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tubérance annulaire peut être établi d'après les signes sui

vants :

1° Hémianesthésie plus ou moins complète;

2° Hémiplégie croisée des membres et directe de la face, comme l'a démontré M. Gubler;

3° Embarras dans la parole et dans les idées ;

4° L'ouïe quelquefois affaiblie ;

5° Paralysie du nerf facial;

6° Paralysie de la sixième paire d'un côté ;

7° Perte progressive de la vue avec névrite optique accompagnant les tumeurs.

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VIII. Tumeurs du cervelet et de ses pédoncules. L'amaurose ne se déclare pas toujours dans ces productions néoplasiques. Elle ne survient que lorsque ces sortes de tumeurs se trouvent situées dans le voisinage des tubercules quadrijumeaux, ou lorsque l'inflammation secondaire s'étend, de proche en proche, depuis l'endroit occupé par la tumeur jusqu'aux organes centraux de la vision. Il se produit alors ceci de particulier, c'est que la cécité n'éclate pas au début, mais qu'elle survient, au contraire, peu à peu; le trouble de la vue n'est même accompagné d'aucune lésion ophthalmoscopique pendant un temps relativement assez long, mais au bout d'un certain temps la névrite optique a lieu. Les tumeurs des pédoncules cérébelleux moyens amènent toujours des névrites optiques et une cécité absolue.

Pour reconnaître une amaurose qui se déclarerait dans une tumeur du cervelet ou de ses pédoncules, on devra nécessairement prendre en considération les symptômes ophthalmoscopiques ainsi que tous ceux qui caractérisent les maladies du cervelet en général.

Ces signes sont :

1° Douleurs de tête, vers l'occiput, d'une extrême violence; 2° Vomissements et nausées très-fréquents;

3° Titubation vertigineuse, d'après Duchenne de Boulogne, et étourdissements;

4° Affaiblissement d'une partie du corps sans hémiplégie complète;

5° Névrite optique dans les deux yeux;

6° Absence de toute autre paralysie des nerfs crâniens.

§ 3.

Altérations de la vue dans les apoplexies cérébrales
et méningées.

Pendant longtemps on a cru aux accidents cérébraux graves dépendant d'une simple congestion encéphalique. Trousseau le premier et, en dernier lieu, le professeur Charcot ont démontré qu'une simple congestion ne peut pas amener des paralysies des nerfs ou des organes, mais qu'il faut pour cela qu'il y ait une lésion matérielle grave, telle que hémorrhagie, embolie, ramollissement, etc. Toutes les fois, au contraire, que les accidents cérébraux se dissipent promptement, on doit admettre. l'existence d'attaques épileptiques ou hystéro-épileptiformes.

I. Apoplexies cérébrales. Les apoplexies cérébrales n'amènent que très-rarement des troubles de la vue, ce qui dépend, croyons-nous, de ce que ces hémorrhagies sont habituellement situées dans certaines portions de l'encéphale qui n'ont aucun rapport avec la vision. Et, comme les altérations qui se déclarent autour du foyer hémorrhagique sont le plus souvent stationnaires et n'occupent qu'un rayon relativement minime de circonférence, il s'ensuit, naturellement, que les organes centraux visuels restent intacts, pendant qu'il existe des foyers apoplectiques dans leur voisinage.

C'est ainsi qu'on peut s'expliquer pourquoi il n'y a point de troubles visuels dans les hémorrhagies du corps strié et du centre des couches optiques, du cervelet, etc., tandis que les tumeurs situées dans ces mêmes régions amènent tôt ou tard une altération de la vue.

Sur 26 cas d'apoplexie cérébrale relatés par Calmeil (1), la cécité complète n'a été constatée qu'une seule fois, et une autre fois, un affaiblissement de la vue. Andral (2) n'a pas observé d'amaurose dans les 17 cas d'hémorrhagie cérébrale ni dans les 6 cas d'hémorrhagie cérébelleuse, dont il a rapporté l'histoire et l'autopsie.

Pour notre compte, nous avons examiné avec l'ophthalmoscope plus de 100 malades atteints d'hémorrhagies cérébrales

(1) Calmeil, Maladies inflammatoires, 1859, t. II, p. 493. (2) Andral, Clinique médicale, t. V, p. 374.

ou cérébelleuses dans les différents services des hôpitaux, particulièrement chez Trousseau, Vigla, Béhier, Delpech, Lasègue et Charcot, et nous pouvons affirmer n'avoir trouvé des apoplexies sur la rétine ou des troubles marqués de la vue que très-rarement. Chez une malade de Charcot l'apoplexie rétinienne occupait l'œil correspondant à l'hémisphère lésé; la même chose a eu lieu chez un malade du docteur Delpech, que nous avons vu à l'hôpital Necker en 1869. Il était atteint d'une hémiplégie droite et présentait un coagulum sanguin flottant devant la papille de l'œil gauche. Magnan a rapporté une observation d'hémorrhagie cérébrale où les apoplexies rétiniennes existaient dans les deux yeux.

Les altérations que nous avons pu constater sont les suivantes : 1° Des hémorrhagies plus ou moins nombreuses recouvrent tantôt la papille ou la macula par de larges plaques rouges, tantôt, au contraire, elles sont disséminées sur les différentes parties de la rétine sous forme de sablé hémorrhagique.

2o Les hémorrhagies rétiniennes sont rarement binoculaires, le plus habituellement, au contraire, elles se rencontrent dans un seul œil correspondant à l'hémisphère cérébral lésé, comme cela a été remarqué par le professeur Charcot.

3o Les atrophies de la papille sont ordinairement binoculaires, et elles sont souvent accompagnées d'hémiopie ou de diminution concentrique du champ visuel; de la cécité des couleurs et d'une diminution progressive de l'acuité visuelle. Ordinairement la maladie débute par l'œil correspondant à l'hémisphère lésé.

4o Dans un certain nombre de cas, nous avons trouvé à peine quelques stases veineuses avec une diminution notable de la vue comme cela avait lieu chez un malade de Vigla (1). Chez d'autres malades, la vue s'affaiblit et se fatigue d'une manière sensible sans qu'on y découvre la moindre altération; quelques semaines après, survient une cécité absolue et l'ophthalmoscope ne découvre point de lésion. Les malades meurent frappés d'une nouvelle attaque d'apoplexie cérébrale, comme cela eut lieu chez deux malades que nous avons vus avec notre éminent maître, le docteur Noël Guéneau de Mussy.

(1) Galezowski, Thèse de doctorat, 1865, p. 123.

5° La déviation des yeux vers le côté où siége la lésion est un fait constant; il a été signalé pour la première fois par M. Prévost. On l'observe dans le plus grand nombre d'hémorrhagies cérébrales, sans aucune lésion de la papille ou de la rétine.

6° L'inégalité des pupilles a été aussi remarquée dans les hémorrhagies cérébrales; quelquefois la pupille du côté de l'hémisphère malade est rétrécie, irrégulière et forme des encoches.

7o Des hémorrhagies situées sur le plancher du quatrième ventricule ou dans le pont de Varole, peuvent être suivies de la paralysie de la sixième ou de la troisième paire. Cela s'observe notamment dans les hémorrhagies traumatiques et glycosuriques.

II. Hémorrhagies méningées. — Il y a peu de maladies dont les symptômes présentent autant de variétés et autant de différences individuelles, que les hémorrhagies méningées. L'irrégularité et l'inconstance des symptômes s'expliquent par le siége de l'épanchement dans les méninges qui tapissent les hémisphères ou dans la portion qui se trouve en rapport avec la face inférieure de cet organe.

Cet épanchement se produit habituellement entre l'arachnoïde et la dure-mère. Peu à peu, d'une manière lente, la quantité du sang augmente, décolle l'arachnoïde et se répand sur une étendue plus ou moins grande de la membrane cérébrale. Le malade éprouve de la céphalalgie, de l'engourdissement dans un des deux membres ou dans les deux, des vertiges, des tintements d'oreilles, de la somnolence, qui se transforme bientôt en un état comateux.

Lorsque l'épanchement sanguin s'étend de la base vers le chiasma, il y provoque une compression des nerfs optiques et la névrite, qui, si elle n'est pas arrêtée, peut se terminer par une cécité complète avec atrophie des papilles optiques.

Nous avons eu l'occasion d'observer un fait de ce genre, avec le docteur Peter, chez une malade qui avait eu, pendant la période de ménopause, un transport au cerveau avec tous les symptômes d'hémorrhagie méningée. Les accidents cérébraux se dissipèrent, mais la malade perdit la vue par suite d'une névrite optique avec atrophie des papilles.

Les symptômes ophthalmoscopiques peuvent cependant faire défaut toutes les fois que l'hémorrhagie se trouve éloignée du

chiasma. Les pupilles sont alors aussi contractiles que dans l'état normal, et l'examen ophthalmoscopique permet de constater une intégrité parfaite des papilles optiques. Il nous a été donné de vérifier un cas de ce genre chez un malade de la ville, que nous avons vu, en 1875, en consultation avec M. le professeur Charcot et le docteur d'Heurles. Nous n'avons trouvé, chez ce malade, aucune lésion dans le nerf optique, mais les deux yeux étaient déviés du côté droit, siége présumé de l'hémorrhagie.

§ 4.- Altérations de la vue dans l'encéphalite et la périencéphalite.

Les encéphalites localisées reconnaissent des causes trèsvariées tantôt c'est à la suite d'une oblitération artérielle que le ramollissement a lieu, tantôt le même désordre se produit autour d'un foyer apoplectique.

L'encéphalite peut être complétement et pendant longtemps circonscrite dans une partie du cerveau, et n'entraîner l'affaiblissement des fonctions que dans un seul membre, un seul muscle ou un seul sens. Dans une encéphalite limitée aux bandelettes optiques ou aux corps genouillés, il n'y aura que la vue qui sera affaiblie ou abolie, sans que pour cela la santé du malade soit altérée.

A l'examen ophthalmoscopique, on constate, dans ces cas, une atrophie partielle ou totale des deux papilles, avec diminution du champ visuel.

Bernhardt (1) a publié, dans ces derniers temps, deux cas d'atrophie partielle ou totale de la papille, et où, à l'autopsie, on a pu constater un foyer de ramollissement cystique dans le corps strié, s'étendant au noyau lenticulaire et à la partie inférieure jusqu'au quatrième ventricule; on y trouva, en outre, l'embolie des artères communicantes et sylviennes. Dans d'autres cas, la lésion occupe la partie postérieure de la couche optique et le pied de la couronne rayonnante de Reil.

La périencéphalite chronique, qui a été si bien étudiée par Calmeil, s'attaque de préférence à la surface des hémisphères, d'où la perte d'intelligence, la folie, etc. Mais il est rare que

(1) Bernhardt, Berliner Klin. Wochenschrift, 6 sept. 1875.

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