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que la strangulation ou l'assommement. Le procédé est extrêmement rapide. De la main gauche, je saisis fortement le nez de l'animal, et je fléchis le museau en bas, de manière à le rapprocher du cou, afin de faire saillir la bosse occipitale externe par cette flexion de la tête, et rendre aussi grand que possible l'écartement occipito-atloïdien. Alors, avec l'indicateur de la main droite, armée d'un perforateur aplati (fig. 2), je sens la bosse occipitale externe, et, à 1 ou 2 centimètres en arrière, je plonge l'instrument acéré, rapidement et obliquement en avant, suivant une ligne dirigée vers le nez de l'animal. Je pénètre ainsi d'emblée dans le crâne, en traversant les parties molles de la nuque, et en passant entre l'occipital et l'atlas. Je fais, avec la pointe de l'instrument, un mouvement à droite et à gauche dilacérer le bulbe rachidien, et l'animal est mort.

pour

La vie a donc été surprise et arrêtée dans un état pleinement normal.

Je pratique alors une incision au-dessous du rebord des fausses côtes, à droite de l'appendice xiphoïde. Par cette incision étroite, pénétrant dans l'abdomen, j'introduis le doigt de la main gauche, et, en suivant la face intérieure du foie jusqu'au niveau de l'hiatus de Winslow, pour saisir le paquet des vaisseaux et nerfs biliaires entre le foie et le duo

Fig. 2.

dénum. Dans ce paquet se trouve la veine porte, que je pourrais isoler d'avec le conduit cholédoque, mais il est plus simple de lier tout en masse. Pour cela, pendant que je soutiens avec l'index de la main gauche, en forme de crochet, le paquet des nerfs et des vaisseaux hépatiques, je passe au-dessous une forte ligature, à l'aide d'une aiguille de Cooper tenue de la main droite, après quoi un aide serre énergiquement cette ligature.

Le sang qui va au foie se trouve donc ainsi arrêté dans la veine porte et ses ramifications, en même temps qu'il ne peut plus refluer des parties supérieures ainsi que cela aurait lieu sans cette précaution lorsque j'ouvrirai largement le ventre et surtout la poitrine, circonstance qui pourrait ramener dans la veine porte, par reflux, une certaine quantité de sang contenant du sucre provenant alors du foie.

J'ouvre maintenant largement l'abdomen, vous voyez ici les intestins noirs par la stase du sang qui résulte de la ligature de la veine porte; les vaisseaux chylifères gorgés de chyle, puisque l'animal est en digestion, se détachent en blanc sur la teinte brune de l'intestin.

Je

passe aussiôt une ligature autour de la veine cave inférieure, immédiatement au-dessus de l'insertion des veines rénales. Puis ouvrant le diaphragme en avant et du côté de l'appendice xiphoïde, je saisis avec les doigts la partie de la veine cave inférieure située dans le thorax, et j'en fais la ligature entre le foie et le cœur. Ceci fait, je recueille, par une première incision, le sang de la veine porte, et vous voyez aussitôt les intestins blanchir à mesure que ce sang s'écoule.

Je recueille ensuite le sang des veines hépatiques en ouvrant la veine cave inférieure qui est cernée, comme nous l'avons dit, entre deux ligatures, au point d'abouchement des veines hépatiques.

Nous obtenons donc ainsi le sang qui arrive au foie et le sang qui en sort. Nous traitons ces deux sangs de la même manière : en ajoutant une quantité égale d'eau, puis du charbon animal, nous faisons bouillir et nous jetons sur un filtre pour en extraire la partie liquide décolorée, puis nous essayons ce qui filtre, par le tartrate cupro-potassique et vous voyez que le sang des veines sus-hépatiques précipite fortement notre réactif, tandis que le sang de la veine porte n'y fait apparaître aucune précipitation.

le

Il n'existe donc aucune trace de réduction dans

sang de la veine porte avant son entrée dans le foie, et par conséquent aucune trace de sucre, puisque nous savons que le réactif cupro-potassique donne un caractère négatif absolu. Il y a toujours, au contraire, une réduction abondante dans le sang provenant des veines sus-hépatiques, et de plus, en ajoutant de la levúre de bière, nous allons avoir une fer

mentation.

De ces deux réactions comparatives, nous devons donc conclure que le sucre se forme dans le foie, puisqu'il n'y en a pas en a pas dans le sang avant cet organe, et qu'on en trouve de grandes quantités dans le sang après. Nous ajoutons de la levûre à ces deux dissolutions, et vous verrez le sang des veines hépatiques seul fer

menter.

Enfin, messieurs, voulons-nous nous assurer que les matières que digérait cet animal ne contiennent elles-mêmes aucune trace de sucre, il nous suffit d'en prendre une certaine quantité et de les jeter sur un filtre avec un peu d'eau. C'est ce qu'on a fait, et nous essayons au réactif cupro-potassique ce qui résulte de la filtration des liquides de l'estomac et de l'intestin grêle. Avec aucun de ces liquides nous n'obtenons réduction; par conséquent il n'y a pas de sucre dans le canal intestinal, et nous comprenons facilement dès lors qu'il n'y en ait pas dans le sang de la veine porte, et cependant, je le répète encore, il y en a de très grandes quantités dans le sang qui sort du foie.

En résumé, messieurs, nous avons établi aujourd'hui qu'il existe du sucre chez tous les animaux, et en second lieu, que ce sucre se forme dans l'organisme, et que c'est dans le foie que cette fonction, indépendante de la nature de l'alimentation, doit être localisée. Dans la prochaine leçon, nous étudierons le mécanisme de cette fonction, nous rechercherons les éléments du sang aux dépens desquels le sucre peut être formé, et quelles sont les circonstances physiologiques qui président à sa formation, circonstances importantes à déterminer pour arriver finalement à l'analyse pathologique que nous avons toujours

en vue.

QUATRIÈME LEÇON.

6 JANVIER 1855.

SOMMAIRE: L'expérience force à conclure que le sucre se forme dans le foie. Réfutation d'une prétendue localisation de la matière sucrée, Le sucre existe dans le foie avant toute espèce d'alimentation. — La fonction glycogénique ne commence qu'à une certaine période de la vie intra-utérine. Le sucre ne saurait se conserver longtemps dans le foie; cette matière disparait bientôt quand on empêche le foie d'en produire, — La quantité de sucre ne varie pas dans le foie avec la nature de l'alimentation. Il y a deux sécrétions dans le foie, la sécrétion biliaire et la sécrétion du sucre. Ces deux sécrétions ne sont pas isochrones; elles semblent être indépendantes l'une de l'autre, -L'anatomie comparée parait appuyer cette vue. — Chez les Limaces, les deux sécrétions sont successives. — Chez les Articulés, les éléments anatomiques sécréteurs semblent distincts.-Chez les Mammifères, les éléments anatomiques sont confondus et mélangés. Idée générale de la structure du foie chez les Mammifères.

MESSIEURS,

Dans la dernière séance, nous avons établi ce fait fondamental dans l'histoire du diabète, que le sucre qui se trouve normalement dans le foie de l'homme et de tous les animaux, s'y forme sur place, et ne peut pas être considéré comme le résultat de l'alimentation. Vous avez vu que le sang qui entre dans le foie ne contient pas de sucre, tandis que le sang qui en sort en présente des quantités considérables.

Chez un animal carnivore, cette expérience réussit constamment et avec résultats invariables pourvu qu'on ait soin de s'entourer des précautions que nous avons indiquées et d'empêcher le mélange des divers

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