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est chargé d'examiner à Doullens la possibilité d'exhumer cette mosaïque.

- M. Roux demande si l'on ne photographiera pas les principaux objets qui ont figuré à l'exposition du cinquantenaire.

Il lui est répondu que la commission s'en est déjà occupée.

-Sur la demande qui en est faite, la date de la séance publique ne peut dès maintenant être fixée, la commission du concours n'ayant pas encore terminé l'examen de tous les mémoires très nombreux cette année. Elle se réunira d'ici à la prochaine séance.

Alors seulement l'époque de la séance publique pourra être fixée,

Le Fort de Tricot.

Par M. Armand RENDU, Membre titulaire non résidant.

Dans la commune de Tricot, canton de Maignelay (Oise), au milieu même de ce bourg, à droite de l'ancienne route départementale de Beauvais à Noyon, actuellement chemin de grande communication no 146, se présente une construction militaire. Cette fortification consiste en une motte de forme ronde entourée d'un fossé de même configuration.

La motte est élevée de 1 m.80 au-dessus des terres ambiantes. Son diamètre est de 45 mètres. La largeur du fossé est de 16 m. 50. Le talus de la motte descendant vers le fond du fossé à une étendue à sa base de 9 mètres. Le fond du fossé est de 1 m. 50; le talus descendant des terres vers ce fond de 6 mètres. La profondeur du fossé vis-à-vis du terrain naturel environnant est de 4 m. 80.

Cette motte communique avec le plateau environnant au moyen d'un terre plein situé à l'Est.

Au-dessous de la motte, est un souterrain d'une profondeur de 10 mètres où l'on descend par un escalier. La longueur du souterrain est de 9 mètres; sa hauteur et sa largeur sont de 2 mètres. A droite et à gauche de son parcours s'ouvrent des cellules il communique avec le sommet de la motte par un soupirail.

Dans le fond Ouest du fossé se trouve l'entrée d'un autre souterrain.

Tout à l'entour de la forteresse, excepté dans la partie Est bordant la droite du chemin 146, le terrain est déclive, et cette déclivité semble indiquer une seconde circonvallation passant par le Prié, la grange des dîmes, côtoyant l'église, et se continuant vers la rue du Pressoir, des Obstinés, Mouillard, de la croix du Parc.

Cette motte est ainsi désignée dans la statistique du canton de Maignelay par M. Graves « Il y avait un château dont la dernière tour à subsisté jusqu'au commencement du xvir® siècle. Il était situé près de l'église, et sa motte encore surhaussée, entourée d'un fossé, a une circonférence de 180 mètres. La tradition locale prétend que cette forteresse fut détruite pendant les guerres du xve siècle. » (1)

La fortification ci-dessus décrite doit être en conséquence le donjon du château, dont certaines dépendances subsistent encore: un bâtiment de forme quadrilatère, flanqué de contreforts, sis au point G, et une chapelle dite de Saint-Jean, figurée au point H du plan.

Quelle est l'origine de cette construction militaire? Est-elle de l'époque Romaine ou du Moyen-Age. Nous croyons que l'édi

(1) Graves. Statistique du canton de Maignelay, p. 70.

fication du Fort de Tricot remonte au temps de l'Empire Romain.

Comme preuve nous avons des fragments de tuiles romaines trouvés dans le fossé même.

A cette preuve nous présenterons jointes les présomptions suivantes :

1° Position de la fortification sur un terrain circulairement déclive. (1)

2o Existence d'un terre-plein reliant la forteresse au terrain ambiant. (2)

3o Passage à 1,150 mètres, sur le territoire de Tricot, d'une grande voie romaine allant de Cæsaromagus à Bavacum, de Beauvais à Bavay, dite chaussée Brunehaut, qui, comme toutes les autres voies, dut être flanquée de postes fortifiés pour protéger sa construction ou sa circulation. (3)

4. Commencement près du fort d'une rue dite rue Verte, et dénomination d'une autre rue et d'une mare dites du Bar.

5o Proximité à l'entour,sur la crète du plateau séparant le versant de l'Oise de celui de la Somme et formant limite des diocèses des Bellovaques et des Ambiens, de fortifications d'origine romaine, telle que le Catelet à Coivrel, et à Montigny le Fort Philippe et ses annexes, correspondant entre elles.

6o Tradition dans la commune du jeu dit de Choul, mot que l'on rencontre comme déterminatif de plusieurs mottes d'origine romaine. (4)

(1) Végèce. L. 1, C. 22; L. 3. C. 8, Hyginus. Ammien Marcellin, L. 30. C. 8. Commentaires du Code Théodosien. Essai sur le système défensif des Romains dans le Pays Eduen. Bulliot p. 25. (2) Bulliot, p. 23.

(3) Ammien Marcellin. L. 27, C. 25, Végèce, L. 8, C. 8. Bulliot, p. 24-31.

(4) Bulliot, p.28, 97.

7° Existence des deux passages suivants se trouvant dans des chartes copiées au cartulaire du Chapitre Cathédral de Noyon, et désignant ainsi le seigneur de Tricot, et son château « Petrus Castellanus de Triecoc, (1) etc. et excepta fortericia quam de rege in feodo tenebat. (2) De la combinaison de ces deux passages, il résulte qne le seigneur de Tricot avait le titre de chatelain, et que son château, au milieu de terres mouvant du chapitre cathédral de Noyon, il le tenait directement en fief du Roi. Cette dénomination de Castellanus prouve par elle-même l'origine romaine du titre et par conséquent du château cause de ce titre. Cette tenure directe du Roi, successeur du pouvoir central des Empereurs, confirme cette preuve. Le régime du Moyen-Age en effet, sur beaucoup de points, n'est autre chose que la continuation de celui des Romains, et l'origine de la Féodalité se trouve en grande partie dans les institutions civiles et militaires de l'empire au ve siècle, époque où la Gaule, défendant son sol contre les barbares, était couverte de forteresses. (3) Le code Théodosien nous apprend les noms de leurs soldats. Il y avait par exemple les Limitanei qui défendaient les frontières; les Castriciani, qui occupaient les grands camps, et les Castellani qui gardaient les petits, les châteaux. (4) Ils étaient propriétaires héréditairement des forces avoisinant ces places à la charge de les défendre militairement pour l'Empire. (5) Les barbares conquérants s'approprièrent ces postes, et les occupèrent par succession, situation que consacra le capitulaire de Kierzy. (6) Suivant le genre de

(1) Idem. 51.

(2) Cartulaire du Chapitre Cathédral de Noyon. l'Oise.

(3) Bulliot, p. 166.

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(4) Bulliot, p. 163.

(5) Bulliot, p. 165. (6 Bulliot, p. 192.

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