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Le foyer de la matière sucrée est dans le foie F qui la produit, et dont le tissu en renferme constamment. Le foie reçoit les matériaux de cette sécrétion par le sang qui entre par la veine porte VP, et qui ferme pas de sucre chez les carnivores. Ce sang vient en partie du sang des artères mésentériques qui passe par les capillaires dans les rameaux

ne ren

de la veine porte b, et, d'autre part, des matériaux absorbés en a directement dans l'intestin I. Le sang non sucré de la veine porte VP entre dans le foie, s'y répand, y subit des métamorphoses au contact de l'élément glandulaire, devient très sucré, et passe dans la veine hépatique HS. On a ainsi du sang qui entre en VP sans renfermer aucune trace de sucre, tandis qu'il en contient beaucoup en HS. Il faut bien que ce sucre ait pris naissance dans le foie F. Le sang sucré de la veine hépatique SH arrive alors dans la veine cave inférieure VCI, près du cœur, se mélange avec le sang non sucré de la veine cave inférieure, et va dans le cœur C, où il se mélange encore avec le sang de la veine cave supérieure VCS, de telle sorte que la quantité du sucre a été considérablement diluée, au point que la quantité de sucre, qui était en HS de ogr,980 pour 100, est en c moins de ogг,300 pour 100. Le sang sucré du ventricule droit e est chassé dans le poumon par l'artère pulmonaire AP, arrive dans les capillaires du poumon P, où il se détruit en presque totalité, et le sang revient alors par la veine pulmonaire dans le ventricule gauche. De là le sang, qui ne contient plus de sucre d'une manière appréciable, passe dans le système artériel ou aortique AA, puis arrive dans les capillaires généraux CG. Là le sang subit d'autres modifications, puis passe de l'état de sang artériel à l'état de sang veineux, puis repasse dans les veines caves inférieure et supérieure VCI, VCS. Le sang de l'artère mésentérique m se répand dans les capillaires intestinaux, se charge en passant des matériaux dissous par la digestion dans l'intestin I, puis arrive au foie. Le sang de l'artère rénale R arrive au rein R, et cède les matériaux de l'urine, nais ne cède pas de sucre habituellement. Il n'en cède que lorsque la quantité de cette matière dans le cœur droit excède og1,300 pour 100, que tout n'a pas été détruit dans le poumon, et qu'il en est passé dans le sang artériel, qui l'apporte alors au rein. Le rein devient alors un organe éliminateur du sucre, et l'individu se trouve diabétique.

Deuxième fait. Le sucre existe dans le foie des carnassiers comme dans celui des herbivores, à jeun ou en digestion.

Corollaire. La présence du sucre dans le foie est donc indépendante de la nature de l'alimentation. Troisième fait. Chez un carnivore, on ne trouve point de sucre dans le sang de la veine porte.

On en trouve toujours, au contraire, des quan

tités considérables dans le sang des veines hépatiques. Corollaire. Le sucre se forme donc dans le foie.

Quatrième fait. Le sucre versé dans le sang se détruit successivement à mesure qu'il s'éloigne du foie, sans toutefois, chez l'animal sain, apparaître dans les urines.

Cinquième fait. Le sang qui sort du foie, en même temps qu'il contient davantage de sucre, ne renferme plus du tout de fibrine et beaucoup moins d'albumine que le sang qui y entre.

Corollaire. Le sucre semble se produire dans le foie aux dépens des matières albuminoïdes du sang. Tous les faits qui précèdent sont établis par des expériences chimiques; elles prouvent déjà qu'il y a formation de sucre dans le foie. Mais comme cette fonction se passe dans l'organisme, il en résulte que cette production glycogénique doit par conséquent subir toutes les influences de diverse nature qui agissent sur les fonctions organiques.

En effet, nous constatons au point de vue physiologique :

Premier fait. La fonction glycogénique subit des oscillations, comme toutes les sécrétions, et en particulier comme celles qui sont liées à l'appareil digestif. Elle est plus active au moment de la digestion. Elle diminue dans les intervalles.

Elle peut finir par disparaître à la suite d'un jeune prolongé.

Deuxième fait. Les influences extérieures agissent sur la sécrétion du sucre.

Le froid la fait disparaître, soit complétement, soit en partie, suivant son intensité.

La chaleur la rétablit.

Troisième fait. Les actions sur le système nerveux retentissent sur cette fonction pour l'exagérer, pour la diminuer, pour la pervertir.

Quatrième fait. La fonction glycogénique est en sympathie d'action avec les autres fonctions de l'économie, et en particulier avec la respiration.

Cinquième fait. A l'état morbide, la fonction glycogénique s'exagère ou s'anéantit.

Son exagération produit le diabète.

Son anéantissement a lieu sous l'influence de tout état fébrile.

Le foie des individus morts de maladies ne contient généralement pas de sucre.

Tel est, messieurs, l'ensemble de preuves qui concourent à établir que la production directe du sucre par le foie est une véritable fonction physiologique. Quand vous voudrez vous convaincre par des expériences personnelles de la réalité de cette fonction glycogénique, vous devrez passer successivement par cette série de faits que nous venons de vous énoncer, qui s'enchaînent les uns avec les autres, et qui vous conduiront à coup sûr au résultat que nous vous avons annoncé, et alors vous partagerez nos convictions.

Il ne me reste plus, messieurs, en terminant, qu'à vous remercier de l'intérêt constant avec lequel vous avez suivi ces leçons.

APPENDICE.

Les expériences si concluantes de M. le professeur Lehmann que nous avons rapportées dans la dernière leçon, ainsi que les remarques dont nous les avions fait suivre, devaient naturellement faire taire nos contradicteurs, ou bien les irriter et les amener à quelque argument extrême. Les deux cas sont arrivés, il en est qui n'ont plus rien dit, tandis que d'autres ont été moins prudents. Immédiatement après la fin du cours, dans la séance académique du 26 mars dernier, il parut un nouveau travail, dans lequel on crut convenable, pour faire plus d'effet, de prendre exactement le contre-pied des analyses de M. Lehmann, et d'avancer qu'il y avait plus de sucre dans le sang de la veine porte que dans celui des veines hépatiques. L'auteur de cette contradiction est le même qui, le 29 janvier, avait soutenu que le sucre du foie provient des végétaux, au moyen de la viande de boucherie qu'on donne aux carnivores; seulement il semble abandonner la plupart des arguments émis dans son premier travail, car il n'en est plus fait mention dans le second. Mais il imagine alors des conditions expérimentales tout à fait particulières, et il annonce

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