Imagens das páginas
PDF
ePub

vraignes et Laucourt, ainsi que les châteaux de Tilloloy et de Chaulnes. Elle avait épousé Louis d'Ongnies, qui se distingua dans la carrière des armes et mérita que la baronnie de Chaulnes fût érigée en comté en sa faveur.

Charles d'Ongnies dit de Rasse, fils des précédents, releva le nom de sa mère et fut le XX seigneur de Démuin. De sa femme, Anne Juvenel des Ursins, il eut trois enfants: Louis, Madeleine et Louise.

Louis, gouverneur général de Péronne, Montdidier et Roye, puis lieutenant-général en Picardie, s'est acquis une triste célébrité par un forfait. Marié à Anne d'Humières et doutant de la fidélité de son épouse, il la précipita dans les fossés du château de Magny, où elle trouva la mort (1584).

Le jour même où Louis de Rasse avait épousé Anne d'Humières, le frère de celle-ci Charles, avait épousé Madeleine, sœur de Louis.

Madeleine de Rasse trouva dans son époux une cruauté égale à celle de son frère. Un jour qu'elle se promenait dans son parc, trois hommes la saisirent et l'étranglèrent avec ses cheveux. Ce crime, exécuté par les ordres du mari, eut lieu en 1595.

Louise de Rasse, 3° enfant de Charles et d'Anne Juvenel des Ursins, épousa Philbert-Emmanuel d'Ailly, vidame d'Amiens. Le 22 octobre 1614, elle vendit Démuin au chanoine Guillain Lucas et à Jean Lucas, son frère.

L'auteur consacre plusieurs pages à diverses circonstances bien connues de la vie du pieux chanoine : la

vente des statues des 12 apôtres, la charitable fondation de l'orphelinat des Enfants bleus, etc. Il entre dans des détails superflus sur le mausolée dû au ciseau de Blasset et célèbre par la statue de l'enfant pleureur.

Guillain Lucas mourut en 1628; il avait été précédé dans la tombe par son frère Jean, dont le fils, aussi nommé Jean, xxiv seigneur de Démuin, reçut le roi Louis XIII lors du siège de Corbie, en 1636.

Vient ensuite Honoré Lucas, fils du précédent, qui est l'objet d'un article très élogieux dans le P. Daire. Intendant de Rochefort, il se signala par son zèle dans l'exercice de ses importantes fonctions. Il mourut en 1684, laissant, entre autres enfants issus de son mariage avec M.-Françoise Galland, Antoine-Jean, qui suit, et Claude-Honoré, à qui sera consacrée une notice spé

ciale.

Antoine-Jean, renommé par sa charité, ne laissa que trois filles, dont la cadette épousa François Le Gras, marquis du Luart, qui devint ainsi seigneur de Démuin.

Un fils né de cette union, Anne-Jean Le Gras, marquis du Luart, etc.. lieutenant aux gardes-françaises, vendit, en 1789, la terre de Démuin, au comte de Cambray, ancien colonel d'artillerie, qui s'était distingué dans les guerres d'Amérique et qui fut le dernier seigneur et l'un des principaux bienfaiteurs de Démuin. Le chapitre VI — l'Eglise · comprend deux parties distinctes: l'une archéologique, assez faible; l'autre historique, plus satisfaisante, mais qui ne nous apprend rien sur le monument lui-même et ne concerne guère que la cure.

L'auteur débute par un essai quelque peu fantaisiste sur la symbolique chrétienne. Après quoi viennent : diverses présomptions touchant l'origine de l'église de Démuin; un exposé, discutable, des différents styles d'architecture; et une description de l'église telle qu'elle était avant l'incendie de 1814.

Quelques considérations, peu fondées, sur les sépultures des croisés, des nobles et des roturiers figurent ensuite. L'auteur y avance entr'autres choses que, seuls, les membres de la noblesse et du clergé pouvaient se faire inhumer dans les églises rurales. Un simple examen des registres de nos paroisses picardes suffit pour détruire cette opinion.

Suit une description de l'église, dans son état actuel, qui ne rentre plus dans le cadre de nos études.

Notons encore une liste des curés depuis la fin du XVe siècle, et des vicaires depuis la fin du xviro. Le dernier des vicaires, Jean-Martin Lambert, d'Aillysur-Noye, est connu pour avoir été pendant quelque temps le directeur spirituel de la célèbre Catherine Emmerich.

Le chapitre se termine par un aperçu sur la constitution, le revenu de la cure et du vicariat, et sur les biens ecclésiastiques sis au terroir de Démuin, avant 1789.

Ici, nous placerons une remarque. L'évêque d'Amiens, nous dit l'auteur, était collateur de la cure de Démuin, par suite d'un accord conclu en 1256 entre le chapitre de Fouilloy et l'évêque d'alors. Pourquoi ne pas nommer cet évêque ? C'est un tort commun à

beaucoup d'historiens d'omettre ainsi le nom des personnages et de les désigner seulement d'une manière vague, par leur titre.

Chapitre VII. -- Faits historiques.

Ce chapitre comprend 66 pages; mais sur ce nombre, 24 seulement concernent les évènements antérieurs à la Révolution, objet exclusif de notre examen. Encore, ces annales de Démuin débutent-elles par des suppositions sur les épreuves que le village eût à subir avant le xve siècle. La guerre de cent ans, la peste noire, les grandes compagnies, la Jacquerie ont dû être pour Démuin la source de calamités sins nombre.

L'histoire devient plus précise à partir de 1417. Les fortunes diverses du château pendant les guerres des Armagnacs et des Bourguignons fournissent à l'auteur dix pages de faits intéressants, mais non inédits.

Après quoi Démuin rentre dans l'ombre jusqu'à 1636. Les désastres de cette lamentable année et le séjour de Louis XIII au château de Démuin ont été étudiés d'une manière approfondie dans un ouvrage de M. Ledieu que j'ai mentionné plus haut - Deux années d'Invasion en Picardie. C'est de cet ouvrage a extrait les maté

que l'auteur du présent mémoire

riaux de son travail.

Depuis cette funeste époque du siège de Corbie, jusqu'à la Révolution, Démuin ne fut le théâtre d'aucun fait mémorable. Les évènements que l'auteur relève ensuite sont postérieurs à 1792 et nous sommes obligés de les omettre.

Mentionnons cependant le terrible incendie de 1814, qui ne laissa debout que 16 maisons, les 200 autres ayant été dévorées par les flammes.

Cette circonstance augmente incontestablement le mérite de l'auteur, en expliquant la réelle difficulté qui s'opposait à la composition d'une monographie de Démuin la plupart des matériaux de cette monographie ayant péri dans ce sinistre évènement.

Le Chapitre VIII, intitulé Biographie, coutient seulement deux articles, l'auteur n'ayant découvert que deux enfants de Démuin dont la vie fut digne d'être racontée un savant et une domestique.

Le premier Claude-Honoré Lucas, descendant d'un frère du chanoine, est né en 1656. Savant théologien, chanoine profès de Prémontré, il devint en 1702 général de l'ordre.

La situation matérielle de la célèbre congrégation était alors des plus précaires. Par sa fermeté, son économie, sa sage administration, Claude-Honoré Lucas sut la rendre plus prospère. En outre, il fut le promoteur de nombreuses mesures favorables aux travaux intellectuels de ses frères, à leur discipline et à leur orthodoxie.

Le docte religieux s'éteignit à 84 ans, après avoir dirigé son ordre pendant 38 années.

Le deuxième article concerne une modeste servante, Marie-Alexandrine Denoyelle, née en 1768, qui consacra son existence au soin, à la conservation et à l'entretien d'un malheureux infirme, chez la mère duquel elle avait été en service. La conduite admirable et le

« AnteriorContinuar »