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soit moins abondante que chez l'adulte, et que, contrairement à l'opinion généralement admise, les spermatozoïdes se retrouvent encore dans leur liqueur séminale. Enfin, dans ses recherches sur l'oblitération des voies spermatiques (1), M. Gosselin a constaté que le nombre des animalcules va en augmentant, depuis le testicule et l'épididyme, où ils sont très-rares, jusqu'aux vésicules séminales où ils sont très-nombreux.

La nature des spermatozoïdes a donné lieu à de nombreuses controverses: Les premiers observateurs, Leeuwenhoeck, Spallanzani, etc., n'élevaient aucun doute sur leur animalité, et, s'appuyant sur cette opinion, Ehrenberg les plaça parmi les microzoaires suceurs, tandis que Czermak, les faisant rentrer dans les infusoires, classa les uns dans les vibrionides, les autres dans les cercaires, etc., etc.

Leur organisation a été diversement décrite par les auteurs. Valentin a signalé dans les spermatozoïdes de l'ours un suçoir antérieur, un anus, des vésicules stomacales ou des circonvolutions d'intestin. Gerber assure avoir distingué des organes de génération dans les spermatozoïdes du cabiai. Schwann prétend qu'il existe, au centre de la tête des spermatozoides de l'homme, une ventouse ou un suçoir analogue à celui des cercaires et des douves. F. A. Pouchet (de Rouen), sur les travaux duquel j'aurai à revenir bientôt, a noté en avant une sorte de ventouse stomacale, en arrière une circonvolution intestinale, faisant suite à ce premier organe, et a reconnu que toute la surface des spermatozoïdes est recouverte d'un feuillet épithélial.

Mais l'animalité des spermatozoïdes est vivement attaquée aujourd'hui ces prétendus animaux ne seraient autre chose que le produit d'une cellule embryonnaire.

Les travaux et les observations de Wagner, de Lallemand,

(1) Gosselin, Archives de médecine. Paris, 1847, t. XIV, p. 405.

de Hallemann, et surtout de Kölliker, ont le plus contribué à propager cette manière de voir. M. Charles Robin, se rangeant sous ce drapeau, a mieux peut-être que ses devanciers décrit le développement des spermatozoïdes, dans un Mémoire qui fixa tout d'abord l'attention du monde savant (1). Depuis cette époque, l'école histologique est intervenue avec ses procédés minutieux d'investigation et voici, en quelques mots, les résultats auxquels elle est arrivée.

Le testicule appartient à la classe des glandes en tube, c'està-dire que le liquide sécrété est produit dans de longs tubes minces et filamenteux. Ces tubes séminifères sont tapissés à l'intérieur par un épithélium ou couche de cellules.

Lorsque ces cellules, par le fait de la vitalité, augmentent de volume, on voit apparaître dans leur intérieur, d'abord un point brillant qui est la tête d'un futur spermatozoïde et auquel s'ajoute bientôt un filament plus ou moins enroulé sur lui-même qui est la queue du même spermatozoïde. En même temps ces cellules se détachent de l'épithélium et cheminent dans les tubes séminifères vers le bord postérieur du testicule; pendant ce trajet, ou même plus tard, au niveau de l'épididyme, elles se brisent et laissent échapper les filaments qu'elles contiennent et qui sont les spermatozoaires; les débris des cellules et le liquide qu'elles renferment complètent la composition du sperme testiculaire.

Je dirai plus loin comment M. Ch. Robin, par suite de l'assimilation qu'il fait de l'ovule mâle à l'ovule femelle, explique le rôle des spermatozoïdes dans l'acte de la génération.

(1) Charles Robin, Mémoire sur l'existence d'un œuf ou ovule chez les mâles comme chez les femelles (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1848, t. XXVII, p. 427.)

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La présence des spermatozoïdes dans la liqueur séminale marque pour l'homme l'époque de la puberté.

En cette circonstance, la loi, d'accord avec les observateurs, fixe cette époque à l'âge de dix-huit ans révolus; en effet, tandis que le code civil, par son article 144, n'autorise le mariage des garçons qu'après la dix-huitième année, les micrographes les plus autorisés assurent n'avoir jamais trouvé de zoospermes avant cet âge.

On doit donc admettre que la sécrétion des spermatozoïdes, non-seulement imprime à toute l'économie une modification décrite par les physiologistes, et au moral une impulsion notée par les psychologistes et chantée par les poëtes, mais encore éveille le sens génital et lui communique une énergie que sans elle il ne connaîtrait jamais.

En effet, les eunuques, opérés avant la puberté, n'ont rien. de l'homme ni désirs, ni érection, ni faculté procréatrice; opérés après la puberté, au contraire, s'ils perdent le pouvoir reproducteur, ils conservent les désirs et les érections, comme, au dire de Juvénal, le savaient très-bien les dames romaines.

Cependant, d'après les observations si scrupuleuses de Godard (1), les cryptorchides ne présentent des zoospermes ni dans les canalicules, ni dans les canaux déférents, ni dans les vésicules séminales, et cependant ils ont des désirs, des érections et peuvent accomplir le coït qui, il est vrai, n'est jamais suivi de fécondation.

Mais n'oublions pas que dans la cryptorchidie les testicules existent et, qu'incomplétement frappés d'atrophie, ils fonctionnent d'une manière plus ou moins active.

Quand, au contraire, il y a anorchidie, c'est-à-dire absence

(1) Godard, Etudes sur la monorchidie et la cryptorchidie, Paris, 1857.

ROUBAUD

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congénitale et complète des testicules, l'individu atteint de cette infirmité n'a ni érection, ni éjaculation; il est tout à la fois impuissant et stérile.

Donc, à ne considérer que l'appareil génital, la puberté, chez l'homme, est caractérisée par la sécrétion testiculaire, sans qu'il soit nécessaire que le produit de cette sécrétion, c'est-à-dire les spermatozoïdes, soit porté au dehors.

Cette sécrétion, comme je l'ai dit tout à l'heure, imprime dès le début un caractère particulier, non-seulement à l'organe. copulateur, mais encore à l'économie tout entière, et donne à l'enfant tous les attributs de l'homme.

Cette transformation, qui s'opère, en moyenne, ainsi que je l'ai noté plus haut, à l'âge de dix-huit ans, peut être avancée ou retardée par des causes dont les unes sont inhérentes à l'individu et dont les autres lui viennent de l'extérieur. Parmi les premières se rangent le développement de l'organisme, l'état de santé ou de maladie, la constitution, le tempérament, les habitudes, la manière de vivre, l'éducation, la moralité, etc., et parmi les secondes se classent la latitude. géographique, les climats, les races, l'état de la civilisation, la religion, etc.

Toutes ces circonstances, tant individuelles que générales, n'agissent pas seulement sur le développement de l'âge pubère; elles ont aussi une influence marquée sur la diminution et la cessation des facultés copulatrice et génératrice.

J'ai soin de ne pas dire de l'acte séminal, car depuis les recherches de M. Duplay sur le sperme des vieillards, il est établi que, en dehors de quelques exceptions, les testicules sécrètent des spermatozoïdes jusqu'à la mort.

Il est donc impossible de fixer, d'après l'acte séminal, la durée de la fonction génitale de l'homme; sous ce rapport, nous n'avons pas, comme chez la femme, un signe certain qui indique la cessation du pouvoir reproducteur et par consé

quent de la fonction génitale; il est des vieillards qui pour le coït et la procréation valent de jeunes hommes.

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Quelques animaux n'ont qu'un seul ovaire, comme les myxinoïdes et quelques squales; Rathke n'a rencontré qu'un seul ovaire et qu'un seul testicule chez plusieurs poissons osseux. Chez la plupart des oiseaux, à l'exception des rapaces, il ne se développe que l'ovaire et l'oviducte gauches; mais ceux du côté droit existent à l'état rudimentaire chez le foetus. D'autres animaux inférieurs, au contraire, comptent un nombre plus ou moins grand de ces organes: ainsi, chez les vers cestoïdes, les organes génitaux mâles et femelles se répètent dans chacun de leurs anneaux parvenus à maturité.

Dans l'espèce humaine, dont je m'occuperai désormais exclusivement, les ovaires sont au nombre de deux, flottant dans le bassin et appendus au repli postérieur du ligament large; leur tissu propre, que, depuis Baër, on désigne souvent sous le nom de stroma, renferme, pendant tout le temps que l'individu est apte à la génération, un nombre plus ou moins considérable de vésicules ou petits sacs membraneux, fort apparents, que l'on connaît sous le nom de vésicules de de Graaf.

Ces vésicules doivent un instant fixer notre attention.

A. Vesicules de de Graaf.

L'ovaire de la femme en présente de douze à vingt, d'après la plupart des observateurs; Roederer et quelques autres assurent en avoir compté jusqu'à cinquante; outre celles-ci, Berry et Pouchet en ont signalé encore un grand nombre d'autres que le microscope seul permet d'apercevoir.

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