Imagens das páginas
PDF
ePub

tionnerons les affections où son emploi a été suivi d'une efficacité certaine.

1° Comme excitant du système nerveux, ce liquide a été prescrit contre certains troubles de l'appareil cérébro-spinal, contre la torpeur, la somnolence, la léthargie. Fonssagrives (1) considère même l'usage quotidien de la tasse de café comme un excellent préservatif contre l'apoplexie des vieillards. Il n'a fait, du reste, en cela que suivre l'exemple de H. Petit (1), de Château-Thierry, qui attribue avec enthousiasme à cette précieuse liqueur le pouvoir de prévenir les accidents apoplectiques chez les vieillards et de diminuer la congestion habituelle des centres nerveux.

Un état morbide bien commun, et contre lequel l'administration du café est suivie des effets les plus satisfaisants, c'est l'adynamie, qu'elle se manifeste dans le cours d'une affection typhoïde (Martin Solon, Fonssagrives), dans la période algide du choléra (Gueneau de Mussy, Trousseau et Pidoux), ou bien qu'elle résulte d'un empoisonnement par les narcotiques, opiacés (Giacomini, Percival, Carminati, Murrey), solanées (Orfila, Bouchardat), champignons (Bégin, O'Connor), ou par l'alcool, fait connu de tout le monde.

2o Comme excitateur de la circulation, le café a été employé dans l'aménorrhée, la dysmenorrhée (Sparschuch, Gentil, Buchoz, etc.); il a été également prescrit avec succès pour rappeler l'écoulement hémorroïdaire (Sparschuch), pour hâter l'éruption de la petite vérole (Boerhaave), pour faciliter l'expectoration dans les bronchites chroniques (Andry, Roques, Offret).

On l'a encore préconisé contre un grand nombre d'états morbides caractérisés par la congestion ou la turgescence de

(1) Fonssagrives, Hygiène alimentaire des malades, des convalescents et des valėtudinaires, 2e édition, 1867, p. 51.

(2) H. Petit, De la prolongation de la vie humaine par le café (Gazette des hôpitaux, p. 446 et 456, 2e édition, 1862, in-8°.)

[ocr errors]

certains organes; d'après quelques auteurs, ce serait contre ces lésions pathologiques qu'agirait surtout la caféine (1).

Dans les hernies étranglées, si l'on en croit Durand, Meyer, Czernicki, Lamare-Piquot, etc., l'absorption de plusieurs tasses de cette infusion aurait été suivie de la réduction de l'anse intestinale. Enfin, le café a été prescrit avec succès contre la céphalalgie (Buchoz, Baglivi, Percival, Trousseau et Pidoux).

3o Comme ralentissant la désassimilation et comme diurétique dans le traitement de la gravelle (Sparschuch), de la goutte (Buchoz, Petit, etc.), de l'albuminurie et du diabète sucré (Bouchardat), dans l'hydropisie (Ph. Dufour, Th. Zwinger, Bouchardat).

4o Comme tonique, dans les scrofules (Gardien), dans le carreau (Grindel), dans le scorbut (Mollembrock, Etmüller et Larrey).

5o Comme antipériodique (propriété qu'il doit à la caféine), le café a été employé dans les fièvres intermittentes, et, dans ce cas, les auteurs sont unanimes pour témoigner des bons effets de cette boisson comme succédanée du quinquina; tels sont Murrey, Rasori, Grindel, Bouchardat. Le café est, du reste, d'un usage populaire en Russie contre les fièvres d'accès.

C'est encore comme antipériodique que le café agit contre la migraine (Sparschuch, Buchoz, Laudarrabilco), où son association au jus de citron produit quelquefois des effets merveilleux; et contre l'asthme périodique, qu'il combat avec beaucoup de succès, d'après certains praticiens (Pringle, Laennec, Trousseau et Pidoux, etc.).

Enfin, nous terminerons cette rapide revue en mentionnant quelques autres affections où le café a été prescrit, sans que l'on ait été dirigé dans son administration par un motif rationnel. Telles sont :

(1) Voy. Jomand, Du café. Thèse de Paris, 1860.

La blennorrhagie et principalement les érections qui l'accompagnent (Marchand) (1), la coqueluche (J. Guyot), les vomissements nerveux (Buchoz), le mal de mer (Larrey, Dethel), l'hypochondrie (Cullen), la nostalgie (Fonssagrives), le crétinisme (Chabrand) (2).

Il a été appliqué, mais rarement, à l'usage externe : ainsi, contre les ophthalmies chroniques, à l'état de vapeur ou en lotions; contre la gangrène, associé à la poudre de quin ́quina (3).

(1) Marchand, Nouveau Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, t. VI, art. CAFÉ,

(2) Voy. O. Laudarrabilco, Du café envisagé au point de vue de ses applications goutte, gravelle, colique néphrétique. Thèse de Montpellier, 1866.

(3) Voy. Fonssagrives, Dictionnaire encyclopédique des sciences médicale s, t. XI, re partie, art. CAFÉ.

CHAPITRE II

LE THÉ.

§ 1.

Le thé est une boisson qui résulte de la décoction des feuilles d'un arbrisseau de l'empire chinois et des contrées adjacentes de la Cochinchine, le Thea sinensis, Sims.

On en distingue deux variétés commerciales: le the vert et le thé noir, que plusieurs botanistes rapportent, à tort selon nous, à deux espèces distinctes: Thea viridis et Thea bohea, Linné, et que l'on confond aujourd'hui sous le nom de Thea sinensis.

[ocr errors]

§ 2. Composition chimique. L'analyse chimique du thé se rapproche de celle du café; elle indique la présence d'une huile essentielle aromatique et d'un alcaloïde, la theine, dont la composition élémentaire et les propriétés physiologiques sont tout à fait semblables à celles de la caféine, si bien qu'on envisage ces deux alcaloïdes comme identiques. Voici les résultats de l'analyse du thé faite par Mulder (1):

[blocks in formation]

(1) Voy. Payen, Précis des substances alimentaires, p. 425,

MARVAUD. Aliments d'épargne.

21

156

§ 3. Rôle physiologique des principaux éléments contenus dans le thé. Le thé se consomme sous forme d'infusion; celle-ci présente une couleur qui varie entre le jaune clair et le brun foncé, selon qu'elle est préparée avec du thé vert ou avec du thé noir. Elle tient en dissolution la plupart des éléments qui figurent dans l'infusion de café et dont nous avons étudié le rôle physiologique dans le chapitre qui se rapporte à cette dernière boisson. Parmi ces éléments, les plus importants sont :

1° Une huile essentielle (essence de thé), dont la proportion est plus considérable dans le thé vert que dans le thé noir, et à laquelle il faut attribuer, selon nous, l'excitation cérébrale et circulatoire que détermine si facilement la première variété de thé. Cette huile est la principale cause de la saveur du thé, qui diffère essentiellement de celle du café, malgré l'identité de la caféine et de la théine (Moleschott).

2° La théine CH10Az O1, alcaloïde analogue à la caféine, avec laquelle elle se confond par sa composition chimique, par ses caractères physiques comme par ses effets physiologiques; nous avons pu nous convaincre de ce dernier point, grâce aux expériences que nous avons faites avec cette substance sur l'homme et sur les animaux. La théine est contenue en proportions très-variables dans les diverses espèces de thés livrées à la consommation publique. Aussi, les analyses faites par les auteurs donnent des résultats très-différents. Nous connaissons les chiffres trouvés par Mulder; Stenhouse évalue la quantité de théine contenue dans 100 parties de thé de 0,98 à 1,27; Péligot, de 2,34 à 3, et même à 5,40 dans le thé bysyen; il y aurait, en outre, dans le thé une grande quantité de caséine, qui en augmenterait les propriétés nutritives.

Voici, d'après Houssaye (1), les quantités d'azote contenues dans 100 parties de thé :

(1) Houssaye, Monographie du thé. Paris, 1843.

« AnteriorContinuar »