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françaises.

Une société fut établie dans cette ville pour propager notre littérature.

Le célèbre Huyghens, hollandais, a écrit dans notre langue ses ouvrages les plus remarquables: Traité de la lumière; Discours sur la cause de la pesanteur 1.

Dickeyman, trouvère flamand du XIIIe siècle, a traduit en français les distiques de Caton.

Henri III, duc de Brabant, cultivait la poésie française. Ertborn, magistrat hollandais, a écrit en français ses Recherches sur l'Académie d'Anvers.

L'impératrice Catherine II a écrit en français son Antidote. On a lu ses lettres à Voltaire.

La princesse Dashoff a écrit ses Mémoires en français. De Hammer Origines russes, Pétersbourg, 1825.

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Ouvarof, ministre de l'instruction publique, en Russie, né à Pétersbourg en 1786, est l'auteur des ouvrages suivants: Essai d'une académie asiatique, Pétersbourg, 1812; Essai sur les mystères d'Eleusis, 1812; Mémoire sur les tragiques grecs, 1822; Notice sur Goethe, 1832.

Le prince Beloselsky a écrit des poésies et divers ouvrages en français, — Geeldenslaidt, 1777, avait lu un discours en français à l'anniversaire de l'académie de Pétersbourg.

Voici un exemple curieux du style français de Paul [er.

< On apprend de Pétersbourg que l'empereur de Russie, voyant que les puissances de l'Europe ne pouvaient s'accorder entre elles, et voulant mettre fin à une guerre qui le désolait depuis douze ans, voulait proposer un lieu où il inviterait tous les autres souverains de se rendre et y combattre en champ-clos, ayant avec eux pour écuyers, pages de camp et hirauts d'armes, leurs ministres les

↑ Leyde, 1690.

plus éclairés et les généraux les plus habiles, tels que MM. Thugut, Pitt, Bernstorf, lui-même se proposant de prendre avec lui les généraux de Pahlen et Kutusof. On ne sait si on doit y ajouter foi; toutefois la chose ne paraît pas destituée de fondement en portant l'empreinte de ce dont il a souvent été taxé. » Kotzebue voulut corriger ce fran çais de cosaque; l'empereur ne le permit pas.

Plus récemment encore, et tout à fait de nos jours, le prince Elim Mestcherskï, qu'une longue et cruelle maladie a enlevé si jeune aux lettres et à ses amis de France, a publié sous le titre de Roses noires, deux volumes de poésies traduites du russe.

L'une de ces années dernières un de ses compatriotes, le prince Alexis Soltykoff, a fait paraître ici une relation de ses voyages aux Indes et en Perse, qui se distingue par une sincérité à racheter la mauvaise réputation de ceux qui viennent de loin, et par une modestie à réhabiliter le corps un peu calomnié des écrivains et aussi celui des peintres; car le prince Soltykoff est l'un et l'autre, et son crayon le dispute à sa plume de naïveté piquante et d'art. dissimulé.

Nous pourrions citer d'autres exemples; mais loin de là, nous nous demandons s'il n'aurait pas fallu supprimer ceux qui précèdent; car lorsqu'il s'agit de langue fran→ çaise, les Russes peuvent-ils être considérés comme étrangers, encore moins comme ennemis?

Manteufel, courlandais, est auteur de la comédie des Deux sages. - Malte-Brun, le célèbre géographe, était danois. Worden, danois, a écrit en français son Voyage d'Egypte et de Nubie. Fabrice, diplomate suédois :

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Lettres sur Charles XII. Le comte de Borch, polonais, Llorente, espagnol Etudes sur

a écrit en français.

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Maury, espagnol, a traduit un recueil de poé

sies de sa langue dans la nôtre. Oliveira, portugais : Lettres familières. Heitner, publiciste danois: Essai

sur l'hist. du droit, etc.

FRANÇAIS QUI ONT ÉCRIT EN LANGUE ÉTRANGÈRE.-Les Français passent généralement pour avoir peu de dispositions et même peu d'aptitude à apprendre les langues étrangères. Cependant plusieurs de nos compatriotes ont ecrit dans ces langues, et quelques-uns même avec un talent remarquable. Nous nous bornerons à citer les suivants :

Montgaillard, poète du xvIe siècle, a écrit des vers en espagnol.

Crozet, religieux, est auteur de plusieurs ouvrages en cette langue.

Chantreau a écrit en espagnol une grammaire qui est encore classique en Espagne.

Gros, poète lyonnais du xvi° siècle, Meziriac et Desorgues ont composé des poésies italiennes.

Maumont, gentilhomme limousin du xvie siècle, a écrit en italien une vie de René de Bisague.

Dulcis, voyageur du xvre siècle, fut employé par le connétable d'Avila à écrire en italien les anciens priviléges accordés aux principales familles grecques, et que personne n'entendait plus, étant écrits en vieux français.

Veneroni, auteur d'une grammaire italienne très-connue, passait pour italien, quoiqu'il n'ait jamais été en Italie. Son véritable nom est Vigneron

Antoine Motteux, chassé de France par la révocation de l'édit de Nantes, a traduit Don Quichotte en anglais; sa traduction, préférée à celle de Smollett, est classique en Angleterre. On lui doit une version de Rabelais dans la même langue. Elle est fort estimée.

Hermet, Herissant, Boisgelin, ont écrit en anglais.

Crèvecœur, agronome normand, a écrit en anglais (1782).

Marat a écrit en anglais ses Chaînes de l'esclavage, et Marignié sa brochure: Le roi ne peut avoir tort (1819).

Voltaire écrivit d'abord en anglais son Essai sur la poésie épique et envoya à Cradock le distique suivant qui n'a pas été imprimé :

Thanks to your Muse, a foreign copper shines

< Turn'd into gold and turn'd in sterling lines. ▸

Mozin, auteur du grand Dictionnaire allemand, a écrit èn cette langue.

Petis de la Croix, l'orientaliste à qui l'on doit une version célèbre des Mille et un jours, a traduit en arabe l'Ilistoire de la campagne de Louis XIV contre les Hollandais, histoire

qui fut répandue dans tout l'Orient.

Regnier Desmarets faisait des poésies en diverses langues. Ménage dut à ses vers italiens d'être reçu de l'Académie de la Crusca.

ORTHOGRAPHE.

De l'analyse à laquelle M. Fauriel a soumis la langue d'oc (le provençal), il résulte que cette langue n'a que trois mille mots qui ne soient pas dérivés du latin. Ces trois mille mots sont d'origine grecque, basque, arabe ou celtique.

Un fait assez remarquable, c'est que la plupart des mots de la langue d'oil qui ont passé dans la langue française, ne l'ont fait qu'en gardant la forme du régime.

Un autre fait qui vaut aussi la peine d'être noté, d'autant plus qu'il est commun à la langue des trouvères et à celle des troubadours, c'est que lorsque plusieurs adverbes terminés en ment se trouvaient à la suite les uns des autres, cette terminaison ne se plaçait qu'une fois soit après le premier, soit après le dernier.

Dans la langue d'oil, on prononçait généralement les deux voyelles des diphthongues; ainsi par tradition nous disons encore aujourd'hui la langue d'oïl et non pas d'oil. Aide se prononçait aïde, haine, haine, traître, traïtre; dans ce même dialecte, femme rimait avec sème, et son orthographe si éloignée de la prononciation actuelle, garde ainsi trace de l'ancienne. Oi se prononçait oué. Dans beaucoup de cas, les consonnes placées à la fin des mots, et dont nous tenons compte aujourd'hui, ne se prononçaient point alors. Il reste encore bien des traces de ces habitudes, surtout dans le midi. On n'y fait pas plus sentir r après courir qu'après marcher; n'est-ce pas une élégance, parmi les chasseurs, de dire un piqueu pour un piqueur, un cer pour un cerf?

Dans la langue d'oil, eu se prononçait u, c'est encore la prononciation du participe passé du verbe avoir.

C'est de l'ancien dialecte bourguignon que la prononciation actuelle du français se rapproche le plus.

Quand Voltaire avait quelque réforme à réclamer, il revenait sans cesse à la charge, et la grammaire n'avait pas en lui un défenseur moins persévérant que la philosophie. Une de ses plus grandes préoccupations en ce genre, ce fut la diphtongue oi; elle fut aussi l'occasion d'un de

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