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Extrait de l'Histoire des Républiques Italiennes du
Moyen Age. Par J. C. L. Simonde de Sismondi,

tom. x.

Le lendemain, ce décret fut porté au doge, et ce fut Jacques Loredan qui eut la cruelle joie de le lui présenter. Il répondit: "Si j'avais pu prévoir que ma vieillesse fut prejudiciable à l'etat, le chef de la republique ne se serait pas montre assez ingrat, LE Doge de Venise, qui avait prévenu par ce pour preferer sa dignite à la patrie; mais cette vie traite une guerre non moins dangeruse que celle lui ayant été utile pendant tant d'années, je voulais qu'il avait terminée presque en même temps par le lui en con sacrer jusqu'au dernier moment. Le traité de Lodi, etait alors parvenu à une extreme décret est rendu, je m'y conformerai." Après avoir vieillesse. François Foscari occupait cette preparle ainsi, il se dépouilla des marques de sa dignité, mière dignité de l'etat dès le 15 Avril, 1423. Quoiremit l'anneau ducal, qui fut brisé en sa presence. qu'il fut déjà âge de plus decinquante-un ans à et dès le jour suivant il quitta ce palais, qu'il avait l'époque de son election, ilétait cependant le plus habité pendant trente-cinq ans, accompagné de son jeune des quarante-un électeurs. Il avait eu beaufrère, de ses parents, et de ses amis. Un secrétaire, coup de peine à parvenir au rang qu'il convoitait, qui se trouva sur le perron, l'invita à descendre et son élection avait été conduite avec beaucoup par un escalier dérobé, afin d'eviter la foule du d'addresse. Pendant plusieurs jours de scrutin ses peuple, qui s'etait rassemblé dans les cours, mais amis les plus zélés s'etaient abstenus de lui donner il s'y refusa, disant quil voulait descendre par où il leur suffrage, pour que les autres ne le considérâsétait monte; et quand il fut au bas de l'escalier sent pas comme un concurrent_redoubtable.* Le des géants, il se retourna, appuyé sur la béquille, conseil des dix craignait son crédit parmi la noblesse vers le palais en proferant ces paroles: "Mes pauvre, parce qu'il avait cherché à se la rendre services m'y avaient appelle, la malice de mes enne- favorable, tandis qu'il était procurateur de Saintmis m'en fait sortir." Mare, en faisant employer plus de trente mille La foule qui s'ouvrait sur son passage, et qui avait ducats à doter des jeunes filles de bonne maison, ou peut-être desiré sa mort, était emue de respect et à établir de jeunes gentilshommes. On craignaitd'attendrissement. Rentré dans sa maison, il re-encore sa nombreuse famille, car alors il était père commanda à sa famille d'oublier les injuries de ses de quatre enfans, et marié de nouveau; enfin on ennemis. Personne dans les divers corps de l'état redoutait son ambition et son goût pour la guerre. ne se crut en droit de s'étonner, qu'un prince ina- L'opinion que ses adversaires s'etaient formée de movile eût été déposé sans qu'on lui reprochât lui fut vérifiée par les événemens; pendant trenterien que l'état eût perdu sod chef, à l'insu du sénat quatre ans que Foscari fut à la tête de la republique, et du corps souverain lui-même. Le peuple seut elle ne cessa point de combattre. Si les hostilités laissa échapper quelques regrets une proclamation étaient suspendues durant quelques mois, c'etait du conseil des dix prescrivit le silence le plus absolu pour recommencer bientôt avec plus de vigueur. sur cette affaire, sous peine de mort. Ce fut l'époque où Venise étendit son empire sur

Avant de donner un successeur à Francois Fos- Brescia, Bergame, Ravenne, et Crême; où elle cari, une nouvelle loi fut rendue, qui défendait au fonda sa domination de Lombardie, et parut sans doge d'ouvrir et de lire autrement qu'en présence de cesse sur le point d'asservir toute cette province. ses conseillers, les depêches des ambassadeurs de la Profond, courageux, inébranlable, Foscari comrepublique, et les lettres des princes étrangers.† muniqua aux conseils son propre caractère, et ses Les electeurs entrèrent au conclave et nommerent talents lui firent obtenir plus d'influence sur la au dogat Paschal Malipier le 30 Octobre, 1457. La république que n'avaient exercé la plupart de ses cloche de Saint-Marc, qui annoncait à Venise son pr decesseurs. Mais si son ambition avait eu pour nouveau prince, vint frapper l'oreille de Francois but l'aggrandissement de sa famille, elle fut cruelFoscari; cette fois sa fermete l'abandonna, il éprou- lement trompée; trois de ses fils moururent dans va un tel saisissement, qu'il mourut le lendemain. les huit années qui suivirent son élection; le La république arrêta qu'on lui rendrait les mêmes quatrième, Jacob, par lequel la maison Foscari s'est honneurs funebres que s'il fut mort dans l'exercice perpétuée, fut victime de la jalousie du conseil des de sa dignité; mais lorsqu'on se presenta pour enle- dix, et empoisonna par ses malheurs les jours de ver ses restes, sa veuve, qui de son nom était Marine son pére.t

Nani, declara qu'elle ne le souffrirait point; qu'on En effet, le conseil des dix, redoublant de defiance ne devait pas traiter en prince après sa mort celui envers le chef de l'état, lorsqu'il le voyait plus fort qui vivant on avait dépouille de la couronne, et que par ses talens et sa popularité, veillait sans cesse puisqu'il avait consume ses bien au service de l'etat, sur Foscari, pour le punir de son crédit, et de sa elle saurait, consacrer sa dot à lui faire rendres les gloire. Au mois de Fevrier, 1445, Michel Bevilacqua, derniers honneurs.§ On ne tint aucun compte de Florentin, exile a Venise, accusat en secret Jacques cette résistance, et malgré les protestations de Foscari, auprès des inquisiteurs d'état, d'avoir recu l'ancienne dogaresse, le corps fut enlevé, revêtu du duc Philippe Visconti, des présens d'argent et des ornemens ducaux, exposé en public, et les de joyaux, par les mains des gens de sa maison. obsèques furent celebrées avec la pompe accou-Telle était l'odieuse procédure adoptée a Venise, tumée. Le nouveau doge assista au convoi en robe que sur cette accusation secrète le fils du doge du de sénateur. représentant de la majesté de la république, fut mis La pitié qu'avait inspirée le malheur de ce vieil-a la torture. On lui arracha par l'estrapade l'aveu, lard, ne fut pas tout-à-fait sterile. Un an aprés, on des charges portées contre lui; il fut relegué pour osa dire que le conseil des dix avait outrepassé ses le reste de ses jours a Napoli de Romanie, avec pouvoirs, et il lui fut défendu par une loi du grand obligation de se presenter chaque matin au comconseil de s'ingérer à l'avenir de juger le prince, à mandant de la place. Cependant, le vaisseau qui moins que ce ne fut pour cause de felonie. le portait ayant touché a Trieste, Jacob, grieve

Un acte d'autorite tel que la déposition d'un ment malade des suites de la torture, et plus encore doge inamovible de sa nature, aurait pu exciter un de l'humiliation qu'il avait éprouvée, demanda en soulèvement général, ou au moins occasioner une grâce au conseil des dix de n'être pas envoyé plus division dans une république autrement constituée loin. Il obtint cette faveur, par une deliberation du que Venise. Mais depuis trois ans, il existait dans 28 Décembre, 1446; il fut rappelé à Trévise: et il celle-ci une magistrature, ou plutôt une autorité, eut la liberté d'habiter tout le Trevisan indifféremdevant laquelle tout devait se faire. ment. Il vivait en paix à Trevise; et la fille de Léonard

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Les juges

Contarini, qu'il avait épousée le 10 Février, 1441, déchiré par ces horribles secousses. était venue le joindre dans son exil, lorsque le 5 permirent alors a son père, a sa mère, a sa femme, Novembre, 1450, Almoro Donato, chef du conseil et a ses fils, d'aller le voir dans sa prison. Le vieux des dix, fut assassiné. Les deux autres inquisiteurs Foscari, appuyé sur sun bâton, ne se traîna qu'avec d'état, Triadano Gritti et Antonio Venieri, portèrent peine, dans la chambre où son fils unique etait pansé leur soupçons sur Jacob Foscari, parce-qu'un de ses blessures. Ce fils demandait encore la grâce domestique à lui, nommé Olivier, avait été vu ce de mourir dans sa maison.-"Retourne a ton exil, soir-là même a Venise, et avait des premiers donné mon fils, puisque ta patrie l'ordonne," lui dit le la nouvelle de cet assassinat. Olivier fut mis à la doge, "et soumets-toi a sa volonté." Mais en torture, mais il nia jusqu'a la fin, avec un courage rentrant dans son palais, ce malheureux vieillard inébranlable, le crime dont on l'accusait, quoique s'evanouit, épuisé par la violence qu'il s'etait ses juges eussent la barbarie de lui faire donner faite. Jacob devait encore passer une année en jusqu'à quatre-vingts tours d'estrapade. Cepen- prison a la Canée, avant qu'on lui rendit la dant, comme Jacob Foscari avait de puissans motifs mème liberté limitée a laquelle il était réduit d'inimitié contre le conseil des dix, qui l'avait con- avant cet événement; mais a peine fut il dedamné, et qui temoignait de la hamne au doge son barqué sur cette terre d'exil, qu'il y mourut de père, on essaya de mettre à son tour Jacob à la douleur.*

torture, et l'on prolongea contre lui ces affreux Dès-lors, et pendant quinze mois, le vieux doge, tourmens, sans réussir à en tirer aucune confession. |accablé d'années et de chagrins, ne recouvra plus la Malgre sa dénégation, le conseil des dix le condamna force de son corps ou celle de son âme; il n'assistait à être transporté à la Canée, et accorda une récom- plus a aucun des conseils, et il ne pouvait plus pense à son delateur. Mais les horribles douleurs remplir aucune des fonctions de sa dignité. Il était que Jacob Foscari avait éprouvées avaient trouble entré dans sa quatre-vingt-sixième année, et si le sa raison, ses persécuteurs touchés de ce dernier conseil des dix avait été susceptible de quelque malheur, permirent qu'on le ramenât à Venise le 26 pitié, il aurait attendu en silence la fin, sans doute Mai, 1451. Il embrassa son père, il puisa dans ses prochaine, d'une carrière marquée part tant de gloire oxhortations quelque courage et quelque calme, et tant de malheurs. Mais le chef du conseil des dix et il fut reconduit immédiatement à la Canee.* était alors Jacques Loredano, fils de Marc, et neveu Sur ces entrefaites, Nicolas Erizzo, homme déjà de Pierre, le grand amiral, qui touteleur vie avaient noté pour un precedent crime, confessa, en mou- été les ennemis acharnés du vieux doge. Ils avaient rant, que c'etait lui qui avoit tuè Almoro Do- transmis leur haine a leurs enfans, et cette vieille nato.t rancune n'était pas encore satisfaite.† A l'instiLe malheureux doge, Francois Foscari, avait déjà gation de Loredano, Jerome Barbarigo, inquisiteur cherché a plusieurs reprises, à abdiquer une dignité d'état, proposa au conseil des dix, au mois d'Octosi funeste à lui-mème et a sa famille. Il lui sem- bre, 1457, de soumettre Foscari a une nouvelle blait que, redescendu au rang de simple citoyen, humiliation. Dès que ce magistrat ne pouvait plus comme il n'inspirerait plus de crainte ou de jalousie, remplir ses fonctions, Barbarigo demanda qu'on on n'accablerait plus son fils par ces effroyables nommät un autre doge. Le conseil, qui avait refusé persécutions. Abattu par la mort de ses premiers par deux fois l'abdication de Foscari, parce que la enfans, il avoit voulu, dès le 26 Juiu, 1433, déposer constitution ne pouvait la permettre, hésita avant une dignité, durant l'exercice de laquelle sa patrie de se mettre en contradiction avec ses propres avait ete tourmentée par la guerre, par la peste, et décrets. Les discussions dans le conseil et la junte par des malheurs de tout genre. Il renouvela cette se prolongèrent pendant huit jours, jusque fort proposition après les jugemens rendus contre son avant dans le nuit. Cependant, on fit entrer dans fils; mais le conseil des dix le retenait forcément l'assemblée Marco Foscari, procurateur de Saintsur le trône, comme il retenait son fils dans les Marc, et frere du doge, pour qu'il fut lié par le fers. redoubtable serment du secret, et qu'il ne pût arréEn vain Jacob Foscari, obligé de se présenter ter les menées de ses ennemis. Enfin, le conseilse chaque jour au gouverneur de la Canée, réclamait rendit auprès du doge, et lui demanda d'abdiquer contre l'injustice de sa dernière sentence, sur volontairement un emploi qu'il ne pouvait plus laquelle la confession d'Erizzo ne lassait plus de exercer. "J'ai juré," répondit le vieillard, "de doutes. En vain il demandait grâce au farouche remplir jusqu'a ma mort, selon mon honneur et ma conseil des dix; il ne pouvait obtenir aucune canscience, les fonctions auxquelles ma patrie m'a réponse. Le désir de revoir son père et sa mère, appele. Je ne puis medelir moi-mème de mon arrivés tous deux au dernier terme de la vieillesse, serment; qu'un ordre des conseils disposc de moi, le désir de revoir une patrie dont la cruauté ne je m'y soumettrai, mais je ne le devancerai pas." méritait pas un si tendre amour, se changerent en Alors une nouvelle deliberation du conseil délia lui en une vraie ureur. Ne pouvant retourner a Francois Foscari de son serment ducal, lui assura Venise pour y vivre libre, il voulut du moins y aller une pension de deux mille ducats pour le reste de chercher un supplice. Il écrivit au duc de Milan sa vie, et lui ordonna d'évacuer en trois jours le a la fin de Mai, 1456, pour implorer sa protection palais, et de dépeser les ornemens de sa dignité. auprès du senat: et sachant qu'une telle lettre Le doge ayant remarqué parmi les conseillers qui serait considérée comme un crime, il l'exposa lui- lui porterent cet ordre, un chef de quarante qu'il meme dans un lieu ou il était sûr qu'elle serait ne connoissait pas demanda son nom: "Je suis le saisie par les espions qui l'entouraient. En effet, fils de Marco Memmo," lui dit le conseiller.—“ Ah ! la lettre étant deferée au conseil des dix, on l'envoya ton père était mon ami," lui dit le vieux doge, en chercher aussitôt, et il fut reconduit a Venise le 19 soupirant. Il donna aussitôt des ordres pour qu'on Juillet, 1456.§ transportat ses effets dans une maison à lui; et le Jacob Foscari ne nia point sa lettre, il raconta en lendemain 23 Octobre on le vit, se soutenat a peine, même temps dans quel but il l'avait écrite et com- et appuyé sur son vieux frère, redescendere ces ment il l'avait fait tomber entre les mains de son mèmes escaliers sur lesquels, trente-quatre ans délateur. Malgré ces aveux, Foscari fut remis a la auparavant, on l'avait vu installé avec tant de torture, et on lui donna trente tours d'estrapade, pompe, et traverser ces mêmes salles où la repubpour voir s'il confirmerait ensuite ses dépositions. lique avait recu rer sermens. Le peuple entier Quand on le détacha de la corde, on le trouva parut indigné de tant de dureté exercée contre un

Marin Sanuto, Vite de' Duchi di Venezia, p. 1138.-M. Ant. Sabellico, Dean III. L. IV. f. 187.

↑ Marín Sanuto, p. 1139.

Ibid. p. 1032.

5 Ibid. p. 1162.

vieillard qu'il respectait et qu'il aimait; mais le conseil des dix fit publier une defense de parler de

• Marin Sauuto, p. 1163.-Navagiero, Stor. Venez. p. 1118.

↑ Vetter Saudi Storia civile Veneziana P. II. L. VIII. p. 715–717

cette revolution, sous peine d'ètre traduit devant ever received. It states also "that a person has les inquisiteurs d'état. Le 20 Octobre, Pasqual been trying to make the acquaintance of Mr. Malipieri, procurateur de Saint-Marc, fut élu pour Townsend, a gentleman of the law, who was with successeur de Foscari; celui-ci n'eut pas néanmoins me on business in Venice three years ago, for the l'humiliation de vivre sujet, la où il avait régné. purpose of obtaining any defamatory particulars of En entendant le son des cloches, qui sonnaient en my life from this occasiona' isiter." Mr. Town. actions de grâces pour cette élection, il mourut send is welcome to say what subitement d'une hémorrhagie causée par une veine these particulars merely qui s'éclata dans sa poitrine.*

knows. I mention how the world in general what the literary low vorld contains, and their way of setting to work. other charge made, I am told, in the "Literar, Fazette" is, that wrote the notes to "Quee: Mab:" a work which I never saw till some time aer its publication, and which I recollect showing to Mr. Sotheby as a poem of great power and imagination. I never wrote a line of the notes, nor ever saw them except in their "LE doge, blessé de trouver constamment un published form. No one knows better than their contradicteur et un censeur si amer dans son frère, real author, that his opinions and mine differ lui dit un jour en plein conseil: "Messire Augustin, materially upon the metaphysical portion of that vous faite tout votre possible pour hater ma mort; work; though in common with all who are vous vous flattez de me succéder; mais, si les autres not blinded by baseness and bigotry, I highly vous connaissent aussi bien que je vous connais, ils admire the poetry of that and his other publi n'auront garde de vous élire.' La-dessus il se le cations.

leva, ému del colère, rentra dans son appartement,| Mr. Southey, too, in his pious preface to a poem et mourut quelques jours après. Ce frère, contre whose blasphemy is as harmless as the sedition of le lequel il s'était emporté, fut precisement le suc- Wat Tyler, because it is equally absurd with that cesseur qu'on lui donna. C'etait un merite dont on aimait a tenir compte; surtout a un parent, de s'ètre mis en opposition avec le chef de la république."-Daru, Histoire de Venise, vol. ii. sec. xi. p. 533.

sincere production, calls upon the "legislature to look to it," as the toleration of such writings led to the French Revolution: not suc' writings as Wat Tyler, but as those of the "Satanic School." This is not true, and Mr. Southey knows it to be not true. Every French writer of any freedom was persecuted; Voltaire and Rousseau were exiles, Marmontel and Diderot were sent to the Bastile, and a perpetual war was waged with the whole class by the existing despotism. In the next place the French Revolution was not occasioned by any IN Lady Morgan's fearless and excellent work writings whatsoever, but must have occurred had upon "Italy," I perceive the expression of "Rome no such writers ever existed. It is the fashion to of the Ocean" applied to Venice. The same phrase attribute_every thing to the French Revolution, occurs in the "Two Foscari." My publisher can and the French Revolution to every thing but its vouch for me that my tragedy was written and sent real cause. That cause is obvious-the government to England some time before I had seen Lady Mor- exacted too much, and the people could neither give gan's work, which I only received on the 16th of nor bear more. Without this, the Encyclopedists August. I hasten, however, to notice the coinci- might have written their fingers off without the dence, and to yield the originality of the phrase to occurrence of a single alteration. And the English her who first placed it before the public. I am the Revolution-(the first, I mean)-what was it occa more anxious to do this, as I am informed (for Isioned by? The Puritans were surely as pious and have seen but few of the specimens, and those moral as Wesley or his biographer! Acts-acts on accidentally) that there have lately been brought the part of government, and not writings against against me charges of plagiarism. I have also had them, have caused the past convulsions, and are an anonymous sort of threatening intimation of tending to the future. the same kind, apparently with the intent of extort

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ing money. To such charges I have no answer to tionist; I wish to see the English constitution I look upon such as inevitable, though no revolu make. One of them is ludicrous enough. I am restored and not destroyed. Born an aristocrat, reproached for having formed the description of a and naturally one by temper, with the greater part shipwreck in verse from the narrative of many of my present property in the funds, what have I to actual shipwrecks in prose, selecting such materials gain by a revolution? Perhaps, I have more to as were most striking. Gibbon makes it a merit lose in every way than Mr. Southey, with all his in Tasso "to have copied the minutest details of places and presents for panegyris and abuse into the Siege of Jerusalem from the Chronicles." In the bargain. But that a revolution is inevitable, I me it may be a demerit, I presume: let it remain repeat. The government may exult over the represWhilst I have been occupied in defending sion of petty tumults; these are but the receding Pope's character, the lower orders of Grub street appear to have been assailing mine: this is as it shore, while the great tide is still rolling on and waves repulsed and broken for a moment on the should be, both in them and in me. One of the accu- gaining ground with every breaker. Mr. Southey sations in the nameless epistle alluded to is still more laughable: It states seriously that I "received and is he abetting it by writing lives of Wesley! accuses us of attacking the religion of the country; five hundred pounds for writing advertisements for One mode of worship is merely destroyed by Day and Martin's patent blacking! This is the another. There never was, nor ever will be, a highest compliment to my literary powers which I country without a religion. We shall be told of France again; but it was only Paris and a frantic party, which for a moment upheld their dogmatic Marin Sanuto, Vite de' Duchi di Venezia, p. 1164.-Chronicon Eugu-nonsense of theophilanthropy. The church of Eng binum, T. XXI. p. 992.-Christoforo da Soldo Istoria Bresciana, T. XXI. p. land, if overthrown, will be swept away by the 891.-Navagiero, Storio Veneziana, XXI. p. 1120. M. A. Sabellico, Deca sectarians, and not by the skeptics. People are too wise, too well-informed, too certain of their own immense importance in the realms of space.

II. L. VIII, f. 201.

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†The Venetians appear to have had a particular turn for breaking the hearts of their Doges; the above is another instance of the kind in the Doge

Marco Barbarigo; he was succeeded by his brother Augustino Baris rigo, ever to submit to the impiety of doubt. There may be a few such diffident speculators, like

whose chief merit is above mentioned.

water in the pale sunbeam of human reason, as it was one which brought me in contact with a but they are very few; and their opinions, with- near connexion of his own, did no dishonor to that out enthusiasm or appeal to the passions, can connexion nor to me.

never gain proselytes-unless, indeed, they are I am not ignorant of Mr. Southey's calumnies on persecuted-that, to be sure, will increase any- a different occasion, knowing them to be such, thing. which he scattered abroad on his return from

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Mr. S. with a cedrdly ferocity, exults over the Switzerland against me and others: they have done anticipated "death of repentance" of the objects him no good in this world, and, if his creed be the of his dislike; and dulges himself in a pleasant right one, they will do less in the next. What his "Vision of Judgr" in prose as well as verse, "death-bed" may be, it is not my province to full of impious imputence. What Mr. S.'s sensa- predicate: let him settle it with his Maker, as I tions or ours may be it the awful moment of leaving must do with mine. There is something at once this state of existence neither he nor we can pre- ludicrous and blasphemous in this arrogant scribbler tend to decide. In common, I presume, with most of all work sitting down to deal damnation and men of any reflection, I have not waited for a destruction upon his fellow-creatures, with Wat "death-bed" to repent of many of my actions, Tyler, the Apotheosis of George the Third, and the notwithstanding the "diabolical pride" which this Elegy on Martin the regicide, all shuffled together pitiful renegado in his rancour would impute to in his writing-desk. One of his consolations apthose who scorn him. Whether upon the whole pears to be a Latin note from the work of a Mr. the good or evil of my deeds may preponderate is Landor, the author of "Gebir," whose friendship not for me to ascertain; but, as my means and for Robert Southey will, it seems, "be an honor to opportunities have been greater, I shall limit my him when the ephemeral disputes and ephemeral present defence to an assertion (easily proved, if reputations of the day are forgotten." I for one necessary), that I, "in my degree," have done neither envy him "the friendship," nor the glory in more real good in any one given year, since I was reversion which is to accrue from it, like Mr. Thelustwenty, than Mr. Southey in the whole course of his son's fortune in the third and fourth generation. shifting and turn-coat existence. There are several This friendship will probably be as memorable as actions to which I can look back with an honest his own epics, which (as I quotod to him ten or pride, not to be damped by the calumnies of a hire- twelve years ago in "English Bards ") Porson said ling. There are others to which I recur with sorrow" would be remembered when Homer and Virgil are and repentance; but the only act of my life of forgotten, and not till then." For the present, I which Mr. Southey can have any real knowledge, leave him.

SARDANAPALUS;

A TRAGEDY.

TO

THE ILLUSTRIOUS GOETHE

A STRANGER PRESUMES TO OFFER THE HOMAGE

OF A LITERARY VASSAL TO HIS LIEGE LORD, THE FIRST OF EXISTING WRITERS

WHO HAS CREATED THE LITERATURE OF HIS OWN COUNTRY,

AND ILLUSTRATED THAT OF EUROPE.

THE UNWORTHY PRODUCTION WHICH THE AUTHOR VENTURES TO INSCRIBE TO HIM

IS ENTITLED
SARDANAPALUS.

PREFACE.

In this tragedy it has been my intention to fo.low the account of Diodorus Siculus: reducing it, how

In publishing the tragedies of Sardanapalus and ever, to such dramatic regularity as I best could, the Two Foscari, I have only to repeat that they were and trying to approach the unities. I therefore not composed with the most remote view to the stage. suppose the rebellion to explode and succeed in one On the attempt made by the Managers in a for- day by a sudden conspiracy instead of the long war mer instance, the public opinion has been already of the history.

cxpressed.

With regard to my own private feelings, as it seems that they are to stand for nothing, I shall say nothing.

For the historical foundation of the compositions in question, the reader is referred to the Notes.

The Author has in one instance attempted to preserve, and in the other to approach the "unities;" conceiving that with any very distant departure from them, there may be poetry, but can be no! drama. He is aware of the unpopularity of this notion in present English literature; but it is not a system of his own, being merely an opinion, which, not very long ago, was the law of literature throughout the world, and is still so in the more civilized parts of it. But "Nous avons change tout cela," and are reaping the advantages of the change. The writer is far from conceiving that any thing he can adduce by personal precept or example can at all approach his regular, or even irregular predecessors; he is merely giving a reason why he preferred the more regular formation of a structure however feeble, to an entire abandonment of all rules whatsoever. Where he has failed the failure is in the architect, and not in the art

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