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de la cosmologie, d'après les principes de la loi de classement, permettent de saisir la préparation directe qu'offre à la biologie l'étude des phénomènes physico-chimiques : la position hiérarchique de cette science se trouve donc justifiée de toutes les manières; quant à la sociologie, elle doit être naturellement conçue après la biologie, qui constitue son véritable préliminaire.

La considération de la science finale est tout aussi indispensable aux biologistes que l'étude des lois cosmologiques; c'est d'après elle que toutes les recherches doivent être dirigées et disciplinées. Au lieu de s'abandonner, comme on le fait aujourd'hui, à des recherches sans fin, la hiérarchie scientifique fera de plus en plus sentir qu'on doit faire de la cosmologie autant qu'il en faut pour la biologie, et de la biologie autant qu'il en faut pour la sociologie, tandis que les recherches faites en dehors de ce point de vue seront regardées comme oiseuses.

D'après ces vues préliminaires, on peut donc facilement concevoir le développement qu'a dû suivre la biologie: l'ordre des phénomènes qu'elle étudie, les sciences dont elle dépend, celles dont elle constitue le préambule, indiquent naturelle

ment sa place dans la marche de l'esprit humain. Mais pour mieux sentir toutes les phases de l'évolution de cette science, il faut réfléchir à la marche logique de l'esprit humain dans l'art d'observer.

Chaque science a des procédés d'exploration qui lui sont propres ; et les différents moyens de l'art d'observer comprenant l'observation proprement dite, l'expérimentation et la comparaison ne sont pas simultanément applicables à toutes les sciences. Les questions astronomiques dépendent de l'observation directe, et se résolvent en grande partie par le raisonnement. L'observation, bornée pour les astres à la contemplation visuelle, s'étend, en physique, à l'emploi de l'oreille et du toucher; et dans cette dernière science, la plus grande complication des phénomènes conduit à l'institution possible du procédé expérimental, qui, en permettant la modification artificielle des conditions naturelles d'un phénomène, en fait mieux saisir toute la signification. La chimie fait concourir tous nos sens à l'analyse des phénomènes, étend l'expérimentation, et, par un premier essai du procédé comparatif, range les corps qu'elle étudie en classes et familles. Mais c'est en biologie que la méthode comparative

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acquiert sa véritable importance, tandis que l'emploi simultané de la plus large observation directe et de l'expérimentation s'y trouve également appliqué. Enfin, pour compléter ce tableau, dans lequel le nombre des procédés d'exploration croît avec la complexité des phénomènes, il faut signaler le procédé historique propre à l'étude des problèmes sociologiques. Par la seule considération de l'art d'observer, on s'explique la position de la biologie dans la hiérarchie scientifique. En effet, outre le procédé qui devait résulter de sa culture particulière, elle était encore assujettic à l'application préalable de l'observation directe et de l'expérimentation aux phénomènes les plus généraux et les plus simples. Néanmoins, nous voyons la préparation de ses différentes parties suivre les phases du développement de l'art d'observer. L'anatomie, d'abord, s'enrichit de tous les faits accessibles à l'observation directe; l'expérimentation fait surgir les notions fondamentales de physiologie; enfin, le procédé comparatif prenant son extension philosophique, l'ensemble de la biologie s'organise. L'histoire vient pleinement confirmer le parallèle entre l'évolution partielle de la biologie et la marche de l'esprit humain

dans l'art d'observer on fait de l'anatomie à l'école d'Alexandrie, de la physiologie au dixhuitième siècle, et ce n'est qu'aujourd'hui qu'on fait de la biologie. Ces observations, relatives au développement des différentes branches de la science des êtres organisés, sont indispensables pour ne pas envisager d'une manière absolue la grande loi d'évolution formulée par M. Auguste Comte, qui, dans sa grande opération, a dû rester à un point de vue très-général.

Il est, en effet, incontestable que l'organisation complète d'une science est assujettie à la constitution préalable de celle dont elle dépend; mais il peut s'opérer simultanément des développements partiels de plusieurs sciences, et cela tient à ce qu'un même procédé d'observation peut conduire à la connaissance de phénomènes de différente nature. Seulement cette connaissance est d'autant plus imparfaite, que le phénomène lui-même appartient à un ordre de faits plus complexes. Aussi, bien que la biologie n'ait pu se constituer qu'après la chimie, c'est-à-dire dans notre siècle, on rencontre néanmoins dans la plus haute antiquité des notions relatives aux êtres organisés, dont l'acquisition dépendait simplement de l'em

ne s'étend

ploi de la contemplation directe. Ainsi s'explique, à propos d'une science qui date d'hier, la nécessité de remonter très-haut dans le passé humain pour en saisir les premiers développements. La propriété théorique de la loi de classement pas seulement à la coordination générale des sciences; elle en dirige encore les développements partiels, et devient finalement la source féconde de toute classification d'une partie quelconque du savoir humain. C'est d'après cette loi que nous allons concevoir ici le plan général de la biologie; nous pourrons ensuite, dans la seconde partie, effectuer sur la même base la coordination particulière des principales sections de cette science, en appuyant la théorie par des démonstrations historiques.

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Quand on a sous les yeux les innombrables divisions établies aujourd'hui dans la science des êtres vivants, on désespère de pouvoir coordonner tant d'éléments dispersés. L'étude circonscrite de chaque spécialité, d'abord favorable au développement de toutes les parties de la science, a défi

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