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a le pénis hérissé, filiforme, un peu globuleux à sa base, et il s'ouvre en avant sur le côté.

Il est long de 9 centimètres, large de 7 ou 8.

Il habite l'intestin de l'Oie et du Canard de Barbarie.

TÉNIA SÉTIGÈRE (Taenia setigera).- La tête du scolex est en cœur renversé; les ventouses sont grandes; la trompe est pyriforme et armée. Le cou est presque nul; les premiers articles sont très courts; les autres deviennent infundibuliformes, et les angles postérieurs s'allongent en un appendice tronqué.

Il atteint de 6 à 7 décimètres de long sur 6 à 7 millimètres de large. On le trouve dans l'intestin des Oies.

TENIA SINUEUX (Tania sinuosa). -La tête du scolex est pyramidale, et ses ventouses sont angulaires. La trompe est cylindrique, armée de longs crochets saillants, presque droits. Le strobile a le cou assez long, et les premiers articles sont très dilatables. Les orifices génitaux sont unilatéraux. Le pénis est très court et tronqué. Il atteint seulement de 30 à 35 millimètres de long sur 2 millimètres de large.

Habite l'intestin de l'Oie et du Canard domestique, ainsi que de plusieurs Canards sauvages. Ce Ténia se reconnaît facilement à l'amincissement de sa partie antérieure et à sa ligne de points noirs.

TENIA FASCIE (Tania fasciata). -La tête, qui est comprimée et hémisphérique, porte une trompe cylindrique et armée. Le cou est très long, plus mince que la tête. Les articles sont très courts; ils sont six fois plus larges que longs.

Il est surtout long de 150 millimètres et large de 1 à 2 millimètres. Il habite l'intestin de l'Oie domestique et celui de l'Anas albifrons. Nous placerons ici, malgré sa tête inerme, le

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TÉNIA MÉGALOPE (Tania megalops). La tête du scolex est très grande, un peu quadrangulaire, et ses ventouses sont aussi très développées. La trompe et les crochets manquent. Les premiers articles sont très courts; il n'y a presque pas de cou. Les postérieurs sont rétrécis à la base et à bords membraneux. Ses orifices sexuels sont unilatéraux. Le pénis, porté sur un tubercule saillant et renflé, est à surface lisse.

Il devient long de 60 millimètres et large de 1 1/2.

Habite l'intestin du Canard domestique et ceux des Anas acuta, marila, leucocephala, fuligula, leucophthalma et brasiliensis.

TÉNIA GRÊLE (Tænia gracilis). — La tête est presque globuleuse, à trompe mince et armée; le cou est très court; les premiers articles sont en forme d'entonnoir; les suivants deviennent carrés.

Il est long de 3 décimètres et large de 2 millimètres.

On le trouve dans l'intestin du Canard domestique et du Canard Pénélope.

TÉNIA A TROIS LIGNES (Tania trilineata). · La tête est presque globuleuse et porte une trompe allongée, cylindrique, de la longueur de la tête, renflée et armée de crochets (1). Le cou est presque nul; les articles sont très courts, avec les angles saillants. Les orifices sexuels sont inconnus.

Longueur, 1 décimètre; largeur, 3 millimètres.

Habite l'intestin du Canard domestique et des Anas acuta, circia, clypeata, fuligula et ferina.

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M. Dujardin croit que c'est une variété du Tania sinuosa. TÉNIA CORONULE (Tænia coronula). La tête est presque rhomboïdale, et les ventouses sont anguleuses et irrégulières. La trompe est épaisse, entourée d'une couronne de crochets. Les orifices génitaux sont unilatéraux. Le pénis est hérissé de très petites épines.

Il est long de 4 à 10 centimètres, large de 1 1/2 à 2 millimètres. Il habite l'intestin des Canards. C'est une espèce établie par M. Dujardin, et qui n'a pas été vue par d'autres auteurs.

CLASSE QUATRIÈME.

TURBELLARIÉS (2).

Nous donnons la valeur d'une classe ordinaire à l'ordre des Aporocéphalés térétulariés et planariés de Blainville (3), dont les espèces,

(1) Ces Ténias à trompe allongée et pourvue de crochets forment le geure Halysis, dont nous avons déjà parlé à la page 227.

1844.

(2) A porocéphalés, Blainv.; 1828. Turbellariés, Ehrenberg, Symbolæ physicæ, 1831. — Voy. en outre, pour cette classe de Vers, O. F. Müller, ouvrages divers. — Dugès, Mém. sur les Planaires (Ann. sc. nat., 1TMa série, t. XV et XXI). Oersted, Entwurf ein. Syst. Einth., etc., der Platwürmer. Copenhagen, De Quatrefages, Mémoire sur la famille des Némertiens (Ann. sc. nat., 3 série, t. VI, p. 73), et Mém. sur quelques Planariées marines (Ann. sc. nat., 3e série, t. IV, 1845). Max. Schultze, Beiträge z. naturg. d. Turbellarien. Desor, Boston Soc. nat. Hist., octobre 1848, et Muller's Archiv, 1848, no 511. — Ch. Girard, Research. upon Nemert. and Plan. embryon. development of Planocera elliptica. Philadelphia, 1 54.

Greifswald, 1851.

(3) Dict. sc. nat., t. LVII, p. 573.

souvent comprises sous les dénominations de Némertes et de Planaires, ont ordinairement, comme ce naturaliste en avait déjà fait la remarque, « le corps plus ou moins cylindrique allongé, et le canal intestinal complet. »>

Les Turbellariés (1) sont des Vers rubanaires inarticulés, susceptibles, dans certaines espèces, de s'allonger extrêmement, ou au contraire de se raccourcir beaucoup. Leur corps est entièrement lisse et couvert de cils vibratiles. Leur tube digestif, habituellement droit, à bouche toujours distincte et à orifice postérieur souvent terminal, est accompagné en avant, dans beaucoup d'espèces, par une longue trompe sans communication avec la cavité digestive. Leur appareil urinaire s'étend dans toute la longueur du corps. Toute la surface de la peau est vibratile, et elle renferme des corpuscules en bâtonnets. Ces corpuscules sont indépendants des organes urticaires qu'on a signalés chez quelques-uns des Turbellariés. Le sang est de couleur rouge chez plusieurs (Oersted et Milne Edwards). Les sexes sont réunis, ou au contraire séparés sur deux sortes d'individus. La génération est habituellement ovipare (M. Schultze a cependant observé une espèce fluviatile qui est vivipare).

A la sortie de l'œuf, les embryons sont couverts de cils vibratiles, et ils affectent déjà la forme des adultes. Il y a cependant quelquesuns de ces Vers chez lesquels on a observé des changements de forme, qui ne sont pas sans mériter le nom de métamorphoses (2).

La force de reproduction est très grande chez ces animaux. Quand on prend de ces Vers vivants, à peine les a-t-on placés dans l'eau, qu'ils se divisent en fragments, et chacun des fragments continue à vivre pendant assez longtemps; toutefois nous n'avons pu nous assurer si ces fragments redeviennent tous des animaux complets, comme quelques auteurs l'assurent et comme cela paraît avoir été constaté pour les Planaires.

Indépendamment de la reproduction sexuelle, on a aussi observé chez certains Turbellariés une reproduction agame, mais sans scolex à forme distincte. Les individus agames et les individus sexués sont parfaitement semblables les uns aux autres; c'est une répétition de ce que l'on voit chez diverses espèces d'Annélides chétopodes. Cette particularité est surtout évidente chez le Catenula lemnæ. On l'observe aussi chez les Microstomes; Linné et O. F. Müller l'avaient constatée.

(1) M. De Quatrefages en fait le groupe des Miocæla. (2) O. Schmidt, Muller's Archiv, 1850 et 1854.

Ces animaux sont presque tous marins ou fluviatiles; il y en a cependant aussi quelques-uns de terrestres et même de parasites. Il y a parmi eux des espèces dont le corps est fort long. La grande Némerte des côtes d'Angleterre et de France, qui a d'abord été décrite par Borlase, atteint jusqu'à 15 ou 18 mètres de longueur.

On trouve principalement les Vers de cette classe à l'ombre, sous les pierres ou dans les coquilles abandonnées; ils sont communs dans certains parages.

On les divise en monoïques et en dioïques : les premiers correspondent au grand genre Nemertes, les seconds au genre Planaria. Cuvier les avait séparés ainsi dans la première édition du Règne animal, mais en laissant les derniers parmi ses Intestinaux parenchymateux et en reportant les autres parmi ses Intestinaux cavitaires. De Blainville en fait aussi deux groupes, mais qu'il donne comme deux familles de son ordre des Aporocéphalés. Les Némertes y forment des Térétulaires; les autres conservent dans la même méthode le nom de Planariés.

Ordre des Térétulariés.

Ils ont le tube digestif complet; l'anus terminal; le corps allongé, extraordinairement contractile; la peau lisse, ciliée; les tissus mous, et leur corps se divise souvent par le simple attouchement. Les sexes sont séparés.

C'est dans cette catégorie que se trouvent toutes ces grandes espèces marines, dont la Némerte de Borlase est une des plus remarquables.

Les uns ont une trompe et ont reçu le nom de Rhynchocœlés. Ils comprennent la famille des NÉMERTIDÉS, dont le principal genre est celui de ces Némertes ou Borlasies dont nous venons de parler. MM. de Quatrefages, Desor, etc., en ont surtout étudié les espèces, qu'ils ont d'ailleurs subdivisées en plusieurs genres, comme de Blainville et différents naturalistes avaient commencé à le faire.

Dans le genre NÉMERTE (Nemertes) se trouve une espèce très commune sur les côtes de la mer du Nord, le N. gesserensis. Elle atteint jusqu'à un demi-pied et plus de longueur, a la grosseur d'une aiguille à tricoter, est souvent de couleur pâle jaunâtre, et vit sous les pierres, dans les endroits qui se mettent à sec pendant la basse marée. On peut la tenir très longtemps en vie dans un aquarium de très petite capacité.

Les Némertes sont nombreuses en espèces et répandues dans

toutes les mers. Beaucoup d'entre elles sont remarquables par la vivacité ou l'élégance de leurs couleurs. La manière dont elles se raccourcissent ou s'allongent, suivant les conditions dans lesquelles elles sont placées, est aussi très curieuse; elles présentent, sous ce rapport, des différences véritablement étonnantes. Cuvier, en les décrivant, d'après l'espèce de Borlase (Nemertes Angliæ ou Borlasii), en avait pris la partie antérieure pour la partie anale (1).

Une espèce plus petite, mais de la même série, est le LOBILABRE DES HUITRES (Lobilabrum ostrearium, Blainv.). Elle habite un tube incomplet, composé de grains de sable, que l'on trouve souvent appliqué sur la coquille des Huîtres comestibles de la Manche.

Le genre BONELLIE (Bonellia) a une forme bien plus singulière. Cet Helminthe, qu'on ne rencontre que dans l'Adriatique et dans la Méditerranée, vient d'être décrit, avec plus de détails que ne l'avait fait autrefois Rolando, par M. Ludwig Schmarda (2).

Le genre LANCÉOLE (Lanceola) de Blainville mérite aussi d'être signalé. Risso a décrit, sous le nom de Sagittula longirostrum, une espèce qui doit lui être attribuée, mais qui n'a rien de commun avec le prétendu genre Sagittule de Renieri, dans lequel il la place. C'est une Lancéole véritable et même le Lanceola Paretti de Blainville, qui se trouve à Gênes, à Nice et à Cette, tandis que le Sagittula Hominis, que Risso cite néanmoins parmi les animaux qui vivent auprès de Nice, repose sur l'examen superficiel d'un appareil hyo-laryngien de Canard rendu par un homme avec des matières vomies, et que Renieri avait décrit comme étant un Entozoaire. Nous avons publié autrefois une petite notice au sujet du genre Lanceola (3).

D'autres Térétulaires manquent de trompe et peuvent être appelées Arhynchins, comme le propose M. Schultze, ou PROSTOMATIDÉS, du nom de l'un de leurs genres établi par Dugès. Il y en a des espèces fluviatiles et d'autres qui sont marines. Ces Prostomes et les Dérostomes, qui s'en rapprochent beaucoup, sont des Vers de petite dimension; on les a pris longtemps pour des Planaires véritables.

Dugès, M. Ehrenberg et quelques autres helminthologistes se sont appliqués à en faire connaître les diverses espèces et à en étudier

(1) Figurée par M. de Quatrefages, loc. cit., et Iconogr. du Règne anim., ZOOPH., pl. XXXIII et XXXIV.

(2) Denkschrift der K. A. der Wissensch., t. IV, p. 177, pl. IV-VII. Wien, 1852. (3) P. Gerv., Ann. franç. et élrang. d'anal. el de physiol., 1828, t. II, p. 127.

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