ture, a eu raison depuis cinquante ans contre la science de tous les médecins de l'Europe. Mais de ce que le lait non altéré ne peut pas produire de maladies, ou plutôt de ce que cela n'est ni prouvé ni probable à nos yeux, car nous n'avons pas la ridicule prétention de poser les bornes de notre esprit pour limites aux progrès de la science, s'ensuit-il que le lait qui a subi une altération quelconque ne puisse devenir la source de quelque maladie? Non sans doute. Mais quels phénomènes morbides fait-il naître? Par quels caractères se manifestent-ils? L'observation ne répond rien à ces questions. Cela n'équivaut-il pas déjà à la négation de toute maladie laiteuse? Cependant le lait est susceptible d'altération. Composé, dans l'état normal, d'eau, de matière caséeuse, de beurre, de sucre de lait, d'acides lactique, butyrique et acétique, d'hydrochlorate de soude et de chaux, les proportions de ces éléments divers se montrent extrêmement variables. L'alimentation influe puissamment sur sa quantité: peu abondante et trop exclusivement végétale, elle le rend séreux et peu nourrissant; suffisamment copieuse et substantielle, elle le rend épais et réparateur; certaines substances, telles que l'oignon, l'ail, le porreau, le chou, lui communiquent leur odeur et leur saveur. Il contracte assez facilement les propriétés de certains médicaments; il devient purgatif pour l'enfant, si la nourrice prend des drastiques; il acquiert la vertu antisyphilitique si on la soumet à un traitement mercuriel. Les passions lui donnent aussi des qualités nouvelles; un violent chagrin, un accès de colère, le convertissent en aliment nuisible et quelquefois en poison dangereux pour l'enfant; on l'a vu dans de telles circonstances donner des coliques et provoquer des convulsions. Les annales de la science contiennent beaucoup de faits de ce genre. M. Mêlier a rapporté tout récemment à la Société de médecine de Paris, l'exemple d'une dame qui en proie à un violent chagrin donna cependant à téter à son enfant, lequel fut pris immédiatement de convulsions. Le lait de cette dame avait acquis des qualités acides; mais il ne nous paraît pas probable que la seule acidité de ce liquide ait pu produire cet effet; un autre changement, qui échappe aux analyses de la chimie, s'était très probablement opéré en lui. Enfin, le lait peut être altéré par la présence du mucus et par celle du pus, dans les cas d'abcès commençants et d'abcès suppurés aux seins, et l'on conçoit que la santé des enfants doit en souffrir. C'est à l'aide du microscope que l'on peut parvenir à reconnaître ces altérations. Nous renvoyons, pour l'étude des caractères qu'il acquiert alors, à l'ouvrage déjà cité de M. le docteur Donné (1). Voilà tout ce que l'on sait de positif sur les altérations du lait. Mais encore une fois on ignore complétement quels effets il produirait sur la femme si dans cet état anormal il venait à être absorbé. Nous pouvons conjecturer toutefois que ses effets ne seraient pas bien graves; car, depuis un demi-siècle que l'on ne croit plus en France aux maladies laiteuses, depuis que l'on ne se croit plus obligé de purger toutes les femmes qui viennent d'accoucher et ne nourrissent pas, depuis que l'on néglige de s'occuper des suites de la résorption de ce liquide, on ne s'aperçoit pas que la santé des femmes soit plus mauvaise ni leur vie plus courte que par le passé. (1) Cours de microscopie, Paris, 1844, pag. 347 et suiv. FIN DU TOME CINQUIÈME ET DERNIER. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME CINQUIÈME. PATHOLOGIE SPÉCIALE. DOUZIÈME CLASSE DE MALADIES. MODIFICATIONS CONGENIALES OU ACQUISES DE L'ORGANISATION, PRODUITES, SOIT PAR UN ARRÊT DE DÉVELOPPEMENT, SOIT PAR UN DÉVELOPPEMENT EXCESSIF, SOIT PAR L'INFLUENCE D'UN ÉTAT MORBIDE, OU VICES DE CONFORMATION. De la division des paupières. ib. Du bec-de-lièvre.. De la division du voile du palais. De la division du prépuce. Division de la paroi antérieure de la vessie (inversion, extrophie congéniale de la vessie). ORDRE DEUXIÈME. Réunions ORDRE TROISIÈME. Rétrécisse- De l'oblitération de la pupille foration du conduit audi 42 47 ib. ALTÉRATIONS DES TISSUS DÉPENDANTS DE LA PRÉSENCE DE CORPS ÉTRANGERS INTRODUITS, PLACÉS ACCIDENTELLEMENT, OU DÉVELOPPÉS, SOIT DANS LEUR QUATORZIÈME CLASSE DE MALADIES. ALTERATIONS DES LIQUIDES CONSISTANT EN UN CHANGEMENT DANS LEUR 381 De l'empoisonnement par De l'empoisonnement par 405 406 De l'empoisonnement par 412 |