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Telle est l'HEMOPIS SANGUISUGUE (Haemopis sanguisuga ou H. vorax), qui a le dos roussâtre ou olivâtre, avec six rangées de petites taches FIG. 137 (**).

FIG. 135 (**).

FIG. 136 (**).

A..

B

(*) Tube digestif de l'Hamopis sanguisuga.-bc, oesophage; c d, premier compartiment stomacal; de e, second compartiment; fgg troisième, quatrième..., dixième compartiments; kkk onzième et dernier compartiment; ik, ik ses deux grandes poches en forme de cœcums, m, son entonnoir; no, intestin; op, rectum ou cloaque,

(**) Hémopis sanguisugue.-135, Les anneaux céphaliques montrant les yeux.-136. A, une mâchoire; très grossie; B, quatre de ses denticules; encore plus grossies, 137. Cocon.

noirâtres; les bords orangés ou jaunâtres et le ventre noirâtre, par conséquent plus foncé que le dos (fig. 133 à 137).

Elle habite les eaux vives de l'Europe et du nord de l'Afrique. C'est la véritable Hirudo sanguisuga de Linné, et c'est à elle qu'on a surtout reconnu l'habitude de se fixer aux jambes des bestiaux, ou même dans leurs narines et dans leur bouche. Elle attaque parfois l'espèce humaine. Ainsi l'un de nous a fait connaître autrefois à la Société des sciences naturelles le fait observé par M. le docteur Guyon d'une de ces annélides qui fut retirée du pharynx d'une jeune fille en Algérie. Les soldats français ont eu souvent à souffrir de cette hirudinée pendant les campagnes d'Égypte, d'Espagne et d'Algérie. Elle attaque aussi la muqueuse des animaux domestiques.

Larrey, et plus récemment M. Guyon, ont publié des documents qui ne laissent aucun doute à cet égard.

Les chevaux abattus à Alger pendant les deux mois durant lesquels M. Guyon a fait ses observations, avaient des Hæmopis sanguisuga, soit dans les narines, soit dans la bouche, soit dans l'arrièrebouche ou dans le larynx, soit encore dans la trachée-artère, ou même dans toutes ces parties à la fois. Un bœuf, outre une douzaine d'Hémopis de l'espèce dont nous parlons, et qui étaient insérées sur divers points de sa bouche et de son arrière-bouche, en avait quinze autres réparties ainsi qu'il suit :

1o Cinq sur les bords extérieurs ou antérieurs de l'épiglotte; 2o Quatre dans les ventricules du larynx;

3o Six à la partie antérieure du quatrième ou cinquième anneau cartilagineux de la trachée-artère.

Douze heures après la mort de cet animal, les Annélides ne s'en étaient pas encore détachées, et elles y adhéraient même fortement. C'était par leur disque seulement, disque qui, comme on sait, est très large dans les Hæmopis sanguisuga, qu'elles tenaient aux parties; elles pouvaient alors promener librement leur tête sur les nombreuses piqûres qui existaient dans le voisinage, et sucer le sang qui en suintait. Elles cherchaient même encore à en pratiquer de nouvelles. La plupart ont été transportées sur d'autres animaux, entre autres sur des Lapins et des Poules; elles y ont pris immé– diatement avec une grande voracité.

L'Homopis sanguisuga est très répandu dans toute l'Algérie. Parmi les Biskris qui sont à Alger, il en est bon nombre qui en ont été atteints dans leur pays. On l'observe aussi, d'après leurs rapports, sur le Dromadaire et sur quelques autres quadrupèdes.

C'est peut-être au genre Hémopis qu'il faut rapporter l'Hirudo

ardeæ trouvée par M. Guyon sous les paupières et dans les fosses nasales d'un héron crabier de la Martinique (Ardea virescens, L.), ainsi que les Hirudo unicolor et martinicensis, aussi des Antilles;

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mais il faudrait, pour pouvoir l'affirmer, que ces espèces fussent moins incomplètement connues. Il n'est pas impossible en effet, pour ne pas dire plus,

que la prétendue Sangsue du Héron ne soit un Monostome, vivant sur le Héron, comme le Monostome variable vit dans les fosses nasales de plusieurs de nos oiseaux aquatiques.

(*) Aulastome vorace : FIG. 138. Deux individus de cette espèce (Voy. p. 187).-139. Partie céphalique montrant les yeux.--140. Bouche ouverte ainsi que le commencement de l'œsophage. a. portion de la ventouse buccale; ddd, les trois mâchoires; ee e, plis œsophagiens placés en arrière des mâchoires a ff. 141. Une des mâchoires; grossie pour montrer les denticules. 142. a, la bouche; bc, l'oesophage; c d, l'estomac; ie e, deux coecums de l'estomac qui répondent aux grands coecums terminaux des sangsues médicinales (fig. 121, lettres c); gh, fgh, l'intestin rectum. - 145. Un des cocons à oeufs.

Genre BDELLE (Bdella) (1) caractérisé par l'absence des denticules au bord libre des mâchoires, qui sont grandes, ovales et subcarénées, et par la présence de huit yeux.

On ne connaît qu'une espèce, la BDELLE DU NIL (Bdella nilotica), des eaux douces de l'Égypte.

Genre AULASTOME (Aulastoma) (2). La bouche a encore trois mâchoires pareilles à celles des genres précédents, et qui ont même des denticules à leur bord libre, mais ces denticules sont très peu nombreux. Les yeux sont au nombre de dix.

La seule espèce qu'on en connaisse est l'AULASTOME VORACE (Aulastoma yulo), qui répond aux Hirudo gulo et vorax des auteurs. On l'a souvent confondue avec l'Hæmopis, et aux environs de Paris, où elle est commune, on lui donne parfois le nom de Sangsue de cheval. Elle se rencontre aussi auprès de Toulouse et dans les Pyrénées (fig. 138 à 143).

Genre TROCHÈTE (Trocheta) (3). Mâchoires au nombre de trois, comme chez les précédentes, mais fort petites, demi-ovales, très comprimées, tranchantes et sans denticules. Yeux au nombre de huit.

L'unique espèce est la TROCHÈTE VERDATRE (Trocheta subviridis ou Geobdella Trochetii) de France et d'Algérie, qui vit dans les lieux humides et dans les canaux souterrains; elle sort de l'eau pour poursuivre les lombrics et s'en nourrir (fig. 144 à 146, p. 188).

Genre NEPHELIS (Nephelis) (4). Les Néphélis ou Erpobdelles, qui terminent la troisième tribu des Hirudinées, ont la bouche grande, mais sans mâchoires bien distinctes. Ces organes sont réduits à trois plis œsophagiens. Les yeux sont au nombre de huit.

Ces sangsues n'attaquent point habituellement les animaux supérieurs qui vivent dans l'eau. Elles ne se contractent pas non plus en olives à la manière des véritables Gnathobdellins, dont elles constituent une dégradation évidente. Leurs œufs participent à cet état d'infériorité; ils sont réunis dans des coques à parois minces et lisses. On trouve abondamment les Néphélis dans la plupart des eaux douces, soit courantes, soit stagnantes. La seule espèce qu'on ait pu jusqu'ici caractériser d'une manière certaine, est la NÉPHÉLIS OCTOCULÉE (Nephelis octoculata; Hirudo octoculata de (1) Bdella, Savigny; 1817. bdella, Blainv.; 1828.

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(2) Aulastoma, Moquin-Tandon.

Limnates, Moquin-Tandon; 1826. Palæo

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(3) Trocheta, Dutrochet; 1817.- Geobdella, Blainv.; 1827.

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Nephelis, Savigny; 1817. - Erpobdella, Blainv.

in Lamarck; 1818.

Bergann; Hirudo vulgaris d'O. Muller et H. tessellata de Savigny). Elle est commune à peu près par toute l'Europe et se nourrit de petits mollusques, de planaires, de monocles et d'infusoires. Nous en donnons des figures sous les nos 147 à 153 (p. 189).

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IV. Les GLOSSOBDELLINS ou les Hirudinées de la quatrième tribu diffèrent des autres par l'absence complète de mâchoires, et leur bouche, dont la ventouse est bilabiée et en bec de flûte, présente une petite trompe exsertile fournie par l'œsophage, ce qui leur donne une sorte de suçoir au moyen duquel elles pompent le sang des animaux. Leur propre sang est blanc et leurs œufs ne sont pas réunis sous un cocon. Les Glossobdellins sont plus petits que les Gnatobdellins; ils sont assez nombreux en espèces et toujours fluviatiles ou lacustres; quelques-unes se contractent en boule à la (*) Fig. 144-145. Deux individus de la Trochète verdâtre. 146. A, la partie céphalique montrant les yeux. 147. Le tube digestif.

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