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Le tissu épidermique altérant la couleur du pigment des races, si variablement jugées par les voyageurs (1), a fait concevoir l'idée théorique d'un seul et même pigment pour toutes les variétés humaines. L'unité de nature existe: les pigments sont des cellules blanches du même tissu métamorphosé en granules colorés. L'unité de composition n'existe point: il y a des granules différemment teints au même pigment. L'échelle des couleurs ou la couleur unique se divisant par degrés variables est une opinion favorable à l'unité de l'espèce. Il n'est pas prouvé en physique que les sept rayons colorés du spectre solaire soient une seule série de nuances graduées, successives, insensibles. La théorie de M. Prieur en réduisant le système de Newton, a des proportions plus simples, reconnaît encore trois rayons lumineux particuliers, les verts, les violets et les rouges: tous réunis, ils forment le blanc: combinés deux à deux, ils constituent les verts et les violets, le bleu; les verts et les rouges, le jaune; les violets et les rouges, le pourpre. Il admet encore des nuances intermédiaires entre les rayons simples et les rayons composés.

(1) « La peau des Malais est de couleur marron ou plutôt de rhubarbe, tirant sur le rouge de brique, le jaunâtre, le brun, le cuivre de Rosette, et même se rapprochant du blanc, du cendré et du noir. » Quelle confusion! L'étude du pigment éclaircira l'origine des variétés humaines confondues sous le nom de peuple malais.

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orangés abondans Pigmentum rouge-orangé. rouges rares.

bruns très rares.

Granules inconnus.

5 Variété. Granules combinés au tissu.

Il colore: 1° L'iris, les procès ciliaires, la choroïde, les
cheveux;
2o La peau des Nègres.

Il colore: 1° L'iris, les cheveux châtains
2o La peau des Arabes, des Kabyles
3o La peau des mulâtres et des métis.

Il colore: 1° L'iris, les cheveux rouges; 2o La peau cuivrée des Américains.

Pigmentum jaune (analogie). Il colore: 1° L'iris, les cheveux blonds;

2o La peau jaune des Asiatiqués.

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Chaque race humaine a sa couleur fixe, son pigment particulier. Le sang est le véhicule naturel des principes colorants de la peau, des fluides et des humeurs de l'économie animale. La chimie organique devrait se mettre à la recherche des éléments de teinture roulés dans le torrent circulatoire. Au delà de l'histoire naturelle, la pathologie nous montre le pus naturellement blanc et incolore, quelquefois coloré de vert, de jaune, de bleu, de rouge-orangé, de brun-verdâtre, et de noir dans la mélanose. On a observé des sueurs verdâtres et bleuâtres; la bile est jaune, les ganglions bronchiques sont noirâtres. Chacun des principes révèle sa présence par des colorations naturelles, accidentelles et pathogéniques.

Le pigment d'une race se distingue à plusieurs titres des teintures passagères et morbides du tégument. L'ictère ou la jaunisse, la cyanose ou la coloration bleue de la peau restent étrangères aux métamorphoses de la membrane nouvelle ; ces altérations ont leur siége, ainsi que je l'ai constaté à l'aide de l'histologie et de la vésication, dans la trame du réseau capillaire et du derme, naturellement d'une grande blancheur. La couleur accidentelle, pathogénique, est toujours résorbée; la coloration naturelle des races reste fixe, indélébile. Quelquefois caduc, le pigment tombe et se renouvelle.

Une confusion plus grossière consiste à placer sur le même plan les teintures naturelles et factices. Les véritables savants ont toujours distingué la couche pigmentaire naturelle d'une sorte de badigeonnage de la peau, pratique sauvage, étrange, variable selon les pays. Les indigènes de la terre de Van Diemen sont noirâtres, et pour paraître plus foncés, très noirs, Labillardière rapporte qu'ils ont coutume de se couvrir le corps de poussière de charbon, principalement la tête, les bras et la poitrine. Les Cafres se colorent aussi le visage et même tout. le corps avec de l'ocre rouge délayé dans l'eau. Il faut débarrasser la cuticule des peintures grossières qui la salissent, pour rétablir l'état normal du tégument; le tatouage seul tient au derme et reste fixe.

Le caractère anatomique des races humaines réside dans le pigment. Les plis de la main comparés par M. d'Abbadie,

et même le pli caucasique, sur lequel insiste un savant anatomiste, sont des caractères physiques minimes et trop légers; ils effleurent à peine l'épiderme de la nomenclature.

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Les métamorphoses des cellules blanches du tissu médian en granules colorés constituent le véritable mode de formation pigmentaire. La peau humaine a seulement quatre variétés de pigments, le noir, le brun-verdâtre, le rouge-orangé, et le jaune; le blanc est la teinte normale du tissu nouveau, il n'y a pas de pigmentum blanc.

De l'histologie comparée, il survient pour la méthode naturelle, cinq caractères anatomiques de la peau très distincts, dont un incolore et quatre colorés, en tout, cinq races ou variétés humaines.

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Autant de variétés de pigments, autant de races humaines, telle est la loi de nature.

On a coutume de réunir dans la même pensée le pigment et la couleur qu'il produit, de confondre la cause avec l'effet; cependant, l'un est fixe, de nature invariable; l'autre, au contraire, varie beaucoup. Combien n'existe-t-il pas de nuances sensibles de noir, de jaune, de brun, de cuivré, selon la quantité et le degré de composition des granules pigmentaires ! La peau semble toujours estompée ou teinte avec plus ou moins

de force, selon la vigueur du coup de pinceau. Distinguer la nature et la composition du pigment, de ses qualités, qui sont les teintes ou les nuances multiples, c'est fixer la couleur et pour ainsi dire la stéréotyper, c'est fournir à la méthode naturelle pour coordonner les races humaines, le cliché organique avec ses caractères mobiles et ethnologiques.

Les pigments sont soumis à des lois de développement, de fixité, de position, de migration et de nombre, en rapport avec les continents.

Le

Chaque continent développe un pigment particulier. sentiment du vrai guide le savant vers le berceau des races fixes et primitives, l'indication est précise; le noir se tire de l'Afrique; le jaune, de l'Asie; le cuivré, de l'Amérique; le blanc, de l'Europe; le basané, l'olivâtre, de l'Arabie; ici, l'épithète redouble, parce que la coloration, d'une part, n'est plus aussi franche, et d'autre part, originaire de la presqu'île arabique, elle manque d'un sol assez vaste pour s'étendre, et s'est répandue à profusion sur plusieurs contrées. On ne fait jamais erreur sur les teintures de la peau humaine en rapport avec les continents; on ne s'égare que pour les nuances des couleurs principales. Voilà le fait livré par la nature à l'observation. Chaque pigment a son sol natal, sa patrie, il est indigène; il ne devient cosmopolite qu'après sa formation.

Le mode d'action intime du continent sur le développement pigmentaire échappe encore aux investigations. Il n'est donné à l'homme, pendant sa vie passagère, que d'assister aux préludes de cette action. La peau blanche se colore dans les pays chauds; elle est d'autant plus fortement chargée en couleur qu'elle est plus exposée. Bougainville, à propos des insulaires d'Otahiti, s'exprime en ces termes : « Leur teint naturel est un brun clair ou olive, il est très foncé dans ceux qui sont exposés à l'air et au soleil. » La coloration brune est le premier et le plus constant degré des métamorphoses du tissu pigmental; de là, aux granules libres, étalés en nappe colorée sous-épidermique, il y a loin; c'est qu'il faut encore du temps, un régime nouveau, des mœurs nouvelles. Victime de la liberté absolue, le sauvage n'est point vêtu, excepté le coin

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