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peu de malades qui consentent à attendre une pareille terminaison, et tous, on le comprend sans peine, réclament impérieusement le secours de la médecine.

Quand le sujet est jeune et vigoureux et qu'il n'existe pas chez lui de contre-indications, il faut commencer le traitement par une émission sanguine avec la lancette, ou tout au moins par des sangsues au périnée. La saignée, quand elle est possible, doit être préférée, comme agissant mieux sur l'ensemble de l'innervation, et parce qu'elle laisse libre une place sur laquelle on a à agir, soit par des frictions ou des onctions, soit par des vésicatoires volants, ainsi que je vais le dire. Après cette émission sanguine, on essaye tour à tour, au commencement, les narcotiques et les antispasmodiques, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

A l'intérieur, j'ai retiré, dans le cas que j'ai cité, des avantages réels des pilules suivantes :

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On fait avec cette préparation de 15 à 20 pilules, et le ma

lade en prend quatre par jour.

A l'extérieur, des frictions sur le périnée et les lombes avec les opiacés, la ciguë, la belladone, sont prescrites avec suc

cès.

Les mêmes agents et les antispasmodiques, l'asa fœtida surtout, peuvent être ordonnés en lavement.

Les bains généraux et les bains de siége doivent jouer un grand rôle dans la thérapeutique de l'aspermatisme; leur température varie selon les indications spéciales, depuis 1 degré jusqu'à 30.

Chez les sujets lymphatiques, les bains de mer offrent des ressources inespérées, et dans bien des cas ils sont le seul remède au mal.

Ces moyens, secondés par un régime convenable et approprié au tempérament et à la constitution du malade, suffisent d'ordinaire pour triompher de la maladie; il faut quelquefois en prolonger assez longtemps l'usage, et les associer à quelques précautions hygiéniques relatives au coucher, comme, par exemple, la proscription d'un lit trop chaud et trop mou, et d'un sommeil ou d'une paresse trop prolongés.

Enfin, dans les cas où les progrès vers la guérison ne sont ni assez rapides ni assez sensibles, on peut les hâter en employant les opiacés, par la méthode endermique. C'est ce que je fis, avec un plein succès, sur le malade dont j'ai parlé au début de cet article; j'appliquai sur le périnée un vésicatoire non cantharidé, que je saupoudrai pendant trois jours, matin et soir, avec 4 milligrammes de chlorhydrate de morphine.

Depuis la publication de cet article que j'ai conservé tel qu'il a paru dans la première édition de ce livre, la thérapeu tique de l'aspermatisme s'est enrichie de ressources que je dois faire connaître ici.

En premier lieu la méthode endermique pour l'usage de la morphine, est heureusement remplacée par l'injection souscutanée avec la seringue de Pravaz; et en second lieu les stupéfiants sont avec avantage suppléés par les sédatifs, tels que les bromures et quelquefois l'hydrate de chloral. Le bromure de potassium et surtout le sirop Collas au bromure double de potassium et de lithium m'ont rendu des services dans beaucoup de circonstances.

PERVERSION MORALE ET PHYSIQUE: SATYRIASIS. Je me dois contenter en cette place de mentionner le satyriasis, car ce serait étrangement abuser des ressources de la classification,

si dans un livre consacré à l'impuissance, je décrivais le type de la luxure et l'idéal de la lubricité.

Sans doute, on conçoit que le satyriasis puisse devenir une cause d'impuissance, et que les exploits amoureux qu'il suscite soient suivis de tristes revers; mais alors sa place est marquée dans un autre cadre, dans celui où il sera question de l'impuissance consécutive. D'ailleurs, le satyriasis, excessivement rare, surtout dans les pays froids et les régions tempérées, est moins une cause d'impuissance que de mort, ainsi que le prouvent les quelques observations que la science possède. Je suis donc autorisé à ne pas faire entrer dans les limites de cet ouvrage une affection que tant de motifs en éloignent.

CHAPITRE III

IMPUISSANCE SYMPTOMATIQUE

S'il me fallait rapporter toutes les maladies qui s'accompagnent de la suspension des fonctions génitales, il me faudrait passer en revue le cadre presque tout entier de la pathologie; il n'est pas en effet une affection aiguë qui ne suspende ou les désirs vénériens ou la puissance érectile.

Mais qu'a à faire l'impuissance dans une fièvre typhoïde, dans une pneumonie, dans une fracture, etc., etc? Ne serait-ce pas tomber dans une exagération ridicule que d'étudier un pareil symptôme parmi ceux qui compromettent si gravement la vie du malade, et de penser à la propagation de l'espèce, alors qu'il s'agit de conserver le propagateur lui-même ?

Évidemment une pareille prétention ne peut entrer ni dans mon esprit ni dans le cadre de ce livre.

ROUBAUD.

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L'impuissance, en tant que symptôme, suppose l'exercice de la vie de relation et exclut toute menace de mort prochaine; tantôt elle coïncidera avec une maladie véritable, et en sera un des principaux caractères, comme par exemple le diabète, les pertes séminales, etc., etc.; tantôt au contraire elle ne marchera avec aucune altération locale ou générale, et sera simplement alors l'attribut d'un état physiologique, comme l'âge, la constitution, etc., etc.

Le cercle que j'ai à parcourir dans ce chapitre se trouve donc naturellement partagé en deux parties bien distinctes: 1° Impuissance symptomatique de certains états physiologiques;

2o Impuissance symptomatique de certains états pathologiques dont la chronicité et la longue durée ne suspendent pas la vie de relation du malade.

C'est dans cet ordre que j'examinerai le sujet de ce chapitre.

1° IMPUISSANCE SYMPTOMATIQUE DE CERTAINS ÉTATS

PHYSIOLOGIQUES.

§ I.

-

Ages.

Je ne puis faire ici que de l'hygiène, de l'hygiène spéciale, si l'on veut, mais rien que de l'hygiène, car il n'est permis à personne, au médecin moins qu'à tout autre, de transgresser les lois de la nature et d'établir des préceptes en dehors de la volonté qui régit notre organisation et règle les phases de

notre vie.

L'exercice de la fonction génitale n'a lieu qu'à l'époque de la plus grande activité organique, après l'entier développement de l'individu et avant sa décadence. Les deux phases extrêmes de la vie humaine sont donc marquées par le repos des organes de la génération.

Il est impossible de déterminer d'une manière générale les âges précis auxquels la puissance génitale apparaît et s'éteint; il est, sous ce rapport, des prédispositions tenant aux causes les plus diverses, telles que le climat, le tempérament, l'état de maladie ou de santé, l'éducation, les habitudes, etc., etc., prédispositions qui donnent à chaque individu sa physionomie et son caractère, et par l'influence desquelles les organes génitaux ont en quelque sorte leurs lois propres d'évolution et de dépérissement.

Si la fonction génératrice n'était dominée que par des causes générales, indépendantes de nous, comme le climat, la constitution et jusqu'à un certain point le tempérament, etc., on pourrait préciser d'une manière assez exacte les époques diverses du cercle qu'elle parcourt; malheureusement il n'en est point ainsi, et les modifications les plus profondes que subit son action lui viennent de circonstances changeantes et variables comme chaque individu.

On a dit depuis longtemps qu'il n'existait pas deux êtres humains parfaitement semblables; cette proposition, dont je n'ai pas à discuter la vérité d'une manière générale, est inattaquable, appliquée au sujet qui nous occupe. Sous ce rapport, chacun est son modèle, chacun reste lui, et, plus qu'en toute autre circonstance, on doit recommander ici le connais-toi toimême du philosophe grec.

Aussi, adolescents et vieillards, vous que poussent vers des voluptés défendues et par conséquent pleines de dangers et d'amertume, soit de vagues aspirations vers des délices encore inconnues, soit le souvenir ou le regret de la perte d'un bien pour toujours irréparable, ne regardez jamais autour de vous, ne mettez pas votre ambition à suivre les traces de votre voisin la mesure de vos forces est en vous et non ailleurs.

Certes les exemples de précocité et de longévité amoureuses ne manquent pas sous ce rapport, et pour ne parler ici que

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