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det lui répondit : « C'est vrai, mais il fallait s'en emparer pendant que les Grecs y étaient encore. » Le tableau de Joseph reconnu par ses frères semble un ouvrage de David, tant le style et le faire de ce maître y sont caractérisés; on comprend la justesse de cette imitation quand on sait que Girodet, dans son enthousiasme, ne se rendit jamais à sa loge, pendant tout le temps qu'il travaillait à ce tableau, sans avoir été faire sa palette et s'être inspiré devant le Serment des Horaces. Pendant son séjour à Rome, il se mit à s'éloigner du caractère de l'école à laquelle il s'était formé. Il étudia soigneusement l'antique, et fut mis à même de comparer la nature humaine avec les œuvres des maîtres dont il se trouvait entouré; de cette étude, qui dura deux années, il résulta le tableau le Sommeil d'Endymion. Dans une lettre qu'il écrivit alors à Trioson, son tuteur et son protecteur, on lit le passage suivant : « Sitôt en présence des productions des princes de la peinture, j'ai senti le besoin d'être moi, de devenir original; j'ai tout fait pour cela, et j'espère avoir réussi à faire du nouveau. >> Effectivement son Endymion restera toujours une œuvre remarquable; c'est une inspiration du Bacchus antique qui offre aux yeux de l'observateur un grave défaut, celui d'avoir les formes musculaires un peu trop arrondies et comme boursouflées. Mais à côté de cette idéalisation outrée, voyez le zéphir, comme il est léger, gracieux, avec quelle délicatesse il écarte le feuillage, afin que les rayons si suaves de la lune puissent pénétrer jusqu'aux lèvres du ravissant berger et éclairer mystérieusement tout ce qui l'entoure. Girodet, qui pressentit peut-être le reproche que nous lui adressons, s'attaqua à un sujet de style tout différent; il composa, pendant sa troisième année de pensionnat, un tableau qui lui fit prendre un rang élevé parmi les meilleurs artistes, Hippocrate refusant les présents des Perses: « Allez dire à votre maître que je suis assez riche; que l'honneur ne me permet pas de recevoir ses dons, et d'aller secourir les ennemis de la Grèce. » Ce tableau, fait pour M. Trioson, médecin de Mesdames, tantes du roi, a été donné par cet amateur éclairé à l'École de Médecine de Paris, dont il orne la salle des séances. De retour de Rome, en 1795, Girodet fit pour Phôtel de M. Gaudin, situé rue du Mont-Blanc, la Danaé, qui lui fut payée 600 fr. Cette belle composition, qui porte le cachet de l'école romaine, a été reproduite en lithographie parAubry-Lecomte. En 1799 Girodet fit pour le roi d'Espagne quatre tableaux représentant Les Saisons; il exécuta aussi en la même année le portrait de Mile Lange. Cette célèbre actrice ayant témoigné son mécontentement au sujet de la ressemblance, qui avait provoqué une critique piquante dans l'Arlequin au Salon, Girodet coupa le portrait en forme de lanières et en envoya les morceaux à M. Simon Lange, mari de cette actrice; puis il refit les traits de ce beau modèle sous la forme d'une

Danaé; c'est la deuxième du nom que peignit Girodet. En 1800 parurent les portraits du docteur Larrey, de Mme Cabanis et de Mme de Briant; deux ans après ceux du père de Napoléon, de Louis Bonaparte et de M. Trioson, donnant une leçon de géographie à son fils; puis le tableau si plein de verve (et peut-être de trop de verve), représentant Fingal, Ossian et leurs descendants recevant dans leur palais aérien les mánes des héros français. Après être resté enfermé quatre années dans son atelier, Girodet exposa, au salon de 1806, Une Scène du déluge, dans laquelle l'énergie et la sensibilité méritent les plus grands éloges. Cette composition, si touchante et si terrible, offre aux yeux ce que la frayeur et le danger ont de plus saisissant. Cette toile sera dans tous les temps regardée comme une des plus parfaites qu'ait produites l'école française. Louis David disait de ce tableau « que la force de Michel-Ange et la pureté de Raphael s'y trouvaient réunies». En 1808 furent exposées au Salon Les Funérailles d'Atala, et Napoléon recevant les clefs de Vienne; les portraits de Chateaubriant et de Desèze datent de la même année. Girodet était alors dans toute l'énergie de son talent; les por traits de M. Becquerel, de More Louis Bonaparte et de Mlle Larrey sont encore de cette époque. En 1810, année où il remporta le prix d'honneur au concours des grands prix décennaux, il termina la Révolte du Caire, tableau qu'il a exécuté avec le plus d'entrain, et pour lequel il ne s'est même pas donné la peine de faire une esquisse. A la suite de ce long travail, il resta fort longtemps malade, et ses forces semblaient épuisées. Girodet, dans cette persuasion, sembla abandonner les grands tableaux, qui, disait-il, usaient sa vie, et il resta neuf années à méditer et exécuter la toile par laquelle il prétendait mettre le comble à sa gloire. Enfin, parut cette œuvre si longuement élaborée, qui produisit plus de surprise que d'enthousiasme, et provoqua les plus vives critiques. Dans ce tableau de Pygmalion et Galatée, le peintre voulut réunir dans le même cadre ce qui dans Ovide fait une suite de tableaux, et montrer d'une manière simultanée la succession des circonstances qui composent le récit du poète. La peinture ne peut pas, comme dans un discours, étaler successivement sous les yeux toutes les circonstances et toutes les nuances qui en découlent. Alors pourquoi vouloir montrer simultanément l'amour de Pygmalion pour son propre ouvrage, Vénus exauçant les vœux du statuaire, l'Amour donnant la vie au marbre, en ajoutant à tout cela l'étonnement, la surprise et d'autres sensations qui en sont la conséquence? Le public, dans son admiration pour la grâce et la pureté de formes de Galatée, n'a pas été aussi satisfait de la manière dont se trouve exprimée l'émotion que le statuaire dut éprouver à la vue de la statue qui s'animait. Girodet fit encore

:

quelques tableaux symboliques pour le château de Compiègne, quelques portraits, dont les plus saillants sont ceux de deux chefs vendéens, Cathelineau et le général Bonchamp. Ce ne fut qu'après la mort de Girodet que l'on connut une foule de productions qui jusque là étaient restées ensevelies dans ses portefeuilles; ce ne fut qu'à partir de ce jour que quelques-unes furent mises sous les yeux du public. Nous passons sous silence le plus grand nombre de ces dessins gracieux pour ne mentionner que ceux qui forment un corps d'ouvrage 54 de ces compositions ornent la traduction d'Anacréon; 16 accompagnent Sapho, et autant Les Amours des dieux; nous n'avons pu voir les dessins qu'il avait faits pour le poëme de Musée, après avoir traduit cet ouvrage, ni ceux qu'il avait exécutés pour une édition d'Ossian, de même que ceux dont il a emprunté les sujets à Moschus et à Bion. Mais nous avons admiré les 160 compositions que M. Pannetier, élève de Girodet, a acquises à la vente de cet artiste, et qui se rapportent à l'Énéide et aux Géorgiques de Virgile; 84 de ces productions ont été reproduites par les élèves de ce maître: ce sont de belles lithographies, exécutées avec amour et enthousiasme. On doit compter aussi au nombre des chefs-d'œuvre de Girodet plusieurs des dessins qu'il composa pour les grandes éditions de Virgile et de Racine imprimées au Louvre par P. Didot. Quant aux œuvres littéraires de Girodet, qui contiennent quelques beaux vers, elles sont renfermées dans deux volumnes qui n'ont paru qu'en 1829, par les soins de M. P.-A. Coupin, sous le titre de : Œuvres posthumes de Girodet-Trioson. Là, comme dans la peinture, on trouve de bonnes pensées, beaucoup d'esprit et surtout une imagination plus ardente que fertile; mais il y manque les grandes qualités qui sont la simplicité de vue et de jugement, qualités que la science et l'habileté ne sauraient remplacer. THÉNOT.

Revue encyclopédique. - Delécluze, David et son École. - Documents particuliers.

GIRON (Francisco), conquistador espagnol, supplicié en 1551. Fort jeune encore, il partit d'Espagne avec Fernand Cortez pour la conquête du Mexique. Plus tard, mécontent de la part qui lui avait été faite, il suivit les Pizarre et Almagro dans la conquête du Mexique. Après s'être distingué en quelques occasions décisives, il se fixa à Los Reyes, dont il devint l'un des plus riches habitants. Riche et peu jaloux de courir les aventures, il se rallia au pouvoir royal, représenté alors par le vice-roi Nuñez; et lorsque Gonzalve Pizarre leva l'étendard de la révolte, il trama une conspiration contre ce chef et son terrible mestre de camp Carvajal, les exactions et les cruautés de ce dernier atteignant les Espagnols eux-mêmes. Il trouva de nombreux complices. Carvajal eut connaissance de cette conspiration; il revint rapidement sur Los Reyes, et fit arrêter Francisco Giron, Vela Nuñez, neveu

du vice-roi, Francisco Rodriguez y Villaldando et douze autres gentilhommes ou notables citoyens. On leur fit souffrir de cruelles tortures, et l'on apprit d'eux, selon Zarate, qu'ils avaient concerté avec Manxarres, un des plus riches propriétaires espagnols des Charcas, de tuer le gouverneur Lorenço d'Aldana, le prevot Pedre Martin et les autres amis et partisans de Gonzalve Pizarre, puis de faire reconnaître dans la province le pouvoir royal de l'Espagne sous la lieutenance du capitaine Diego Centeno. Des aveux obtenus par la torture ne peuvent avoir un grand poids dans l'histoire. Quoi qu'il en soit, les inculpés étaient riches, par conséquent désireux de voir un ordre régulier s'établir à la place d'un nouveau gouvernement qui avait de nombreux partisans à patronner. Carvajal fit d'abord étrangler Giron e Vela Nuñez, fit couper la main droite à Juan Velasquez; les autres restèrent toute leur vie estropiés par suite de leurs souffrances.

Zarate, Histoire de la Conquête du Pérou, t. II. chap. XXIV, p. 157

giron de loYASA (Don Garcias), prélat et savant espagnol, né à Talavera, en 1542, mort à Giron, le 22 février 1599. Il était fils de Pedro Giron, membre du conseil de Castille, et de dona Mencia de Carvajal. Il fit ses études philosophiques et théologiques à Alcala. Nommé chanoine à Tolède, il devint archidiacre de Guadalaxara à la retraite de son oncle, Lopez de Carvajal. En 1585, Philippe II l'appela à sa cour comme aumônier et maître de chapelle. Peu de temps après, il lui confia le préceptorat de son fils l'infant don Philppe. En 1596, le cardinal Albert d'Autriche le nomma grand-vicaire de son archevêché de Tolède. En 1598, Garcias Giron obtint le titre d'archevêque du diocèse qu'il gouvernait. On a de lui Collectio Conciliorum Hispaniæ, cum emendationibus et notis; Madrid, 1593, in-fol. En tête de cet ouvrage on trouve les traités suivants du même auteur: Ordo et chronologia Gothorum Regum et Suevorum;-Chronologia Toletanorum Præsulum et conciliorum ; — De Primatu ecclesiæ Toletanæ.

De Thou, Hist., lib. 117. - Nicolas Antonio, Bibliotheca Hispana nova, p. 514. — Moréri, Le Grand Dictionnaire historique.

GIRON. Voy. OSSUNA et PENNAFIEL.

GIRONCOURT ( Henri-Antoine REGNARD DE), magistrat et littérateur français, né à Nancy, le 13 juin 1719, mort à Varengeville, près de Nancy, le 10 janvier 1786. Admis dans la maison professe des jésuites, il enseigna dans les colléges de Nancy, de Pont-à-Mousson et d'Autun. Les désagréments que lui firent éprouver ses supérieurs pour avoir publié, en 1741, une Ode sur la naissance de l'archiduc Joseph, depuis empereur d'Autriche, le déterminèrent à quitter la Société de Jésus, à laquelle il n'était encore lié que par des vœux simples. Il étudia alors le droit, exerça la profession d'avocat, d'abord à Nancy, puis à Épinal, et devint conseiller-chevalier d'honneur au bureau des finances de Metz

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GIROU DE BUZAREINGUES

et Alsace. On a de lui: Description des fêtes données à mesdames de France, Adélaïde et Victoire, dans la ville d'Épinal; Nancy, 1761, in-8°; - Traité historique de l'état des trésoriers de France et généraux des finances, avec les preuves de la supériorité de ces officiers, le tout enrichi de notes; Nancy, 1776, 2 vol. in-4° (dédié à M. de Miromenil, garde des sceaux). Dom Calmet, qui n'a pas consacré d'article spécial à Gironcourt, le cite pour avoir reçu de lui une notice sur Alphonse de Rambervilliers. Gironcourt a laissé inachevée une Histoire de Lorraine, une Relation de ses voyages dans les Vosges, en 1750 et 1754, et divers extraits des archives de Remiremont et d'Epinal, d'autant plus précieux que ces archives ont été détruites pendant le cours de la révolution. E. REGNARD.

Michel, Biographie de l'ancienné prov. de Lorraine. Ersch, La France littéraire. — Quérard, La France littéraire. Louandre et Bourquelot, La Littérature française contemporaine.

GIRONCOURT ( Alexis - Léopold REGNARD DE), magistrat français, fils du précédent, né à Épinal, le 30 octobre 1750, mort à Nancy, le 2 janvier 1824. Il avait succédé à son père dans la charge de conseiller-chevalier d'honneur au bureau des finances de Metz et Alsace, lorsqu'en 1790 il embrassa la profession d'homme de loi. Juge au tribunal de première instance de Cologne après le 18 brumaire, il fut chargé, comme directeur du jury, d'instruire le procès du curé Schæffer, qui avait assassiné deux sœurs avec lesquelles il vivait. Ayant perdu sa place par suite des événements de 1814, Gironcourt reçut le titre de juge honoraire au tribunal de première instance de Metz (29 décembre 1820). Il s'occupait de recherches sur l'histoire de Lorraine. Ses écrits imprimés ont pour titres: Mémoire sur l'élection à la mairie de Pompey; Nancy, 1790, in-4°;

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Précis statistique du département de la Meurthe, pour servir d'introduction au Dictionnaire topographique, historique, statistique du même département; Nancy, an x (1802), in-8° : ce dictionnaire n'a point été publié; - Interrogatoire préparatoire, acte d'accusation et biographie de l'ex-curé Pierre-Joseph Schaffer, avec son portrait (en français et en allemand); Cologne, an xu (1804), in-4°. Il mourut sans avoir terminé une Histoire de Nancy, et des Éphémérides lorraines, dont quelques-unes furent insérées en 1823 dans le Journal de la Meurthe.

E. REGNARD.

Michel, Biographie de l'ancienne Prov. de Lorraine. -Louandre et Bourquelot, La Littérature française contemporaine.

GIRONI (L'abbé Robustiano), archéologue et bibliographe italien, né le 24 octobre 1769, dans le village de Gorgonzola, près de Milan, mort à Milan, le 1er avril 1838. Après avoir fait ses études au séminaire archiepiscopal, il. entra dans l'ordre des Oblates de Saint-Ambroise-et

736 de-Saint-Charles, où il eut pour collègue l'abbé Maï. Il professa la rhétorique au collège de Gorla jusqu'en 1796, époque où il fut nommé sous-bibliothécaire du collége de Brera. Des publications qui attestaient l'étendue de ses connaissances archéologiques attirèrent sur lui l'attention des divers gouvernements qui se succédèrent dans la Lombardie. Il devint en 1814 directeur de la bibliothèque de Brera. Il eut à remplir un peu plus tard les fonctions délicates de censeur, et reçut le titre de conseiller royal. On a de Gironi le Texte de la Pinacoteca del palazzo reale delle Scienze e dell' Arti di Milano publicata da Michele Bisi; Milan, 1812, in-4°; Elementi dei Doveri del Uomo, ad uso della seconda classe delle scuole normali del regno d'Italia; Milan, 1813, in-8°; Scelta di Novelle de più eleganti scrittori italiani, ad uso della gioventù, Milan, 1813, 3 vol. in-8°; Le Nozze dei Greci, descritte e publicate in occasione del faustissimo matrimonio di Vassalli e Ricci; Milan, 1819, in-4°; zione del nuovo Sipario dell' imperiale reale Teatro della Scala; Milan, 1821, in-4°; - Saggio intorno all' Architettura dei Greci ; Milan, 1821, in-4°; - Saggio intorno alla Musica dei Greci; Milan, 1822, in-4°; — Saggio sul teatro dei Greci; Milan, 1824, in-4°. Gironi aida Stella et Fusi dans la publication de leur collection des Classici Italiani. Il fut aussi chargé de la rédaction de la Biblioteca Italiana, où il inséra divers articles estimés, entre autres une Dissertation sur le véritable auteur de l'Imitation de Jésus-Christ, d'après le codex de Advocatis du treizième siècle, elle a été reproduite en tête de la traduction italienne de l'Imitation par Gregory; Paris, 1835, in-18.

Rossi, Elogio del' Ab. Rob. Gironi.

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- Descri

GIROU DE BUZAREINGUES (Louis-François-Charles), agronome et physiologiste français, né à Saint-Geniez, le 1er mai 1773, mort le 25 juillet 1856. Il servait dans le génie de la marine quand la révolution éclata. Il assista à la prise de la Bastille, et fit comme volontaire la première campagne d'Italie. Mais le mauvais état de sa santé l'empêcha de suivre la carrière militaire, et le fixa à Buzareingues. Dès lors il se livra avec ardeur à la pratique de l'agriculture. Il introduisit dans ses domaines des chevaux arabes, des vaches suisses, des brebis mérinos; il fit construire une bergerie d'un nouveau modèle; il inventa un micromètre, exécuté par Lerebours, qui lui servait à mesurer d'une manière précise la finesse de ses laines; on lui doit des expériences fort utiles et de nouvelles théories sur l'ensemencement des terres, sur le croisement des races et sur l'éducation des chevaux. Pour mieux étudier ces animaux, il avait logé son plus beau cheval dans ses propres appartements; et c'est ce sujet qui lui a fourni les principales observations consignées dans ses écrits sur la physiologie des chevaux. Sa vie devint

encore plus active lorsqu'il eut à élever trois enfants, à l'éducation desquels il voulait présider lui-même. Il se livra alors à l'étude des sciences métaphysiques et des sciences physiologiques, à celle de l'anatomie, de la physique, de la chimie. La réputation dont il jouissait le fit choisir, en 1815, pour porter à Napoléon, revenu de l'île d'Elbe, l'adresse du département de l'Aveyron. En recevant de ses mains cette adresse, l'empereur lui donna la croix. En 1826, l'Académie des Sciences l'admit au nombre de ses correspondants. Il fit aussi partie des Sociétés d'Agriculture de Paris, de Rodez, de Milhau. Il a fondé le comice agricole de Séverac, et fut pendant plusieurs années membre du conseil général de l'Aveyron. Cet homme laborieux autant que savant a consigné dans un grand nombre d'écrits les résultats de ses expériences.

En voici la liste dans un ordre méthodique: AGRICULTURE: Essai sur les Mérinos; Paris, 1812, in-8°; Observations sur la carie du blé; dans La Feuille villageoise de l'Aveyron, 1821;

De l'utilité des théories rurales; ibid., 1823; – Mémoire sur les préparations des terres destinées à recevoir les blés d'hiver et sur l'emblavement; dans les Annales de l'Agriculture française, 1828; — Mémoire sur l'amélioration des moutons, des bœufs et des agneaux; ibid., 1831; - Expérience sur l'utilité de semer le blé gros et bien développé ; ibid.; · Expérience sur le labourage; ibid.; Observations sur la dégradation des pommes de terre; série de mémoires dans les Ann. d'Agriculture, 1836; sur les vaches laitières; ibid.; gie Agricole; Paris, 1849, in-8°; diverses notices dans les Annales d'Agriculture, dans le Recueil du Comice agricole de Milhau et dans Le Propagateur Aveyronais.

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Observations Physiolo

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ANATOMIE, PHYSIOLOGIE ANIMALE: Étude de la Physiologie appliquée aux chevaux; 1814, in-8°; extrait des Ann. de l'Agriculture française ; · Mémoire sur les poids; extr. de La Feuille villageoise; 1821, in-8°; réimpr. à Paris, avec changements, dans le Répertoire général d'Anatomie, en 1828, et tiré de nouveau à part, in-4° et in-8°; - Essai sur la Génération, précédé de considérations sur la vie dans l'organisation des animaux ; dans La Feuille villageoise, 1831; · Expériences authentiques sur la reproduction des animaux domestiques; ibid.; une suite à ces Expériences, dans les Annales des Sciences naturelles, 1838; Mémoire sur la distribution et les rapports des deux Sexes en France; Paris, 1828, in-8°; - De la Génération; Paris, 1828, in-8°; -Sur les rapports des sexes dans les naissances de l'espèce humaine ; plusieurs mémoires dans la Revue médicale, 1836 à 1846; — Observations sur l'organe de la circonvolution du cerveau et du cervelet; dans le Journal de Physiologie de Magendie, 1828; Mémoire

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sur les altérations des principaux organes cérébraux, lu à l'Académie des Sciences; dans les Annales des Sciences natur., 1828; — Mémoire sur le rapport du volume des sexes ou dans le règne animal; ibid., 1830; Sur la distribution naturelle des mariages, des naissances et des décès; dans la Revue encyclopédique, 1835: ce mémoire était accompagné d'un tableau contenant le relevé mensuel, par département et par sexe, de toutes les naissances de la France pendant dix années, et comprenant un peu plus de dix millions de naissances; ce tableau existe aussi au bureau de statistique du ministère de l'agriculture, auquel il a été communiqué; De la Nature des Étres, essai entomologique; Rodez, 1840, in-8°; — Observations sur l'influence de l'état physique du père et de la mère relativement au sexe et à la ressemblance; sans date, in-8° : M. Dumas, alors un des trois rédacteurs des Annales des Sciences naturelles, inséra ces Observations dans cet ouvrage périodique, en les appuyant par de savantes considérations qui lui sont propres. Peu de temps après, Laplace, Fourier, Ampère, Cuvier ont confirmé, par leurs recherches, les observations de Girou.

ANATOMIE ET PHysiologie végétALES: Expériences sur la génération des plantes; deux mém. dans les Ann. des Sc. natur., 1830 et 1831; Mémoire sur le rapport des sexes dans le règne végétal; ibid., 1831;- Deux Mémoires sur l'évolution des plantes et sur l'accroissement en grosseur des exogènes; dans le Journal de Médecine et de Chirurgie, 1831; — Mémoire sur l'évolution des plantes ; dans les Ann. des Sc. natur., 1835; Sur l'Ordre de distribution des fibres dans le corps central de la tige; ibid.; Sur l'origine de la formation de l'écorce, avec planche; ibid., 1834; Sur le mouvement et la distribution des fluides dans les plantes; ibid., 1836; — Analogie entre les plantes et les animaux; dans les Annales d'Agriculture, 1836; Sur l'accroissement en grosseur des exogènes, avec planches; dans les Annales des Sciences naturelles, 1837.

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Doc. partic.

* GIROU DE BUZAREINGUES (Louis-Adolphe-Edouard-François), médecin français, fils du précédent, né à Buzareingues ( Aveyron), en 1805. Il étudia la médecine à Montpellier et à Paris, où il fut reçu docteur en 1832. En 1852 il fut nommé membre du corps législatif. On a de lui: Considérations sur l'anatomie comparée de l'os hyoïde; dans les Annales des Sciences naturelles, 1826;-Considérations sur les maladies cutanées et sur une nouvelle manière d'employer le goudron dans le traitement du prurigo (thèse); 1832, in-8°; - Considérations sur la peau et en particulier sur le derme, 1840, communiquées à l'Académie des Sciences, et publiées aussi dans la Revue médicale; Du Traitement des ganglions du poignet par la ponction; dans le Journal de Médecine vétérinaire, 1846; Du Traitement de la gonorrhée par la cautérisation; dans la Revue médicale; Nouveau moyen

pour remédier à l'aplatissement du pied chez le cheval; dans la Revue d'Agriculture, 1851 : ce moyen consiste dans l'application d'une lame Quelde gutta-percha entre le sabot et le fer; ques mots sur les vaches laitières; même reEssai sur le Mécanisme des Sensavue; tions, des Idées et des Sentiments; en collab. G. DE F. avec son père; 1848, in-8°.

Documents particuliers.

* GIROUST ( Jacques-Charles), homme politique français, né à Nogent-le-Rotrou, le 14 mai 1749, mort le 29 avril 1836. Il étudia le droit, devint juge dans sa ville natale, et fut envoyé en 1791 à l'Assemblée législative. Il siégea à la Con. vention, s'attacha au parti des girondins, et se fit remarquer par ses principes modérés. « Mes chers collègues, disait-il, la tribune perd la France; vous y brillez, vous y défendez, avec la senle force du raisonnement, la liberté de votre pays; la majorité de la nation tient à vos principes; vous irez à l'échafaud, et vous ne sauverez

pas la patrie. » Dans le procès du roi, il formula ainsi son vote: « Je ne crois prononcer ni comme juré ni comme juge; je n'en ai pas reçu le pouvoir; je me réserve de prononcer la sûreté générale (1). » A la question le jugement sera-t-il soumis à la ratification du peuple réuni dans les assemblées primaires? Pétion, appelé avant lui, avait répondu oui, et ce vote, rapporte le Moniteur, avait excité quelques murmures dans les tribunes. «< Malgré les fanfaronnades de ces Brutus de tribune, s'écria Giroust, je vote pour le out. Quelle peine appliquera-t-on ? Louis était sur le trône, continue-t-il, les armées étrangères s'avançaient pour le soutenir, lorsque je ne craignis pas de demander la déchéance; mais alors je votais comme législateur. Je ne puis prononcer aujourd'hui qu'en la même qualité; je vote pour la réclusion pendant la guerre et le bannissement à la paix. » A ces votes courageux on reconnaît la franchise de cet homme qui, lorsque la législature de l'époque s'occupait d'une loi sur la liberté de la presse, disait : « Vous cherchez la pierre philosophale; la liberté de la presse a la faculté de faire l'éloge de celui qui est dépositaire de l'autorité. » Giroust ne tarda pas à être compris dans la proscription qui frappa les girondins. Le 9 thermidor le rappela de son exil pour l'envoyer à Brest, qui lui fut désigné comme prison. Au lieu d'une réparation qu'on lui devait, c'était une injustice de plus que l'on commettait à son égard. Giroust, réduit aux plus faibles ressources, réclama une indemnité pour la perte de sa fortune, qu'il évaluait à 10,000 fr. « Je suis trop pauvre, écrivait-il, pour me résigner à cette perte qui m'est particulière. » Le gouvernement ajourna la demande, et ne lui rendit rien. Rappelé à la Convention quelques mois après, il fut envoyé en mission aux armées du nord et de Sambre et Meuse. A son retour, il siégea au Conseil des Cinq-Cents jusqu'au 1er prairial an vi (20 mai 1798). Après le 18 brumaire, il fut appelé à la présidence du tribunal civil de Nogent-le-Rotrou. Ce fut là qu'il passa plus de trente années de sa vie, éloigné de toute ambition.

On a de Giroust: Extrait de la Lettre de G... (Giroust), représentant du peuple, à ses concitoyens, lors de l'élection pour le nouveau tiers de l'an v; in-8°; - De la Procédure simplifiée; extrait des Observations de Giroust (d'Eure-et-Loir), ex-législateur; Nogent, mars Une Erreur ou mille et mille 1806, in-8°; erreurs évitables ou inévitables de mille et mille historiens, écrivains, discoureurs sur des chiliades de notes éparses ou entassées au travers de millions de fiévreux révolutionnaires ou de politiques en convalescence; Nogent, 1816, in-8°; - Essai sur l'histoire de La Bourbonnaise de Margon près de Nogentle-Rotrou, ci-devant le Républicain et aupa

(1) Moniteur du 18 Janvier 1793.

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