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J'ai cherché en vain, soit à l'hôpital, soit dans les archives de la Préfecture, les feuilles médicales que les deux administrations avaient donné ordre de dresser.

Je n'ai pas trouvé trace des registres qui devaient recevoir, soit au dispensaire, soit à l'hôpital, les renseignements fournis par les feuilles.

que

que

Enfin, j'ai appris que si ces expériences avaient été suivies avec zèle pendant un certain temps, rien n'avait été pratiqué d'une manière méthodique; que ce qui avait été fait était plus capable d'embrouiller d'éclaircir la science, et qu'il ne fallait pas regretter la perte des feuilles et des registres que je recherchais avec tant de soin tant il est vrai : l'art de l'expérience, si facile au premier aspect, est hérissé de difficultés qu'on ne saurait prévoir! Si tout le monde se mêle d'expériences et se croit en état d'en faire, peu de gens sont capables de les bien faire; il faut pour cela une tournure d'esprit spéciale qui n'est pas donnée à tous; c'est un don que la nature refuse souvent à ces êtres privilégiés, qui nous étonnent par l'étendue de leurs connaissances, et qu'elle s'est plue à combler de ses dons; c'est ce qui explique la lenteur que nous remarquons dans les progrès que font les arts, et en particulier la médecine, malgré le nombre prodigieux de ceux qui la cultivent; on pourrait, pour ce qui regarde la médecine, assigner encore d'autres cau

ses à la lenteur de ses progrès; mais ce n'est pas ici qu'il convient de traiter un sujet de cette étendue et de cette gravité.

S VII. Peut-on permettre aux prostituées, affectées de syphilis et qui ont un domicile, de se faire soigner chez elles?

trueux.

Dans l'origine des soins sanitaires donnés aux prostituées, on ne connaissait pas d'autre mode de traitement. Il donne lieu à des abus monsTableau indiquant la proportion - M. Pasquier les détruit. des malades soignées à domicile, de 1812 à 1826. — Preuves que ce traitement était nul. Qu'il ne les empêchait pas de continuer leur métier.

· L'administration reçoit de toutes parts des plaintes et des observations sur les inconvénients de ce mode de traitement.

qu'il est aujourd'hui supprimé.

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On peut dire Mesures prises à l'égard d'un très petit nombre de femmes qui vont se faire soigner, en payant, dans la maison de santé du faubourg Saint-Denis.

En parlant de l'origine de la surveillance sanitaire, j'ai dit qu'elle se borna, dans le principe, à des visites faites forcément, et, pour ainsi dire, d'autorité, à quelques prostituées qu'on allait trouver pour cela dans leur domicile. Lorsque ces malheureuses étaient reconnues malades, on leur indiquait ce qu'elles avaient à faire, lorsqu'elles témoignaient le désir de rester chez elles, sinon on favorisait par une recommandation ou par une démarche quelconque leur entrée dans un hôpital. Il est facile de se faire une idée de ce que devait être ce traitement, et surtout des résultats qu'on pouvait en ob

Lorsque plus tard la salle de visite, désignée sous le nom de Dispensaire, fut instituée le 23 frimaire an x1 (1802), on proposa au préfet d'y traiter gratuitement toutes les filles malades, qui par ce moyen ne quitteraient pas leur domicile et cesseraient de se trouver à la charge des hôpitaux; les frais occasionnés par ce traitement devaient être prélevés sur le produit de la taxe des filles; et comme toute cette taxe revenait aux médecins qui les soignaient, c'était en apparence sur eux qu'allait peser la dépense occasionnée par ce traitement.

J'ai fait voir que cette proposition fut acceptée; il me reste à démontrer si ceux qui la faisaient, en affectant un si grand amour du bien et une si grande abnégation de leurs propres intérêts, étaient véritablement désintéressés. Des rapports de différentes commissious nommées plus tard pour réorganiser tout ce qui regarde cette affaire, ont établi que le nombre des malades soignées à domicile, la première année de l'existence du bureau sanitaire, avait été de 440, que la somme dépensée pour ces traitements s'élevait à 123 fr., ce qui fait 30 c. ou 6 sous par individu.

M. Pasquier, en détruisant tous ces abus et en reconstituant le dispensaire, laissa subsister le traitement à domicile et la fourniture gratuite des médicaments pour quelques individus : aussi ce traitement si peu dispendieux monta-t-il subitement à

près de deux francs, sans compter les bains, pour lesquels l'administration prit un abonnement assez considérable.

Voici quelle a été la proportion de ces traitements à domicile, pour un certain nombre d'années sur lesquelles il m'a été possible de recueillir des renseignements.

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Dans quelle énorme proportion ne voyons-nous pas ces traitements à domicile dans les premières années du dispensaire ! Pour ne parler que de l'affection syphilitique, cette proportion était :

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Les renseignements nous manquent pour les au

nées 1815 et 1816; mais nous voyons ce nombre

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1/139

1/255

1825 au cent trente-neuvième.

1826 au deux cent cinquante-cinquième.

Examinous maintenant la cause de cette énorme disproportion; elle n'est pas sans intérêt pour l'étude, et mérite à un haut degré l'attention de l'administration.

Il est évident que dans le principe des motifs d'économie et le défaut d'expérience ont pu seuls déterminer l'administration à favoriser ce mode de traitement; mais on ne tarda pas à en reconnaître les graves inconvénients.

En 1811, les dames de maisons, auxquelles on laissait la faculté de faire soigner leurs filles par des praticiens du dehors connus et dignes de confiance, venaient souvent elles-mêmes solliciter des billets d'hôpital, alléguant pour raison l'indocilité de ces malades et l'impossibilité où elles étaient de les assujettir d'une manière régulière aux privations que nécessitait la rigueur d'un traitement régulier; la plupart de ces femmes n'essayaient pas même le traitement de leurs filles, elles se contentaient de les

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