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la succession des événemens; puis, à l'aide des indications qui lui sont fournies par cet examen historique, il recherche, en général, comment on procédait à l'égard des peuples vaincus et de leur territoire, et s'oecupe ensuite du partage qui eut lieu entre les populations germaniques (Bourguignons, Visigoths et Francs) et les Romains en Gaule, d'après les données que l'on trouve dans les Leges Barbarorum et chez les anciens chroniqueurs. Citons ici le titre d'une publication de M. H. M. Stevenson: Dissertatio historica de M. Licinio Crasso Muciano (Erlangen, Junge (in-8° de 44 p.). On trouve dans un programme, publié à Braunsberg, par M. J. A. Lilienthal (gr. in-4° de 30 p.), le commen cement d'une histoire de cette ville, que ce professeur a entreprise d'e près les documens déposés dans les archives. Dans la partie publiée, il est question de l'élection du conseil de ville, des électeurs, des formes suivant lesquelles on procédait anciennement. Le droit de Lubeck y était en vigueur et ses dispositions avaient acquis un empire incompara blement plus étendu à Braunsberg que dans les deux autres cités d'Elbing et de Memmel. M. L. Kühnast a commencé, sous le titre de: De comitibus Martini Galli commentationis, part. prior (in-4° de 19 p., des recherches sur ce chronographe polonais; ici il s'attache à indiquer quels fonctionnaires son auteur désigne sous le nom de comites; suivant lui, c'étaient d'abord les commandans des armées, puis les officiers sous leurs ordres immédiats, parce que d'ordinaire ils étaient en même temps gouverneurs de provinces.

Un travail de M. J. A. Ambrosch, intéressant pour l'étude du texte de Denys d'Halicarnasse, intitulé: Eglogas Ambrosianas, quæ ad Die nysii Halic., antiquitatum Romanorum, lib. X, pertinent, e codd. m3nusc. editas et annotatione instructas præmisit, etc., est joint à un Index lectionum de 1841 (gr. in-4 de 18 p.), publié à Breslau. Nous citerons aussi des Symbolæ ad genuinum Laconicorum Pausanin contextum restituendum, par M. A. Reinert (Oels, Ludwig, 1812, In 8 de 55 p.); une Dissertat. de Q. Fabio Pictore, antiquissimo Remanorum historico, pars I (1842. In-8 de 52 p.), de M. E. Baumgart: un mémoire scientifique de M. Merleker intitulé: Le pays et les habitans de (Epeiros) l'Épire (1841. In-4 de 20 p.). Ce mémoire ** compose de recherches fort érudites sur l'histoire et la géographie de l'ancien pays. L'auteur cite d'abord la mention la plus ancienne qui soit faite de ce pays, dans Homère, et il considère le nom d'heria; comme donné à la contrée par opposition aux tles grecques qui étaient placées en face de son littoral, et comme existant déjà alors (Voy. Eustath. sur Homère, p. 307); il parle aussi du nom d'Alca, mentionné dans l'Etymolog. magn.; ensuite il s'attache à comparer ce que nous

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ont transmis les anciens sur le pays, avec les relations de Dodwell et de M. Pouqueville. Ce parallèle fournit de nombreux éclaircissemens à la géographie et à la topographie; l'auteur a tâché de préciser les divisions politiques du sol, la descendance des habitans et le siége spécíal des trente-six peuplades qui, selon le rapport de l'antiquité, avaient partagé le pays. Ce mémoire n'est pas encore terminé, mais ce qu'il offre déjà présente une réunion importante de matériaux géographiques, qui ne seront pas inutiles pour accroître les résultats déjà si étendus consignés dans le travail général de Fiedler sur la géographie de l'ancienne Grèce. Le mémoire de M. Baarts, intitulé: État religieux et moral de l'ancien monde d'après Hérodote (Marienwerder, Harich. In-4 de 32 p., en allemand), offre une caractéristique des idées religieuses des peuples compris dans les descriptions de l'historien grec. Afin de bien déterminer le point de vue auquel s'est placé Hérodote et l'objet qu'il se propose dans l'exécution de son œuvre, l'auteur s'attache principalement à établir dans quel esprit et sous l'influence de quelles impressions cette œuvre est exécutée. Ensuite, dans un chapitre servant d'introduction, sous le titre de Religions des peuples anciens considérées dans leur développement sous l'empire des circonstances particulières, et dans l'idée générale qui en fait la base, M. Baarts avance que ces religions, nonobstant leur développement soumis au mouvement civilisateur, c'est-à-dire malgré le sensualisme et l'individualisme de l'élément religieux, spéculatif et pratique, malgré le morcellement et la personnification infinie de l'action divine, conservent toujours un fonds de doctrines révélées plus ou moins positif, mais transmis de race en race et d'époque en époque, comme un germe évidemment emprunté à la révélation primitive. Ces idées rentrent tout à fait dans les vues de M. de Lassaulx, que nous avons examinées dans notre numéro précédent. L'auteur poursuit cette idée générale, ce principe originaire, au milieu des indications fournies par Hérodote, sur la divinité chez les Barbares, et aussi chez les Grecs, ce qui amène une dissertation remarquable sur le principe divin (♪ Stov) d'Hérodote, et des aperçus lumineux sur les idées du siècle de l'écrivain, au sujet de l'immortalité. Une courte caractéristique des religions, telles que la transformation civilisatrice les a faites, c'est-à-dire du polythéisme antique, sert de conclusion à ce travail. On pourrait présenter à l'auteur quelques objections; il a donné trop de saillie à ces idées originaires et générales des religions antiques, peut-être les va-t-il chercher trop loin. Dans les observations exactes, on doit le croire, d'Hérodote, il faut songer que l'esprit de l'écrivain n'est pas entièrement libre des idées qui lui sont particulières, comme Grec, et qu'on risque de se

tromper en donnant à ses assertions une valeur trop générale qu'il n'a peut-être jamais voulu leur affecter. La réunion de tous les passages d'Hérodote, qui servent de matière à cette thèse, n'en est pas moins un beau travail, et le parti qu'en a su tirer l'auteur pour ses applications générales n'en est pas moins instructif. Quelques observations concernant l'étendue de la domination des Étrusques sur terre et sur mer au temps de l'expédition des Argonautes et à l'époque qui suivít immédiatement (gr. in-4 de 13 p. en allemand), tel est le titre d'un travail publié à Rossel, dans le programme du Progymnasium.

PARIS. Nous signalerons ici, comme production intéressante dans le domaine de l'histoir et puisée aux sources même de la littérature orientale, une lettre de M. Ch. Defremery, contenant des observations sur deux points de l'histoire des rois d'Akhlath et de Mardin. Cet opuscule a été inséré dans le no 3 du Journal asiatique de cette année (Paris, 1843, in-8°). M. de Saulcy avait relevé une erreur de de Guignes, sans en pénétrer la cause, et ce savant en avait même laissé subsister une autre. Au moyen d'une excursion dans l'histoire des rois de Mardin, M. Defremery découvre l'origine de l'erreur de de Guignes, qui a confondu Bektimour avec son prédécesseur Sokman, et a donné au premier de ces princes un titre qui n'appartenait qu'au second et à Nizam eddin. Cette faute provient de la fausse date assignée par de Guignes à la mort de Sokman. M. Defremery établit avec certitude que Sokman ebn Ibrahim mourut en 581, et non pas en 579, ainsi que de Guignes l'a avancé, et que M. de Saulcy l'a répété d'après lui. (Journal asiatique, avril 1842, p. 293). De pareilles recherches, exécutées avec soin sur certains points de l'histoire orientale, viendraient rectifier bien des faits peu ou mal connus, et rendre à nombre de princes ignorés leurs titres à l'intérêt des personnes zélées pour la science. Ces paroles, que nous répétons avec l'auteur, indiquent le point de vue élevé auquel il se place dans l'étude des monumens de la littérature orientale.

M. F. Bourquelot, ancien élève de l'école des Chartes, vient de terminer un voyage scientifique en Sicile, dans la Toscane et sur quelques points des états sardes. Ses études ont particulièrement porté sur les sépultures antiques qui sont creusées dans les montagnes de la Sicile; il a pu recueillir et rapporter un assez grand nombre de monnaies grecques et romaines, quelques inscriptions grecques et latines de Sicile, et beaucoup d'inscriptions latines de Nice et de Cimier.

Imprimerie de Ve DONDEY-DUPRÉ, rue St-Louis, 46, au Marais.

DE

BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE.

DÉCEMBRE.

THÉOLOGIE.

Le problème de la Démocratie pacifique résolu et le Courrier français réfuté, ou l'Église de France vengée de l'accusation d'avoir altéré les saints Evangiles, par J. Baillès. Toulouse, Delsol, 30 novembre 1843. In-8° de 42 pages.

Le sujet de la discussion entre le Courrier français et un membre éminent de notre clergé est l'interprétation d'un passage de saint Jean, chap. XVIII, verset 36. Nous laissons de côté la vivacité de l'attaque et de la réponse pour ne nous occuper que de l'objet en litige. Voici donc le passage en question: « Jésus lui répondit: Mon royaume n'est pas de ce monde; si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour m'empêcher de tomber entre les mains des juifs; mais, MAINTENANT mon royaume n'est pas d'ici.» Ce mot maintenant se trouverait représenté par le mot » qui est dans le grec et qui semble reproduit dans les traductions latine et hébraïque. C'est depuis 1667 que ce mot est supprimé universellement dans toutes les traductions françaises considérées comme orthodoxes et publiées avec approbations des évêques et permissions des rois très-chrétiens. La querelle faite à l'Église de France repose donc uniquement sur le mot maintenant,

qui, d'après l'opinion du Courrier français, aurait été supprimé contre les règles de la grammaire et de la bonne foi. M. l'abbé Baillès a relevé le gant et a cherché à prouver que l'on a eu raison de supprimer le mot, et qu'il n'y a dans la phrase de saint Jean aucune relation de temps. Nous sommes parfaitement de l'avis du savant ecclésiastique; toutes les fois que o en grec est précédé de la conjonction i, si en français, ce mot est simplement explétif et ne renferme nullement une idée de temps. Il en est de même de nunc autem et nunc vero des Latins, et de l'expression hébraïque qui répond au ›› ¿ des Grecs en pareil cas. Aux passages cités par M. Baillès à l'appui de son opinion, nous en ajouterons quelques autres qui porteront certainement la conviction dans l'esprit du lecteur. Nous lisons dans Plutarque, au commencement du vie livre des Symposiaques, traduction française de Ricard: «Si les plaisirs des sens (ei ta pariza) eussent flatté ses convives, Platon et Xénophon nous auraient conservé dans leurs écrits, non les discours qui furent tenus aux banquets de Callias et d'Agathon, mais la liste des ragoûts, des pâtisseries et des confitures qui y furent servis. CEPENDANT (NÝN A' èzɛīvα) ces écrivains n'en ont tenu aucun compte, etc.» Dans le même écrivain, vers la fin des Préceptes d'administration, traduction d'Amyot: «Et quant à moy j'estime qu'il en prendroit mieuls aux abeilles, si (ei) elles voulaient caresser, et laisser amiablement approcher d'elles ceulx qui les nourissent, et qui les traitent et ont soing d'elles, plustôt que de les picquer, et de s'aigrir si asprement contre eulx; MAIS MAINTENANT (vũy đẻ) les hommes aussi les chastient avec de la fumée, etc.» On voit combien ce mot maintenant est déplacé dans la phrase de Plutarque nous n'avons pas sous les yeux la traduction de Ricard, mais nous doutons fort qu'il ait vu là une relation du temps. Ce sens de vu de précédé de și a encore été parfaitement bien compris par M. Cousin, dans sa traduction de Platon, dialogue intitulé Phèdre: «Rien de mieux (i) s'il était démontré que le délire fût un mal: AU CONTRAIRE (NÝN AE ), les plus grands biens nous arrivent par un délire inspiré des

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