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pu rendre un compte satisfaisant du jeu de ces orgues anciennes, dans lesquelles, suivant l'auteur cité, la vapeur de l'eau chaude, s'échappant par une multitude de tuyaux métalliques de dimensions variées, produisait les sons les plus diversement modulés.

Ici se termine, Messieurs, ce qui se rapporte à la section des beaux-arts; mais j'ai encore à vous parler de la collaboration de notre collègue M. Caron; car, outre une anecdote piquante relative au roi Louis XVIII, à M. de Seze et à un comte de Brétignières, qui par sa nature échappe à l'analyse et que M. Caron vous a racontée, il vous sert habituellement d'intermédiaire avec un bienfaiteur éclairé, dont il tait obstinément le nom, et qui le charge tous les ans de mettre à votre disposition une somme de cent cinquante francs, non pour récompenser, mais pour encourager à la persévérance une personne qui vous est signalée par une longue suite de dévouement et de vertus. Grâce à cette généreuse intervention, vous pourrez l'année prochaine encore décerner un prix du même genre; car pour notre respectable collègue les années se suivent et se ressemblent, et se ressembleront long-temps encore, nous l'espérons. Puisse-t-il en être ainsi pour lui, pour nous, et pour notre société !

Prix de Vertu.

Vous avez décidé, Messieurs, que le prix de vertu de cette année serait décerné

A Catherine Lolagnier, veuve Chasseraye, âgée de 65 ans, demeurant à Versailles, avenue de Saint-Cloud, no 6.

Veuve depuis quinze ans d'un brigadier des surveillants du château, elle s'est, depuis neuf années, vouée tout entière

aux soins de deux sœurs, âgées, l'une de quatre-vingt-dix, l'autre de quatre-vingt-neuf ans, impotentes et valétudinaires, dont les revenus réunis ne dépassent pas 75 centimes par jour et s'éteignent avec elles. M.me Chasseraye est plus riche, elle possède elle-même, en joignant une, pension annuelle de 104 francs à quelques secours particuliers, un revenu journalier de 1 franc 35 centimes. Mais elle, qui pourtant a connu des jours meilleurs, puisque du vivant de son mari leur ménage jouissait d'un revenu d'au moins 1800 francs par an, elle se prive de viande et de vin pour en donner à ses hôtes. Aussi, grâce à sa bonne économie, à son activité, à sa charité vraiment chrétienne, et certainement à l'intervention de cette divine providence qui soutient le courage dans la pauvreté vertueuse, deux vieillards nonagénaires, infirmes, sont soignées avec une délicate propreté, et pourvues d'une abondance suffisante, et quand la moins âgée des deux sœurs, qui est aussi la moins infirme, témoigne la crainte où elle est pour son avenir si elle venait à perdre sa sœur aînée dont le revenu particulier de 50 centimes par jour est double du sien : << Soyez tranquille, ma petite, dit M.me Chasseraye, je ne vous abandonnerai point!! » Dieu ne vous abandonnera pas non plus, Madame, ni la charité si vous en avez besoin; car il est encore plus d'un cœur qui bat au spectacle d'un vertueux dévouement, et plus d'une bourse qui s'ouvre au cri de la pauvreté honorable, à l'énoncé des chiffres éloquents dont cette notice se compose.

Vous voulez bien, Monsieur, nous présider annuellement, la société vous en remercie et s'en trouve honorée. Veuillez, comme premier magistrat du département, honorer, en le remettant vous-même à M.me Chasseraye, le prix qui au jugement de la Société, lui appartient si légitimement.

Le Président remet à M. me Chasseraye la médaille et le prix que la Société lui décerne.

M. Cabrié donne lecture de la traduction d'un poème languedocien de Jasmin, intitulé:......

Le Secrétaire perpétuel annonce qu'un prix de vertu de 150 francs sera donné en mars 1844 à une personne qui se sera fait remarquer par sa persévérance dans une conduite louable, et il donne lecture du programme suivant:

LA Société des Sciences morales, Lettres et Arts de Seineet-Oise décernera, en mars 1844, une médaille d'or de 300 francs à l'auteur du meilleur mémoire sur la question sui

vante :

Rechercher quelle a été, parmi les faits qui ont contribué à la Révolution française, l'influence de l'établissement et du séjour prolongé de la Cour et du Gouvernement à Versailles.

PROGRAMME.

La création de Versailles fut-elle le résultat d'une pensée politique ou seulement une fantaisie de Louis XIV? Jusqu'à quel point servit-elle la puissance absolue du grand roi? Quelle influence exerça-t-elle sur l'opinion et sur les mœurs publiques pendant son règne et celui de ses successeurs? Comment fut-elle accueillie et jugée par les contemporains ?

Les concurrents devront apporter dans leur travail ce respect des convenances, cet esprit de mesure et de haute impartialité qu'exige l'histoire; ils s'abstiendront de toute excursion dans la politique contemporaine, que la Société s'est formellement interdite par son Réglement.

Les Mémoires devront être adressés avant le 15 février 1844, sous la forme ordinaire, à Versailles, chez M. BAUDRY DE BALZAC, secrétaire perpétuel de la Société, avenue de Paris, n.o 3.

Les membres titulaires sont seuls exclus du concours.

Les personnes qui auront connaissance de ce Programme, sont priées de lui donner toute la publicité possible.

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