La nuitFischbacher, 1897 - 262 páginas |
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Página 6 - Etalent salement dans leurs contorsions Les ulcères cachés des noires passions. J'ai palpé les secrets douloureux des grands drames. Puis, les deux bras encor teints d'un sang scrofuleux, Poète, j'ai noté dans mes vers scrupuleux Ce que mes yeux aigus ont vu dans ces ténèbres. Et s'il manque un sujet au couteau disséqueur, Je m'étends à mon tour sur les dalles funèbres Et j'enfonce en criant le scalpel dans mon cœur.
Página 31 - La spatule, la scie équivoque et les sondes, Bijoux terrifiants et breloques immondes, Comme un bouquet d'acier étoilent leurs faisceaux. Tes doigts fins, à tremper dans les pus et les plaies, En ont pris le tranchant affilé des scalpels; Et l'odeur de ton corps suave a des rappels De putréfactions rances, dont tu t'égaies. Car ton âme de monstre est folle des gaîtés Cocasses de la couche où le mourant se cabre Dans les convulsions de la danse macabre, Et la Mort a pour toi d'hilarantes...
Página 34 - Voici qu'à l'horizon coule un fleuve de sang. De sa pourpre lugubre et splendide il inonde, Sous les cieux consternés, l'orbe muet du monde, Où l'horreur d'un grand meurtre invisible descend Ainsi qu'au lendemain des épiques désastres Pour les princes vaincus on drape l'échafaud, La nuit, sur le zénith, debout comme un héraut, Étend l'obscurité de son deuil larmé d'astres.
Página 71 - Et je pousse des cris vers les cieux irrités. Semblable en mes clameurs aux prophètes bibliques, Je vais, les yeux hagards, par les places publiques, Confessant des péchés que je n'ai point commis. Et le chœur vertueux des Pharisiens brame: Soyez béni, mon Dieu, qui n'avez point permis Que je fusse pareil à ce poète infâme...
Página 75 - Sur les gazons soyeux un agneau tendre et pur Rêve dans la candeur renaissante des choses. LE MENSONGE J'ai creusé mon cachot dans le mensonge épais, Impénétrable et sombre, où geôlier de moi-même, Je m'enferme à l'abri même de ceux que j'aime, Plus seul quand j'ai parlé qu'aux temps où je me tais. Ma parole est un mur sans porte ni fenêtre Qui monte autour de moi, dur, puissant et massif, Avec maint bas-relief gai, trompeur et lascif : Et nul œil curieux jusqu'à moi ne pénètre....
Página 182 - L'art supplante la vie en nos cœurs épuisés Et nous ne trouvons plus dans l'ardeur des baisers Que le rappel savant d'un rêve poétique. L'air frais ne gonfle plus notre poitrine étique: II nous faut respirer des parfums composés Et le stérile effort de nos cerveaux usés Délire vaguement dans un brouillard mystique. Tout, sentir et penser, est artificiel Pour l'esprit affaibli qu'un mal essentiel Frappe incurablement de dégénérescence. Mais, sans même y songer, nous rampons...
Página 34 - ... sang. De sa pourpre lugubre et splendide il inonde. Sous les cieux consternés, l'orbe muet du monde, Où l'horreur d'un grand meurtre invisible descend. Ainsi qu'au lendemain des épiques désastres Pour les princes vaincus on drape l'échafaud, La nuit, sur le zénith, debout comme un héraut, Etend l'obscurité de son deuil larmé d'astres. Exsangue et phosphoreuse, — ô tête dont la chair A gardé la pâleur et le froid de l'épée — Lumineusement roule une lune coupée Dans le silence...
Página 71 - Dans les bouges honteux où coulent les rogommes, Dans les quartiers lascifs des modernes Sodomes Où le meurtre et le viol cachent leurs voluptés, Quand j'introduis, le soir, mes regards attristés, J'ausculte en frissonnant les monstres que nous sommes; Je sens peser sur moi tous les crimes des hommes Et je pousse des cris vers les cieux irrités. Semblable en mes clameurs aux prophètes bibliques, Je vais, les yeux hagards, par les places publiques, Confessant des péchés que je n'ai point commis.
Página 4 - Que si on lui reproche d'avoir peint le Mal sous des couleurs attrayantes, il répondra que, privé de séductions, le Mal n'existerait pas. Mais il existe ; il fascine les âmes et les enlace dans ses replis comme un reptile aux écailles chatoyantes ; il les broie et les brûle comme un serpent de feu. Cependant, au milieu des pires ivresses, cette âme collective, que l'auteur fait parler, ne perd pas un instant la notion claire du bien et du mal ; elle appelle péché ce qui est péché, mensonge...
Página 45 - Dans la rue, au théâtre, au bal, je décompose Les visages. Toujours j'y retrouve le Mal, Qui sous les teints cuivrés, la graisse ou la chlorose Découpe en grimaçant un profil d'animal. La brute qui végète au fond de l'âme, impose Au galbe lentement son rictus bestial ; L'être humain se dissout et se métamorphose En chien, en bouc, en porc, en hyène, en chacal. L'Avarice, le Vol, la Ruse et la Luxure, Sous le faux vernis des civilisations Trahissent lâchement notre ignoble nature ; Les...