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même que l'ensemble de cette seconde partie va servir de démonstration à la première, de même chaque examen historique correspondra à la théorie particulière qui s'y rattache. La rigueur que je mettrai dans cette marche en fera sentir aisément toute la portée générale.

PREMIÈRE SECTION.

ART. I.

Histoire et systématisation de l'anatomie.

Quand on cherche à se représenter l'ensemble de l'anatomie, il est facile aujourd'hui de concevoir les divers degrés d'analyse dont cette partie de la biologie est susceptible. En établissant ces degrés d'après le plus ou moins de généralité du sujet qu'on envisage, on voit tout d'abord qu'un organisme d'une certaine complication peut toujours se décomposer en appareils, les appareils en organes, et les organes en éléments simples ou composés, constituant des tissus plus ou moins complexes.

En prenant l'ordre inverse qui représente la vraie marche analytique, on voit que, pour arriver à la notion d'organisme, il faut successivement passer par les éléments, les tissus, les organes et les appareils: les éléments préparent la notion dė tissu, les tissus celle de l'organe, l'organe celle de l'appareil, et l'appareil celle de l'organisme; il im

porte seulement de bien préciser le vrai point de vue de chacun de ces degrés.

L'anatomie générale, comprenant l'étude des éléments et des tissus, par suite des développements heureux qu'elle acquiert chaque jour sous l'influence d'un meilleur esprit de recherche, et d'ailleurs d'un perfectionnement intéressant dans les instruments d'observation, pourrait tendre à dépasser en statique ses vraies attributions en absorbant l'étude des organes dans celle des tissus et celle des appareils dans les systèmes. La considération du parenchyme viendrait favoriser encore cet empiétement. Je pense que l'étude des systèmes ne saurait constituer un degré précis d'analyse anatomique et doit être rattachée à l'histoire de chaque élément et de chaque tissu. Ainsi, à propos de la cellule et de la fibre, on doit en donner la répartition générale dans les différents êtres organisés. C'est là, du reste, la marche générale adoptée par Bichat (1). La considération unique d'un seul type pourrait à peine autoriser une étude isolée des systèmes et ne pourrait éloigner le vague qui s'attacherait à un tel sujet. Quant à l'étude du pa

(1) Anatomie générale. Paris, an X, t. I, Précis analytique des matières, p. 9.

renchyme, si elle n'est pas circonscrite à une appréciation très-générale des diverses combinaisons de tissus, elle peut facilement empiéter sur l'anatomie des organes qui, sous le rapport statique, ne sont qu'une forme déterminée de tel ou tel parenchyme. Les limites dans lesquelles il faut se tenir à cet égard ne peuvent être bien senties que dans une élaboration systématique de l'anatomie. Il est facile de prévoir que toutes les fois qu'une partie de la statique sortira ainsi de ses attributions elle doit perdre son véritable caractère et manquer son effet.

La circonscription de l'anatomie des organes doit être pareillement fixée. Dans l'organe, l'élément et le tissu affectent une forme déterminée, et se présentent à l'observation dans des cas bien tranchés dont l'étude est plus facile. Chaque organe étant considéré d'abord isolément, puis par rapport à un ensemble d'organes, on arrive à se rendre compte de la constitution des divers appareils. Enfin, les appareils eux-mêmes deviennent l'objet d'un dernier ordre de recherches dont le but est la notion d'organisme. Il est ici indispensable de faire une remarque sur ce que l'on doit entendre par anatomie des appareils. L'ana

tomie des appareils, telle qu'elle est dans nos traités, n'est que la simple description d'appareils d'organes dans laquelle, depuis Bichat, on n'a introduit aucun perfectionnement. Il reste à faire pour les appareils ce qu'on a fait pour les organes, il s'agit d'en étudier les diverses relations et combinaisons pour être sûrement mené à la conception de l'organisme. Ce nouveau point de vue ne s'est traduit que par des opérations techniques très-restreintes, et je suis heureux d'en avoir le premier signalé l'utile fondation (1).

L'ensemble de l'anatomie étant ainsi brièvement exposé, je vais pouvoir aborder sans obscurité les documents historiques qui peuvent servir à une coordination générale de ses différentes parties.

Le principal des arts correspondant à la science de l'organisation, la médecine, a, de beaucoup, précédé, dans le passé, le développement de l'anatomie. La pensée que la connaissance de la structure de l'être vivant pouvait servir à remédier aux maladies qui en troublent les fonctions, ne pouvait résulter que d'un progrès très-notable de

(1) Mémoires de la Société de Biologie, Paris, 1850, t. I, section des Mémoires.

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