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VOYAGE

EN ANGLETERRE,

PENDANT LES ANNÉES 1810 ET 1811;

AVEC

DES OBSERVATIONS SUR L'ÉTAT POLITIQUE ET MORAL, LES ARTS
ET LA LITTÉRATURE DE CE PAYS, ET SUR LES MOEURS ET LES
USAGES DE SES HABITANS;

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Chez TREUTTEL et WÜRTZ, Libraires, rue de Bourbon,

n° 17;

A STRASBOURG et à LONDRES, même Maison de commerce,

S.C.F.

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PRÉFACE.

L'AUTEUR de cet ouvrage a passé près de deux ans en Angleterre. Né en France, il avait résidé plus de vingt ans en Amérique avant de faire ce voyage. A peine débarqué, le souvenir des amis qu'il avait laissés aux États-Unis vint troubler le charme des sensations qu'il éprouvait; il voulut prévenir leurs regrets, et adoucir les siens en consignant dans un Journal simple et fidèle toutes ces impressions fugitives qui se produisent et s'effacent par la succession et la diversité de tous les objets nouveaux que la curiosité avide des voyageurs leur fait partout rechercher, partout admirer, la satiété leur fait bientôt oublier

et que

Ce Journal a été d'abord écrit en anglais, parce que la langue anglaise est devenue, par un long usage, plus familiere au voyageur que la sienne propre, et parce que les personnes et les choses qu'il avait à observer se décrivaient plus naturellement dans la langue du pays que dans aucune

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autre. Il n'avait d'abord d'autre objet, comme il l'a dit plus haut, que celui de donner à ses amis absens le plaisir de le suivre, de voir et de penser avec lui. Ce ne fut que vers les derniers temps de son séjour en Angleterre que, pour la première fois de sa vie, il lui vint dans l'esprit de faire un livre. Quelques personnes à qui il fit voir son Journal, y trouvèrent de l'intérêt; mais il n'a garde pourtant de les inculper: leur approbation n'était pas un conseil; il ne s'est point rendu à leurs sollicitations, et lui seul demeure responsable des conséquences de sa témérité.

I

Il n'existe presque aucune relation de voyage en Angleterre écrite par un Français ; du moins l'auteur n'en connaît point qui mérite d'être citée. M. Faujas de SaintFond: n'a cherche et n'a décrit que des minéraux mesdames Rolland, de Genlis et de Staël n'ont parlé qu'incidemment de ce qu'elles avaient vu en Angleterre; le chevalier Hamilton n'a donné que la chro

On écrivait ceci en 1812.

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nique scandaleuse d'une Cour plus que galante; Sully ne s'est occupé que de son ambassade.

Quant à l'auteur de ce Voyage, il n'a pas seulement traversé l'Angleterre, il y a vécu sans autre affaire que celle de voir. Marié à une Anglaise, compagne de son voyage, il lui doit, entr'autres avantages, celui de la familiarité et de l'intimité pour ainsi dire domestiques d'un grand nombre de personnes recommandables. La langue anglaise n'a pas été pour lui, comme pour ses devanciers, un obstacle, mais un moyen facile de s'instruire; il a donc pu espérer de mieux faire ce qui avait été à peine entrepris avant lui.

Maintenant il se trouve encore dans une position toute nouvelles il faut qu'il se traduise lui-même, et dans sa propre langue. Je suis né changé, répondait plaisamment un hypocondriaque à quron trouvait l'air changé. Voici un livre né traduit; car l'auteur est obligé d'avouer que, quand une idée naît dans son esprit, c'est dans la langue anglaise que l'habitude lui fait

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