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provenant d'un animal sain ou malade, suffit pour établir une différence dans sa composition sucrée.

Ainsi, non seulement le sucre hépatique ne provient pas d'une alimentation antérieure, dont la matière sucrée aurait été depuis plus ou moins longtemps retenue dans le foie comme les substances minérales auxquelles il est impossible de l'assimiler; mais nous allons vous faire voir que la quantité de sucre ne dépend pas de la nature actuelle de l'alimentation, car la quantité de sucre que l'on rencontre dans le tissu hépatique ne varie pas sensiblement, soit qu'on soumette un animal à une alimentation exclusivement animale, soit qu'on y introduise des substances féculentes, soit même qu'il ne mange que des substances féculentes seules.

Cela ressortira clairement des expériences suivantes, qui, pour être plus comparables, ont été faites sur des animaux de méme espèce, sur des Chiens, dans les conditions normales de santé.

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18",70

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18,30

18T,30

18,88

1er Chien. Nourri avec viande et pain.
2 Chien. Nourri avec viande et pain.
3 Chien. Nourri avec viande et pain.
1r Chien. Nourri trois jours avec fécule et sucre exclu-

sivement.

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2o Chien. Nourri six jours avec fécule exclusivement. 18,50

Tous ces animaux ont été sacrifiés, autant que possible, à la même période digestive. Vous voyez donc que, à l'état physiologique, l'addition des matières sucrées et féculentes n'a pas sensiblement modifié la

quantité de sucre contenue dans le tissu du foie, car les différences observées uniquement dans les fractions ne sont à l'avantage d'aucune espèce d'alimentation. Il n'y a donc pas de rapport direct entre la nature des aliments et la quantité de sucre contenue dans le foie, La production de cette substance est une fonction indépendante de ces circonstances extérieures dont nous devons cependant établir les conditions physiologiques pour interpréter les variations qu'elles peuvent apporter à l'état pathologique, et les effets qui peuvent en résulter.

Pour comprendre cette fonction hépatique et nous rendre compte de la manière dont elle peut s'effectuer, revenons à notre expérience fondamentale, dans laquelle nous avons montré que le sang qui entre dans le foie ne contient pas de sucre, tandis qu'on en trouve toujours dans le sang qui en sort. La fonction glycogénique se trouve donc ainsi limitée dans le tissu du foie, et nous sommes conduits à chercher le mécanisme de cette fonction dans les modifications le que sang subit dans les capillaires en se mettant en contact avec le tissu élémentaire ou cellules hépatiques.

Le foie est un organe glandulaire considérable qui, chez tous les vertébrés, forme une sorte de barrière entre le système circulatoire digestif et le système circulatoire général La veine porte charrie daus le foie une quantité considérable de sang qui, à chaque période digestive, y arrive chargé des matériaux nutritifs rendus solubles par la digestion. C'est alors, sous l'influence du tissu hépatique animé par le système

nerveux, que les éléments de ce sang éprouvent des métamorphoses en vertu desquelles ils servent, d'une part, à la production du sucre qui est emporté par les veines hépatiques, et d'autre part à la formation de la bile qui est excrétée par les voies biliaires.

Le système afférent est donc formé par la veine porte, et le système efférent par les veines sus-hépatiques. Il y a en outre des vaisseaux lymphatiques et l'artère hépatique, mais celle-ci est considérée comme n'ayant aucune influence sur les fonctions de l'organe, parce que la sécrétion de la bile n'éprouve, par suite de la ligature, que très peu de modifications: nous verrons plus tard s'il en est de même pour le sucre. Toutefois l'artère hépatique contribue à la nutrition propre du foie.

Il faut maintenant, pour comprendre la fonction que nous voulons étudier, c'est-à-dire la formation du sucre qui a lieu aux dépens des éléments du sang qui entre dans le foie, que nous nous fassions une idée claire de l'arrangement anatomique des éléments du tissu hépatique et de la manière dont ils peuvent agir pour donner lieu à une matière sucrée.

Vous verrez bientôt, messieurs, que cette fonction en vertu de laquelle le sang se modifie dans le foie, constitue une véritable sécrétion, analogue à toutes les autres sécrétions de l'économie, à celle de la bile, par exemple, de sorte qu'il résulte de là que le foie n'est pas un organe simple, mais un organe à fonctions multiples, puisqu'il sécrète d'une part du sucre, de l'autre de la bile.

On ne connaissait jusqu'à présent que cette dernière sécrétion. Mais il paraissait étrange qu'un organe si volumineux, qui apparaît de si bonne heure dans le foetus, qui semble si indispensable à la vie de l'animal, puisqu'on le rencontre depuis les invertébrés jusqu'à l'homme, n'eût d'autre fonction que de sécréter une petite quantité de liquide biliaire évidemment peu en rapport avec son volume. Et encore certains physiologistes refusaient-ils à ce liquide toute participation efficace dans l'acte de la digestion, si bien que la glande la plus volumineuse de l'économie, et certainement l'une des plus constantes dans toute la série animale, se trouvait réduite à un rôle presque nul. Il n'y a plus de doute aujourd'hui, depuis que nous l'avons établi, que l'on ignorait une des plus importantes fonctions du foie, celle par laquelle il concourt d'une manière puissante à la vie de nutrition au moyen de la production du sucre.

Actuellement, messieurs, il s'agit pour nous, s'il est possible, d'étudier séparément ces deux sécrétions, de voir si chacune d'elles se localise ou non dans des éléments anatomiques distincts, et de chercher par l'observation expérimentale aussi bien que par l'anatomie comparée, à éclaircir ce point difficile de l'organisme vivant.

On s'est fait pendant longtemps une très fausse idée de ce qu'est un organe sécréteur. On pensait que toute sécrétion devait être versée sur une surface interne ou externe, et que tout organe sécrétoire devait nécessairement être pourvu d'un conduit excréteur des

tiné à porter au dehors les produits de la sécrétion.

L'histoire du foie établit maintenant d'une manière très nette qu'il y a des sécrétions internes, c'est-à-dire des sécrétions dont le produit, au lieu d'être déversé à l'extérieur, est transmis directement dans le sang. En effet, dans l'état physiologique, on ne trouve jamais le sucre hépatique en dehors du système circulatoire. Quant à la bile, elle n'en présente jamais les moindres.

traces.

Voici donc une glande qui donne naissance à deux produits le sucre qui entre dans le sang, et la bile qui : est rejetée au dehors. Quelle relation y a-t-il entre ces deux sécrétions! Sont-ce deux phénomènes conco. mitants, en rapport l'un avec l'autre, ou n'ont-ils ensemble aucune liaison? Peut-on admettre, par exemple, que les matières albuminoïdes du sang, en arrivant au contact des cellules hépatiques, se dédoublent en deux produits, l'un hydrocarboné qui serait le sucre, l'autre azoté qui serait la bile? S'il en était ainsi, ces deux productions devraient se faire simultanément, mais l'expérience semblerait indiquer que le sucre ne se forme pas au même moment que la bile et qu'il y a, en quelque sorte, alternance entre ces deux formations, de telle façon que l'une semble s'arrêter au moment de la plus grande intensité de l'autre.

Et d'abord, quand on veut suivre sur un animal le phénomène de la sécrétion biliaire, il faut pratiquer une fistule comme nous allons faire sur le Chien que vous voyez ici, et pour cela on opère de la manière suivante :

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