TABLE MÉMOIRE SUR LES ORIGINES ET LE CARACTÈRE DE LA LANGUE ANNAMITE ET sur l'influence QUE LA LITTÉRATURE CHINOISE A EXercée sur le moU- VEMENT INTELLECTUEL EN COCHINCHINE ET AU TONKIN, par M. Ab. DES Un chapitre d'histoiRE PONTINE. État ancien et décadence d'une partie du Latium, par M. R. DE LA BLANCHÈRE.. LE SECOND ACTEUR CHEZ ESCHYLE, par M. Maurice CROISET RECHERCHES SUR L'EMPLACEMENT DU CHAMP DE BATAILLE AU PASSAGE DU MÉMOIRE SUR LA BATAILLE DE COURTRAI (1302, 11 juillet) ET LES CHRO- NIQUEURS QUI EN ONT TRAITÉ, pour servir à l'historiographie du règne de Philippe le Bel, par M. Frantz FUNCK-BRENTANO... RAPPORT SUR LES Fouilles de M. SchLIEMANN À HISSARLIK (TROIE), par L'ÉTAT RELIGIEUX DE LA GRÈCE ET DE L'ORIENT AU SIÈCLE D'ALEXANDRE. La Grèce, la Thrace et l'Asie Mineure, les préludes du syncrétisme, 920297 PRÉSENTÉS PAR DIVERS SAVANTS À L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. MÉMOIRE SUR LES ORIGINES ET LE CARACTÈRE DE LA LANGUE ANNAMITE ET SUR L'INFLUENCE QUE LA LITTÉRATURE CHINOISE A EXERCÉE PAR M. AB. DES MICHELS, PROFESSEUR À L'ÉCOLE SPÉCIALE DES LANGues orientales VIVANTES. On a cru longtemps à tort que l'idiome de l'Annam n'est qu'un dialecte chinois. Comme le chinois, il est vrai, l'annamite est une langue monosyllabique, et sa prononciation est soumise à des intonations fixes. Il s'écrit au moyen de caractères figuratifs dont beaucoup sont identiques, au moins comme aspect, à ceux de la langue de la Chine. Ils sont tous formés par le groupement des clefs chinoises, soit seules, soit accompagnées d'un nombre très restreint de traits additionnels; et, cependant, dire que les deux langues sont identiques dans le fond constitue une SAV. ÉTRANG. I série, t. X, I" partie. 1 IMPRIMERIE NATIONALE. Lectures faites aux séances ordinaires, les 23 janvier, 13 et 20 février, 5, 19. 24 mars, 2 avril et 28 mai 1880. erreur des plus manifestes, contre laquelle on ne saurait trop s'élever, car elle peut être extrêmement préjudiciable à l'étude philologique de l'idiome de la Cochinchine. gens La vérité est qu'il s'est produit chez le peuple annamite un phénomène linguistique qui, s'il se rencontre ailleurs, n'est peut-être nulle part aussi tranché; à savoir la coexistence et l'emploi parallèle des deux idiomes provenant de deux races très sensiblement différentes, et offrant un génie grammatical absolument opposé : le chinois écrit et l'annamite parlé, la langue officielle et la langue vulgaire, qui n'ont guère plus de rapports entre elles que le turc ou le persan n'en ont avec l'arabe. En faisant une semblable comparaison, je prends, bien entendu, les deux termes extrêmes, et j'entends par annamite parlé la langue qui est dans la bouche soit du peuple absolument illettré, soit au moins des dont l'instruction ne dépasse pas le niveau commun et ordinaire; car les lettrés, qui veulent faire parade de leur instruction, considèrent comme une chose du meilleur ton d'introduire, même dans leur langage de tous les jours, un grand nombre de termes chinois. C'est ainsi, par exemple, quau lieu de : loài người ta le genre humain », de giữ miệng «peser ses paroles » ils diront volontiers nhơn loại et thận ngón, expressions chinoises dont la prononciation en koŭan hoá est jên léi et chén yên. Faudra-t-il conclure de là que ces lettrés parlent chinois? Non certes, pas plus qu'on ne peut prétendre que les Français qui disent steamer et railway au lieu de bateau à vapeur et chemin de fer parlent anglais, ou que les Allemands qui disent Eleganz au lieu de Zierlichkeit, auf der Promenade sein au lieu de spazieren sein parlent français. Cette introduction d'expressions chinoises dans le langage des gens instruits est d'ailleurs assez limitée. S'ils en abusaient, ils se rendraient inintelligibles, Encore n'y ont-ils recours que |