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Ce travail est divisé en trois parties: la première a rapport au luxe des perles aux diverses époques et chez les diverses nations; la seconde à la pèche des perles et à leur commerce; la troisième aux propriétés chimiques et physiques des perles, à leur structure et à leur formation.

M. Möbius estime à 20 millions le nombre d'Avicules à perles que l'on pêche par an, dont 4 millions contiennent des perles.

Les perles sont des concrétions de même nature que la nacre, mais qui se déposent dans l'épaisseur du manteau, et ne sont pas adhérentes à la nacre même de la coquille. Toutes les Avicules perlières n'en présentent pas, mais toutes sont bonnes pour la nacre, aussi bien celles qui ont des perles que celles qui en manquent. On distingue dans le commerce plusieurs variétés de nacre: celle

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de Ceylan, celle dite bâtarde et celle de Nankin sont les plus employées. Il y a une nacre noire qui vient de Californie (1).

Famille des ARCADES. L'animal est proportionnellement grand, avec le manteau ouvert dans toute sa longueur; il a un grand pied et deux muscles adducteurs, et il possède quelquefois un byssus. La coquille est remarquable par son épaisseur et par ses deux valves semblables, mais inéquilatérales; sa charnière est formée d'une forte rangée de dents diversement alignées.

La même famille comprend les genres Arca, Pectunculus, Nucula et Trigonia.

D'après Poli, la coquille du Pectunculus pilosus est employée par les Siciliens pour faire des camées.

Famille des CHAMIDÉS. — L'animal est très volumineux avec les deux bords du manteau soudés dans toute leur étendue et laissant trois orifices, dont un pour le pied et le byssus s'il existe, un autre pour la bouche et les branchies, et le troisième pour l'anus. La coquille est irrégulière, inéquivalve, souvent lamelleuse, très épaisse; elle porte une charnière à dents grandes et fortes qui la rendent très solide. Les Chamidés sont fixés soit par l'une des valves soit par un byssus.

Cette famille comprend les genres Chama, Isocardia, Cleidotherus, Diceras, Tridacna et Hippopus.

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TRIDACNE (g. Tridacna). - C'est cette coquille gigantesque que l'on appelle communément bénitier; elle est originaire de la mer des Indes; elle acquiert une telle dimension et a tant de force qu'aux yeux des matelots l'animal peut couper le cable d'une ancre; son poids va jusqu'au delà de cinq cents livres (2). On en voit des valves dans quelques églises, à Saint-Sulpice de Paris, par exemple, où elles servent de bénitiers, et on les emploie aussi quelquefois comme bassins pour les fontaines.

Une autre grande espèce de ce groupe est l'Hippope chou.

Les CARDIDÉS ont le manteau entièrement fermé, un pied long et étroit, replié au milieu comme un genou à l'aide duquel ils s'élancent au fond de l'eau avec vitesse. En arrière les deux orifices sont garnis d'un court siphon, que l'animal peut faire rentrer à volonté. La coquille est composée de deux valves semblables, souvent équilatérales, se fermant hermétiquement, à parois assez solides et affectant la forme d'un cœur. Le ligament est externe, les dents sont irrégulières et fortes.

(1) Guibourt, Hist. nat. des drogues, t. IV, p. 325. (2) Linné en mentionne uue de 532 livres.

Ils sont tous marins.

Cette famille comprend les genres Cardium, Hemicardium, Cypricardium, Crassatella, Corbis et Lucina.

Il y a un Cardium de nos côtes qui sert d'aliment (Cardium edule); on le pêche principalement dans les étangs saumâtres.

D'après un renseignement que nous tenons de M. Montrousier, missionnaire à la Nouvelle-Calédonie, il existe en Australie une espèce de Bivalves appartenant à ce groupe qui est quelquefois vénéneuse. Elle est assez commune à la Nouvelle-Calédonie, à Woodlark et au nord de la Nouvelle-Hollande. Elle vit dans la vase des eaux saumâtres, et les naturels la mangent. Ce n'est qu'accidentellement qu'elle est nuisible. Un enfant de la mission dirigée par le P. Montrousier fut empoisonné pour en avoir mangé. On arrêta les accidents avec du laudanum.

Les CYCLADES ont deux petits siphons en arrière, mais leur pied simple ne plie pas comme celui des Cardidés. La coquille est fortement bombée, et à côté des dents principales on voit encore des petites dents destinées à fortifier la charnière.

Ils vivent dans la vase des eaux douces, et s'enfoncent dans la boue de manière à ne montrer que l'extrémité de leurs siphons. Ils sont hermaphrodites.

Cette famille comprend les genres Cyclas, Pisidium, Cyrène, Glauconome, Galathée, etc.

On sait que les Cyclades vivent dans nos eaux douces, et que ces bivalves sont vivipares. On en connaît plusieurs espèces en France; les plus répandues sont appelés Cyclas cornea, C. rivicola et C. lacustris.

D'après le P. Montrousier, la grande Cyrène de l'Australie (Cyrena papua), qui sert d'aliment aux naturels, est dangereuse dans certaines circonstances.

Les VÉNÉRIDES ont les bords du manteau ouverts en avant pour livrer passage à leur grand pied comprimé, soudés en arrière et portant deux siphons médiocres, quelquefois réunis à leur base; le ligament de la coquille est court et externe; la charnière porte ordinairement trois dents divergentes. Les parois sont dures et épaisses; les valves égales, bien fermées et assez souvent striées régulièrement.

Cette famille comprend les genres Astarte, Vénus, Cythérée et Cyprine.

C'est la Venus lusoria que les Japonais et les Chinois recouvrent en dedans d'or et de couleurs diverses.

On mange en Europe plusieurs espèces de cette famille, princi

palement celles qui vivent dans les étangs saumâtres du littoral de la Méditerranée: Venus decussata, virginea, et quelques autres. Dans le midi de la France, où l'on en fait un grand usage, on les connaît sous le nom d'Arseilles, Clauvisses, etc. On les mange crues ou cuites; c'est un bon aliment.

Dans les SAXICAVIDÉS, l'animal a le pied rudimentaire, les bords du manteau entièrement soudés et ne laissant qu'un petit espace en avant pour le pied; en arrière, on voit deux siphons réunis à leur base. Les valves sont inéquilatérales, transverses, ouvertes en arrière; elles montrent les deux impressions musculaires, et l'impression palléale profondément échancrée. Le ligament est externe.

Tels sont les genres Pétricole, Venérupe, Saxicave et Hiatelle.

Ce sont tous des Acéphales marins assez petits; ils se creusent des galeries dans les pierres et s'y enferment.

Les TELLINIDÉS ont le pied comprimé, de forme triangulaire; les bords de leur manteau sont soudés, sauf devant le pied, et en arrière on voit deux larges siphons. Leur coquille est allongée transversalement, inéquilatérale et avec la partie postérieure plus courte que l'autre. Le ligament est externe. L'impression palléale est sinueuse en arrière.

Genres Donax, Psammobie, Capse, Sanguinolaire et Telline.

L'animal des MACTRIDÉS a un pied comprimé triangulaire; les bords du manteau sont ouverts en avant et soudés en arrière où ils forment deux siphons assez longs, tantôt séparés, tantôt réunis. La coquille porte un ligament interne, et chez quelques-uns il en existe en outre un externe. Les deux valves sont semblables et montrent deux impressions musculaires. L'impression palléale postérieure est distincte.

Cette famille comprend les genres Amphidesma, Mesodesma, Anatinella, Mactra et Lutraria.

Les LUCINADES ont le manteau ouvert en avant et fermé en arrière où l'on voit un ou quelquefois deux siphons; le pied est long, cylindrique et, dans certaines espèces, arrondi comme un ver; le ligament est plus ou moins externe. Il y a deux impressions musculaires. La coquille est libre.

Cette famille a pour genres les Cyrenella, Lucina, Nuculina et Corbis.

Les MYADÉS ont deux siphons généralement très développés, et quelquefois soudés l'un à l'autre; les bords du manteau sont réunis et laissent seulement un passage en avant pour le pied qui

est souvent massif et se prolonge antérieurement. Les coquilles sont équivalves, inéquilatérales et restent béantes aux deux extrémités. La charnière est toujours faible.

Ils vivent dans le sable ou dans la vase et pénètrent souvent à d'assez grandes profondeurs. Ils sont tous marins.

Genres Solémye, Solen (vulgairement Couteau), Solécurte, Pholadomye, Panopée, Mye et Glycimère.

Le genre MYE comprend deux espèces assez communes sur nos côtes, et que les pêcheurs mangent comme des Moules: la plus grande est la MYE DES SABLES (Mya arenaria); l'autre, la MYE TRONQUÉE (Mya truncata). Cette dernière nourrit un Ver parasite extrêmement curieux, le Malacobdella grossa. Ce Ver est logé sur la masse viscérale des Myes ou entre le manteau et les branchies.

Dans la famille des PHOLADIDÉS, l'animal a le corps fort allongé et il ressemble un peu à un Ver.

Le manteau est soudé; il forme un long sac ouvert en avant pour le passage du pied, et il se termine en arrière par deux longs siphons qui sont quelquefois adossés l'un à l'autre. Le pied est comparativement petit; les branchies sont très longues; elles s'étendent dans le siphon. Les deux valves sont réunies sans ligament et bâillantes. Chaque valve porte un cuilleron qui pénètre dans les parties molles.

Ces Mollusques se creusent des galeries dans le bois ou les pierres, et ils tapissent souvent ces galeries d'une couche calcaire formant un tube dans lequel la coquille reste enfermée.

Ils perforent par un moyen mécanique (1).

Les genres ont été nommés Pholade, Taret ou Teredo, Teredine, Cloisonnaire, Fistulane et Gastrochène.

Le TARET ORDINAIRE (Teredo navalis), désigné souvent sous le nom de Ver de mer, attaque le bois, quelle que soit son essence, et le creuse tellement, que le plus simple choc brise les pieux les plus gros et en apparence les plus solides.

C'est une erreur de croire que ce dangereux ennemi nous a été apporté de quelque côte lointaine. Le Taret est malheureusement

(1) Il y a soixante et dix ans, Leendert Bomme attribuait déjà la faculté de perforer à un moyen mécanique.

La Société hollandaise des sciences, à Harlem, a couronné un mémoire de M. Cailliaud, directeur du Musée d'histoire naturelle de Nantes, sur les Tarets, les Pholades et les Modioles qui percent l'argile, la pierre et le bois. La Société juge la question des Mollusques perforants entièrement résolue (1855). M. Marcel de Serres à aussi traité ce sujet dans plusieurs de ses mémoires.

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