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bourses et l'ampoule qui ferme en arrière la solution de continuité, donneront l'image d'un orifice vulvaire protégé par de grandes lèvres.

Le pénis peut être assez développé pour permettre les rapports sexuels, comme on le voit dans l'histoire d'Alexina B... ; d'autre part, l'infundibulum a quelquefois une profondeur de 6 à 8 centimètres que des tentatives répétées de coït augmentent encore; de telle sorte que, si ces deux conditions se rencontrent, on peut avoir le spectacle, comme M. Tardieu en cite un exemple, d'un individu remplissant, dans le coït, tour à tour le rôle de l'homme et celui de la femme.

En résumé, l'hypospadias et la cryptorchidie avec séparation des deux parties latérales du scrotum, sont les anomalies qui, réunies sur le même individu, peuvent le mieux induire sur la réalité de son sexe.

Le dommage porte surtout sur la propriété fécondante, car j'ai dit tout à l'heure que, dans beaucoup de cas, le pouvoir copulateur était conservé.

C'est pourquoi j'ai remis à la partie de cet ouvrage qui traite de la stérilité chez l'homme, l'histoire de l'hypospadias et celle de la cryptorchidie.

J'y renvoie le lecteur, ainsi qu'aux vices de conformation de la vulve qui simulent les organes externes de l'homme, et à ceux des organes essentiels dans les deux sexes, études multiples dont la synthèse me permettra d'aborder fructueusement 'histoire de l'hermaphrodisme.

CHAPITRE II

IMPUISSANCE IDIOPATHIQUE

J'appelle impuissance idiopathique l'impossibilité d'exercer le coït, en dehors de toute lésion apparente ou constatable des organes génitaux, en dehors de tout état pathologique d'un appareil quelconque autre que l'appareil génital, en dehors des lois physiologiques qui régissent les âges, les constitutions et les tempéraments, en dehors de l'intervention des facultés morales, en un mot, un état d'inertie de l'activité génésique que n'expliquent ni l'anatomie normale, ni l'anatomie pathologique, ni les rapports de sympathie physiologique ou morbide du sens générateur avec les autres fonctions de l'économie. animale. C'est à cet état seulement que convient la dénomination de névrose ou de syncope génitale.

Cette névrose est excessivement rare.

Telle n'est pas, je le sais, l'opinion des auteurs qui m'ont précédé. Les anciens, privés des lumières de l'anatomie pathologique, ne pouvant, par conséquent, rattacher à certaines lésions locales l'inertie des organes génitaux, et n'ayant que des notions superficielles sur les rapports sympathiques des diverses parties de l'économie entre elles, rapportaient volontiers à des troubles de l'innervation ou de la force vitale, les affections dont la cause et le siége véritables leur échappaient. Ce diagnostic, ou plutôt cette absence de diagnostic, a étendu sur le sujet qui m'occupe d'épaisses ténèbres qui sont encore loin d'être dissipées. Il n'en pouvait être autrement, puisqu'on mettait dans le même cadre, sans rappeler la confusion presque généralement admise de l'impuissance et de la stérilité, l'impuissance symptomatique du diabète et de la spermatorrhée, à côté de l'impuissance consécutive à la masturbation,

aux excès de tout genre, de l'impuissance amenée sympathiquement par un état particulier de l'estomac, des facultés morales, etc., etc., et toujours, pour masquer son ignorance, on accusait de ces désordres la force vitale ou le système nerveux.

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Du chaos dans lequel était plongée l'étiologie de l'impuissance, ne pouvait sortir, on le comprend, une thérapeutique rationnelle le hasard, entravé encore par une idée préconçue, fit tous les frais de la médication. Comme l'innervation ou la force vitale étaient accusées d'inertie, on recourut, pour les relever de leur faiblesse, aux échauffants de toute sorte, aux excitants de toute espèce, et l'on classa, sous le titre d'aphrodisiaques, des agents dont la liste est inépuisable; les trois règnes de la nature furent mis à contribution; on fouilla les entrailles des animaux, on confia à l'alambic les végétaux des deux mondes, et l'on soumit les minéraux aux réactions les plus aventureuses de l'alchimie. L'esprit recule épouvanté devant tout ce qu'inventa l'imagination pour réveiller l'énergie abattue de l'innervation génitale.

On alla plus loin encore on appela à son aide la polypharmacie, et, grâce à son complaisant concours, on composa des préparations incroyables que l'on décora de titres pompeux, comme pour ajouter une vertu nouvelle à toutes celles qu'on leur prêtait avec complaisance. Le nombre des formules aphrodisiaques que nous ont laissées nos prédécesseurs est immense et toutes n'offrent aucun intérêt.

Les modernes, grâce aux progrès de la chimie et à l'influence qu'a exercée la doctrine de Broussais, ne tombent plus dans les écarts d'une polypharmacie ridicule; mais, comme l'étiologie de l'impuissance ne leur est guère mieux connue, et comme, suivant en cette voie les errements des anciens, ils continuent à rapporter à l'affaiblissement de l'innervation la très-grande majorité des cas d'impuissance, ils poursuivent la pensée, à l'exemple de leurs prédécesseurs, d'activer l'énergie

ROUBAUD.

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vitale et de relever les forces nerveuses du génésique. A cet effet, ils recourent indistinctement aux excitateurs et aux excitants généraux ou locaux, et prescrivent, comme au hasard, tantôt la noix vomique, le phosphore, l'électricité et tantôt la cantharide, la moutarde, les bains de mer et l'hydrothérapie (1).

Cette simplification dans la médication n'amène pas des résultats plus heureux que les préparations polypharmaceutiques des anciens; et il en doit être ainsi, puisque la même confusion règne dans l'étiologie, et par conséquent dans le choix du traitement.

Cependant, quelques rayons de lumière ont pénétré les ténèbres de cette nuit profonde; les travaux de Lallemand (2), de Civiale (3), etc., ont dépouillé du titre de névrose certaines impuissances, dont la cause manifeste est dans la lésion d'une partie de l'appareil génital; mais leurs ouvrages, limités par leur nature même à une seule face de la question dont je dois embrasser l'ensemble, n'ont pu l'arracher tout entière aux nuages où l'ignorance et l'imagination l'avaient entraînée, et lui donner le caractère de positivisme qui distingue aujour- ́ d'hui à peu près toutes les parties de la science.

C'est le devoir que je me suis imposé en écrivant ce livre, c'est la route que je me suis tracée en étudiant l'impuissance et la stérilité.

En suivant cette voie tout opposée à celle de mes devanciers, je n'ai pas tardé à me convaincre que la névrose génitale, dégagée de toute lésion locale ou de toute sympathie, en d'autres termes que l'impuissance idiopathique était excessivement rare.

(1) Voy. Nouveau dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, art. APHRODISIAQUE.

(2) Lallemand, Des pertes séminales involontaires, 1836-1842.

(3) Civiale, Traité pratique des maladies des organes génito-urinaires, Paris. 1858

Cependant je l'ai bien manifestement observée, comme je le dirai tout à l'heure, et je dois, par conséquent, lui donner ici une place.

Mais l'impuissance idiopathique est loin de se présenter constamment avec les mêmes caractères, et il est très-essentiel, à tous les points de vue, de déterminer d'une manière précise les formes diverses qu'elle peut revêtir.

Rappelons sommairement que la fonction génésiaque n'entre en activité qu'à la suite d'une excitabilité morale qui, ellemême, va réveiller l'excitabilité physique, laquelle détermine d'abord la congestion des corps caverneux, et ensuite la contraction des vésicules séminales et des conduits éjaculateurs, et par suite la sortie de la liqueur séminale, et avec elle le plaisir.

Il y a donc, pour la mise en activité de la fonction copulatrice, la nécessité de l'action de deux éléments : l'un moral, qui correspond à l'instinct chez les animaux, et l'autre complétement organique.

Cette action peut être diminuée ou suspendue dans chacun des deux éléments, ou séparément, ou dans tous les deux à la fois.

Quand l'excitabilité fait défaut à l'élément moral, l'impuissance est surtout caractérisée par l'absence des désirs vénériens.

Quand l'excitabilité morale ne peut éveiller la sensibilité génésiaque, l'impuissance est caractérisée par un trouble de cette sensibilité dont le point de départ se trouve, tantôt dans les centres nerveux, et tantôt dans l'appareil nerveux du sens génital lui-même.

C'est ce qu'on a appelé la névrose ou syncope génitale.

Enfin quand l'absence des désirs vénériens s'accompagne de la non-érection de la verge par n'importe quel moyen (attouchements, rêves lascifs, chaleur du lit, coucher sur le dos,

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