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ZOOLOGIE MÉDICALE

TROISIÈME EMBRANCHEMENT.

ANIMAUX ALLOCOTYLÉS.

Les animaux étudiés dans le premier volume de cet ouvrage forment deux grands embranchements bien distincts, celui des Vertébrés et celui des Articulés. Quoique Cuvier ait joint les Annélides aux animaux articulés, et que de Blainville ait même placé dans le même embranchement la totalité des familles ayant aussi la forme de vers, il nous a paru convenable de revenir sur ce point à la méthode de Linné, et de ne laisser parmi les Articulés véritables que l'ensemble des espèces dont le grand naturaliste suédois avait fait sa classe des Insecta.

En effet, les animaux vermiformes, c'est-à-dire les Annélides et les Helminthes, n'ont pas autant d'affinités avec les animaux articulés proprement dits (les Insectes de Linné ou les Condylopodes des naturalistes plus récents), qu'on l'avait admis dans ces derniers temps. Cuvier, tout en leur associant les Annélides, était même de cet avis pour ce qui regarde les Helminthes, c'est-à-dire les Entozoaires et les espèces, soit aquatiques, soit terrestres, qui ont la même organisation qu'eux, et d'ailleurs lorsqu'il proposa de réunir les Annélides aux Articulés ordinaires, on ne connaissait pas encore le mode de développement de ces deux groupes.

De Blainville a montré d'autre part qu'il ne fallait plus séparer les Annélides d'avec les autres animaux vermiformes, quoique ces derniers n'aient pas toujours le corps annelé et qu'ils diffèrent souvent des véritables Annélides aussi bien par le système nerveux que pour les autres appareils. Les observations dont les animaux vermiformes ont été plus récemment l'objet ne laissent aucun doute sur la convenance de cette classification, et ce que

l'on sait dès à présent au sujet du mode de développement des animaux sans vertèbres, paraît justifier la séparation des Vers d'avec les véritables Articulés. Sur ce point, comme sur plusieurs autres, il paraît donc convenable d'en revenir aux errements des naturalistes du dernier siècle.

C'est à la grande division des animaux établie par Linné sous le nom de Vermes (1) qu'il faut rattacher les Vers des zoologistes actuels, c'est-à-dire les Annélides et les Entozoaires de Cuvier, et l'un de nous a proposé depuis plusieurs années de faire de toutes les classes qu'on a établies aux dépens des anciens Vermes un embranchement à part sous les noms d'Allocotyles (2).

Ces animaux, qu'ils soient Mollusques, Vermiformes ou Radiaires, ont en effet pour caractère commun d'avoir le vitellus autrement disposé, par rapport à l'embryon, que celui des Vertébrés ou des Articulés; ils manquent à la fois de squelette intérieur et de pattes articulées, et leurs embryons sont toujours ciliés.

Nous y établissons cinq types différents ayant presque la même valeur que chacun des deux groupes primordiaux dont nous avons déjà fait l'histoire; ce sont les Mollusques, les Vermiformes ou Vers, lcs Echinodermes, les Polypes et les Protozoaires (3).

Les Protozoaires sont des animaux beaucoup plus simples en organisation que les précédents et dont on fait deux classes différentes les Foraminifères ou Rhizopodes et les Infusoires. C'est par eux que se termine le règne animal.

(1) Linné caractérise ainsi les V'ermes: Tardigrada, mollia, pendentia, vivacissima, redintegranda, humidi animantia, multa acephala et apoda plurima, androgyna vel neutra, multa tentaculis, plurima dignoscenda.

Il les divise en cinq catégories, assez peu différentes au fond, de celles que nous distinguons nous-mêmes, et qu'il nomme: Intestina, Mollusca, Testacea, Zoophyta et Infusoria.

(2) Van Beneden, Rech. sur l'anat., la physiol. et l'embryogén. des Bryozaires (tirage à part, Introduction). Bruxelles, 1845, Id., Anat. comparée, p. 7 et 341, in-12. Bruxelles.

(3) Sphærozoaires, P. Gerv, 1839; Protozoaires, de Siebold.

PREMIER TYPE.

MOLLUSQUES.

Les Mollusques sont des animaux à corps mou, chez lesquels le vitellus ne rentre ni par le dos, ni par le ventre; dont les appendices ne sont jamais articulés, ni le corps divisé en segments. Ils ont généralement un collier nerveux, une paire de capsules auditives et des yeux; tous ont un tube digestif complet et un appareil respiratoire distinct. Ils sont dioïques ou monoïques et dans les derniers ordres, outre la reproduction sexuelle, il y a encore chez certains d'entre eux une reproduction agame. La peau des Mollusques porte communément dans son épaisseur une plaque calcaire connue sous le nom de coquille, et qui sert d'abri à l'animal, ou tout au moins à ses organes respiratoires.

A la sortie de l'œuf, quelques-uns ont le corps nu, sans cils et sans coquille, et ils portent un sac vitellin qui rentre par la nuque ou à côté de la bouche; les autres ont généralement des cils vibratiles étendus sur une membrane nommée voile (le velum) qui avoisine l'orifice buccal, ou bien des cils disposés en cercles autour du corps.

Les Céphalopodes et les Gastéropodes pulmonés présentent entre eux une ressemblance assez grande sous le rapport du développement: chez les uns comme chez les autres, le blastoderme se développe surtout à l'extrémité postérieure du corps, et le vitellus, au lieu d'être régulièrement englobé, reste en partie à nu sur un côté de sa surface. Il y a une vésicule vitelline. Tous les Gastéropodes non pulmonés semblent conformés d'après le même modèle, Les Lamellibranches ont une membrane également ciliée. Les Tuniciers et les Bryozoaires ont souvent une forme particulière à la sortie de l'œuf: tantôt ils ressemblent à un Têtard, tantôt leur corps est cilié comme celui d'un Infusoire ou d'un Annélide. D'ailleurs ces deux groupes ne diffèrent pas plus des autres Mollusques, soit Gastéropodes branchifères, soit Acéphales, que ne le font les Céphalopodes et les Gastéropodes pulmonés. Il n'est donc pas difficile de rapporter tous les Mollusques à un même type.

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