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portion antérieure du muscle compresseur, subit de la part du pénis et lui inflige à son tour des frottements voluptueux, de sorte que chaque mouvement de copulation influe à la fois sur les deux sexes, et concourt, au point culminant de cette excitation mutuelle et réciproque, à amener d'un côté l'éjaculation et de l'autre la réception de la liqueur séminale dans l'ouverture béante du col de la matrice.

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On s'est demandé et beaucoup de sérieux esprits ont abordé ce problème auquel de l'homme ou de la femme revenait la plus grande somme de jouissance dans ces moments de suprême ivresse. Comme toutes les questions reposant sur des bases essentiellement variables et relatives, celle-ci a reçu les solutions les plus contraires; en présence, en effet, de toutes les circonstances qui influent sur le sens génital, je ne sais s'il est possible de résoudre à priori un semblable problème.

Plus tard, lorsque j'étudierai l'influence du tempérament, de la constitution et d'une foule de circonstances tant particulières que générales sur le sens génésique, on se convaincra que, si la question de la différence de volupté entre les deux sexes n'a pas encore reçu une solution convenable, on se convaincra, dis-je, que la question est insoluble au milieu de toutes les conditions diverses dont on ne peut faire une abstraction entière; et cela est si vrai, qu'il est très-difficile de dresser le tableau exact et complet des phénomènes généraux qui accompagnent le coït: tandis que chez l'un la volupté se traduit par quelques tressaillements à peine sensibles, elle atteint chez l'autre le paroxysme de l'exaltation tant morale que physique. Les nuances, entre ces deux états extrêmes, sont infinies : la circulation s'accélère, les artères battent fortement; le sang veineux, arrêté dans les vaisseaux par la contraction des muscles, augmente la chaleur générale, et cette stagnation, plus prononcée au cerveau par la contraction des muscles du cou et

le renversement de la tête en arrière, détermine une congestion cérébrale momentanée, pendant laquelle l'intelligence se perd et toutes les facultés s'anéantissent. Les yeux, violemment injectés, deviennent hagards et rendent le regard incertain, ou, comme dans la majorité des cas, se ferment spasmodiquement pour éviter le contact de a lumière.

La respiration, haletante et entrecoupée chez quelquesuns, se suspend chez quelques autres par la contraction spasmodique du larynx, et l'air, quelque temps comprimé, se fait enfin jour au dehors, à travers des paroles sans suite et des mots inconnus.

Les centres nerveux, congestionnés, comme je le disais tout à l'heure, ne communiquent plus que des volitions confases: la motilité et la sensibilité accusent un désordre inexprimable; les membres, saisis de convulsions et quelquefois de crampes, s'agitent dans tous les sens, ou se tendent et se roidissent comme des barres de fer; les mâchoires, serrées l'une contre l'autre, font grincer les dents, et quelques personnes portent le délire érotique si loin, qu'oubliant le compagnon de leurs voluptés, elles mordent jusqu'au sang une épaule qu'on a l'imprudence de leur abandonner.

Cet état frénétique, cette épilepsie et ce délire durent peu d'ordinaire; ils suffisent cependant pour épuiser les forces. de l'organisme, surtout chez l'homme où cette surexcitation se termine par une évacuation de sperme plus ou moins abondante. Une prostration arrive alors, et d'autant plus forte que l'éréthisme a été plus violent. Cet abattement subit, cette faiblesse générale et cette tendance au sommeil qui s'emparent de l'homme après la consommation de l'acte, sont dus en partie à l'émission de la liqueur séminale, car la femme, quelque énergie qu'elle ait apportée dans le coït, n'éprouve qu'une lassitude passagère, incomparablement inférieure à la prostration de l'homme, et qui lui permet bien plus rapide

ROUBAUD.

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ment qu'à ce dernier la répétition de l'acte. « Triste est omne animal post coïtum, præter mulierem gallumque, » a dit Galien, je crois, et cet axiome est essentiellement vrai pour l'espèce humaine.

A partir de ce moment, la fonction génératrice échappe à notre conscience; le rôle de l'homme est fini, celui de la femme commence à devenir réellement actif. Mais tout au début se passe encore à son insu; ce ne sera que plus tard, alors que la formation mystérieuse d'un nouvel être sera consommée, qu'elle acquerra la connaissance des droits et des devoirs nouveaux qui lui sont dévolus par la nature. Mais, pour la formation de ce nouvel être, l'homme et la femme n'ont rempli qu'une bien faible partie de leurs obligations par le coït que je viens de décrire, car la mission principale de l'un est le dépôt, dans les organes de l'autre, d'une liqueur prolifique, sans laquelle la reproduction est impossible.

Nous allons donc étudier cette seconde partie de la fonction génitale, tant chez l'homme que chez la femme, et compléter ainsi ce qu'on appelle dans la science la physiologie de l'espèce.

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Avant de faire connaître la composition du sperme, et le rôle que joue chacun de ses éléments dans l'acte de la fécondation, il me semble plus rationnel d'assister d'abord à sa sécrétion et à sa translation depuis le testicule jusqu'au ca

nal de l'urèthre, et de ne nous occuper de lui que lorsque nous serons parvenus à l'amener au dehors à travers tous les obstacles dont sa marche est semée.

Nous aurons donc à examiner le sperme aux points de vue 1o de sa sécrétion; 2° de son excrétion; 3° de sa composition.

A. Sécrétion du sperme.

Le testicule est composé d'éléments tubulés qui se terminent tantôt en cul-de-sac, tantôt par des anastomoses des conduits entre eux. La disposition anatomique des conduits séminifères permet de penser que la sécrétion se fait dans toute leur étendue, et que la quantité de cette sécrétion est trèsminime, si l'on a égard au petit volume de ces glandes, au nombre et à la ténuité des conduits séminifères, au peu de sang qu'y apportent les artères spermatiques où la circulation est ralentie, et à la longueur et à l'étroitesse des canaux déférents. Cette quantité paraîtra encore plus faible, si l'on se rappelle que, chemin faisant, une foule de glandes viennent mélanger leurs produits à la liqueur testiculaire. Cependant la sécrétion spermatique est accrue dans certaines circonstances, comme, par exemple, sous l'influence des excitations vénériennes, de certains aliments ou de certaines substances.

L'appareil sécrétoire du testicule ne laisse aucun doute sur sa tendance à opérer un mélange intime du sperme; sans parler des anastomoses qui s'établissent à l'extrémité des conduits, les canalicules contournés, lorsqu'ils sont arrivés à une ou deux lignes de distance du réseau du testicule, cessent d'être flexueux; plusieurs s'unissent ensemble et forment les canalicules séminifères droits, qui sont au nombre de plus de vingt. Ces conduits s'anastomosent ensuite en réseau, et, en traversant l'albuginée, forment le réseau de

Haller où le sperme se mélange encore. De l'extrémité supérieure du réseau de Haller partent, à travers l'albuginée, des canalicules un peu moins nombreux que les canalicules droits; on les nomme conduits spermatiques efférents, et l'on en compte ordinairement neuf; chacun de ces canaux, en se contournant, forme un cône et va toujours en diminuant de calibre du côté de l'épididyme, sans présenter des valvules, comme le croyait Prochaska..

La force qui fait circuler le sperme dans cette partie du trajet qu'il doit parcourir ne peut être que la vis à tergo; car les parois des conduits n'offrent pas d'éléments susceptibles de contractions; il est également présumable qu'il y a, en même temps, un effet de capillarité, puisque le sperme chemine contre les lois de la pesanteur. Dans tous les cas, sa marche est excessivement lente, pour permettre, avant son émission, aux animalcules dont plus loin nous dirons l'origine, de parcourir toutes les phases de leur développement.

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Je partagerai en deux étapes la route que parcourt le sperme depuis le testicule jusqu'au dehors. La première comprendra l'espace compris entre l'épididyme et les vésicules séminales, et la seconde depuis ces dernières jusqu'à la sortie de la liqueur prolifique par le canal de l'urèthre.

1° Pour se rendre du testicule dans les vésicules séminales, le sperme traverse l'épididyme et le canal déférent. Dans l'épididyme il parcourt des canaux flexueux, très-rapprochés les uns des autres, et dont la longueur est quarante fois plus grande que celle de l'épididyme. Dans le canal déférent, qui fait suite à l'épididyme, le sperme ne parcourt plus qu'un conduit sans flexuosités, mais qui s'élève jusqu'à l'anneau inguinal, où il forme une anse, dont la convexité

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