidé de Bernard de Jussien, a complété la partie des végétaux, 1750, 3 vol. in-12. Armand de Nobleville et Salerne ont ensuite rédigé la partie zoologique, qui parut en 1750-1757, 6 vol. in-12. Enfin, on doit à Jean Goulin une table

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alphabétique générale, 1770, un vol. in-12: de sorte que l'ouvrage primitif et ses suppléments forment 17 volumes, auxquels on peut ajouter les Figures des Plantes en usage dans la médecine, d'après la Matière médicale de Geoffroy, par Garsault (voir ce nom); 1764, 4 vol. in-8°. Le Traité de Matière médicale de Geoffroy a eu un succès européen; il a été traduit en anglais, en allemand, en italien; mais il est bien déchu de sa réputation on y chercherait vainement des données positives sur la manière d'agir des agents médicinaux, dont on n'appréciait autrefois les propriétés que d'après les règles vagues d'un aveugle empirisme. Geoffroy est aussi l'auteur de plusieurs mémoires insérés dans le recueil de l'Académie des Sciences. Les principaux sont : Observations sur les dissolutions et sur les fermentations que l'on peut appeler froides, parce qu'elles sont accompagnées du refroidissement des liquides dans lesquels elles se passent; 1700; - Extrait des descriptions que Pisons et Marc Gervais ont données du caa apia et confrontation des racines de caa apia et d'ypecacuahna, tant gris que brun, avec leur description, par laquelle on voit suffisamment la différence du caa apia à l'ypecacuahna; 1700; - Examen des eaux de Vichy et de Bourbon-L'Archambault; 1702; -Détail de la manière dont se fait l'alun de roche en Italie et en Angleterre; 1702; Manière de recomposer le soufre commun par la réunion de ses principes, et d'en composer de nouveau par le mélange de semblables substances; avec quelques conjectures sur la Problème composition des métaux; 1704; de chimie Trouver des cendres qui ne contiennent aucunes parcelles de fer; 1705; Analyse chimique de l'éponge de la moyenne espèce; 1706; - Observ. anatomiques; ibid.;

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Eclaircissements sur la production artificielle du fer et sur la composition des autres métaux; 1707; · - Observ. sur les analyses du corail et de quelques autres plantes précieuses, faites par M. le comte Marsigli; 1708; Expériences sur les métaux faites avec le verre ardent du Palais-Royal; 1709; Observations sur le vitriol et sur le fer; 1715; Du changement des sels acides en sels alcalis volatils urineux; 1717; - Des différents rapports observés en chimie entre différentes substances; 1718; - Moyen facile d'arrêter les vapeurs nuisibles qui s'élèvent des dissolutions métalliques; 1719; Eclaircissements sur les tables insérées dans les Mémoires de 1718, concernant les rapports observés entre différentes substances; 1720;- Des supercheries concernant la pierre philosophale; 1722; Observation sur la préparation du bleu de Prusse; 1723; Nouvelles observ. sur la préparation du bleu de Prusse; 1725. Pour bien faire con

naitre Geoffroy aîné, nous emprunterons à M. Ferd. Hoefer les lignes suivantes : « Un travail capital, auquel le nom de Geoffroy restera éternellement attaché, c'est sa Table des différents rapports observés en chimie entre difrentes substances. C'est là qu'on trouve pour la première fois nettement énoncée cette loi fondamentale : « Toutes les fois que deux sub"stances ayant quelque tendance à se combiner « l'une avec l'autre se trouvent unies ensemble, « et qu'il en survient une troisième qui ait plus « d'affinité avec l'une des deux, elle s'y unit en « faisant lâcher prise à l'autre. » C'est sur cette loi qu'il établit la' classification des acides, des alcalis, des terres absorbantes et des substances métalliques.

«Tout en combattant avec force les jongleries de certains alchimistes, Geoffroi s'attachait à prouver que le fer qu'on trouve dans les cendres des matières organiques est le produit d'une génération particulière, et qu'on peut non-seulement faire du fer, mais encore tous les autres métaux, les composer ou les décomposer, en réunissant ou en séparant les éléments dont ils sont formés. Voici comment il raisonnait : « La « matière n'a rien d'absolument indestructible, si « ce n'est l'étendue et l'impénétrabilité; tout ce « qu'elle présente de variable à nos sens ne con<< siste que dans des modifications moléculaires. » GUYOT DE FÈRE.

Fontenelle, Éloge de Geoffroi, en tête du 1er vol. da Traite de Matière medicale. - Memoires de l'Académie des Sciences, années 1700-1725. — F. Hoefer, Hist. de la Chimie, t. II, p. 378.

GEOFFROY ( Claude-Joseph ), dit le jeune, chimiste français, frère du précédent, né à Paris, en 1685, mort le 9 mars 1752. Il se destina d'abord à la pharmacie, et suivit nonseulement les cours de botanique de Tournefort, mais encore ceux des plus célèbres anatomistes de son temps; il parcourut, en 1704 et 1705, les provinces méridionales de la France en étudiant partout, avec les plantes, les autres productions de la nature. Il avait un cabinet rempli d'un grand nombre de végétaux, de coquilles, de coraux, de minéraux, etc., et il s'était formé, dans une maison qu'il avait à Bercy, un jardin de plantes curieuses et médicinales. L'Académie des Sciences, qui l'avait admis dans son sein en 1705, a reçu de ce savant soixante-quatre mémoires, depuis 1707 jusqu'à 1751. Les principaux sont : Observations sur les huiles essentielles, avec quelques conjectures sur la cause des couleurs des feuilles et des fleurs des plantes ; 1707. « Il faut, disait l'auteur, qu'il y ait dans la combinaison de ces principes quelque différence qui occasionne celle qu'on remarque surtout dans la couleur et l'odeur des différentes plantes. Et, continue M. Ferd. Hoefer, Geoffroy jeune cherchait ce résultat dans la manière dont l'huile essentielle se trouve mêlée avec les autres principes; il observa que celle du thym, combinée en diverses proportions avec les acides et NOUV. BIOGR. GÉNÉP. - T. XX.

les alcalis, donnait à peu près toutes les nuances de couleur qu'on observe dans les plantes. Il découvrit que les huiles essentielles ne se trouvent pas répandues dans toute la substance de la plante, mais qu'elles sont contenues dans des vésicules particulières affectées à certaines parties du végétal. Dans ses recherches sur les huiles essentielles, il affirme que ces huiles sont des composées d'acide, de phlegme, d'un peu de terre et de beaucoup de matière inflammable; il entreprit d'en faire une artificielle au moyen de l'esprit de vin et de l'acide vitriolique. A propos des huiles grasses, il remarque qu'un gros de savon blanc, dissous dans trois onces d'esprit de vin, acquiert, sans perdre sa transparence, la propriété de se congeler à un froid très-médiocre » ;

Observations sur le nostoch, qui prouvent que c'est véritablement une plante; 1708; Observ. sur le besoard et sur les autres matières qui en approchent, en II parties; 1710, 1712; Sur la structure et l'usage des principales parties des fleurs; 1712; Des différents degrés de chaleur que l'esprit de vin communique à l'eau par son mélange; 1713;

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Sur la gomme laque et sur les autres matières animales qui fournissent la teinture de pourpre; 1714; - Sur l'huile d'aspic; 1715; Méthode pour connaître et déterminer aussitôt la qualité des liqueurs spiritueuses qui portent le nom d'eau-de-vie et d'esprit de vin; 1718; Sur la nature et la composition du sel ammoniac, en II parties; 1720 et 1723; Sur les huiles essentielles et sur les différentes manières de les extraire et de les rectifier, en II parties; 1721, 1728; — Nouvel examen des eaux de Passy, avec une méthode pour les imiter, etc.; 1724; - Sur un métal qui résulte de l'alliance du cuivre et du zinc; 1723;- Différents moyens d'enflammer non-seulement les huiles essentielles, mais même les huiles naturelles, par les esprits acides; 1726; — Sur le mélange de quelques huiles essentielles avec l'esprit de vin; 1727; Suite d'observations sur les huiles essentielles, leurs altérations, et la manière de rectifier celles de certains fruits, avec un Examen des changements qui arrivent à l'huile d'anis ; 1728;- Examen chimique des viandes qu'on emploie ordinairement dans les bouillons, pour connaitre la quantité d'extrait qu'elles fournissent et déterminer ce que chaque bouillon contient de suc nourrissant; 1729; Nouvelles expériences sur le borax, avec un moyen facile de faire le sel sédatif et d'avoir un sel de Glauber par la méme opération; 1732: on doit à l'auteur d'avoir démontré que la base du sel marin est une des parties constituantes du borax; - Mémoire sur l'éméticité de l'ammoniac, sur le tartre` émétique et le kermès naturel, en IV parties; 1734-36; Moyen de congeler l'esprit de vin et de donner aux huiles grasses quelques

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