Le royaume d'Arles et de Vienne (1138-1378): Étude sur la formation territoriale de la France dans l'Est et le Sudest

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A. Picard, 1891 - 554 páginas
 

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Página 191 - La chute de la maison de Souabe fut pour l'Allemagne l'occasion d'une crise à nulle autre pareille. Plus de pouvoir protecteur, plus de loi reconnue.... Cette période désolante est connue dans l'histoire sous le nom de grand interrègne, non pas qu'il y ait eu vacance continuelle du trône impérial pendant ce temps, mais parce que l'efficacité de sa puissance est demeurée comme suspendue pendant dix-neuf ans. Tout ce qu'une société peut éprouver de maux pendant une si longue anarchie, l'Allemagne...
Página 211 - Ce document contient une allusion à une autre querelle qui, sans la sage intervention du pape et du roi de France, n'eût pas manqué, vers cette époque, de mettre en feu la Provence et le Dauphiné. Presque depuis le commencement du siècle les dauphins de Viennois prétendaient avoir acquis le Gapençais des comtes de Forcalquier 3. On sait que depuis lors, le comté de
Página 212 - Forcalquier ayant été uni à celui de Provence, Charles d'Anjou se trouvait être le représentant des anciens seigneurs du Gapençais ; à ce titre il contestait la prétention du dauphin Guigues VII. A la fin de l'année 1256, le conflit en était arrivé à une période aiguë; Charles d'Anjou menaçait, pour se faire justice, d'attaquer les domaines du Dauphin. Il fallut tout le poids de l'autorité du pape et du roi pour l'arrêter : Alexandre IV alla même jusqu'à ordonner aux archevêques...
Página 220 - France ; a car, disent les ambassadeurs en leur rapport au roi,vos estiez li princes de quoi il vouroit plus et son prou et s'onnour, et de qui il auroit plus grant joie si Dieu vouloit que la chose avenist. » Mais il se borne à combler ses interlocuteurs de bonnes paroles : quand il convient de conclure, il hésite et évite de se décider, « son conseil rendu sur ce point ne oseroit-il mie tant que il i eut pansé, quar il voit mout de raisons de ça et de là.
Página 196 - ... abbés aimaient à se placer sous la dépendance immédiate de la couronne impériale, espérant ainsi se soustraire à l'oppression des seigneurs laïques, qui, sous prétexte d'avouerie ou pour tout autre motif, commettaient à l'égard des Églises d'incessantes déprédations. Un moyen s'offrit à Guillaume de Hollande de nouer des relations avec les évoques du midi de la France ; il n'eut garde de le laisser échapper. Henri de Suse, célèbre plus tard comme légat du Saint-Siège et comme...
Página 196 - ... France ; il n'eut garde de le laisser échapper. Henri de Suse, célèbre plus tard comme légat du Saint-Siège et comme canoniste sous le nom de cardinal d'Ostie, était alors archevêque d'Embrun : possédant la confiance d'Innocent IV, il avait dû quitter sa résidence pour le service de l'Église et du...
Página 539 - L'apocryphe a été rédigé dans la chancellerie de Naples aux premiers temps du pontificat de Jean XXII ; 3» Vers 1331 son existence a été divulguée par les Franciscains rebelles, en vue de faire obstacle au projet sans cesse renouvelé pour être ensuite abandonné, d'une réconciliation entre Louis de Bavière et Jean XXII. Je tiens la première de ces conclusions comme certaine ; les deux autres me paraissent au moins très vraisemblables. Ainsi, la bulle apocryphe est devenue dans les mains...
Página 195 - L'ancienne politique des Empereurs, qui avait si bien réussi à Barberousse au siècle précédent, consistait à s'attacher le clergé par de nombreuses concessions de privilèges ; évêques et abbés aimaient à se placer sous la dépendance immédiate de la couronne impériale, espérant ainsi se soustraire à l'oppression des seigneurs laïques, qui, sous prétexte d'avouerie ou pour tout autre motif, commettaient à l'égard des Églises d'incessantes déprédations. Un moyen s'offrit à Guillaume...
Página 163 - Le vicaire impérial ajoutait à cette promesse une confirmation du consulat, de la juridiction et des libertés de Gap : en échange de ces faveurs, les bourgeois durent prêter serment de fidélité à l'Empereur, nouvelle preuve de l'alliance qui tendait à se former entre les communes et le pouvoir impérial : Gap devint ainsi, en théorie du moins, « une ville libre immédiate, selon le droit germanique » (') ; entre les bourgeois et l'Empereur l'intermédiaire de l'évêque était supprimé.
Página 189 - II, va pour longtemps s'abimcr dans l'anarchie. Tel fut le résultat d'une politique qui ne connaissait ni frein ni scrupule ; ainsi finit l'homme qui avait rêvé de s'asservir, corps et âmes, les habitants de ses immenses royaumes : juste châtiment d'une ambition qui avait mis en péril la paix du monde et l'indépendance des consciences chrétiennes * (p. 116-118).

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