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qu'avec le temps et l'habitude de l'observation. Une nouvelle preuve de la difficulté du diagnostic des maladies syphilitiques chez les prostituées se tire de ce qui s'observait il y a quelques années dans la prison; malgré les soins les plus scrupuleux et dont ce que j'ai dit il n'y a qu'un instant sur les ajournements a pu donner une idée, il arrivait très fréquemment aux médecins de la prison de trouver malades des femmes qu'on leur avait adressées comme saines; un ou deux jours avaient suffi pour développer chez ces malheureuses une maladie dont elles portaient le germe ou qu'elles avaient eu l'art de cacher; qu'on se rappelle ce que j'ai dit à ce dernier sujet en parlant de leurs mœurs.

S XIV. La gravité de la maladie vénérienne chez les prostituées reste-t-elle stationnaire ou tend-elle à diminuer ?

Après ce qui regarde la question de la fréquence de la maladie, il n'en est pas de plus importante que celle qui a rapport à la gravité des symptômes sous lesquels cette maladie se manifeste; ce nouvel examen va nous fournir d'autres moyens d'apprécier les soins sanitaires donnés aux prostituées.

Les anciens médecins et chirurgiens que j'ai consultés à ce sujet, et qui ont été à même de comparer l'ordre actuel des choses avec ce qui existait il y a

quarante ans, ont tous été unanimes dans leur réponse; suivant eux, et à leur tête je place Cullerier oncle et Gilbert, celles des prostituées qu'on amenait ou qui venaient d'elles-mêmes à Bicêtre, seul lieu où on les traitât alors, étaient toujours dans un état affreux; suivant ces mêmes personnes, celles que l'on séquestre aujourd'hui, et que l'on considère comme très malades, auraient à peine, à cette époque, fixé l'attention, et la plupart d'entre elles auraient été considérées comme saines.

Si l'on observe encore chez quelques prostituées des maladies consécutives (dues à un vice interne), elles ne présentent plus, comme par le passé, c'està-dire dans la même proportion, ces exostoses, ces destructions du voile du palais, ces vastes caries du crâne et des os du nez autrefois si fréquentes ; non seulement ces affreuses maladies sont devenues plus rares chez les prostituées, mais tous les chirurgiens conviennent qu'on les observe bien moins fréquemment qu'autrefois sur les hommes, et en général sur toute notre population. La plupart des anciens que j'ai questionnés sur cette amélioration de la santé des prostituées ont traité de bobos leurs maladies actuelles, comparées à ce qu'elles étaient autrefois.

Il paraît même que cette amélioration est tellement sensible, qu'elle peut s'apercevoir de dix ans en dix ans; suivant quelques unes des personnes

que j'ai déjà citées, l'état sanitaire des prostituées, et cela sous le rapport de la gravité des symptômes, était plus satisfaisant en 1830 et 1832, à l'hospice des Vénériens, qu'il n'était en 1818 et 1820, lorsqu'on les soignait dans l'hôpital de la Pitié.

Cette question de l'amélioration progressive dans la santé des prostituées est assez importante pour mériter d'être vérifiée; comme je puis m'aider dans cette vérification du secours des chiffres, je n'ai eu garde de négliger une pareille ressource, malgré l'aridité et l'étendue du travail qu'elle va m'imposer.

NOTA. Cette partie de l'ouvrage de Parent n'était pas achevée lorsque la mort l'a frappé; il n'a été possible de rencontrer aucun des documents qu'il annonçait dans une note annexée à cette partie de son travail. Nous avons cru devoir ne faire aucun changement au texte et laisser subsister l'indication des résultats numériques qui auraient donné de l'importance à cet article.

S XV. L'age influe-t-il sur la nature des symptômes

vénériens?

J'ai questionné à ce sujet tous ceux qui, par leur position, avaient été placés convenablement pour faire quelques observations; j'ai tenu note des réponses qui m'ont été faites; mais en réunissant ces réponses, elles ne m'ont fourni que vague et contradiction.

Suivant quelques uns, les bubons ne s'observent que chez les très jeunes filles, et particulièrement chez celles qui sont d'un tempérament lymphatique;

en outre, ce symptôme se présente rarement deux fois chez le même individu, et bien moins fréquemment chez les femmes que chez les hommes; sur cent femmes vénériennes, à peine trouvera-t-on huit ou dix bubons, tandis que sur cent hommes, on pourra en rencontrer jusqu'à quatre-vingts et plus.

Suivant les mêmes personnes, les végétations paraissent plus souvent, et se renouvellent avec plus de facilité, chez les très jeunes filles que chez celles qui ont dépassé 20 ans.

Quant aux autres médecins, ils m'ont avoué qu'on n'avait fait à cet égard aucune recherche particulière; que tout semblait leur prouver que, chez les filles soumises à leur examen, la maladie vénérienne se présentait indifféremment à tous les âges et avec tous les symptômes qui la caractérisent; qu'ils n'avaient jamais pu saisir l'influence d'une circonstance qu'on pût considérer comme capable de faire naître, plus particulièrement, tel symptôme que tel autre; que la maladie était la même pour toutes les autres prostituées, quelle que fût la classe qui les fréquentât, et quelle que fût la catégorie dans laquelle on pût les ranger.

Avant de prendre un parti dans des opinions aussi divergentes, je vais examiner ce que me diront quelques chiffres que j'ai recueillis à ce sujet.

NOTA. Même observation que précédemment.

I

S XVI. La saison influe-t-elle sur la nature des symptômes vénériens?

Quelques personnes pensent que cette cause, si influente dans certaines maladies, et en général sur la santé de l'homme, conserve toute son activite dans la détermination des formes sous lesquelles se présente la maladie vénérienne.

Une circonstance particulière vient donner de l'importance à cette opinion; elle semble, en effet partagée par M. Andral, qui, dans le cours d'hy giène qu'il fit en 1830, à la Faculté de Médecine la donnait comme une preuve de l'influence des sai sons sur l'économie animale; le célèbre professeu de Paris basait son opinion sur un travail ċ M. Trael, médecin militaire de l'hôpital de Nancy qui, d'après une observation de treize années, >> croyait en droit de conclure que les chancres, les bubons étaient particuliers à l'hiver, les écoul ments au printemps et à l'été, et les orchites à l'a:

tomne.

Comment décider cette question autrement qu

des chiffres? Recourons donc à ce moyen, q par donne tant de valeur aux sciences d'observation, dont la médecine en particulier ne pourra bient plus se passer.

NOTA. L'observation faite précédemment se présente encore ici.

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