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cules tuberculeux, etc., dont les facultés fécondantes sont éteintes, conservent cependant la possibilité d'exercer le coït? Sans doute la faculté copulatrice, et avec elle les désirs vénériens, n'ont plus ni la même énergie ni la même fréquence de besoins; ils diminuent d'intensité, cela est vrai; mais la suppression de la sécrétion séminale n'a généralement sur eux qu'une influence de plus ou de moins.

Cependant les exemples des eunuques romains, les faits pathologiques que j'ai rapportés, et quelques observations. faites sur les animaux qui, privés de testicules, essaient de saillir les femelles, ont donné à penser que l'instinct génésique ne résidait pas uniquement dans les testicules, maist qu'il avait aussi un siége dans le cerveau.

Je ne puis, d'une manière absolue, partager cette opinion, dont mon ami, le D' Siredey, médecin de Lariboisière, s'est fait l'interprète dans l'article impuissance du nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques.

Si l'instinct génésique n'avait pas exclusivement sa source dans les testicules, les castrats avant la puberté auraient cet instinct, ce qui n'est pas ; il faut, pour que l'instinct génésique naisse et se développe, qu'il y ait, si l'on peut ainsi parler, une espèce d'imprégnation spermatique dont les traces, morales et physiques, résistent à la suppression de l'organe chargé de la renouveler. C'est cette espèce d'imprégnation morale qui a donné lieu à l'opinion que je combats. Sans cette imprégna tion morale, je le répète, l'instinct génésique ne naît jamais ; or, comme la source de cette imprégnation est dans les testicules, il faut bien admettre que l'instinct génésique réside uniquement dans ces organes, et que, sans leur impulsion, le sens intime ignore pour toujours les besoins et les attraits des rapprochements sexuels.

L'altération du sperme, quelle qu'en soit d'ailleurs sa nature, a une action encore moins marquée que sa suppression

sur l'organe copulateur. Il faut ici ne pas confondre ce que j'entends par altération du sperme avec certaines affections des organes qui altèrent en effet la semence, comme les abcès des testicules ou des vésicules séminales, le cancer de la prostate etc., etc. J'ai examiné des spermes qui ne contenaient aucune trace d'animalcules, et je puis assurer que les individus qui me l'avaient fourni, étaient loin de se plaindre d'impuissance. D'autres fois le sperme est si fluide, qu'on le prend volontiers pour le produit de la sécrétion prostatique, et pourtant la faculté copulatrice n'en est point diminuée. On peut multiplier les exemples dans lesquels l'altération du sperme n'a en rien affaibli la force virile des individus qui la présentent; on comprend sans peine qu'il en doit être ainsi, puisque l'ablation elle-même des testicules n'entraîne pas fat alement la mort de l'appareil copulateur.

Je rappellerai ces considérations lorsque j'examinerai l'influence de l'impuissance sur la stérilité, et je rapprocherai les conséquences auxquelles je suis arrivé ici, de celles que me fournira alors l'examen du second problème.

CHAPITRE IV

IMPUISSANCE CONSÉCUTIVE.

J'ai, dans le chapitre précédent, passé en revue les états divers, physiologiques ou pathologiques, qui s'accompagnent de l'altération d'une ou de plusieurs des conditions que nous avons reconnues nécessaires pour constituer, chez l'homme, le coït normal; je vais maintenant m'occuper des circonstances qui, disparues depuis un temps plus ou moins long, lais ent, comme trace de leur passage dans l'organisme, l'inaptitude à l'acte copulateur.

Parmi ces circonstances, les unes, purement et entièrement physiques, ne sont pas autre chose que les états pathologiques, ⚫ la maladie proprement dite; les autres, au contraire, soumises à notre libre arbitre, ont eu besoin pour se produire, de l'incitation interne que l'on appelle la volonté.

C'est dans cette division que je comprendrai toute la matière de ce chapitre.

§ 1.

Impuissance consécutive à un état organo-
pathologique.

Les états pathologiques qui laissent après eux l'impuissance sont excessivement nombreux; la majorité de ceux qui la comptent au nombre de leurs symptômes, peut être rangée dans cette catégorie, car les altérations locales, soit de l'innervation, soit des tissus, sont souvent assez profondes pour survivre à la cause qui les avait produites. Ce fait, d'un ordre de pathologie générale, se montre tous les jours, par exemple, dans les affections comateuses, dont la paralysie ou l'anesthésie persistent, en tout ou en partie, après la disparition de l'apoplexie ou de l'accident cérébral qui leur avaient donné nais

sance.

Je me suis ailleurs suffisamment occupé des affections qui s'accompagnent d'impuissance, pour qu'il me soit permis de ne plus y revenir ici; je dirai seulement, d'une manière générale, que la suspension de la fonction copulatrice peut persister, dans les cas où la maladie n'avait pas son siége sur l'appareil génital lui-même, toutes les fois que l'innervation ou les forces plastiques de l'organisme ont été profondément troublées, comme, par exemple, dans à peu près toutes les affections graves des centres nerveux, et dans les maladies débilitantes dont les convalescences sont longues et pénibles.

Quelquefois ces mêmes affections, sans avoir produit l'im

ROUBAUD.

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puissance, et même après avoir occasionné un état tout à fait contraire, lèguent au malade ce triste accident. J'ai observé un fait de ce genre, et il en existe plusieurs exemples dans la science; ce fait a rapport à une apoplexie du cervelet qui, pendant tout le temps qu'elle dura, produisit une espèce de priapisme, et laissa, après sa guérison, une impuissance complète qui ne se dissipa qu'après plusieurs mois d'une médication localement excitatrice.

Les pertes trop abondantes de sang (hémorrhagies), d'u rine (polyurie), de matières fécales (dyssenterie), etc., agissent comme les maladies débilitantes, et doivent être rangées dans le cadre de celles qui portent atteinte aux forces plastiques.

En résumé, les maladies générales auxquelles l'impuissance consécutive peut être rapportée se divisent en deux grandes classe 1° celles dont l'action délétère s'est exercée sur l'innervation; 2° celles dont l'influence s'est principalement fait sentir sur la vie de nutrition.

:

Dans le premier cas, l'impuissance a surtout pour caractère l'impossibilité de l'érection; presque toujours les désirs vénériens subsistent, l'organe seul fait défaut.

Dans le second cas, au contraire, la flaccidité de la verge s'accompagne presque constamment d'indifférence pour le sexe; l'apathie morale est au niveau de la faiblesse génitale, et le malade, privé de désirs, n'obéit qu'à sa raison en voulant ressaisir des jouissances vers lesquelles rien ne le pousse.

Aussi la médication, est-il besoin de le dire, diffère complétement dans l'un ou l'autre cas excitatrice lorsque l'impuissance est consécutive à une affection des centres nerveux, elle est fortifiante d'abord et excitante ensuite, lorsque l'anaphrodisie succède à des altérations des forces plasti

ques.

J'ai dit ailleurs (1) les ressources qu'offre chacune de ces (1) Voyez les pages 133 et suivantes.

médications; je n'y reviendrai pas ici, et j'aborde la partie la plus intéressante de ce paragraphe, c'est-à-dire celle qui se rapporte aux maladies dont l'appareil génital est le siége.

En première ligne, et pour ne rien omettre, je dois signaler les accidents traumatiques et la gangrène qui ont emporté l'organe copulateur, ainsi que les affections diverses qui ont déterminé l'amputation de la verge. — Insister sur ces circonstances serait tomber dans les facéties de M. de la Palisse. Cependant on s'est demandé si le congrès était encore possible alors qu'il ne restait plus au-devant du pubis qu'un morceau de verge. La question est fort intéressante, je l'avoue, au point de vue de la médecine légale et de la fécondation, mais elle me paraît complétement résolue par rapport au coït tel que je l'ai défini.

En effet, le gland étant le siége du plaisir spécial, sui generis, que procure l'excitation vénérienne, il est bien évident qu'en l'absence de cet organe, la sensation spéciale dont je parle ne se produit pas, et que le congrès ne peut déterminer qu'une manifestation de la consihilité générale. Aussi. en admettant que l'érection du morceau restant de la verge soit suffisante pour permettre un rapprochement sexuel, le coït est incomplet et l'impuissance réelle par défaut de véritable volupté.

D'ailleurs, lorsqu'il est admis que les corps caverneux d'un pénis accidentellement raccourci se peuvent gorger de sang comme dans une érection normale, la question du coït perd beaucoup de son importance, à cause de toute absence de thérapeutique, et il ne reste véritablement d'intéressant que la question de fécondation, tant au point de vue de la médecine légale que par rapport à l'ordre social.

Ce n'est point ici le lieu d'aborder ce problème, que je renvoie à une autre partie de cet ouvrage.

Je fais la même réserve pour les maladies du testicule, du

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