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2o Exciter le système nerveux, de façon non-seulement à réveiller l'activité des fonctions cérébro-spinales plus ou moins émoussées et engourdies, mais encore à ranimer l'excitabilité des vaso-moteurs, à déterminer la contractilité des éléments vasculaires, à ramener à son degré habituel et à son état normal la tension artérielle diminuée, à régulariser et à modérer la progression du sang dans l'appareil circulatoire.

Tels sont les effets que déterminent chez le fébricitant les agents connus sous le nom d'excitants ou de stimulants et que nous n'hésitons pas à ranger parmi les antipyrétiques circulatoires, à côté de certaines substances qui n'agissent sans doute pas différemment, comme la digitale, le veratrum viride, etc.

Telle est la pratique que nous avons suivie avec succès et que nous croyons devoir recommander dans un certain nombre de pyrexies où nous avons constaté l'utilité des agents thérapeutiques (alcool, café, thé, coca), dont nous avons à faire l'étude.

CHAPITRE IV

EMPLOI DE L'ALCOOL ET DES BOISSONS AROMATIQUES DANS QUELQUES PYREXIES.

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Parmi les praticiens qui ont administré, en France, les spiritueux dans la fièvre typhoïde, nous avons cité Béhier, Gingeot, Godfrin et Sée. Mais aucun, croyons-nous, n'a indiqué avec autant de talent que S. Jaccoud les importantes et nombreuses indications de la médication alcoolique dans cette maladie.

Nous avons été heureux de voir la méthode que nous suivons depuis quelques années recommandée par ce distingué confrère (1).

On sait que la fièvre typhoïde est une maladie à cycle défini et continu, parcourant toutes ses phases, quel que soit le traitement institué dans le but de la combattre ou de l'enrayer. Nous n'avons point à lui opposer pour le moment de traitement spécifique; la médication ne peut être que symptomatique.

La mort n'arrive presque toujours qu'à la suite de complications redoutables et qui sont de deux sortes:

1o Les unes résultent de lésions organiques apparaissant soudainement, souvent à l'improviste; telles sont les perforations intestinales, la péritonite, les entérorrhagies abon

(1) Jaccoud, Traité de pathologie interne, 1871, t. II, p. 778 et suiv.

dantes, contre lesquelles le médecin reste presque toujours impuissant.

2o Les autres sont constituées par une exagération menacante de certains troubles fonctionnels; ce sont des désordres du système nerveux (adynamie, ataxie, délire), ou de la nutrition (élévation considérable de la température, combustion ébrile excessive). C'est contre ces dernières complications que le médecin peut lutter avec avantage; ce sont elles qu'il doit s'efforcer de prévenir ou de combattre. Il trouve pour cela, dans l'arsenal thérapeutique, des médicaments d'autant plus utiles qu'ils peuvent agir en même temps comme stimulants et comme antipyrétiques.

L'alcool, nous l'avons démontré, est un de ces médicaments. Les bons effets que nous avons recueillis de son administration dans ces cas sont tels que nous croyons devoir y insister spécialement, en examinant les principales indications que présente alors ce précieux agent.

A. Action contre l'adynamie. C'est là le triomphe de la médication alcoolique. Les nombreuses observations que nous avons prises et dont on trouvera les principales dans la thèse d'un de nos élèves (1), démontrent suffisamment l'importance qu'il faut attribuer à l'administration des spiritueux dans tous ces cas de fièvres typhoïdes rappelant la fièvre lente nerveuse d'Huxham, s'accompagnant de stupeur et de dépression des forces, et qui, d'après ce que nous avons constaté dans nos salles, s'accompagnent plus habituellement que les autres formes de dothiénentérie, d'engouement pulmonaire et de broncho-pneumonies souvent tenaces et durables.

Nous nous sommes bien trouvé alors de l'emploi des boissons excitantes (alcool, café, thé, vins généreux) et des douches appliquées à la surface du corps.

(1) Voy. Autellet, De l'action antipyrétique de l'alcool employé dans la fièvre typhoide. Thèse de Paris, 1871.

Nous n'avons pas besoin de faire ressortir l'utilité des spiritueux dans une maladie longue, profondément débilitante, comme la fièvre typhoïde, dans laquelle l'organisme doit pouvoir subvenir aux pertes considérables qu'il supporte. Ici, les indications des excitants sont admises par tout le monde, et Trousseau lui-même a insisté spécialement sur le degré d'énergie que doit déployer l'économie pour que les maladies aiguës se terminent naturellement et heureusement.

Mais nous croyons devoir appeler l'attention du lecteur sur les heureux effets que nous avons obtenus de l'emploi des agents excitants (alcool, caféine, cocaïne) pour combattre la paralysie du système vaso-moteur, ramener la tension du sang dans les artères à son degré normal, et faire disparaître le dicrotisme, accident qui, comme nous l'avons constaté, est en rapport avec l'adynamie. C'est ce qui explique sa fréquence dans la dothiénentérie, où il coïncide tantôt avec la force et la lenteur des battements du cœur, tantôt avec la faiblesse et la rapidité du pouls; dans ce dernier cas, il peut être difficile, même sur le tracé sphygmographique, de distinguer la seconde pulsation de la première, qui, comme nous l'avons vu, correspond seule au battement du cœur; car toutes deux présentent la même amplitude, la même élévation et les mêmes caractères; c'est ce qui constitue le pouls ondulant.

Les tracés suivants ont été pris sur deux hommes atteints de fièvre typhoïde adynamique; le second tracé indique les modifications produites par la caféine sur le pouls de l'un, qui présentait un dicrotisme très-marqué, lors de l'entrée du malade à l'hôpital.

Chez l'autre malade, le tracé sphygmographique, qui offrait les caractères du pouls ondulant, se modifia également sous l'influence de l'administration des boissons stimulantes (potion de Todd, café et thé alcoolisés) continuée pendant quelques jours.

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Homme de 26 ans.

Tracé pris lors de l'entrée du malade à l'hôpital (19 octobre 1871).

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Homme de 22 ans.

Tracé pris le 5 avril 1872.

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Un autre accident que nous avons avantageusement combattu par les alcooliques, c'est le délire anémique ou nerveux, qui se lie parfois à l'adynamie et qui indique toujours un épuisement considérable du système cérébral.

L'alcool peut faire disparaître ce délire, par suite de l'hypérémie qu'il détermine vers le cerveau, et de la stimulation rapide qu'il produit.

Quant au délire alcoolique, qui est si fréquemment mis en cause par la plupart des médecins de notre époque, nous avouons que nous ne l'avons que très-rarement constaté dans nos salles. La plupart de nos observations ont été prises sur de jeunes soldats arrivés depuis peu de temps dans la capi

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