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sous l'influence de la strychnine et sous l'action des courants galvaniques.

Mais quand l'organisme est profondément altéré, comme dans le diabète; quand l'impuissance est le résultat de pertes séminales ou autres, qui ont jeté la constitution dans l'affaiblissement et le marasme, les testicules participent à cette faiblesse générale, sans que le trouble de leur sécrétion puisse raisonnablement être attribué à l'impuissance; ce sont deux phénomènes concomitants de l'altération de l'organisme, et ils n'ont entre eux que les relations qui unissent les symptômes d'une même affection.

En résumé, l'impuissance en elle-même, circonscrite dans le fait seul de la non-érection de la verge, n'empêche pas la sécrétion du sperme, de sorte que la possibilité de la copulation lui étant rendue, le malade conserve tous les droits à la fécondation.

CHAPITRE IV

ÉTAT PATHOLOGIQUE DU SPERME.

La diathèse est une véritable constitution morbide; elle imprime donc son caractère spécial à toutes les parties de l'organisme et communique aux produits des sécrétions le principe toxique qui la constitue; c'est ainsi que s'expliquent certaines transmissions pathologiques : celle des nourrices à leurs nourrissons par le lait ; celle de l'un des époux malade, au moyen des sueurs que l'autre époux absorbe. C'est la contagion de la phthisie admise par les anciens.

Les produits de la sécrétion testiculaire et ceux de la sécrétion ovarienne subissent aussi l'influence des diathèses: tantôt ils sont taris dans leur source, comme dans la période avancée

de la tuberculose; tantôt ils n'ont plus une vitalité suffisante pour que le germe fécondé vive et se développe, comme dans l'intoxication syphilitique; tantôt enfin ils communiquent au nouvel être assez d'énergie pour que la gestation s'accomplisse, mais ils lui impriment le cachet diathésique dont euxmêmes sont marqués.

D'autres circonstances, telles que l'alimentation, les habitudes de la vie, la mollesse, les vices, etc., portent également atteinte, comme les diathèses, aux produits des sécrétions testiculaire et ovarienne.

L'influence des unes et des autres, quelquefois méconnue chez les individus, est manifeste chez les peuples: Rome, tant qu'elle honora et pratiqua la pauvreté, put suffire à elle seule, sans admettre les peuples conquis dans son armée, à une reproduction inouïe d'hommes qu'elle perdait dans des guerres continuelles ; mais quand le luxe, et avec lui des vices de toutes sortes, eut pénétré dans les mœurs, une décroissance notable se manifesta dans le recensement des citoyens. Tite-Live se plaint de cette dégradation dans le chiffre de la population; Auguste ordonne aux chevaliers romains de se marier: vaine précaution! les mariages des chevaliers romains sont stériles; le sénat s'emplit d'étrangers qui convoitent le trône devenu vacant ; et bientôt l'empire, dans lequel le luxe fait la solitude, tombe aux mains des nations du Nord, pauvres mais fécondes.

En Asie, sous un climat fortuné et avec la faculté de prendre plusieurs femmes, les Orientaux manquent de bras pour défricher les terres.

En] Europe, les villes les plus riches seraient bientôt désertes, si les contrées pauvres ne comblaient annuellement, par des envois d'hommes, le déficit qu'y occasionne la richesse. La Suisse, la Savoie, l'Auvergne et la Galice sont les grandes ruches de l'Europe moderne.

Dans nos cités même une différence notable dans le nombre des naissances se remarque entre les quartiers pauvres et les quartiers riches.

Nous-mêmes n'observons-nous pas les avantages que certains individus retirent de leur absence des villes et de leur séjour à la campagne, surtout quand ils se livrent à la chasse ou à des travaux champêtres? Tel qui part stérile revient quelquefois avec des enfants. La thérapeutique des établissements thermaux n'a souvent pas d'autre secret; cette influence peut marcher parallèlement avec celle qu'exerce sur les esprits préoccupés, les plaisirs et les distractions dont on a soin de fournir les établissements de ce genre.

Mais pour en revenir aux causes des altérations spermatiques et je n'entends parler que de celles des zoospermes je signalerai les diathèses, dont quelques-unes seulement, la syphilis, la scrofule, la tuberculose, etc., peuvent suspendre la sécrétion testiculaire ou détruire, en tout ou en partie, la vitalité des spermatozoïdes; puis la spermatorrhée qui amène l'un et l'autre de ces deux résultats; ensuite la débilité de la constitution, les anémies profondes, les altérations de la vie plastique, comme dans le diabète, la vieillesse, en un mot tous ces états misérables de l'organisme, dans lesquels les zoospermes ne sauraient trouver une vitalité qui n'existe pas; enfin, une vie molle et luxueuse, des habitudes de paresse, les excès prolongés d'une nourriture succulente et recherchée, agissent sur les individus comme sur les peuples, en empâtant, pour ainsi dire, les animalcules spermatiques, et en étouffant leur énergie dans un noyau adipeux.

Il n'est pas toujours facile de reconnaître ces altérations, surtout celles qui dépendent d'un état diathésique. Lorsque la diathèse doit entraîner la mort et qu'elle est assez avancée, les zoospermes sont peu nombreux et n'exécutent presque aucun mouvement; on voit que la vie leur manque; souvent même

la sécrétion testiculaire est tarie, et, comme dans les nécropsies rapportées par Curling et Rayer, dont j'ai parlé plus haut (1), on ne rencontre plus d'animalcules spermatiques. Lorsque, au contraire, les spermatozoïdes ont assez de force pour que la gestation ait lieu, tout en imprimant au nouvel être le cachet de la diathèse, l'altération du zoosperme, dans l'état actuel de la science, est impossible à reconnaître. J'ai examiné et étudié des spermatozoïdes de syphilitiques, de tuberculeux, de cancéreux, de rhumatisants, etc., dont les enfants étaient atteints de ces diathèses, et j'avoue qu'il m'a été impossible, non-seulement de les distinguer entre eux, mais encore de les différencier des spermatozoïdes d'hommes n'offrant aucune diathèse.

Dans la spermatorrhée, dans les anémies prononcées, dans les cachexies pures ou diathésiques, dans la convalescence des maladies graves, en un mot dans tous les états de profonde débilitation de l'organisme, la sécrétion testiculaire peut se suspendre; mais, le plus ordinairement, elle se continue et donne naissance à quelques rares spermatozoïdes, sans force et sans énergie. Quelquefois les zoospermes sont assez nombreux sous le champ du microscope, mais les uns ont la tête plus petite et les autres la queue plus courte que les spermatozoaires bien conformés; d'autres fois enfin, à côté de quelques zoospermes à l'état normal, on trouve des cellules épithéliales, plus ou moins nombreuses, et contenant des granules; on dirait que la cellule épithéliale, en voie de formation, s'est détachée avant terme, ce que Wagner et Pouchet nomment la chute ou plutôt le renversement de l'épi

thélium.

Cet arrêt de développement se rencontre surtout, et à différents degrés, dans le sperme des vieillards et dans celui des

(1) Voyez la page 567.

personnes atteintes d'atrophie testiculaire. Tantôt, comme dans les cas précédents, la cellule s'est détachée avant que les granules n'aient, par leur réunion, formé la tête du zoosperme; tantôt la tête est formée, mais la queue manque; tantôt celleci existe, mais est enroulée sur elle-même et rappelle assez la forme du cor de chasse; tantôt enfin le développement du zoosperme est complet, mais le mouvement fait défaut,

Dans tous ces états, marqués par la débilité soit de l'économie tout entière, soit seulement de l'organe sécréteur du sperme, les spermatozoïdes subissent un arrêt de développement plus ou moins avancé, ou ne sont animés que d'une vitalité insuffisante.

Dans le premier cas, la fécondation n'a pas lieu; dans le second, la fécondation peut s'opérer, mais le nouvel être, privé de vitalité, se fixe à peine à la muqueuse utérine, s'en détache et meurt au premier travail congestif de l'appareil génital, ou après un effort ou une fatigue de la femme.

C'est une des causes, comme je l'ai déjà dit, des avortements précoces (1).

L'absence ou les altérations des zoospermes dont je viens de parler, ne se rencontrent pas toujours chez les hommes stériles. Quelquefois et malheureusement ces cas sont trop nombreux pour notre présomption - il est impossible de constater le moindre trouble soit dans la forme, soit dans la vitalité des spermatozoïdes; il en est ainsi chez les hommes dont. la stérilité ne peut être rattachée qu'à la vie molle qu'ils mènent, qu'aux excès de table qu'ils font. Dans ce cas, les spermatozoaires sont suffisamment nombreux, vivants, bien conformés, en un mot, dans les meilleures conditions apparentes pour donner la vie qu'ils ne peuvent cependant communiquer à l'ovule.

(1) Voyez les pages 519 et suiv.

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