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HARVARD

COLLEGE

JUL 6 1899

LIBRARY.

Constantius fund.

PRÉFACE

Le texte que nous offrons en réimprimant les ŒUVRES de Virgile, a été soumis à l'étude la plus sérieuse, et collationné sur les meilleures versions. Les notes interprétatives, grammaticales, littéraires, etc., rédigées en vue des maisons d'éducation, y ont reçu tout d'abord un accueil favorable. Le savant directeur de l'Enseignement chrétien, M. l'abbé Drioux, écrivait, à la date du 16 novembre 1882 : « Le commentaire de M. Lejard est beaucoup plus étendu que les commentaires classiques ordinaires. Mais il ne renferme pas de notes inutiles, et chacune d'elles est rendue avec une concision qui ne permet pas de faire la moindre suppression. »>

Les diverses éditions qui se sont succédé nous ont permis d'améliorer ces notes importantes, et nous avons aussi revu avec soin nos explications sur la métrique. « C'est là, disait encore M. Drioux, une des parties neuves et originales du travail de M. Lejard. »

Souvent, en effet, les Bucoliques, les Géorgiques, l'Eneide offrent des anomalies apparentes. A les juger d'après la plupart de nos prosodies classiques, ce seraient 7 autant d'irrégularités ou d'incorrections. Nous montrons

qu'il n'en est pas ainsi. Dans notre Prosodie latine, nous avons donné les véritables règles de la métrique suivie par le poète de Mantoue à l'imitation d'Homère. D'après ces principes, tout se justifie; pas une faute dans tout Virgile, que l'on accusait d'avoir estropié la mesure dans trois à quatre cents vers. On n'y trouve pas une licence illegitime; tout est parfaitement correct.

Notre commentaire rappelle ces règles chaque fois que le texte en présente l'application, et, pour plus de clarté, des numéros précis renvoient de temps en temps aux Prolégomènes suivants.

PROLEGOMÈNES

SUR LES PRINCIPALES ANOMALIES APPARENTES QUI SE RENCONTRENT DANS LA MÉTRIQUE DE VIRGILE

I. Une syllabe brève à la fin d'un mot et terminée par l, n, r, s, v, et quelquefois t, peut devenir longue à l'arsis 1 devant une voyelle, parce que, ces consonnes étant coulantes, on est censé les doubler dans la prononciation. Exemple:

Luctus ubique, pavōr, et plurima mortis imago.

On prononce pavor ret.

(Æn. II, 369.)

La réduplication est rare à la thésis: on en trouve cependant un exemple :

Sancta ad vos anima, atque istius inscia culpæ.

Scandez:

(En. x11, 648.)

Sanct' ad vos anim' | atqu' is- | tius | inscia | culpæ.

1 Le vers hexamètre se bat en mesure à deux temps. L'arsis est la première partie du pied, correspondant à l'élévation du doigt (apots, de apw, je lève). La seconde partie du pied se nomme thésis (0éσis, de títnut, je pose ou j'abaisse).

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